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dimanche, 30 mai 2010

Wade tance l’ambassadeur des Etats- Unis : « Je ne vous permettrai plus d’insulter le Sénégal»

L’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal a passé un quart d’heure mémorable hier dans le bureau de Me Wade, à la suite de son document sur la corruption au Sénégal paru hier dans la presse. Très en colère, le chef de l’Etat a dit ses quatre vérités au représentant des Etats-Unis à qui il reproche d’être le seul pays qui ternit quotidiennement l’image du Sénégal en le faisant passer comme le pays le plus corrompu.

Aussitôt la rencontre avec les experts de l’Usaid chargés de l’audit du fichier électoral terminée, Me Wade a saisi l’occasion pour demander à l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal qui prenait part à l’audience, de rester quelques minutes avec lui pour régler certains détails. Et c’est parti pour une sévère mise au point qui a donné des sueurs froides à Mme Marcia S. Bernicat. ‘Je suis au regret de vous signaler ici que vos propos parus dans la presse ce matin sont choquants. Et en tant que président de la République, ce sont des choses que je ne peux pas accepter. On m’a réveillé du lit pour me dire de lire ce que l’Ambassadeur des Etats-Unis a encore dit sur le Sénégal’, tonne Me Wade très énervé à propos du document de l’Ambassadeur des Etats-Unis sur la corruption au Sénégal et l’environnement des affaires.

‘Ce n’est pas parce que vous nous aidez que vous vous donnez le droit de nous insulter. La France, L’Inde, L’Arabie Saoudite, etc,, tous ces pays nous aident, mais on ne les entend jamais parler de corruption comme vous le faites. Il n’y a que les Etats-Unis qui, tous les jours, donnent du Sénégal une image de pays corrompu et je ne l’accepterai plus et je veux que vous le notifiez à votre pays’, fulmine encore Me Wade à l’endroit de Mm Bernicat accompagné de son conseiller politique. Très en colère contre cette sortie de l’Ambassadeur des Etats-Unis, Me Wade entouré du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, de son directeur de cabinet Habib Sy et du secrétaire général de présidence Mme Aminata Tall, poursuit : ‘Vos propos sont d’autant plus inacceptables que vous ne pouvez pas me citer un cas de corruption. Donc arrêtez vos accusations publiques qui ne reposent que sur des généralités’.

Dans ce pays, poursuit le chef de l’Etat toujours sur le ton de la colère, ‘il y a l’opposition et la presse qui écrivent n’importe quoi. Je ne peux pas continuer à accepter des propos de ce genre. Et vous ne savez pas combien vos propos sont dangereux. On va nous traiter de voleurs, de corrompus à cause de vos propos. Cela doit cesser. Et encore une fois, je veux que vous le notifiez à votre pays. Si c’est à cause du Millenium challenge cooperation que vous vous donnez le droit de nous insulter, alors reprenez-le et allez le donner à un autre pays qui acceptera d’être insulté. Cela ne se passera plus comme ça avec le Sénégal’. Et quand Mme l’Ambassadeur veut placer un mot pour s’expliquer sur sa démarche, Me Wade la coupe net : ‘Ecoutez-moi d’abord Madame !’. Puis, il s’emporte de plus bel : ‘J’ai créé une commission de lutte contre la corruption et la concussion qui me donne des rapports que je transmets à chaque fois au ministre de la Justice qui se tourne vers le procureur. Que voulez-vous que je fasse de plus. Surtout que vous parlez toujours de la séparation des pouvoirs ?’

Me Wade signalera également à l’Ambassadeur des Etats-Unis que s’il réagit ainsi sur le ton de la colère, c’est parce que ‘je suis le président de la République et je dois sauvegarder l’image du Sénégal qui est un pays de dignité’. Le chef de l’Etat de signifier à son hôte que même aux Usa, il y a des corrompus. ‘Chez vous, il y a quelqu’un qui a détourné plus que tous les budgets des pays africains réunis. Est-ce que vous en parlez Madame ?’.

Expliquant l’indice de corruption, Me Wade signale que cet indice signifie seulement comment les populations perçoivent la corruption. ‘ Cet indice est mauvais, car les gens qui ont fait cette enquête ne savent pas traduire le mot corruption en wolof’, affirme Me Wade qui laisse finalement Mme Bernicat s’expliquer.

Dans un français peu accessible, l’Ambassadeur des Etats-Unis se confondra en excuses, en disant au chef de l’Etat que son intention en écrivant ce document n’était pas de vilipender, ni d’insulter le Sénégal. ‘Monsieur le Président, je m’excuse si mes propos vous paraissent comme une attaque. Mais j’avoue que ce n’était pas mon but. Je sais bien les efforts que vous faites pour lutter contre la corruption. Je voulais vous informer directement de l’existence de cette enquête, mais on m’avait signalé que le représentant de la Banque mondiale vous avait déjà informé’. Mme Marcia Bernicat supplie Me Wade de bien vouloir lire attentivement le document pour mieux saisir le contenu et les objectifs. Le seul exemple de corruption que l’Ambassadeur citera en exemple, c’est le cas des rackets sur la route avec les transporteurs en commun transfrontaliers.

Mais avant la fin de la rencontre, l’Ambassadeur sera visiblement excusée car Me Wade a fini par raconter des anecdotes sur la corruption dans une ambiance moins tendue. Des anecdotes qui ont quand même déridé l’atmosphère. ‘C’est tout ce que j’avais à vous dire Madame et je crois que notre coopération va continuer dans la sincérité’, lance Me Wade en prenant congé de ses hôtes.

 

 

Auteur:
walf    
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vendredi, 28 mai 2010

Silvio Berlusconi est décidément toujours là où on ne l'attend pas. Jeudi, à Paris, en plein sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le chef du gouvernement italien a provoqué la stupeur en concluant son intervention

Silvio Berlusconi est décidément toujours là où on ne l'attend pas. Jeudi, à Paris, en plein sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le chef du gouvernement italien a provoqué la stupeur en concluant son intervention devant la presse par une phrase de l'ancien dictateur Benito Mussolini.

"J'ose vous citer une phrase de celui qui était considéré comme un dictateur, un grand, un puissant dictateur, Benito Mussolini", a déclaré le président du Conseil italien, poursuivant : "Dans son journal, j'ai lu récemment cette phrase : 'Ils disent que j'ai le pouvoir. Ce n'est pas vrai. Peut-être est-ce le cas des responsables de mon parti. Mais ce n'est pas vrai pour moi. Tout ce que je peux faire, c'est dire à mon cheval d'avancer vers la droite ou vers la gauche. Et de cela, je dois me contenter.'"

Regardez cette déclaration de Silvio Berlusconi (à 1'38 dans la vidéo ci-dessous, images diffusées par la Rai ) :

Une citation qui est venue ponctuer un discours devenu rengaine chez Silvio Berlusconi, qui se désole d'avoir peu de champ de manoeuvre. "En qualité de président du Conseil, je n'ai jamais eu l'impression d'être au pouvoir", a-t-il estimé, ajoutant : "Comme homme d'affaires, avec 56.000 employés, j'ai parfois eu l'impression d'être en mesure de décider et de contrôler les choses. Mais aujourd'hui, dans une démocratie, je suis au service de tout le monde et tout un chacun peut me critiquer, voire m'insulter." Toutefois, ne craignant aucune contradiction, Silvio Berlusconi s'est ensuite empressé d'ajouter : "Malgré le plan de rigueur [promulgué en début de semaine], ma cote de popularité dépasse les 62 %."

Ce n'est pas la première fois que le chef du gouvernement italien fait parler de lui pour des références douteuses à Mussolini.

samedi, 22 mai 2010

Sarkozy paie des bureaux de 11 milliards pour Abdou Diouf à Paris

 abdou_diouf_t.jpgL'ancien président sénégalais est un homme heureux. L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), qui a fêté récemment ses 40 ans d'existence, va pour la première fois disposer d'un siège unique à Paris, mis à disposition à titre gratuit par la France pour une durée de 50 ans.

