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samedi, 01 décembre 2007

Ingrid Betancourt: "Ici, nous vivons comme des morts"

PARIS - L'otage franco-colombienne des FARC Ingrid Betancourt confie sa détresse dans une longue lettre de douze pages adressée à sa mère. "Je vais mal psychiquement", écrit-elle dans ce courrier transmis samedi à l'Associated Press par son comité de soutien.

Le gouvernement colombien a rendu publiques vendredi des cassettes vidéo, photos et des lettres qui pourraient constituer la première preuve directe de vie depuis 2003 d'Ingrid Betancourt et des otages américains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

"Je ne me suis pas réalimentée, j'ai l'appétit bloqué, les cheveux me tombent en grandes quantités", raconte l'otage dans une lettre à sa famille. "Je n'ai envie de rien. Je crois que c'est la seule chose de bien, je n'ai envie de rien car ici, dans cette jungle, l'unique réponse à tout est 'non'. Il vaut mieux donc, n'avoir envie de rien pour demeurer au moins libre de désirs".

Elle explique à sa mère Yolanda Pulecio que "chaque chose est un miracle", comme l'entendre "chaque matin" à la radio. Référence à une station qui diffuse des déclarations des proches d'otages. Elle lui demande de dire à ses enfants de lui envoyer trois messages hebdomadaires. "Je n'ai besoin de rien de plus mais j'ai besoin d'être en contact avec eux. C'est l'unique information vitale, transcendante, indispensable, le reste ne m'importe plus", poursuit-elle.

Revenant sur ses conditions de détention, elle dit que "la vie ici n'est pas la vie", mais "un gaspillage lugubre de temps". "Je vis ou survis dans un hamac tendu entre deux piquets, recouvert d'une moustiquaire et avec une tente au dessus, qui fait office de toit et me permet de penser que j'ai une maison".

Elle explique qu'elle est "la seule femme du groupe", laissant supposer qu'elle a été séparée de sa directrice de campagne Clara Rojas, avec laquelle elle avait été enlevée le 23 février 2002.

Ingrid Betancourt adresse également un message émouvant à sa fille Mélanie, la qualifiant de "meilleure version de ce qu'(elle) aurait voulu être". A son fils Lorenzo, elle confie que "tout ce qui vient de lui est du baume pour (son) coeur".

A son beau-fils Sébastien, issu du premier mariage de son ex-mari Fabrice Delloye, elle assure qu'elle n'a "pas deux, mais trois enfants d'âme". "Je t'ai toujours aimé comme le fils que tu es et que Dieu m'a donné. Le reste ne sont que des formalités".

"Durant plusieurs années, j'ai pensé que tant que j'étais vivante, tant que je continuerai à respirer, je dois continuer à héberger l'espoir", souligne l'ancienne candidate à l'élection présidentielle en Colombie. "Je n'ai plus les mêmes forces, cela m'est très difficile de continuer à croire (...) Ici, nous vivons comme des morts". AP

Sida les jeunes deviennent imprudents

700 personnes dans le monde. Alors, il ne faut pas baisser la garde : c'est le message de l'Onusida en cette journée mondiale de lutte contre la pandémie. L'agence des Nations unies vient de publier son dernier bilan. Plus de 33 millions d'habitants de notre planète sont actuellement séropositifs ou malades du sida.
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Ce qui inquiète le professeur Montagnier, découvreur du virus du sida, c'est l'imprudence des jeunes. "Les jeunes générations n'ont pas vécu la première phase de la maladie durant laquelle beaucoup de gens, si ce n'est pas tous, mourraient du sida, explique Luc Montagnier. La situation n'est pas satisfaisante maintenant car les campagnes de prévention ne sont pas assez écoutées".

Un récent sondage indique par exemple que 19% des jeunes de 15 à 24 ans n'utilisent pas systématiquement un préservatif avec un nouveau partenaire. Ce spot, destiné justement à encourager l'utilisation de préservatifs, a gagné le premier prix lors d'un concours organisé par la Commission européenne

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vendredi, 30 novembre 2007

8 ans de prison en France pour l'escroc belge aux 430 victimes

MARSEILLE (Reuters) - Un Belge de 52 ans, Alexandre Gabriel, a été condamné à huit ans de prison ferme pour une escroquerie financière internationale portant sur plus de 30 millions d'euros et qui a fait 430 victimes recensées.

Le tribunal correctionnel de Marseille l'a également condamné à une amende de 375.000 euros et à une interdiction définitive d'exercer une activité bancaire.

Il a ordonné la saisie des trois propriétés qu'il possédait dans le Vaucluse.

Alexandre Gabriel devra enfin verser, conjointement avec les 17 autres prévenus du procès, près de 32 millions d'euros de dommages et intérêts aux 430 victimes recensées entre 1997 et 2005.

