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jeudi, 29 novembre 2007

Paris:Les quartiers ne voient rien venir

e3628599ce1d197dea9331b9942817a5.jpgTandis que Villiers-le-Bel restait en état de siège, Nicolas Sarkozy et François Fillon ont martelé, toute la journée d’hier, leurs trois messages en réponse à la crise: la République «rend hommage» à ses policiers, elle doit «la vérité» aux familles des deux adolescents tués et elle promet «la solidarité» aux quartiers dit sensibles.

Le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez, a assuré que «le gouvernement, autour de Fadela Amara, travaille d’arrache-pied pour que le plan prévu pour les banlieues puisse être mis en œuvre».

«Anti-glandouille». Présenté le 22 janvier, ce dispositif porte notamment sur le soutien scolaire et la prise en charge des jeunes qui sortent sans formation du système éducatif. Il est censé aider à faire baisser le taux de chômage dans les quartiers, deux fois plus élevé en moyenne que dans le pays. La secrétaire d’Etat chargée de la Politique de la ville l’avait baptisé le «plan anti-glandouille». Devant l’Assemblée nationale, François Fillon a parlé d’un plan Respect et Egalité des chances qui viendra compléter le «plan extrêmement ambitieux de rénovation urbaine» engagée par Jean-Louis Borloo en 2003. Selon lui, ce dispositif représente, d’ici 2012, «un investissement de l’Etat de 12 milliards d’euros, dont près de 140 millions pour Villiers-le-Bel».

Réagissant vivement à cette déclaration du Premier ministre, le député PS Henri Emmanuelli s’est fait le porte-parole des élus qui dénoncent une baisse de 30 millions d’euros de la dotation de solidarité urbaine.

Sur le perron de l’Elysée, Fadela Amara a par ailleurs répondu hier à ceux qui, notamment à l’UMP, se sont étonnés de son silence pendant la crise. «Je crois qu’il faut qu’on sache se taire à un moment donné. Quand des familles vivent des moments difficiles, il faut respecter ce deuil-là», a-t-elle lâché en sortant du Conseil des ministres.

Vidéo. Ces familles en deuil, Nicolas Sarkozy les avaient reçues dans la matinée à l’Elysée. Le chef de l’Etat s’est gardé le privilège de leur annoncer qu’une information judiciaire serait ouverte pour faire la lumière sur les conditions de la mort des deux adolescents. Pour l’avocat des familles, Me Mignard, la désignation d’un juge d’instruction apporte la garantie que «rien ne sera donc caché». Il y voit un «geste de justice et un geste d’apaisement» dont il espère qu’il sera «compris partout pour que la paix, le calme et la tranquillité reviennent dans les esprits».

Une information pour «homicides involontaires» a été confiée au juge Magali Tabareau. La magistrate aura notamment à vérifier si les importants dégâts constatés sur la voiture de police étaient bien le résultat de dégradations commises après l’accident comme l’a affirmé la police des polices (l’IGPN).

Une vidéo amateur diffusée hier dans les locaux de la radio locale Générations 88.2 a été montrée à la presse. Ces images semble effectivement contredire l’explication de l’IGPN. Une explication à laquelle personne de toute façon ne croyait à Villiers-le-Bel.

Sarkozy devant sa propre France

PARIS (AFP) - Le président de la République Nicolas Sarkozy, rattrapé par les violences urbaines en région parisienne, réunit ce jeudi 1.800 policiers et gendarmes à La Défense (Hauts-de-Seine) afin d'adresser un "message fort au pays" sur la sécurité.
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Cette "grand-messe", qu'il affectionnait quand il était ministre de l'Intérieur, était prévue le 15 novembre à la grande arche de La Défense et avait été reportée. Elle a lieu sur fond de malaise parmi les forces de l'ordre, chez les gendarmes notamment, et après que 82 policiers ont été blessés, dont certains au plomb de chasse, dans la nuit de lundi à mardi à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) lors d'affrontements avec des jeunes.

Une violence, qui a "franchi un cran", selon les syndicats de police. Le président est ainsi rattrapé par l'actualité des violences urbaines qu'il a côtoyées de près en 2005, durant les émeutes urbaines en France, alors qu'il était en poste place Beauvau.

M. Sarkozy entend, selon son entourage, "adresser un message fort" aux forces de l'ordre et au pays "sur la sécurité", ce qui était son "ambition initiale". En raison du regain de violences urbaines, il devrait "marteler" ce message, mais "un peu différemment" de ce qu'il escomptait avant les événements survenus à Villiers à la suite du décès dimanche de deux adolescents lors d'une collision entre leur mini-moto et un véhicule de police.

Il doit également, selon son entourage, aborder les "grands chantiers" en cours ou à venir au ministère de l'Intérieur.

Nicolas Sarkozy a prévu de dévoiler notamment des aspects de la loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure, la "Lopsi II", que prépare la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Il l'avait promise lorsqu'il était à Beauvau et durant la campagne présidentielle. Elle vise à moderniser police et gendarmerie avec, par exemple, le renforcement de la télésurveillance ou la création d'un "commissariat virtuel" permettant aux victimes de déposer des plaintes en ligne.