"Nous étions éparpillés en quatre lieux différents, cela ne favorisait pas le travail", a estimé aujourd'hui devant la presse, le président de l'OIF Abdou Diouf, visitant l'immeuble, situé à Paris dans le pretigieux quartier du XVIème arrondissement.

La France a mis à la disposition de l'OIF cet immeuble complètement rénové de 8.500 m2. Les travaux de rénovation ont coûté 18 millions d'euros. "Ce bail de confiance sur 50 ans, c'est le symbole de la vivacité de la Francophonie, de l'espoir que nous plaçons dans la Francophonie politique qui est un grand mouvement politique mondial qui soutient les grandes valeurs défendues par la France", a estimé de son côté M. Joyandet qui accompagnait Diouf lors de cette visite.
Le nouveau siège de l'OIF devrait être inauguré par le président français Nicolas Sarkozy à l'automne, avant le sommet de la Francophonie de Montreux (Suisse) prévu du 22 au 24 octobre.

 

 

Auteur:
El Malick Seck   

Ahmed Khalifa Niasse : « Que Wade sache qu’il n’est pas irremplaçable » !

«Nous respectons Wade, mais qu’il sache qu’il n’est pas irremplaçable. C’est une insulte au peuple sénégalais que de penser qu’il n’y a pas d’autres gens capables de faire autant sinon mieux que lui», déclare Ahmed Khalifa Niasse, en marge d’une rencontre organisée jeudi, par les femmes de son parti à la Gueule-tapée. Parmi ces gens qui pensent avoir le pedigree pour succéder à Wade, Ahmed Khalifa Niasse pense être en pôle position.

 «Je suis le successeur naturel de Wade pour avoir été le concepteur du Parti démocratique sénégalais (Pds) avant lui et son cofondateur», ajoute le leader du Fap. Brandissant une photo qu’il partage avec Abdoulaye Wade lors d’un congrès de la coalition Sopi organisé à Kaolack, en 2002, lors des élections législatives, « l’ayatollah de Kaolack » souligne, pour étayer ses propos que, ce jour, « il y avait tous les membres du gouvernement et tous les caciques du pouvoir de Wade. Un ressortissant d’un autre pays qui ne me connaît pas et qui voit cette photo dira que je suis le numéro 2 de Wade ».

Selon lui, lorsque Wade a créé le Pds, il lui a dit que la première chose à faire, c’était de combattre Senghor qui a sauté toute une génération pour nommer Abdou Diouf. L’ancien ministre déclare ne pas comprendre que Wade veuille commettre cette injustice qu’il a jadis dénoncée pour vouloir faire de son fils son successeur.

 

Auteur:
senewebnews  

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dimanche, 16 mai 2010

Israël: des ministres s'en prennent à la communauté arabe

"Les Arabes israéliens constituent notre principal problème, car ils aspirent à un Etat binational et c'est très dangereux", a déclaré le chef de la diplomatie, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman.

Plusieurs ministres israéliens ont vivement reproché dimanche aux représentants de la communauté arabe d'Israël de soutenir le "droit au retour" des réfugiés palestiniens.

"Les Arabes israéliens constituent notre principal problème, car ils aspirent à un Etat binational et c'est très dangereux", a déclaré le chef de la diplomatie, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, avant le début du conseil des ministres hebdomadaire à Jérusalem.

"Tous les dirigeants arabes israéliens ont participé à des manifestations en réclamant le droit au retour", a déploré M. Lieberman en faisant allusion aux Palestiniens qui ont été poussés à l'exil lors de la création d'Israël le 15 mai 1948 et la première guerre israélo-arabe qui a suivi.

Le ministre des Finances, Youval Steinitz, du parti Likoud (droite), a de son côté estimé qu'"il faut songer à priver de leur nationalité israélienne ceux qui menacent l'existence de l'Etat et appellent à la violence contre les forces de sécurité".

Tous deux ont ainsi critiqué les manifestations organisées vendredi et samedi par les Arabes d'Israël pour marquer la "Nakba" (catastrophe), qu'a été pour les Palestiniens l'exode massif des réfugiés.

La communauté des Arabes israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l'Etat hébreu en 1948, compte 1,3 million de personnes, soit près de 20% de la population totale d'Israël.

Plus de 760.000 Palestiniens sont partis pour fuir l'avancée des forces juives ou ont été chassés de chez eux. Aujourd'hui, l'ONU estime à quelque 4,7 millions le nombre de ces réfugiés avec leurs descendants dispersés au Liban, en Syrie, en Jordanie et dans les territoires de Cisjordanie et de la bande de Gaza.

Répondant à l'appel du Mouvement islamique israélien, des milliers d'Arabes israéliens se sont rassemblés vendredi soir à Kafr Kanna (Galilée) pour marquer la Nakba en scandant "la Palestine aux Palestiniens", selon des témoins. "Un jour, les clefs que vous portez accrochées autour du cou, ouvriront les portes de vos maisons à Jérusalem, Acco (Saint Jean d'Acre), Lod ou Ramla", des villes israéliennes à population arabe et juive, a déclaré à la foule le chef du Mouvement islamique, cheikh Raëd Salah. Il a fait allusion aux clefs des maisons perdues que Palestiniens et Arabes israéliens conservent pour revendiquer leur droit au retour dans leurs foyers.

Interrogé par l'AFP sur ces propos, le ministre travailliste des Affaires sociales, Yitzhak Herzog, les a qualifiés de "très graves", mais s'est empressé d'ajouter qu'"en fin de compte, c'est le processus de paix avec les Palestiniens qui permettra à Israël de préserver ses droits". Des pourparlers israélo-palestiniens indirects, dits de "proximité", ont récemment été lancés sous l'égide des Etats-Unis.

La résolution 194 de l'ONU, adoptée le 11 décembre 1948 et renouvelée chaque année, stipule que "les réfugiés (palestiniens) qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible".

Tous les gouvernements israéliens se sont opposés au droit au retour arguant qu'un afflux massif de réfugiés palestiniens ferait perdre à Israël son "caractère juif".

13:46 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : irael |  del.icio.us |  Facebook | | |

Manifestation pour l'unité de la Belgique ce dimanche

Ce dimanche, le cortège partira de la gare Nord et défilera sur l'axe nord-sud, "un symbole dans le coeur de la capitale", selon Pierre-Alexandre de Maere d'Aertrycke.     

pict_234284.jpgMarie-Claire Houard, la "Madame Belgique" qui avait rassemblé 35 000 personnes en 2007 réinvite les citoyens à se réunir pour l'unité du pays ce 16 mai à Bruxelles, avec le soutien de la judoka Ingrid Berghmans.

"Nous voulons exprimer de manière forte que les Belges veulent rester ensemble et redire aux hommes politiques qu'ils cessent de s'occuper d'un problème qu'une majorité de Belges ne comprend pas, " explique Pierre-Alexandre de Maere d'Aertrycke, co-organisateur de l'événement.

Marie-Claire Houard, porte-drapeau du mouvement "citoyen", ne croit pas à la scission de la Belgique mais entend, via cette manifestation, crier sa colère envers les hommes politiques "qui ne vivent plus dans le même monde que nous, ils sont surpayés avec leur accumulation de salaires".

L'ancienne judoka Ingrid Berghmans a décidé de rejoindre les organisateurs de l'événement afin de faire profiter le mouvement de sa notoriété. "On ne parle pas assez des avantages de notre pays et surtout, c'est maintenant que notre avenir et celui de nos enfants va se jouer, " a-t-elle souligné.

Ce dimanche, le cortège partira de la gare Nord et défilera sur l'axe nord-sud, "un symbole dans le coeur de la capitale", selon Pierre-Alexandre de Maere d'Aertrycke.