Président de la société International Marketing Corporation (IMC), l'escroc promettait à ses victimes des retours sur investissements mirobolants qu'il n'a pas été en mesure d'honorer

Betancourt: "elle est vivante", se réjouit Nicolas Sarkozy

NICE - "Elle est vivante", s'est réjoui vendredi Nicolas Sarkozy au sujet d'Ingrid Betancourt.
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"C'est ce que nous attendions", a-t-il dit à propos des preuves de vie, rendues publiques par la Colombie. "Ca nous encourage à redoubler d'efforts pour obtenir sa libération", a ajouté le président français. AP

Violent séisme au large de la Martinique, dégâts limités

DUCOS, Martinique (Reuters) - Un violent mais profond séisme, d'une magnitude de 7,3 sur l'échelle de Richter, s'est produit jeudi au large de la Martinique, semant la panique dans l'ensemble de la région sans toutefois provoquer de dégâts importants, ont rapporté les autorités et des témoins.

Selon la préfecture de Martinique, une femme est décédée dans une maison de retraite de la commune du Marin à la suite d'un malaise cardiaque. La préfecture recense par ailleurs deux blessés légers, dont une personne prise de panique qui s'est défenestrée. Plusieurs cas de malaises ont également été signalés.

Un avion turc s'écrase avec 56 personnes à bord, aucun survivant

Aucun des 56 passagers et membres d'équipage d'un avion de la compagnie turque Atlasjet, qui s'est écrasé vendredi dans le sud-ouest de la Turquie, n'a survécu, a indiqué Tuncay Doganer, directeur général de la société, sur une chaîne de télévision turque

Olmert: si un Etat palestinien ne voit pas le jour, Israël disparaîtra

JERUSALEM - Dans un entretien publié jeudi, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a averti que "l'Etat d'Israël disparaîtra" si un Etat palestinien n'est pas créé à ses côtés. Dans ces déclarations d'une candeur inhabituelle, M. Olmert estime que l'alternative est un conflit social comme celui qu'a connu l'Afrique du Sud contre l'apartheid.

M. Olmert a usé de cette dernière référence, explosive en Israël, alors qu'il est de retour dans l'Etat hébreu après la conférence sur le Proche-Orient d'Annapolis et qu'il doit tenter de préparer son opinion à de difficiles négociations avec les Palestiniens, censées aboutir à la création d'un Etat palestinien d'ici la fin 2008.

Le Premier ministre israélien estime depuis longtemps que le développement démographique ne joue pas en faveur d'Israël, mais les déclarations publiées jeudi dans le quotidien "Haaretz" sont parmi ses plus controversées. Les responsables israéliens rejettent effectivement toute comparaison avec le régime d'apartheid d'Afrique du Sud.

Dans cet entretien, M. Olmert a déclaré que la création d'un Etat palestinien, but affiché de la reprise des négociations décidée à Annapolis, est dans l'intérêt d'Israël.

"Le jour viendra où la solution à deux Etats s'effondrera, et nous ferons face à un conflit de type sud-africain pour l'égalité du droit de vote", a-t-il déclaré. "Dès que cela arrivera, l'Etat d'Israël disparaîtra".

Ces dernières années M. Olmert, s'est prononcé pour un retrait de la plupart de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, afin de garantir qu'Israël demeure un Etat à majorité juive et démocratique.

Les 1,5 million d'Arabes vivant en Israël ont actuellement le droit de vote, tandis que les 3,5 millions d'habitants de Gaza et de Cisjordanie n'ont ni citoyenneté ni droit de vote israéliens.

L'entretien a été publié au jour du 60e anniversaire de la partition de la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe, qui n'a jamais vu le jour.

Les Palestiniens souhaitent fonder leur Etat dans la Bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-est, qui ont toutes été annexées par Israël dans la guerre des Six-Jours, en 1967. AP

"L'heure de vérité" a sonné, dit Abbas aux Palestiniens

TUNIS (Reuters) - Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dit jeudi aux Palestiniens que "l'heure de vérité" avait sonné concernant la création d'un Etat palestinien, après la conférence d'Annapolis à laquelle il a participé aux Etats-Unis.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert et Abbas se sont entendus lors de cette conférence organisée à l'initiative des Etats-Unis en début de semaine pour engager immédiatement des négociations en vue de trouver un règlement définitif du contentieux vieux de 60 ans entre leurs deux peuples avant la fin de l'année 2008.

"Le temps des promesses extravagantes (...) est révolu", a déclaré Abbas lors d'un rassemblement à Tunis, où il a effectué une étape sur son chemin du retour des Etats-Unis. "Maintenant, c'est l'heure de vérité, pas celle des illusions".

"Le monde entier reconnaît notre Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale", a-t-il dit.

Il a qualifié les négociations à venir avec Israël de "bataille politique" mais il s'est dit optimiste quant à leur issue.

Les négociateurs des deux parties doivent se rencontrer à nouveau le 12 décembre à Jérusalem.

"Nous entamons une bataille politique sur des négociations très complexes et difficiles dans le but d'établir un Etat palestinien", a-t-il ajouté.

Abbas s'exprimait devant des responsables du Rassemblement constitutionnel démocratique, au pouvoir, rassemblés à Tunis pour exprimer leur soutien aux efforts menés par le président palestinien pour trouver un accord avec Israël.

"Mon coeur est plein d'espoir concernant ces négociations (...) Cette nouvelle opportunité doit être exploitée avec sérieux et en toute honnêteté et nous devons mettre de côté la suspicion et la peur", a-t-il dit.

