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mardi, 04 mai 2010

Charles Michel: "Réinventons la Belgique"

pict_232017.jpgCharles Michel (MR) estime qu’il faut construire, avec les Flamands de la jeune génération, une nouvelle Belgique moderne. Au Nord, dit-il, on est prêt.

Ce mardi, venez chatter avec Herman De Croo et posez lui toutes vos questions sur la crise politique actuelle, entre 13h et 14h

Pour Charles Michel, ministre de la Coopération, les nouveaux flamands sont eux aussi convaincus que la Belgique est une valeur ajoutée.

Pourquoi ce début de campagne très agressif ? En 2009, cela n’avait pas réussi au MR.

Je conteste cette idée. Mais la campagne électorale, c’est l’heure de vérité. Il faut rappeler ce qui s’est passé. En 2007, des partis politiques francophones, le CDH en particulier, se sont opposés à l’ouverture d’un débat sur une réforme de l’Etat.

Pourquoi remonter à 2007, avec un argumentaire qui paraît construit de toutes pièces ?

La vérité impose de dire que les difficultés qu’on connaît aujourd’hui, au niveau institutionnel, sont le résultat d’un dialogue de sourds depuis 2007 et du blocage de francophones.

Aujourd’hui, en Flandre, on a le sentiment que le blocage francophone vient plus d’Oliver Maingain que de Joëlle Milquet ?

Non. Les faits objectifs sont ceux-là. En 2005 comme en 2010, le blocage n’est venu à aucun moment du FDF.

N’est-ce pas dans la famille libérale que se trouve le problème ? Entre un VLD qui voulait à tout prix des élections et un FDF qui ne voulait pas d’accord.

Pour le FDF, je l’ai dit, c’est faux. C’est bien Alexander De Croo qui a décidé d’appuyer sur le bouton "STOP" et de provoquer les élections. Mais depuis 2007, il faut bien constater que l’on n’avait pas eu la capacité de démarrer un débat sur la réforme de l’Etat. Et en s’opposant à cette négociation, certains francophones ont fait le jeu des nationalistes flamands, pas du VLD, mais du Belang, de la N-VA et de la Liste Dedecker.

L’unité de la famille libérale prime sur l’unité des francophones ?

Ceux qui ont rompu l’unité des francophones, ce sont ceux qui ont agressé le MR en accusant Olivier Maingain d’avoir cassé les négociations. C’est faux : le premier qui a cassé les négociations, c’est Michel Konen, porte-parole du CDH en affirmant que les propositions de Jean-Luc Dehaene étaient insuffisantes Sur base de cela, le VLD, a décidé de stopper les négociations. Mais tout cela ne m’intéresse pas beaucoup. Moi, je suis tourné vers l’avenir. Vers la Belgique de demain. Il faut bâtir un nouveau pacte fédérateur pour l’ensemble de nos concitoyens.

Les Flamands le veulent-ils ?

Contrairement aux idées reçues, il y a en Flandre des responsables politiques, d’une nouvelle génération qui estiment que la Belgique a un sens, un avenir. La N-VA ne veut plus du pays. Mais il y a au VLD, au CD&V, au SP.A, de jeunes responsables qui sont convaincus que la Belgique est une valeur ajoutée. Je partage cette conviction. Mais pour cela, il faut que la Belgique se renouvelle. Je m’écarte en cela des déclarations nostalgiques de certains francophones. Moi, je plaide tout le contraire.

Concrètement ?

Je plaide pour une Belgique du 3e millénaire qui doit être dessinée dans les mois qui viennent. Nous sommes à un tournant historique : en 1830, ce sont des jeunes parlementaires, d’inspiration libérale, qui ont rédigé une des Constitutions les plus innovantes. Elle a permis de bâtir un pays qui a connu des succès économique, social, culturel, philosophique. En 1970, on a dessiné le fédéralisme à la sauce belge. Ce cycle est terminé. Ce fédéralisme est essoufflé. Il y a eu des excès en terme de revendications du côté flamand et des blocages francophones. Je suis fier d’appartenir à une génération qui devra participer, d’une manière ou d’une autre, à l’écriture, dans le respect et le dialogue des nouveaux principes fondamentaux d’une Belgique pour les quarante prochaines années.

Quels sont ces principes ?

Il faut un électrochoc institutionnel. Il faut, de façon intelligente et respectueuse, définir ce que nous voulons mettre en commun. Il faut définir le socle fédéral : les matières d’autorité (la sécurité et la justice); la sécurité sociale (la solidarité entre les Belges); l’expression de la Belgique à l’étranger (la Défense, la Coopération au développement, la politique étrangère). Cela étant dit, on peut aller très loin, en termes de responsabilité plus forte des Régions et Communautés. Cela supposera que l’on mette fin à l’éclatement des institutions francophones. Quand cela sera tranché, on pourra ainsi évoluer vers un fédéralisme de solutions et non plus d’oppositions, de contradictions.

Pour cela, il faudra reprendre le dialogue avec les partis flamands. Qui ?

L’évolution dont je parle suppose que les responsables politiques francophones prennent le temps d’avoir des conversations avec les hommes politiques flamands. Je suis convaincu que la nouvelle génération, Alexander De Croo, Wouter Beke, Mathias De Clercq, Vincent Van Quickenborne savent bien que la Belgique est une valeur ajoutée. Mais pour cela, il faudra dessiner une nouvelle architecture institutionnelle.

A chaque réforme, les francophones croient cela. Et puis, une fois la réforme passée, les Flamands veulent aller plus loin, plus vite.

Soyons optimistes. Soyons confiants. Il y a une génération très responsable au nord du pays, dans beaucoup de partis politiques qui est demandeuse d’un nouvel échange de vues. Mais il faut aussi leur donner des raisons de considérer qu’ils ont raison de ne pas courir derrière la N-VA.

Au nord du pays, c’est la nouvelle génération qui prend le pouvoir. Et au MR ?

Moi je fais de la politique non pas pour des fonctions, mais pour des convictions. J’en ajoute deux. Je suis persuadé que les rapports entre francophones et flamands seront meilleurs quand nous disposerons d’une vraie circonscription électorale fédérale. Deuxième idée : je pense que les partis ne devraient proposer comme candidats ministres fédéraux que des personnes réellement bilingues.

Quand Didier Reynders doit-il quitter la présidence du MR ?

C’est une question pour Didier Reynders. Les questions de cuisine interne doivent rester dans la cuisine.

Olivier Maingain doit-il être tête de liste à Bruxelles ?

Il doit conduire une liste à Bruxelles. Il doit aussi incarner la synthèse entre le FDF et les libéraux bruxellois.

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