VISITE PROCHAINE DE MACKY SALL A PIKINE : L’Apr défie le Pds

macky_grosplan_2.jpgEntre L'Alliance pour la République (Apr) de Macky Sall et le parti démocratique sénégalais (Pds) d'Abdoulaye Wade, on ne fait pas de cadeaux dans la bataille pour le contrôle de la banlieue de Dakar. Et l’Apr soutient déjà être en position de force. C'est en tout cas, ce que croient les responsables de l'Apr à Pikine ouest. Ils étaient en conférence de presse, jeudi, pour préparer la visite de leur leader attendu dans la zone le 29 mai prochain. « L’Apr est devenue aujourd'hui une force incontournable ici à Pikine, voire dans la banlieue. Car, chaque jour que Dieu fait, elle gagne du terrain», a déclaré Mamadou Ndiaye, le responsable du Mouvement d'appui aux actions du président de l'Apr

(Maap/Apr) lors d'une réunion d'information qui s'est tenue à la cité Police de Pikine ouest. Mieux, a-t-il insisté, «personne ne peut nier cela. Nos adversaires libéraux ne nous démentiront pas.» Et Abdoulaye Timbo, le coordonnateur départemental de poursuivre : « L’Apr est en train de prendre une position forte ici à Pikine. Elle est devenue puissante, car quotidiennement avec le processus de massification de notre parti, nous enregistrons des adhésions.» Avant de poursuivre : «Ceux qui disent le contraire n'ont rien compris. Parce que nous ne sommes pas dans une logique de polémique. Pour nous, les choses se déroulera sur le terrain politique et non ailleurs.»

13:31 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : apr |  del.icio.us |  Facebook | | |

vendredi, 07 mai 2010

Jean-Marie Le Pen condamné à Paris et débouté à Strasbourg

La Cour européenne des droits de l'homme a débouté vendredi Jean-Marie Le Pen, qui s'était plaint devant elle d'une atteinte à sa liberté d'expression après avoir été condamné en France pour des propos hostiles aux musulmans.

Le président du Front national avait été condamné en 2005 à 10.000 euros d'amende pour "provocation à la discrimination, à la haine" raciale ou religieuse pour avoir déclaré au journal Le Monde en 2003:

"Le jour où nous aurons en France non plus 5 millions mais 25 millions de musulmans, ce sont eux qui commanderont (...) et les Français raseront les murs, descendront des trottoirs en baissant les yeux, et vous n'avez plus qu'à filer, sinon vous prenez une trempe".

Il avait été de nouveau condamné en 2008 à la même peine pour avoir commenté ces propos en les réitérant dans l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol.

"Les motifs de la condamnation du requérant qu'ont retenus les juridictions internes sont pertinents et suffisants", estime la Cour européenne qui ne juge pas nécessaire de poursuivre l'examen de l'affaire sur le fond.

"Les propos de M. Le Pen étaient assurément susceptibles de donner une image inquiétante de la 'communauté musulmane' dans son ensemble, pouvant susciter un sentiment de rejet et d'hostilité", ajoute-t-elle.

Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet

18:30 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le pen |  del.icio.us |  Facebook | | |

mardi, 04 mai 2010

Conflit Wade Youssou Ndour : Pourquoi le président Wade évite de citer nommément Vincent Bolloré

« Il y a un entrepreneur qui a perdu des marchés au Sénégal et qui veut se mettre derrière Youssou Ndour pour installer une télévision, afin de combattre le pouvoir ». Les propos sont du président Wade. C’était à l’occasion de la fête du 1er mai de samedi dernier. Le chef de l’État en est ainsi réduit à ne pas nommer celui qu’il accuse ; quand bien même que le commun des mortels sait qu’il fait allusion au Français Vincent Bolloré, dont la multinationale a été évincé par le fils du président Wade, Karim, de l’enceinte du Port autonome de Dakar, au profit de Dubaï Port world. Il prétextait refuser le signal de la TFM, en agitant des « financements étrangers » mais se garde de nommer l’industriel français, parce que sachant ses accusations très graves. Il sait qu’il aurait du mal à les fonder, parce que M. Bolloré a écrit « sur l’honneur » n’être mêlé en rien à la télévision que projette le très célèbre « roi du mbalax ».

Le président Wade se garde de citer Vincent Bolloré, parce que sachant les solides liens d’amitié qui existent entre celui-ci et le président français, qui, après son élection, s’était retiré dans une propriété de M. Bolloré. Attaquer celui-ci, c’est avoir sur le dos Nicolas Sarkozy. Or, par ces temps qui courent, le président Wade est obligé de mettre des gants de velours pour ce qui s’agit des Etats-Unis et de la France. Ces deux pays sont contre sa volonté de briguer un troisième mandat à la tête du Sénégal à 86 ans et celle de se faire succéder par son fils ; sans compter ses accointances avec l’Iran et la Corée du Nord, ses scandales et le train de vie de sa famille. Il s’y ajoute que les Français ruminent difficilement l’effet d’annonce qu’il a cherché, en tentant de s’approprier leur décision de revenir sur les accords militaires signés avec des pays africains, dont le Sénégal.

Depuis, le président Wade multiplie ses opérations de charme pour faire revenir l’Élysée à de meilleurs sentiments. Il y avait envoyé son fils au lendemain de sa retentissante déclaration du 3 avril sur la question. Le président Sarkozy refusera de le recevoir. Depuis, il déploie un intense lobbying, pour décrisper les autorités françaises, quitte à couper la poire en deux. Ceci, suite à la sortie du « Monsieur Afrique de l’Elysée », qui a pourfendu sa candidature à la prochaine élection présidentielle et sa volonté, inavouée, de se faire succéder par son fils.

Si le président Wade évite de citer le nom de Bolloré comme manipulateur de Youssou Ndour, « afin de combattre (son) régime », pour ne pas subir le courroux de la France, les Sénégalais s’attendent qu’il étale sur la place publique les « preuves » qu’il dit détenir contre Youssou Ndour. C’est le minimum pour un président que d’édifier ceux qu’il dirige, d’autant que la transparence l’y contraint et qu’il ne manque pas de supports médiatiques pour le faire. Il s’y ajoute qu’en refusant le signal à la Tfm, c’est une centaine de jeunes qu’il prive d’emplois, dans un pays qui n’en voit plus ; sans oublier que c’est plus d’un milliard qui a été investi pour la diffusion de la lucarne de La Médina. Il ne serait pas, en conséquence, étonnant de voir le groupe Futurs médias ester en justice contre le président Wade pour accusations graves ; d’autant que son gérant, Me Mamadou Diop, a fait envoyer tous les documents et pièces relatifs à l’acquisition du matériel de la déjà très célèbre Tfm.

Pourvu que le président Wade ne serve pas aux Sénégalais le verdict qu’il avait fini par prononcer contre son ancien Premier ministre Idrissa Seck : après avoir dit qu’il avait par devers lui les noms des banques étrangères et même les numéros de comptes où celui-ci avait caché les milliards volés, il reviendra, sans gêne ni excuses, déclarer qu’il a été « induit en erreur ». Trop facile, pourrait-on commenter, pour un président, que beaucoup jugent capable de « fabriquer » des histoires, quand il est fâché contre quelqu’un.

 

 
Auteur:
XIBAR.NET    

Marche de Benno à Linguère

14:22 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dahra |  del.icio.us |  Facebook | | |

Charles Michel: "Réinventons la Belgique"

pict_232017.jpgCharles Michel (MR) estime qu’il faut construire, avec les Flamands de la jeune génération, une nouvelle Belgique moderne. Au Nord, dit-il, on est prêt.

Ce mardi, venez chatter avec Herman De Croo et posez lui toutes vos questions sur la crise politique actuelle, entre 13h et 14h

Pour Charles Michel, ministre de la Coopération, les nouveaux flamands sont eux aussi convaincus que la Belgique est une valeur ajoutée.

Pourquoi ce début de campagne très agressif ? En 2009, cela n’avait pas réussi au MR.