Le classement du Ballon d'Or 2007 révélé !

Le quotidien catalan Sport a révélé le classement final du Ballon d'Or 2007.
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Sans surprise, c'est le Brésilien du Milan AC, Kaka, qui est sacré. Le milieu brésilien, qui aurait réservé la Tour Eiffel pour fêter sa récompense, devancerait le Portugais Cristiano Ronaldo, l'Argentin Lionel Messi, l'Ivoirien Didier Drogba ainsi que l'Italien Andrea Pirlo.

Principal artisan de la conquête de la Ligue des Champions 2007, Kaka doit son sacre à ses prestations de classe mondiale dans la plus grande compétition européenne notamment face à Manchester United où il avait inscrit un doublé à Old Trafford.

Deuxième sur le podium, Cristiano Ronaldo, élu meilleur joueur de l'année en Angleterre, a totalement conquis l'Europe grâce à son jeu fait de dribbles déroutants. Le Lusitanien profite également du titre glané par les Red Devils pour intégrer le podium final.

Enfin, l'Argentin Lionel Messi se classe troisième. Le successeur de Maradona rate le Ballon d'Or d'un rien et paie une saison vierge de tout trophée du Barça malgré des prestations très remarquées comme son triplé inscrit face au Real et son but maradonesque face à Getafe.

Sarkozy ! Pour le PS, les Français ne verront aucun euro de plus...La cigale ayant passé tout l'été à chanter, la fourmi revient et vous dit il n'y a plus rien", a ironisé Hollande.

PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste a jugé que l'intervention de Nicolas Sarkozy jeudi soir à la télévision, censée fournir des réponses sur le pouvoir d'achat, n'aura pas rapporté un seul euro à un seul Français.
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"On attendait des annonces et on a eu des répétitions, des redites, de nouveau le thème du travailler plus pour gagner plus", a déclaré le premier secrétaire du PS, François Hollande.

"Ceux qui pouvaient espérer un euro de plus, soit pour consommer, soit pour épargner, soit pour investir (...) ils n'auront eu rien de concret, rien d'immédiat", a-t-il dit sur France 3.

François Hollande a rappelé que le gouvernement avait choisi de faire adopter au Parlement en juillet ce qu'il est convenu d'appeler "le paquet fiscal", ce qui le prive de marge de manoeuvre pour agir sur le pouvoir d'achat.

"Les caisses de l'Etat sont vides, mais qui a dépensé 15 milliards d'euros (...), a donné sept milliards de cadeaux fiscaux aux plus favorisés ?," s'est-il interrogé.
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"La cigale ayant passé tout l'été à chanter, la fourmi revient et vous dit il n'y a plus rien", a-t-il ironisé.

François Hollande a toutefois relevé que les mesures envisagées sur le logement - lier l'augmentation des loyers au coût de la vie et le système des cautions - étaient de bonnes idées, avancées d'ailleurs a-t-il dit par les socialistes.

Avant la réaction du chef du PS, le secrétaire national à l'Economie et à la Fiscalité du parti, Michel Sapin, avait, comme lui, déploré l'absence de mesure forte susceptible de favoriser le pouvoir d'achat.

"Les 45 minutes d'intervention du président n'auront pas rapporté un seul euro à un seul Français", a-t-il dit.

L'essentiel des mesures suggérées par le chef de l'Etat (monétisation des heures supplémentaires, dérogations aux accords d'entreprise) "sont déjà en place depuis plusieurs années et ont démontré leur inefficacité", a-t-il fait valoir.

"Depuis six ans, l'UMP n'a en effet eu de cesse de réduire à néant les 35 heures sans que cela soit suivi d'effets sur l'emploi et le pouvoir d'achat", ajoute Michel Sapin.

Pour le reste, dit-il, le président de la République "s'en remet 'au bon coeur' des entreprises, puisqu'elles seules décideront de l'attribution des primes ou d'augmentation du nombre d'heures travaillées, ce à quoi la conjoncture n'incite guère".

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jeudi, 29 novembre 2007

Belgique 172 jours sans nouveau gouvernement : L'Orange bleue sans jus

Les chefs de délégation de l'orange bleue se sont réunis sous la houlette du formateur Yves Leterme, dans un endroit tenu secret, dans la nuit de mercredi à jeudi. Sans résultat.
Vers quatre heures, les négociateurs de l'orange bleue ont interrompu leurs travaux. Ils reprendront jeudi à l'issue de la séance plénière de la Chambre, a-t-on appris.

Les chefs de délégation tentaient toujours de trouver une issue à l'impasse communautaire dans laquelle ils se trouvent. Selon certaines sources, ils auraient réussi dans la nuit de mercredi à jeudi à aplanir une série de divergences sans que l'on puisse savoir lesquelles. Il semble toutefois qu'à l'issue de quelque neuf heures de réunion, le nœud du problème subsiste. La N-VA continuerait à s'opposer à la note institutionnelle du formateur.

Le cartel CD&V/N-VA n'a pas approuvé cette note que les chefs de délégation s'étaient engagés dimanche à défendre devant les instances de leurs partis. La note a été avalisée par le MR, le CDH et l'Open VLD.

