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jeudi, 29 novembre 2007

Sarkozy devant sa propre France

PARIS (AFP) - Le président de la République Nicolas Sarkozy, rattrapé par les violences urbaines en région parisienne, réunit ce jeudi 1.800 policiers et gendarmes à La Défense (Hauts-de-Seine) afin d'adresser un "message fort au pays" sur la sécurité.
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Cette "grand-messe", qu'il affectionnait quand il était ministre de l'Intérieur, était prévue le 15 novembre à la grande arche de La Défense et avait été reportée. Elle a lieu sur fond de malaise parmi les forces de l'ordre, chez les gendarmes notamment, et après que 82 policiers ont été blessés, dont certains au plomb de chasse, dans la nuit de lundi à mardi à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) lors d'affrontements avec des jeunes.

Une violence, qui a "franchi un cran", selon les syndicats de police. Le président est ainsi rattrapé par l'actualité des violences urbaines qu'il a côtoyées de près en 2005, durant les émeutes urbaines en France, alors qu'il était en poste place Beauvau.

M. Sarkozy entend, selon son entourage, "adresser un message fort" aux forces de l'ordre et au pays "sur la sécurité", ce qui était son "ambition initiale". En raison du regain de violences urbaines, il devrait "marteler" ce message, mais "un peu différemment" de ce qu'il escomptait avant les événements survenus à Villiers à la suite du décès dimanche de deux adolescents lors d'une collision entre leur mini-moto et un véhicule de police.

Il doit également, selon son entourage, aborder les "grands chantiers" en cours ou à venir au ministère de l'Intérieur.

Nicolas Sarkozy a prévu de dévoiler notamment des aspects de la loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure, la "Lopsi II", que prépare la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Il l'avait promise lorsqu'il était à Beauvau et durant la campagne présidentielle. Elle vise à moderniser police et gendarmerie avec, par exemple, le renforcement de la télésurveillance ou la création d'un "commissariat virtuel" permettant aux victimes de déposer des plaintes en ligne.

Il sera aussi question, dans cette Lopsi, de "management" et des "plans de carrière" des policiers et des gendarmes. M. Sarkozy pourrait "faire des annonces", précise son entourage, par exemple en direction des gendarmes dont le moral est au plus bas et qui l'expriment sur internet et, de manière anonyme, auprès des médias. Les gendarmes ont un statut militaire et une obligation expresse de réserve. Ils réclament plus de liberté d'expression, selon plusieurs d'entre eux, "moins de tâches indues" et les "mêmes avantages" que leurs collègues policiers.

Chez les policiers, les officiers grognent aussi notamment contre leur passage au statut de cadre en 2008. Le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) les a appelés à une manifestation nationale le 8 décembre à Paris sur ce sujet.

Toujours selon son entourage, le chef de l'Etat pourrait s'exprimer sur un sujet sensible: le rapprochement police/gendarmerie.

La gendarmerie devrait passer "pour règlement et pour emploi" sous la coupe de l'Intérieur. Elle l'est actuellement uniquement "pour emploi" (utilisation des gendarmes dans les missions de sécurité). Les gendarmes conserveront, néanmoins, leur statut de militaire.

Enfin, le président évoquera la réforme du renseignement, déjà en chantier, ainsi que l'organisation de la police territoriale pour mieux l'adapter aux violences urbaines et rendre les policiers plus mobiles en cas de troubles.

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