Je conteste cette idée. Mais la campagne électorale, c’est l’heure de vérité. Il faut rappeler ce qui s’est passé. En 2007, des partis politiques francophones, le CDH en particulier, se sont opposés à l’ouverture d’un débat sur une réforme de l’Etat.

Pourquoi remonter à 2007, avec un argumentaire qui paraît construit de toutes pièces ?

La vérité impose de dire que les difficultés qu’on connaît aujourd’hui, au niveau institutionnel, sont le résultat d’un dialogue de sourds depuis 2007 et du blocage de francophones.

Aujourd’hui, en Flandre, on a le sentiment que le blocage francophone vient plus d’Oliver Maingain que de Joëlle Milquet ?

Non. Les faits objectifs sont ceux-là. En 2005 comme en 2010, le blocage n’est venu à aucun moment du FDF.

N’est-ce pas dans la famille libérale que se trouve le problème ? Entre un VLD qui voulait à tout prix des élections et un FDF qui ne voulait pas d’accord.

Pour le FDF, je l’ai dit, c’est faux. C’est bien Alexander De Croo qui a décidé d’appuyer sur le bouton "STOP" et de provoquer les élections. Mais depuis 2007, il faut bien constater que l’on n’avait pas eu la capacité de démarrer un débat sur la réforme de l’Etat. Et en s’opposant à cette négociation, certains francophones ont fait le jeu des nationalistes flamands, pas du VLD, mais du Belang, de la N-VA et de la Liste Dedecker.

L’unité de la famille libérale prime sur l’unité des francophones ?

Ceux qui ont rompu l’unité des francophones, ce sont ceux qui ont agressé le MR en accusant Olivier Maingain d’avoir cassé les négociations. C’est faux : le premier qui a cassé les négociations, c’est Michel Konen, porte-parole du CDH en affirmant que les propositions de Jean-Luc Dehaene étaient insuffisantes Sur base de cela, le VLD, a décidé de stopper les négociations. Mais tout cela ne m’intéresse pas beaucoup. Moi, je suis tourné vers l’avenir. Vers la Belgique de demain. Il faut bâtir un nouveau pacte fédérateur pour l’ensemble de nos concitoyens.

Les Flamands le veulent-ils ?

Contrairement aux idées reçues, il y a en Flandre des responsables politiques, d’une nouvelle génération qui estiment que la Belgique a un sens, un avenir. La N-VA ne veut plus du pays. Mais il y a au VLD, au CD&V, au SP.A, de jeunes responsables qui sont convaincus que la Belgique est une valeur ajoutée. Je partage cette conviction. Mais pour cela, il faut que la Belgique se renouvelle. Je m’écarte en cela des déclarations nostalgiques de certains francophones. Moi, je plaide tout le contraire.

Concrètement ?

Je plaide pour une Belgique du 3e millénaire qui doit être dessinée dans les mois qui viennent. Nous sommes à un tournant historique : en 1830, ce sont des jeunes parlementaires, d’inspiration libérale, qui ont rédigé une des Constitutions les plus innovantes. Elle a permis de bâtir un pays qui a connu des succès économique, social, culturel, philosophique. En 1970, on a dessiné le fédéralisme à la sauce belge. Ce cycle est terminé. Ce fédéralisme est essoufflé. Il y a eu des excès en terme de revendications du côté flamand et des blocages francophones. Je suis fier d’appartenir à une génération qui devra participer, d’une manière ou d’une autre, à l’écriture, dans le respect et le dialogue des nouveaux principes fondamentaux d’une Belgique pour les quarante prochaines années.

Quels sont ces principes ?

Il faut un électrochoc institutionnel. Il faut, de façon intelligente et respectueuse, définir ce que nous voulons mettre en commun. Il faut définir le socle fédéral : les matières d’autorité (la sécurité et la justice); la sécurité sociale (la solidarité entre les Belges); l’expression de la Belgique à l’étranger (la Défense, la Coopération au développement, la politique étrangère). Cela étant dit, on peut aller très loin, en termes de responsabilité plus forte des Régions et Communautés. Cela supposera que l’on mette fin à l’éclatement des institutions francophones. Quand cela sera tranché, on pourra ainsi évoluer vers un fédéralisme de solutions et non plus d’oppositions, de contradictions.

Pour cela, il faudra reprendre le dialogue avec les partis flamands. Qui ?

L’évolution dont je parle suppose que les responsables politiques francophones prennent le temps d’avoir des conversations avec les hommes politiques flamands. Je suis convaincu que la nouvelle génération, Alexander De Croo, Wouter Beke, Mathias De Clercq, Vincent Van Quickenborne savent bien que la Belgique est une valeur ajoutée. Mais pour cela, il faudra dessiner une nouvelle architecture institutionnelle.

A chaque réforme, les francophones croient cela. Et puis, une fois la réforme passée, les Flamands veulent aller plus loin, plus vite.

Soyons optimistes. Soyons confiants. Il y a une génération très responsable au nord du pays, dans beaucoup de partis politiques qui est demandeuse d’un nouvel échange de vues. Mais il faut aussi leur donner des raisons de considérer qu’ils ont raison de ne pas courir derrière la N-VA.

Au nord du pays, c’est la nouvelle génération qui prend le pouvoir. Et au MR ?

Moi je fais de la politique non pas pour des fonctions, mais pour des convictions. J’en ajoute deux. Je suis persuadé que les rapports entre francophones et flamands seront meilleurs quand nous disposerons d’une vraie circonscription électorale fédérale. Deuxième idée : je pense que les partis ne devraient proposer comme candidats ministres fédéraux que des personnes réellement bilingues.

Quand Didier Reynders doit-il quitter la présidence du MR ?

C’est une question pour Didier Reynders. Les questions de cuisine interne doivent rester dans la cuisine.

Olivier Maingain doit-il être tête de liste à Bruxelles ?

Il doit conduire une liste à Bruxelles. Il doit aussi incarner la synthèse entre le FDF et les libéraux bruxellois.

lundi, 03 mai 2010

La maison de Pieter De Crem attaquée

La maison du ministre de la défense Pieter De Crem (CD&v) a été la cible d'une agression, la nuit dernière vers 4h30. pict_231850.jpg

Un conducteur a percuté plusieurs fois la porte du garage du ministre selon les infos de La Dernière Heure. L'épouse du ministre aurait noté la plaque d'immatriculation du véhicule. Un suspect aurait été arrêté. Le parquet de Gand a ouvert une enquête. Le ministre et sa famille ne sont pas blessés.

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L’hypothèse d’un Olivier fédéral prend corps , un complot contre l'électeur

Alors que la date du 13 juin se précise à “99 %” pour le scrutin, les partis francophones se dispersent. Le MR dit se retrouver seul face au PS, CDH et Ecolo.

Confidence d’un haut gradé dans un état-major politique: "Les élections auront lieu le 13 juin. C’est sûr à 99%." C’est en tout cas le scénario sur lequel le gouvernement travaille. Ce qui signifie que la Chambre sera dissoute cette semaine.

Avant cela, il faudra solder les comptes de la défunte législature. Le gouvernement doit prendre les arrêtés d’organisation des élections et fixer la liste des articles à réviser. La majorité va aussi manœuvrer pour prolonger in extremis les mesures anticrise (chômage économique des employés, crédit-temps de crise, etc). Vendredi dernier, la ministre de l’Emploi Joëlle Milquet (CDH) avait été rembarrée par ses partenaires au gouvernement, à l’exception du PS, qui avait fait valoir qu’un gouvernement démissionnaire ne pouvait pas prendre une décision de ce genre. Mais les fédérations patronales ont battu le rappel durant tout le week end. Cela a fini par convaincre le CD&V et les partis libéraux de voter une prolongation des mesures anticrise. "Un gouvernement en affaires courantes peut prendre des mesures urgentes, justifie Joëlle Milquet. Or il y a urgence. Si ces mesures ne sont pas prolongées, ce sont des milliers d’emplois qui risquent de passer à la trappe. Cela devrait pouvoir justifier une intervention du gouvernement, même s’il est démissionnaire. Surtout qu’on a pu faire la preuve que ces mesures resteraient dans l’enveloppe budgétaire."