Depuis que la N-VA, et dans la foulée le CD&V, a jugé cette note insuffisante, l'orange bleue est plus que jamais dans l'impasse.

Le formateur a eu des contacts bilatéraux durant toute la journée de mercredi sur base desquels il a, une nouvelle fois, réaménagé son document relatif à la réforme de l'État. Yves Leterme a fait part de ces aménagements dans la nuit de mercredi à jeudi aux chefs de délégation.

Selon l'entourage des négociateurs, l'heure de vérité approche. Le formateur est le dos au mur.

Concernant la note, les partis francophones entendent ne plus rien céder de substantiel. Certains estiment que le travail ne peut plus porter que sur la formulation de la note. Au MR, on se montrait très clair mercredi après-midi. « Nous ne bougerons plus d'un centimètre, plus d'un poil », a déclaré mercredi le député François-Xavier de Donnea.

Quant à la N-VA, elle a communiqué au formateur le maximum qu'elle était prête à accepter, quitte à ne pas entrer dans un gouvernement. Les nationalistes exigent notamment la défédéralisation des allocations familiales et une extension de l'autonomie fiscale. Par ailleurs, la réforme de l'État doit, selon elle, prévoir très clairement et de manière univoque un transfert de compétences du fédéral vers les entités fédérées.

Les partis francophones font du maintien de la solidarité interpersonnelle un préalable à toute participation à une discussion institutionnelle. Selon eux, celle-ci devrait impérativement avoir pour objectif de confirmer la nécessité d'un État fédéral fort.

(d'après Belga)

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Paris:Les quartiers ne voient rien venir

e3628599ce1d197dea9331b9942817a5.jpgTandis que Villiers-le-Bel restait en état de siège, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont martelé, toute la journée d’hier, leurs trois messages en réponse à la crise: la République «rend hommage» à ses policiers, elle doit «la vérité» aux familles des deux adolescents tués et elle promet «la solidarité» aux quartiers dit sensibles.

Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a assuré que «le gouvernement, autour de Fadela Amara, travaille d’arrache-pied pour que le plan prévu pour les banlieues puisse être mis en œuvre».

«Anti-glandouille». Présenté le 22 janvier, ce dispositif porte notamment sur le soutien scolaire et la prise en charge des jeunes qui sortent sans formation du système éducatif. Il est censé aider à faire baisser le taux de chômage dans les quartiers, deux fois plus élevé en moyenne que dans le pays. La secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville l’avait baptisé le «plan anti-glandouille». Devant l’Assemblée nationale, François Fillon a parlé d’un plan Respect et Egalité des chances qui viendra compléter le «plan extrêmement ambitieux de rénovation urbaine» engagée par Jean-Louis Borloo en 2003. Selon lui, ce dispositif représente, d’ici 2012, «un investissement de l’Etat de 12 milliards d’euros, dont près de 140 millions pour Villiers-le-Bel».

Réagissant vivement à cette déclaration du Premier ministre, le député PS Henri Emmanuelli s’est fait le porte-parole des élus qui dénoncent une baisse de 30 millions d’euros de la dotation de solidarité urbaine.

Sur le perron de l’Elysée, Fadela Amara a par ailleurs répondu hier à ceux qui, notamment à l’UMP, se sont étonnés de son silence pendant la crise. «Je crois qu’il faut qu’on sache se taire à un moment donné. Quand des familles vivent des moments difficiles, il faut respecter ce deuil-là», a-t-elle lâché en sortant du Conseil des ministres.

Vidéo. Ces familles en deuil, Nicolas Sarkozy les avaient reçues dans la matinée à l’Elysée. Le chef de l’Etat s’est gardé le privilège de leur annoncer qu’une information judiciaire serait ouverte pour faire la lumière sur les conditions de la mort des deux adolescents. Pour l’avocat des familles, Me Mignard, la désignation d’un juge d’instruction apporte la garantie que «rien ne sera donc caché». Il y voit un «geste de justice et un geste d’apaisement» dont il espère qu’il sera «compris partout pour que la paix, le calme et la tranquillité reviennent dans les esprits».

Une information pour «homicides involontaires» a été confiée au juge Magali Tabareau. La magistrate aura notamment à vérifier si les importants dégâts constatés sur la voiture de police étaient bien le résultat de dégradations commises après l’accident comme l’a affirmé la police des polices (l’IGPN).

Une vidéo amateur diffusée hier dans les locaux de la radio locale Générations 88.2 a été montrée à la presse. Ces images semble effectivement contredire l’explication de l’IGPN. Une explication à laquelle personne de toute façon ne croyait à Villiers-le-Bel.

Sarkozy devant sa propre France

PARIS (AFP) - Le président de la République Nicolas Sarkozy, rattrapé par les violences urbaines en région parisienne, réunit ce jeudi 1.800 policiers et gendarmes à La Défense (Hauts-de-Seine) afin d'adresser un "message fort au pays" sur la sécurité.
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Cette "grand-messe", qu'il affectionnait quand il était ministre de l'Intérieur, était prévue le 15 novembre à la grande arche de La Défense et avait été reportée. Elle a lieu sur fond de malaise parmi les forces de l'ordre, chez les gendarmes notamment, et après que 82 policiers ont été blessés, dont certains au plomb de chasse, dans la nuit de lundi à mardi à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) lors d'affrontements avec des jeunes.