Il sera aussi question, dans cette Lopsi, de "management" et des "plans de carrière" des policiers et des gendarmes. M. Sarkozy pourrait "faire des annonces", précise son entourage, par exemple en direction des gendarmes dont le moral est au plus bas et qui l'expriment sur internet et, de manière anonyme, auprès des médias. Les gendarmes ont un statut militaire et une obligation expresse de réserve. Ils réclament plus de liberté d'expression, selon plusieurs d'entre eux, "moins de tâches indues" et les "mêmes avantages" que leurs collègues policiers.

Chez les policiers, les officiers grognent aussi notamment contre leur passage au statut de cadre en 2008. Le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) les a appelés à une manifestation nationale le 8 décembre à Paris sur ce sujet.

Toujours selon son entourage, le chef de l'Etat pourrait s'exprimer sur un sujet sensible: le rapprochement police/gendarmerie.

La gendarmerie devrait passer "pour règlement et pour emploi" sous la coupe de l'Intérieur. Elle l'est actuellement uniquement "pour emploi" (utilisation des gendarmes dans les missions de sécurité). Les gendarmes conserveront, néanmoins, leur statut de militaire.

Enfin, le président évoquera la réforme du renseignement, déjà en chantier, ainsi que l'organisation de la police territoriale pour mieux l'adapter aux violences urbaines et rendre les policiers plus mobiles en cas de troubles.

mercredi, 28 novembre 2007

Banlieue Villiers-le-Bel: Sarkozy annonce aux familles l'ouverture d'une information juficiaire

PARIS - Le président Nicolas Sarkozy a annoncé mercredi aux familles des deux mineurs tués à Villiers-le-Bel (Val d'Oise) l'ouverture d'une information judiciaire, selon l'avocat des familles, Me Jean-Pierre Mignard.

Les parents de Moushin et Laramy, morts dimanche dans une collision avec une voiture de police, ont été reçus mercredi matin à l'Elysée par le chef de l'Etat.

Nicolas Sarkozy "a indiqué qu'une information judiciaire serait ouverte et qu'un juge d'instruction serait désigné", a déclaré Me Mignard à l'issue de cette rencontre. Il a salué une "décision juste", "un geste de justice et un geste d'apaisement dont nous voudrions (...) qu'il soit compris partout pour que la paix, le calme et la tranquillité reviennent dans les esprits".

"Les familles ont exprimé une demande: c'est que, pour que toute la lumière soit faite, un juge d'instruction soit nommé (...) Le président de la République a répondu à cette demande", a confirmé le maire (PS) de Villiers-le-Bel Didier vaillant, reçu en même temps que les parents.

Cela "permettra aux parents des victimes, à leurs avocats de participer activement à la connaissance de la vérité. Rien ne sera donc caché", a estimé l'avocat.

Le chef de l'Etat a par ailleurs "manifesté sa sympathie et présenté ses condoléances aux parents des victimes". Selon Me Mignard, il "les a longuement entendus" et a "partagé son souci (...) que toute la vérité soit faite dans cette affaire".

Par ailleurs, M. Vaillant a "demandé au président de la République que, dans les jours qui viennent, nous puissions avoir des réunions de travail avec ses collaborateurs, dans un premier temps pour réparer, et dans un deuxième temps pour que soient prises en compte les difficultés que rencontrent les villes de banlieue". AP

co/mw

vendredi, 27 octobre 2006

Paris Banlieues: marche à Clichy en mémoire des deux jeunes électrocutés dans un transformateur il y a un an

CLICHY-SOUS-BOIS (AP) - Plusieurs centaines de personnes ont commencé à défiler ce vendredi matin à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) afin de rendre hommage à la mémoire de Zyed Benna et Bouna Traoré, les deux jeunes électrocutés il y a un an jour pour jour, alors qu'ils s'étaient réfugiés dans un transformateur électrique au cours d'une poursuite avec des policiers.
medium_sarko2.jpg Le vilain méchant loup
Ce drame avait été suivi par plusieurs semaines de violences urbaines dans les quartiers dits "sensibles" de nombreuses banlieues en France.

Un an après vendredi matin, les habitants de Clichy, dont beaucoup de jeunes des cités de la ville, mais également des personnes venues de Montfermeil (Seine-Saint-Denis) et même de Sartrouville (Yvelines), ont quitté la place de la mairie peu avant 10h pour une marche silencieuse.

Derrière une banderole sur laquelle on peut lire sous forme de tag "Morts pour rien", les membres des familles des deux jeunes décédés ont pris la tête du cortège qui doit faire le tour de la ville avant qu'une stèle à la mémoire de Zyed Benna et Bouna Traoré ne soit dévoilée à proximité de la mairie en fin de matinée.

C'est l'association "Au-delà des mots", créée par des jeunes de Clichy juste après la mort de deux d'entre eux, qui a organisé l'évènement.

Ils sont d'ailleurs nombreux à porter les T-shirt blancs distribués par l'association et sur lesquels on peut lire en noir les noms de Zyed et Bouna, avec ce commentaire: "Morts pour rien". AP