Un amendement sera dès lors intégré à la loi fiscale actuellement en discussion. L’ensemble pourra alors être adopté selon toutes vraisemblances jeudi, en séance plénière de la Chambre.

La Chambre pourra alors se saborder. La dissolution sera effective le lendemain ou le surlendemain quand l’avis de dissolution paraîtra au "Moniteur". La campagne électorale sera alors officiellement lancée. Mais le vrai lancement de la campagne, c’est ce week-end qu’il a eu lieu, à l’occasion des traditionnelles festivités du 1er mai. Beaucoup de cadors ont profité de la tribune qui leur est donnée pour lancer leur campagne électorale. Et, déjà, lâcher quelques indications de ce que pourrait être l’après-scrutin.

 

D’abord, une réforme de l’Etat paraît désormais inéluctable. Les partis flamands ont annoncé la couleur : ils ne participeront pas à un gouvernement fédéral sans un accord institutionnel négocié au préalable. Et cette fois, les francophones ont l’air d’accord. "Le MR s’est inscrit depuis des années dans une logique de réforme de l’Etat afin de faire évoluer les structures de l’Etat belge, a ainsi déclaré le président du MR Didier Reynders à Jodoigne. Nous sommes prêts à continuer sur cette ligne et à négocier après les élections." Même volonté au PS. A Baudour, le président socialiste Elio Di Rupo s’est prononcé en faveur d’un "fédéralisme de prospérité" qui accorderait "plus de responsabilités aux trois Régions". Mais l’un comme l’autre ont répété qu’ils ne braderaient pas le droit des francophones. En clair : le prochain gouvernement ne se fera pas en un jour.

 

Et puis, autre grande indication du week-end, le MR a paru comme isolé dans le clan francophone. De quoi alimenter cette rumeur qui enfle : PS, CDH et Ecolo s’y verraient bien pour répliquer au fédéral l’alliance qu’ils ont conclue en 2009 au niveau régional. Il y a en tout cas des phrases qui ne sont pas passées inaperçues. Dans son discours du 1er mai, Elio Di Rupo a notamment dit que les progressistes devait s’unir "pour arrêter le massacre social". Or on sait que les socialistes ne prennent pas particulièrement les libéraux pour des progressistes. La vice-Première ministre Laurette Onkelinx a été plus explicite encore sur les plateaux de la RTBF. "Si le MR continue à suivre de manière aveugle l’intransigeance et l’arrogance d’Olivier Maingain, alors oui, il serait plus facile de gérer le pays sans lui", a-t-elle dit.

A dire vrai, l’hypothèse d’une éviction du MR hors du gouvernement fédéral circule avec insistance depuis quelque temps. Elle se nourrit des derniers sondages franchement maussades pour les libéraux. Elle se fonde aussi sur le constat que l’exercice du pouvoir est plus fluide quand les mêmes partis occupent tous les étages de la maison Belgique. Et puis, les partis de l’Olivier pourraient faire valoir qu’un accord dans le dossier BHV - et donc une stabilisation du pays - serait plus accessible si le MR et surtout son allié FDF se retrouvaient dans l’opposition.

 

Cette hypothèse en tout cas est prise très au sérieux par le MR. Pour Louis Michel, l’affaire est même déjà entendue. "Les électeurs doivent savoir que s’ils ne votent pas pour le MR, ils votent pour l’Olivier", a-t-il dit à la RTBF. Olivier Maingain a surenchéri sur RTL-TVI, en s’inquiétant déjà d’un "abandon des positions francophones dans le dossier BHV" si le MR devait être mis dans l’opposition.

Tout est déjà plié ? Vraiment ? Pas sûr. Car une autre hypothèse se profile. Une sorte de plan B qu’il faudrait mettre à exécution si la droite nationaliste flamande devait emporter la mise lors du scrutin : la mise en place d’un gouvernement d’union nationale où siégeraient tous les partis traditionnels pour contrer l’aventure séparatiste.

Olivier Maingain reste cohérent

pict_231851.jpgLe président du FDF, Olivier Maingain, craint un "lâcher tout sans conditions" des Francophones au lendemain des élections fédérales et pointe du doigt la volonté de compromis annoncée par le PS et le cdH. Interrogé dans Matin Première (RTBF), M. Maingain parle d'"un mouvement de balancier".

Après "le non excessif de Joëlle Milquet" au début des négociations communautaires, l'heure serait au "lâcher tout sans condition", selon lui. Or, "chaque fois que certains abandonnent la position communes des Francophones, certains au nord voient ça comme un encouragement à aller toujours plus loin", poursuit-il.

Olivier Maingain reproche à Mme Milquet, présidente du cdH et ministre fédérale de l'Emploi, d'avoir ouvert la porte à la scission de la sécurité sociale en évoquant ouvertement la régionalisation de l'activation des chômeurs.

Il craint aussi une autonomie accrue des régions en matière d'impôt, qui créerait de la concurrence fiscale et organiserait l'appauvrissement de Bruxelles et de la Wallonie, selon lui.

samedi, 01 mai 2010

Audit des services aéroportuaires : Karim Wade administre le remède que son père ne veut pas pour lui

 XIBAR.NET (Dakar, 30 Avril 2010) - Le fils du président Wade, Karim, en sa qualité de ministre d’État, chargé, entre autres départements, des Transports aériens, a lancé aux trousses des directeurs généraux des services aéroportuaires des auditeurs. Une opération à laquelle il ne s’est jamais plié et qui déclenche la colère de son père dès qu’on veut la mener au sujet de son Karim. Mais, pour les employés de l’aéroport Léopold Senghor, les audits déclenchés par Karim ne sont qu’une « diversion de plus ».

Au Sénégal, les audits fonctionnent à double vitesse. Ainsi, le fils du président, Karim Wade, va faire auditer l’Agence des aéroports du Sénégal, l’Agence nationale de l’aviation civile du Sénégal et la Météorologie. Trois services qui relèvent de ses services, en tant que ministre des Transports aériens. Karim peut faire auditionner qui il veut, pour prendre les sanctions qu’il veut. Mais, gare à celui qui tentera de le soumettre à la même épreuve. Son père ne veut pas qu’on le fouille.

L’ancien président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, en a fait l’amère expérience : pour avoir voulu faire auditionner Karim Wade dans sa gestion de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci), il a été renversé de la tête de l’Hémicycle et renvoyé du Parti démocratique sénégalais, dont il était le numéro 2. Par la suite, son père de président montera
au créneau, pour signifier à l’opinion nationale et internationale que s’il y a des choses pas catholiques dans la gestion de l’Anoci, il fallait les chercher du côté du directeur exécutif de cette agence enterrée sans autopsie : Abdoulaye Baldé, qui sera sauvé par les secrets qu’il détient au sujet de Karim. Sa chute entraînerait celle de ce dernier.

Pourtant, celui-ci avait facturé un kilomètre de route à 7 milliards de francs Cfa, un faux tunnel à .10 milliards, son bureau à 750 millions de francs Cfa et une lampe à 10 millions, etc. Mais par et pour son père, Karim Wade est un « intouchable ». Il en sera ainsi tant que Me Wade restera le président du Sénégal.

N’empêche, pour les travailleurs de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, Karim fait dans le dilatoire avec ses prétendus audits des services aéroportuaires. Car, pour eux, la priorité est qu’il paye les arriérés de salaires et les droits des employés de Air Sénégal international, qu’il a fait dissoudre. Karim, scandent-ils, cherche à masquer derrière ces audits ses carences. Car, il s’était proposé de faire décoller Sénégal airlines (Sa), depuis janvier dernier. Mais cette compagnie aérienne sera rivée au sol jusqu’au mois de septembre prochain, au plus tôt. Il a failli encore à propos de Sa, pour avoir ouvert son capital à ses amis arabes, contrairement à son engagement de ne céder des parts qu’à des Sénégalais. Karim n’a pas bonne presse, également, à l’aéroport Léopold Senghor, pour ses « décisions unilatérales ». À l’image de son père, la concertation n’est pas son fort. Il s’y ajoute que quand il n’est pas sur place, rien ne se fait à l’aéroport, parce que n’entendant pas déléguer sa signature à qui que ce soit. Un autre trait de caractère hérité de son père, qui a, récemment, retiré sa signature à la secrétaire générale de la présidence de la République, pour faire plaisir à son épouse.