Une violence, qui a "franchi un cran", selon les syndicats de police. Le président est ainsi rattrapé par l'actualité des violences urbaines qu'il a côtoyées de près en 2005, durant les émeutes urbaines en France, alors qu'il était en poste place Beauvau.

M. Sarkozy entend, selon son entourage, "adresser un message fort" aux forces de l'ordre et au pays "sur la sécurité", ce qui était son "ambition initiale". En raison du regain de violences urbaines, il devrait "marteler" ce message, mais "un peu différemment" de ce qu'il escomptait avant les événements survenus à Villiers à la suite du décès dimanche de deux adolescents lors d'une collision entre leur mini-moto et un véhicule de police.

Il doit également, selon son entourage, aborder les "grands chantiers" en cours ou à venir au ministère de l'Intérieur.

Nicolas Sarkozy a prévu de dévoiler notamment des aspects de la loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure, la "Lopsi II", que prépare la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Il l'avait promise lorsqu'il était à Beauvau et durant la campagne présidentielle. Elle vise à moderniser police et gendarmerie avec, par exemple, le renforcement de la télésurveillance ou la création d'un "commissariat virtuel" permettant aux victimes de déposer des plaintes en ligne.

Il sera aussi question, dans cette Lopsi, de "management" et des "plans de carrière" des policiers et des gendarmes. M. Sarkozy pourrait "faire des annonces", précise son entourage, par exemple en direction des gendarmes dont le moral est au plus bas et qui l'expriment sur internet et, de manière anonyme, auprès des médias. Les gendarmes ont un statut militaire et une obligation expresse de réserve. Ils réclament plus de liberté d'expression, selon plusieurs d'entre eux, "moins de tâches indues" et les "mêmes avantages" que leurs collègues policiers.

Chez les policiers, les officiers grognent aussi notamment contre leur passage au statut de cadre en 2008. Le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) les a appelés à une manifestation nationale le 8 décembre à Paris sur ce sujet.

Toujours selon son entourage, le chef de l'Etat pourrait s'exprimer sur un sujet sensible: le rapprochement police/gendarmerie.

La gendarmerie devrait passer "pour règlement et pour emploi" sous la coupe de l'Intérieur. Elle l'est actuellement uniquement "pour emploi" (utilisation des gendarmes dans les missions de sécurité). Les gendarmes conserveront, néanmoins, leur statut de militaire.

Enfin, le président évoquera la réforme du renseignement, déjà en chantier, ainsi que l'organisation de la police territoriale pour mieux l'adapter aux violences urbaines et rendre les policiers plus mobiles en cas de troubles.

mercredi, 28 novembre 2007

Forcez les Flamands à se décider !

Daniel Cohn-Bendit vit en partie à Bruxelles. Le leader des Verts au Parlement européen s’y est fait une idée iconoclaste de la Belgique. Qu’il a livrée à la rédaction du « Soir ».
De Mai 68 au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit, c’est quarante ans d’expérience politique. Mais lorsqu’il parle de politique belge, c’est au registre des pathologies mentales qu’emprunte le leader des Verts : « Ce qui se passe chez vous est fou. » Il a répété ce diagnostic plusieurs fois mardi matin, face à la rédaction. Parfois en jouant à la mouche du coche, toujours prompt à décocher des « formules »…
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Cohn-Bendit, comme les milieux européens de la place bruxelloise, regarde la Belgique d’un œil un coup incrédule, un coup amusé, un coup atterré. Comme une bête curieuse. « Le président de la Commission, Barroso, et les autres ne se tracassent pas face à cette menace de séparation. Ils n’y croient pas. Avec le franc belge, sans Europe, sans euro, la Belgique aurait explosé. Aujourd’hui, ce ne serait pas un problème qu’elle explose. De toute façon, le poids de la Belgique en Europe, c’est zéro. C’est méchant à dire, mais le poids du Luxembourg dans l’UE, c’est Jean-Claude Junker. Le poids de la Belgique dans l’UE, c’est Verhofstadt. C’est l’homme qui fait ce poids. » Et de rappeler que la partition de la Tchécoslovaquie n’a pas entraîné de cataclysme en Europe.

Autre saillie iconoclaste : « Le seul problème [si la Belgique se sépare] sera de voir ce qui se passera au niveau des équipes de football. Il faut dire aux Flamands et aux Wallons que, vu du sud de la France, tout cela n’a pas d’importance. »

Daniel Cohn-Bendit renvoie donc Flamands et francophones dos à dos, n’en déplaise à ceux qui rejettent toute la faute sur le Nord. « Ils ne peuvent avoir le beurre et l’argent du beurre. » Les Wallons ne peuvent pas se contenter de regarder la Flandre « en se disant qu’ils n’en ont rien à foutre, sinon compter sur elle pour payer leurs pensions ». Quant aux Flamands, « ils devraient cesser de réagir comme il y a trente ans. Aujourd’hui, ils ont le pouvoir, mais ils se posent toujours en victimes. Avec cette idée de revanche. Faire payer au nom de l’histoire, ça fait partie de la bêtise humaine. Mais elle est vraie aussi. Regardez l’ex-Yougoslavie : on y a fait la guerre au nom d’événements qui dataient de plusieurs siècles. »

Dans le champ de chardons qu’est le landernau politique belge, une épine a le don de hérisser notre hôte : « Ces menus dans les restaurants de Hal où les plats sont annoncés en néerlandais et en anglais, mais où le français est interdit… Je ne comprends pas comment des actions ne sont pas menées devant la Cour européenne. On se croirait en Turquie où l’usage de trois lettres kurdes est interdit ! Faites-le savoir ! C’est dingue ! »

Dany-le-Vert poursuit : « Pour continuer dans la folie : le bruit. » En l’occurrence celui des avions qui décollent de Bruxelles-National. « Fixer les normes de bruit aux niveaux flamand, wallon et bruxellois est idiot. Les normes de bruit seront européennes ou ne seront pas. Ici, cela ne sert qu’à imposer une dynamique de la division. »

L’enfant terrible de Mai 68 constate ainsi que, depuis 1994, année de son entrée au Parlement européen, « le processus de désintégration de ce pays est frappant. C’est un séparatisme rampant. C’est ce qui me fait dire qu’en Belgique, la séparation ne se décidera pas, comme ça, un jour. Si elle s’impose, c’est parce qu’elle se sera insinuée, pas à pas. Mais si les francophones les mettent devant leurs responsabilités, les nationalistes flamands finiront par accepter un compromis : parce qu’ils n’oseront pas décider la séparation. En campagne, avant la formation d’un gouvernement, c’est facile de jouer les séparatistes. Lorsqu’il s’agira de la décider, c’est autre chose. Vous savez, la logique nationaliste est désintégratrice du bien-être qui existe en Flandre. Mais c’est à eux de le découvrir. Il faut que les gens aillent au bout de leur logique. Ce que l’on voit à Hal est une maladie très grave, qui ne se soigne pas par la raison. Il faut y voir une maladie psychologique très profonde. Vous ne responsabiliserez les gens qu’en les laissant aller jusqu’au bout de leurs fantasmes, de leur folie, de leurs erreurs. »

Bouillant, Cohn-Bendit amorce une nouvelle démonstration : « 80 % des Flamands sont séparatistes. » Une journaliste l’interrompt, sèchement : « C’est faux. C’est ce genre de déclarations qui attise la crise. »

L’eurodéputé ne se démonte pas : « Je dis que 80 % des électeurs flamands votent pour des partis sécessionnistes qui jouent avec le feu : la Liste Dedecker, le Vlaams Belang, la NV-A. Quant au CD&V, si un parti se met avec un parti sécessionniste pour gagner des élections, c’est que ce n’est pas contradictoire avec ce qu’il pense. La preuve, c’est qu’aujourd’hui, on en est là. »

La fin de la Belgique, donc ? « Si on leur mettait le miroir – ”C’est oui ou non ?” –, les Flamands diraient non. Mais ils ont une tentation morbide d’aller de plus en plus loin dans la séparation. Si vous commencez par séparer les allocations familiales, pourquoi cela s’arrêtera-t-il ? En fonction de qui, de quoi ? Depuis les années 70, vous avancez comme ça. Vous gardez la Belgique mais vous faites toujours moins de Belgique. Vous devez donc forcer les Flamands à se décider ! »

De l’autre côté de la frontière linguistique, il faut en finir avec « l’élitisme des francophones qui disent ne pas s’intéresser au flamand ». Une journaliste intervient, relayant un avis répandu dans l’opinion wallonne et francophone : « La langue flamande ne nous sert à rien. Pourquoi l’apprendre ? » Cohn-Bendit riposte, sans pitié : « Si vous en êtes là, séparez-vous tout de suite. Le flamand, c’est la langue de la communauté majoritaire de votre pays, tout de même… » n

Israéliens et Palestiniens s’engagent à négocier la paix

Le président américain, George Bush, a annoncé hier, à Annapolis (Maryland), à l’ouverture de la conférence de paix internationale sur le conflit israélo-palestinien, que les deux parties s’étaient mises d’accord in extremis sur une déclaration commune. Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président palestinien, Mahmoud Abbas, ont souligné, parfois avec émotion, le caractère historique de cette conférence.
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Litige. «Une telle occasion ne se représentera peut-être pas», a dit Abbas. Ehud Olmert, qui a pris plusieurs fois par l’épaule son homologue palestinien, s’est engagé à entamer des négociations «directes, bilatérales, continuelles et suivies» avec les Palestiniens jusqu’à la fin 2008. «L’heure est venue, et nous sommes prêts», a-t-il dit en ajoutant : «Je n’ai aucun doute que la situation créée dans notre région en 1967 [à l’issue de la guerre des Six Jours, ndlr] changera de manière significative. Ce sera un processus très difficile pour beaucoup d’entre nous, mais il est néanmoins inévitable. Je le sais. Beaucoup le savent.» «C’est le début d’un processus, ça n’en est pas l’aboutissement, et il reste beaucoup de travail à faire», a dit Bush, qui a pris clairement partie pour Israël en affirmant que cet Etat devait être «la patrie des Juifs».