 

 

 
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La Redaction    

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vendredi, 30 avril 2010

Belgique,Leterme: "Il faut faire taire les extrémistes"

Pour le Premier ministre, Yves Leterme, les francophones auraient dû contredire Olivier Maingain, comme le CD & V l’a fait, alors, avec la N-VA. Nous voulons continuer à vivre en Belgique mais il faut un nouveau pays.pict_231367.jpg

Le Premier ministre Yves Leterme revient sur ces derniers jours cruciaux qui ont marqué l’Histoire du pays. Mercredi, il a annoncé qu’il laissait à Marianne Thyssen le soin de mener la campagne électorale du CD&V.

Votre pas de côté, c’est quand même un aveu d’échec ?

Non, c’est une prise de responsabilité. Je suis quelqu’un qui prépare ses décisions. Cela fait deux ou trois semaines que cela mûrit dans ma tête. Gouverner, c’est prévoir. Mais je n’ai pas eu le temps, vraiment, de prendre les contacts nécessaires. La première fois que j’ai parlé de cela avec Marianne Thyssen, c’était mardi soir, quelques heures avant de prendre ma décision.

Vous vous effacez. Et BHV n’a toujours pas été scindé comme vous l’aviez dit : il suffisait de 5 minutes de courage politique…

Force est de constater que la volonté de la démocratie chrétienne flamande de réaliser des réformes, n’a pas abouti là où nous voulions aller. Et ce, malgré l’engagement de 5 personnes du CD&V : Herman Van Rompuy, Jean-Luc Dehaene, Kris Peeters, Jo Vandeurzen et moi-même. A des échelons différents. De ces 5 personnes, je suis le seul à me présenter aux élections. Moi, je dois prendre des responsabilités de ce qui a été fait et de ce qui n’a pas réussi. Et j’assume. Pour la crédibilité de la démocratie-chrétienne, qui n’est pas seulement basée sur un programme communautaire, il est essentiel d’avoir, à la tête, quelqu’un d’incontestable, avec une crédibilité intacte.

Vous estimez donc que votre crédibilité était entamée ?

Le CD & V s’est battu pour avoir cette réforme. Nous avons tout fait, nous avons même sacrifié notre cartel avec la N-VA, un geste très fort. Quand je suis revenu en décembre, j’ai demandé ce qu’on allait faire de BHV. On m’a répondu : s’il y a quelqu’un dans ce pays qui est capable de résoudre ce dossier par la négociation, c’est Jean-Luc Dehaene. J’ai beaucoup de respect pour lui. Il a fait tout ce qu’il pouvait. Et quand il allait commencer les négociations, l’Open VLD a quitté la table. Le CD & V était le seul parti flamand encore prêt à prendre ses responsabilités. Et je crois que les collègues francophones étaient prêts à trouver un accord.

Vous, vous ne vous êtes quasiment pas occupé de BHV. En quoi, cette fois-ci, votre image était-elle écornée ?

Moi, en Flandre, je suis toujours Monsieur 800 000 voix. Moi, je suis l’homme à abattre. Je ne veux pas concentrer les critiques négatives et ternir ainsi l’image du CD & V. La démocratie chrétienne est plus riche que le communautaire. Depuis trente ans, j’ai tout investi dans ce parti. Je le ferais encore. Il faut parfois penser plus à l’intérêt du groupe qu’à soi-même. Le parti est en de bonnes mains.

Ces derniers jours, vous avez joué en “solo”. Vous vous êtes engagé dans une logique d’élection, alors que vos partenaires francophones cherchaient encore à éviter un scrutin…

J’ai constaté que, du côté flamand, un seul parti est encore prêt à dialoguer avec les francophones. Les autres ont perdu leur patience; ils en ont ras le bol. SPA et VLD disent : pas avec nous. Et je ne parle pas des autres. 80 % des mandataires flamands ont déjà dit non.

Pourquoi la négociation sur BHV a-t-elle échoué ?

Je regrette que l’Open VLD ait quitté la table des négociations. On faisait vraiment du bon travail. On a eu trois heures de négociations, le mardi soir. Là, on a parlé de l’essentiel : on a parlé de la scission et, en contrepartie, du renforcement des francophones dans les six communes à facilités. Là, il y a eu un bon débat. Mais le lendemain, M. De Croo a dit : il me faut une déclaration pour demain. Et on a travaillé uniquement sur cette déclaration.

Vous avez chargé la ministre de l’Intérieur de veiller à la légalité des élections alors que le Roi essayait encore de les éviter…

Il est normal que je demande, en bon père de famille, à la ministre de l’Intérieur de se préparer à la tenue de ces élections. C’est une mesure de précaution.

Les vice-Premiers ministres francophones ont appris par l’agence Belga que vous prépariez un Conseil des ministres destiné à établir la liste des articles à réviser…

Non. Non. La révision de la Constitution n’était pas à l’ordre du jour pas plus que l’organisation des élections. Hier matin, nous avons parlé du contrôle budgétaire et de l’aide à la Grèce.

Les francophones ne veulent pas toucher aux pouvoirs du Roi.

Ce n’est pas, non plus, ma priorité.

Certains bourgmestres, de votre parti, veulent boycotter les élections...

Cela fait partie de la responsabilité du ministère de l’Intérieur.

Les élections, ce sera bien le 13 juin ?

Je n’ai jamais parlé de dates

On se moque de la Belgique partout en Europe…

Oh, il y a des élections au Royaume-Uni aussi

Donc, l’image de la Belgique n’est pas écornée ?

La Belgique est un des pays fondateurs de l’Union européenne. On est très loin dans la préparation de notre présidence, tout se passera très bien. Je l’ai garanti au Roi.

Quel est votre avenir ?

Il est entre les mains des électeurs.

Mais pourriez-vous rester Premier ministre après les élections ?

Mon avenir est entre les mains des électeurs. Pour l’instant, on ne désigne pas un candidat Premier ministre mais un leadership pour le Sénat et pour le parti. Moi, je vais faire campagne pour la Chambre. Mon numéro 1, c’est Marianne Thyssen.

Cette décision de faire un pas de côté, l’avez-vous prise seul ?

En âme et conscience après avoir consulté quelques amis. Les choses se sont précipitées et j’ai pris les devants.

Quel est votre état d’esprit ?

Je suis très serein. Je me sens comme quelqu’un qui est prêt à gérer le pays. Je sais aussi que j’ai fait ma part de boulot dans la résurrection de la démocratie-chrétienne en Flandre et que Marianne Thyssen a les capacités de prendre le relais.

Il existe un risque que les partis nationalistes flamands sortent renforcés des élections et que la conclusion d’un accord soit encore plus difficile…

Le CD & V a toujours tenu un discours raisonnable. Nous voulons continuer à travailler et à vivre en Belgique, mais il faut un nouveau pays. Nous voulons des réformes.

La Belgique a-t-elle un avenir ?

La Belgique a un avenir. Mais il faut constater que le nombre de partis flamands qui veulent encore se mettre à table avec les francophones se limite de plus en plus. Le CD & V en fait partie.

Mais pourquoi le CD & V ne parvient-il pas à convaincre davantage que c’est la marche à suivre ?