Cette question est un sujet de litige majeur entre Israéliens et Palestiniens. Les Palestiniens redoutent que la reconnaissance formelle d’Israël comme «Etat juif» dans un règlement empêche de facto le retour des Palestiniens réfugiés, l’un des enjeux primordiaux des discussions. Les Israéliens craignent, eux, qu’un retour massif des Palestiniens ne modifie l’identité d’Israël et ne mette les Juifs en minorité. La déclaration commune israélo-palestinienne, qui a été lue par le président Bush, donne le coup d’envoi à un an de négociations qui s’achèveront fin 2008, quelques semaines avant l’expiration du mandat de George W. Bush, le 20 janvier 2009.

Elle exprime «la détermination de mettre fin aux effusions de sang et aux décades de conflit» entre les deux peuples. Elle promet «une nouvelle ère de paix, basée sur la liberté, la sécurité, la justice, la dignité, le respect et la reconnaissance mutuelle». Les deux parties s’engagent à «lutter contre le terrorisme et l’incitation au terrorisme, qu’il soit le fait des Palestiniens ou des Israéliens». La déclaration réaffirme le concept d’un Etat palestinien vivant «côte à côte» avec l’Etat israélien «en paix et dans la sécurité», en vue de conclure «un traité de paix» en «résolvant toutes les questions, y compris les questions fondamentales sans exception». Ces négociations seront «vigoureuses, continuelles et suivies» et les deux parties se rencontreront régulièrement, lit-on dans la déclaration.

Pourparlers. La date de la première session a été fixée au 12 décembre prochain. Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien, qui se sont rencontrés fréquemment au cours des derniers mois afin d’élaborer ce texte, continueront de se rencontrer «deux fois par semaine» afin de suivre le déroulement des pourparlers. La «feuille de route», un accord élaboré en 2003 qui implique parallèlement des engagements palestiniens en matière de sécurité et un arrêt de la colonisation israélienne, sert de base de travail aux deux parties. Les Etats-Unis dirigeront un «mécanisme» comprenant Israël et la partie palestinienne destiné à «suivre la mise en place» de la feuille de route. Les obligations liées à celle-ci doivent demeurer en vigueur «jusqu’à la conclusion d’un traité de paix».

La présidentielle en Côte d'Ivoire au plus tard en juin 2008

Le président Laurent Gbagbo et son Premier ministre et ancien chef rebelle Guillaume Soro ont convenu à Ouagadougou d'organiser une élection présidentielle en Côte d'Ivoire d'ici la fin du premier semestre 2008, annonce le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibril Bassolé.
Les parties signataires de l'accord de Ouagadougou (de mars 2007) envisagent que les élections se passent évidemment au plus tard à la fin du premier semestre 2008, mais il y a d'autres intervenants.

"Il y a la Commission électorale indépendante (CEI) qui doit dire son mot, il y a les opérateurs techniques chargés du recensement électoral qui doivent aussi établir un chronogramme technique, et c'est au vu de tout cela que sur proposition de la CEI, le gouvernement pourra définitivement arrêter la date des élections", a déclaré Djibril Bassolé à l'issue d'une rencontre entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro à l'invitation du président burkinabè Blaise Compaoré.

Selon Djibril Bassolé, le "facilitateur" burkinabè et les deux signataires de l'accord de Ouagadougou ont passé en revue les aspects pratiques et techniques permettant d'accélérer le processus et d'entrer dans la phase pratique des préparatifs du scrutin présidentiel.

"Les discussions qui ont porté sur le choix de l'opérateur technique chargé du recensement électoral et de l'identification, le regroupement des ex-combattants, le redéploiement de l'administration fiscale et douanière et la période probable des élections ont fait l'objet d'accords, et je pense qu'au sortir de cette réunion, nous pourrons aller très vite de manière beaucoup plus précise", a-t-il dit.

"Nous passons d'une étape de la crise à une autre étape. Nous rentrons dans la phase proprement dite des élections et il était important qu'on se retrouve autour du facilitateur pour recentrer tout ça et la rencontre s'est bien passée", a affirmé de son côté le chef de l'Etat ivoirien à l'issue de l'entrevue.

L'accord signé il y a huit mois dans la capitale burkinabè entre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro prévoyait des élections d'ici 2008.

Mais cette perspective semble difficile aujourd'hui compte-tenu des retards pris à l'échelon national dans le processus d'identification et d'inscription des électeurs sur les listes ainsi que dans le désarmement des anciens combattants.

Mercredi, le président Gbagbo entamera une tournée de trois jours dans le Grand Nord ivoirien pour aller à la rencontre de la population - il s'agira de son deuxième déplacement dans la moitié Nord de la Côte d'Ivoire depuis le coup d'Etat manqué de septembre 2002, suivi du soulèvement des ex-rebelles des Forces nouvelles.