Mais on parvient à convaincre par la crédibilité de nos actes ! Et cela passe par la conclusion d’accords ! On n’est pas arrivé à conclure un accord ! Il ne faut pas sous-estimer cette dynamique flamande et il y a une réelle possibilité que cette dynamique flamande soit renforcée par les élections

Les francophones étaient tout de même prêts à accepter de nombreuses choses…

Il fallait surtout contredire Maingain ! Les gens qui veulent donner un avenir à la Belgique doivent faire taire les extrémistes. Nous nous l’avons fait avec la N-VA. Cela nous a amputés de 7 à 8 %.

Et le MR ne le fait pas ?

Ça, c’est vous qui le dites. Je constate simplement qu’on a fait taire les extrémistes.

Mais ils n’ont jamais été aussi forts que depuis que le cartel n’existe plus…

La loi naturelle sur laquelle la Belgique est basée est que la majorité n’impose pas sa volonté à la minorité, mais qu’en échange la minorité accepte toujours de négocier. Il faut avouer que cette loi naturelle a été violée de part et d’autre. La Flandre en votant contre la minorité francophone, et de l’autre côté avec certaines voies qui ont bloqué toutes les négociations. Cela dit, je reconnais que Reynders, Di Rupo, Milquet et Javaux étaient prêts à boucler un accord et ont fait de gros efforts.

Mais est-ce que vous ne surestimez pas le FDF d’Olivier Maingain : deux députés au Parlement…

Je suis autiste, M. Maingain l’a dit un jour Je dis que je suis prêt à travailler avec ces quatre présidents de parti francophones. Le problème, c’est que côté flamand, ceux qui rejettent la Belgique, à présent, c’est un peu plus que deux sièges.

Comment expliquez-vous le succès de la N-VA et de Bart De Wever ?

Moi, je savais ce que je faisais en 2003 en faisant un cartel avec la N-VA. L’évolution qui s’est produite, c’est que la Flandre modérée a basculé vers un point de vue beaucoup plus flamand au niveau de l’évolution des institutions.

Vidéo: Sonnette d'alarme

Pape Samba Mboup en mission impossible : Macky ne reviendra pas près de Wade

XIBAR.NET (Dakar, 30 Avril 2010) - Le ministre conseiller, chef de cabinet du président Wade, Pape Samba Mboup, peine à ce que se matérialisent les retrouvailles entre Me Wade et son ancien Premier ministre Idrissa Seck. S’il a des lueurs d’espoir à ce sujet, il lui sera par contre impossible de faire revenir l’ancien président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, auprès de son mentor Wade.

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Le ministre conseiller, chef de cabinet du président de la République, Pape Samba Mboup, aura du mal à amener son mentor Wade a matérialiser ses retrouvailles avec son ancien Premier ministre Idrissa Seck. Car, si celui-ci le veut, la perspective fait « vomir » sa famille. Or, le président Wade ne peut rien refuser à sa Viviane et son Karim, qui sont derrière bon nombre de ses erreurs, pour ne pas dire de toutes.

Au lieu de se focaliser sur cet épineux dossier, qui pourrait même lui coûter sa position auprès du président Wade, Pape Samba Mboup s’est fixé une seconde mission : ramener l’ancien président de l’Assemblée nationale, Macky Sall, devenu opposant, auprès du chef de l’État. Une ambition que les proches du président de l’Alliance pour la République (Apr) disent « impossible ». Ils en rient même sous cape et jugent la mission de Pape Samba Mboup comme étant « une diversion périlleuse ». Car, soulignent des proches de Macky Sall, « retourner auprès du président Wade équivaudrait à s’enterrer politiquement ». Car, Wade ne « veut d’avenir que pour son fils Karim ».

Le retour dans la famille libérale équivaudrait, aussi, à « trahir les Sénégalais ». Car, rappellent-ils, Macky Sall a tellement « suscité l’espoir » que ses militants se cotisent pour lui offrir du carburant, pour ses tournées dans le pays. Et de souligner que l’enthousiasme est tel que des Sénégalais, vivant en Angola, se sont cotisés pour lui affréter un avion spécial, afin qu’il vienne leur rendre visite. Pour eux, Abdoulaye Wade est « de l’ordre du passé » et que Macky Sall « n’est pas du genre à regarder dans le rétroviseur ». En somme entre Wade et Macky « c’est fini et bien fini ».

La Redaction


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jeudi, 29 avril 2010

Aminata Tall dérange au Palais des Wade

tall860982.jpgDepuis son arrivée à la Présidence de la République sa présence suscite une grande jalousie dans l'entourage du patron. Sa première mesure qui a été de faire porter le badge à tout membre du personnel au sein de la grande maison n'a pas été du goût de tout le monde. «Elle a voulu mettre de l'ordre au sein de la maison, mais beaucoup de conseillers ne l'ont pas vu de cet oeil », commente un ministre qui a son bureau au palais. Elle s'est attirée les foudres de tout le monde. N'empêche, elle a continué de tisser sa toile autour du président de la République. «Elle est la seule personne à voir Wade plusieurs fois dans la journée. Ce qui lui créé bien des inimités au sein du cercle du président ».

 Elle vérouille tout. Elle regarde à tout moment la fiche d'audience. Jette un coup d'oeil sur les personnes qui rencontrent le patron. Les fiches de renseignements généraux, comme les dossiers sensibles passent sur table. «Elle est devenue une sorte de tour de contrôle », renseigne un de nos interlocuteurs. Ses relations avec Karim se sont nettement améliorés. Ce qui lui donne les coudées franches pour mener bien des « changements » au sein de la Présidence de la République malgré le mepris que lui affiche ses ennemis.

Le fils de Wade le consulte pratiquement sur tous les sujets. «La venue de Tall à la Présidence contrairement à ce qu'on craignait à bien améliorer les relations entre Karim et elle. Aminata ne pouvait pas avoir meilleur appui au sein de la grande maison », dit une de nos sources. Ses ennemis ruminent depuis quelque temps, une vengeance mais n'osent pas se manifester publiquement. En privé, Awa Ndiaye, se plaint souvent de ne pas être associé aux différents dossiers. Elle s'en est même ouvertement confiée à la nouvelle « dame de fer ». Sans succés.

La semaine dernière ses ennemis ont bien ricané quand Wade lui a «retiré » sa signature. «C'est une bonne décision. Car je ne comprends pas qu'elle puisse donner des ordres comme ça à des ministres sans avoir de rang supérieur, ni être premier ministre », commente un ministre du gouvernement. Bref, la « revenante » comme l'appelle certains dérange au plus haut point. Et ses adversaires guettent son moindre faux pas pour demander son départ de la Présidence. Ce qui sera une autre paire de manche.  
Auteur:
El Malick Seck    

mercredi, 28 avril 2010

Belgique, la bombe BHV continue ses ravages

Cocorico. Il n’y a pas d’heure pour la crise politique. Et en Belgique, pour ne pas en manquer une miette, mieux vaut se très lever tôt. Ainsi les présidents des partis francophones étaient-ils sur toutes les ondes, ce mardi aux aurores, pour claironner que la faute de cette crise politique incombait à l’Open VLD et à son "irresponsable" chef de file Alexander De Croo. Sur la RTBF, sur Bel-RTL, les Milquet, Javaux, Reynders et Onkelinx ont martelé un message linéaire : "Ce n’est pas nous qui sommes à l’origine de cette crise, nous sommes en colère, nous étions proches d’un accord sur BHV, ce sont les ultimatums du VLD qui nous ont pourri la vie". Tant bien que mal, Alexander De Croo tentera de riposter. Peine perdue : du côté francophone, le fils d’Herman fait désormais figure d’épouvantail.

 Il est 10h30 du matin et la pression, côté flamand, repose désormais sur les épaules du CD&V - seule formation politique au Nord du pays à ne pas avoir tenu un discours en faveur d’élections législatives anticipées. Officieusement, pourtant, la présidente du CD&V Marianne Thyssen a emboîté le pas à son collègue libéral flamand et a, elle aussi, fait réserver des encarts publicitaires dans la presse en prévision de la campagne électorale. Tiens - lire ci-contre -, le MR, Ecolo et le CDH ont réservé des adresses Internet dès la semaine dernière en prévision de la campagne électorale. "Au PS, s’amuse un cadre rouge, on était tellement obnubilé par les 125 ans du parti qu’on a une longueur de retard dans la préparation des élections sur les autres, mais ce sera très vite rattrapé."

Le vent tourne, donc, au CD&V. Réunis rue de la Loi, durant la matinée, les haut gradés du CD&V ont pris la décision de suivre les autres partis flamands dans leur volonté d’organiser des élections anticipées rapidement. Yves Leterme est, dit-on, le plus difficile à convaincre. Mais le virage est pris et le Premier ministre - signe des temps - prend une première décision. Il fait dare-dare modifier la page d’accueil de son compte Twitter. Désormais, il n’est même plus renseigné comme Premier ministre de Belgique dans sa courte biographie, mais comme "Yves Leterme" tout court. Décidément, Vincent Van Quickenborne - qui a flanqué son profil Twitter d’un "démissionnaire" - fait des émules...

 Mardi matin, on ne chôme décidément pas. Les contacts reprennent entre Elio Di Rupo, président du PS et Caroline Gennez, la présidente des socialistes flamands. La question est de savoir si la position adoptée la veille par la présidente du SP.A (qui refuse de monter au gouvernement fédéral) est stratégique ou ferme et définitive. En clair, le refus de Caroline Gennez est-il destiné à faire monter les enchères? Est-elle déjà en train de négocier son entrée au gouvernement fédéral ou est-elle sincère? Autre question: le SP.A est-il un et indivisible ou y a-t-il certaines divergences au sein du parti? Autrement dit, les Vande Lanotte, Stevaert, Vandenbroucke, seraient-ils prêts à participer à un gouvernement d’urgence ou Caroline Gennez et Bruno Tobback parlent-ils au nom de tout le parti?

 

Il apparaît rapidement que Caroline Gennez ne souhaite vraiment pas sauver un gouvernement fédéral dont elle condamne l’action, ou plutôt l’inaction, depuis son installation. Les socialistes francophones comprennent, cependant, qu’elle serait disposée à étudier cette éventualité, mais à plusieurs conditions:

- que la famille libérale ne fasse pas partie du gouvernement: le SP.A a un œuf à peler avec les libéraux flamands. C’est à leur demande et malgré l’insistance d’Elio Di Rupo que le SP.A a été exclu du gouvernement fédéral, en novembre 2008, lorsque Guy Verhofstadt a exercé un bref intérim. Et à Bruxelles, c’est le VLD qui a exclu le SP.A de la majorité régionale;

- qu’un autre Premier ministre prenne la place d’Yves Leterme. Et les préférences des socialistes flamands vont à Steven Vanackere et à Marianne Thyssen.

- qu’il y ait concomitance des élections en 2014: élections régionales, européennes et fédérales;

- que l’accord sur BHV que les partis négocieraient soit accepté rapidement par la N-VA. Car pour le SP.A, il faut à tout prix éviter d’importer au gouvernement flamand, "le seul qui fonctionne encore", les problèmes communautaires.

Bref, des conditions qui rendent (quasi) impossible un atterrissage des socialistes flamands au fédéral...

 

Il est 13h, la rue de la Loi est sous le soleil, et Yves Leterme saute dans sa limousine noire. Direction Laeken où il s’en va plaider pour la tenue de législatives anticipées. Il sort du Palais... Et dégaine son Blackberry pour faire une déclaration à l’agence Belga dont il a le secret. Ainsi, sans avoir consulté les partenaires de son gouvernement, Yves Leterme indique notamment qu’il convoquera un Conseil des ministres jeudi matin. Et espère que le gouvernement se mettra d’accord pour demander au Parlement de voter quelques textes, une large liste d’articles de la Constitution soumis à révision et demandera à la ministre de l’Intérieur de veiller à ce que les prochaines élections se déroulent légalement... Voilà donc Yves Leterme en mode scrutin. Et à la libérale flamande Annemie Turtelboom de s’arranger pour que ces élections soient validées...

Il est 15h50 et, problème, le Palais n’a toujours pris aucune initiative de dissolution des Chambres ni donné d’orientation confirmant qu’on prendrait effectivement le chemin des urnes...

C’est donc un raid en solitaire qu’effectue là Yves Leterme, qui court-circuite le Palais royal dans les grandes largeurs. Fureur chez les (ex-) partenaires de gouvernement d’Yves Leterme. "On est en plein dans l’illustration de l’Etat CVP-CD&V, enrage un francophone. C’est ridicule! Le CD&V pense pouvoir décider de tout: il veut tenir des élections et donc nous devons tous suivre Leterme". Un autre: "Il court derrière le Vlaams Belang qui a fait un communiqué demandant une longue liste d’articles de la Constitution à réviser. Et il met le Palais dans la difficulté." D’autres, encore, interprètent cette soudaine accélération d’Yves Leterme de cette manière: "Il sent que le Palais peut ramener le SP.A dans le jeu mais sait pertinemment bien que les socialistes flamands préféreront Marianne Thyssen comme Premier ministre."

Dans l’entourage d’Yves Leterme, on conteste évidemment ces interprétations. "Gouverner, c’est prévoir, argumente-t-on, et nous essayons de mettre un peu d’ordre dans le chaos actuel. A savoir un brin de légalité, parer aux urgences grecque et budgétaire, et préparer l’avenir avec l’ouverture d’articles à réviser".

Du côté du Parlement, les franccophones organisent la riposte dans la perspective de la séance plénière qui doit se tenir jeudi. Là, les partis flamands ont promis de faire voter la scicion de l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. "No pasarán!", répondent MR, PS, Ecolo et CDH. Les quatre partis ont rédigé le texte de la sonnette d’alarme et entendent couper l’herbe sous le pied des partis flamands. Les francophones tireront donc la sonnette d’alarme dès ce mercredi, voire jeudi matin, afin de ne pas donner l’occasion aux partis flamands de faire de la musculation et de mettre leur proposition à l’agenda de la plénière. Concrètement, ce mercredi matin, la conférence des présidents de la Chambre est réunie par Patrick Dewael. Flamands et francophones s’y opposeront sur la mise à l’ordre du jour de BHV. Dans la foulée, les francophones, convoqués par le MR Daniel Bacquelaine, devraient tirer la sonnette d’alarme. Et renvoyer la patate chaude entre les mains du gouvernement démissionnaire.

 

Il est 17h et boulevard de la Toison d’Or, au siège du Mouvement réformateur, c’est l’affluence des grands jours pour ce Bureau extraordinaire. Pensez-donc, on refait le match. Il y a là Armand De Decker qui tient un plaidoyer vibrant contre des élections anticipées. Et reçoit le soutien du ministre fédéral Charles Michel. Daniel Bacquelaine, en revanche, nuance le propos. "On ne doit surtout pas faire croire aux gens qu’on a peur d’une élection", insiste le chef de file des libéraux francophones à la Chambre. Puis, c’est au tour du président Didier Reynders de prendre la parole. "Il reste une possibilité de ne pas aller aux élections, c’est possible, explique-t-il à ses mandataires. On doit encore jauger le SP.A". Et Didier Reynders de se lancer ensuite dans une charge contre le CD&V qu’il rend responsable de la crise politique. "Dehaene n’a pas fait correctement son travail, regrette le patron du MR, et il a pensé qu’il pourrait négocier comme il y a dix ans et mettre les francophones dans sa poche. Il s’est trompé sur toute la ligne. Le CD&V est maintenant pris à son propre jeu".

Sur cette tirade, le président du MR prend le chemin de Laeken où il est reçu par le Roi. Il suit les présidents du CD&V, du PS et du CDH. Tous ont été reçus par Albert II. Et le Souverain a prévu de nouvelles consultations ce mercredi. Cocorico: debout, Sire! Voici déjà un nouveau jour de crise.

lalibre

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