Azouz Begag accuse Sarkozy d'avoir semé «la haine» dans les banlieues

L'ex-ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances Azouz Begag a accusé Nicolas Sarkozy d'avoir semé «la haine» dans les banlieues pendant la campagne présidentielle, dans un entretien publié mercredi dans le quotidien Sud Ouest.
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«Cela fait 25 ans que le feu couve, mais le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle a jeté des bidons d'essence sur cette poudrière avec sa sémantique guerrière», a estimé Begag interrogé sur les violences qui ont éclaté à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) à la suite du décès de deux adolescents.

«Les jeunes des banlieues ont très bien compris qu'ils avaient été utilisés comme des appâts au bout du crochet électoral de Nicolas Sarkozy. Tout ça pour racler 5% de voix au Front National. Et lorsque l'on sème la haine, on récolte la tempête», a ajouté l'ancien ministre du gouvernement Villepin désormais rallié au MoDem.

Azouz Begag a par ailleurs affirmé avoir «vraiment peur» ajoutant que «depuis 2005, tout le monde savait que ça allait exploser à nouveau».

«Nous sommes hélas embarqués dans une histoire qui va considérablement nous rapprocher des grandes villes américaines, et de leurs émeutes comme à Los Angeles où les gens ont fini par s'entretuer», a-t-il estimé.

«Moi, je n'ai d'autre solution que d'aller vers eux pour lancer des appels au calme et leur demander de faire confiance à la justice. Sinon c'est la guerre, 10 morts, 20 morts ou 50 morts», a-t-il ajouté.

«J'attends du président qu'il fasse un grand discours dès son retour de Chine», a-t-il poursuivi. «Que Fadela Amara (secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville) prenne sa voiture ou le métro et discute avec les jeunes.»

Banlieues: François Bayrou déplore "trop de promesses et pas assez d'actes"

PARIS - Le fondateur du MoDem François Bayrou a déploré mercredi qu'"il y ait trop de promesses et pas assez d'actes" pour la banlieue qui "va très mal".

"En France, la banlieue va très mal. Et malgré les déclarations multiples répétées qui ont lieu tous les deux ou trois ans au rythme des incidents et des émeutes, la vérité, c'est que rien n'a réellement changé sur le fond", a-t-il regretté sur France-Inter. "Le pays dans lequel on vit, se satisfait du retour au calme et des déclarations habituellement grandiloquentes, des plans annoncés majestueusement et qui ne sont pas vraiment suivis des faits dans la vérité."

Le député des Pyrénées-Atlantiques a jugé qu'"il y a eu trop de promesses et pas assez d'actes", ironisant sur "la 10e ou la 12e fois qu'on nous promet un plan Marshall pour les banlieues". "Les habitants et les élus de ces villes, ils n'y croient plus."

"Je préconise une chose simple: c'est qu'on ne communique plus sur les promesses, qu'on communique sur les réalités, sur les actes, qu'on ait un échéancier", a-t-il proposé, évoquant "deux ou trois grands thèmes comme l'emploi, la présence des services et le désenclavement" pour qu'"on ne soit pas enfermés dans les cités".

Quant aux attaques contre les policiers, François Bayrou s'est déclaré "choqué" et "inquiet" devant "le climat d'extrême tension". "A chaque incident on franchit un cran de plus, on a l'impression qu'une barrière a sauté: il n'y a aucun autre pays en Europe qui ait ce problème avec ses banlieues."

Interrogé sur les déclarations de Nicolas Sarkozy promettant la Cour d'assises aux auteurs des tirs contre les fonctionnaires, il a ironisé sur "les déclarations habituelles". AP

Sarkozy promet les assises aux tireurs: "déclarations habituelles", estime Bayrou

PARIS (AFP) - Le président de l'UDF-Modem François Bayrou a qualifié mercredi de "déclarations habituelles" les propos que venait de tenir Nicolas Sarkozy à Eaubonne (Val-d'Oise) promettant la cour d'assises à ceux qui ont tiré sur la police.

"Ce sont les déclarations habituelles. Qu'on mène l'enquête, qu'on fasse ce qu'il faut pour que la justice fasse son travail. Encore une fois, la communication sur les promesses, je trouve que ça commence à faire trop", a déclaré M. Bayrou sur France Inter.

Peu auparavant, à la sortie de l'hôpital d'Eaubonne, où il s'est rendu au chevet du commissaire divisionnaire grièvement blessé lors des violences à Villiers-le-Bel, le président de la République avait déclaré que "ceux qui ont pris la responsabilité de tirer sur des fonctionnaires se retrouveront devant la cour d'assises".

Le député des Pyrénées-Atlantiques a aussi brocardé le plan banlieue que prépare le gouvernement. "C'est la 1Oe ou la 12e fois qu'on nous promet un plan Marshall pour les banlieues. Les habitants des banlieues, les élus de ces villes sont comme vous et comme moi, ils n'y croient plus", a-t-il dit.

Demandant qu'on ne communique plus sur "les promesses" mais sur "les actes", il a réclamé des "échéanciers" pour que l'"on sache exactement à quelle date les choses vont être faites".