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lundi, 03 mai 2010

L’hypothèse d’un Olivier fédéral prend corps , un complot contre l'électeur

Alors que la date du 13 juin se précise à “99 %” pour le scrutin, les partis francophones se dispersent. Le MR dit se retrouver seul face au PS, CDH et Ecolo.

Confidence d’un haut gradé dans un état-major politique: "Les élections auront lieu le 13 juin. C’est sûr à 99%." C’est en tout cas le scénario sur lequel le gouvernement travaille. Ce qui signifie que la Chambre sera dissoute cette semaine.

Avant cela, il faudra solder les comptes de la défunte législature. Le gouvernement doit prendre les arrêtés d’organisation des élections et fixer la liste des articles à réviser. La majorité va aussi manœuvrer pour prolonger in extremis les mesures anticrise (chômage économique des employés, crédit-temps de crise, etc). Vendredi dernier, la ministre de l’Emploi Joëlle Milquet (CDH) avait été rembarrée par ses partenaires au gouvernement, à l’exception du PS, qui avait fait valoir qu’un gouvernement démissionnaire ne pouvait pas prendre une décision de ce genre. Mais les fédérations patronales ont battu le rappel durant tout le week end. Cela a fini par convaincre le CD&V et les partis libéraux de voter une prolongation des mesures anticrise. "Un gouvernement en affaires courantes peut prendre des mesures urgentes, justifie Joëlle Milquet. Or il y a urgence. Si ces mesures ne sont pas prolongées, ce sont des milliers d’emplois qui risquent de passer à la trappe. Cela devrait pouvoir justifier une intervention du gouvernement, même s’il est démissionnaire. Surtout qu’on a pu faire la preuve que ces mesures resteraient dans l’enveloppe budgétaire."

Un amendement sera dès lors intégré à la loi fiscale actuellement en discussion. L’ensemble pourra alors être adopté selon toutes vraisemblances jeudi, en séance plénière de la Chambre.

La Chambre pourra alors se saborder. La dissolution sera effective le lendemain ou le surlendemain quand l’avis de dissolution paraîtra au "Moniteur". La campagne électorale sera alors officiellement lancée. Mais le vrai lancement de la campagne, c’est ce week-end qu’il a eu lieu, à l’occasion des traditionnelles festivités du 1er mai. Beaucoup de cadors ont profité de la tribune qui leur est donnée pour lancer leur campagne électorale. Et, déjà, lâcher quelques indications de ce que pourrait être l’après-scrutin.

 

D’abord, une réforme de l’Etat paraît désormais inéluctable. Les partis flamands ont annoncé la couleur : ils ne participeront pas à un gouvernement fédéral sans un accord institutionnel négocié au préalable. Et cette fois, les francophones ont l’air d’accord. "Le MR s’est inscrit depuis des années dans une logique de réforme de l’Etat afin de faire évoluer les structures de l’Etat belge, a ainsi déclaré le président du MR Didier Reynders à Jodoigne. Nous sommes prêts à continuer sur cette ligne et à négocier après les élections." Même volonté au PS. A Baudour, le président socialiste Elio Di Rupo s’est prononcé en faveur d’un "fédéralisme de prospérité" qui accorderait "plus de responsabilités aux trois Régions". Mais l’un comme l’autre ont répété qu’ils ne braderaient pas le droit des francophones. En clair : le prochain gouvernement ne se fera pas en un jour.

 

Et puis, autre grande indication du week-end, le MR a paru comme isolé dans le clan francophone. De quoi alimenter cette rumeur qui enfle : PS, CDH et Ecolo s’y verraient bien pour répliquer au fédéral l’alliance qu’ils ont conclue en 2009 au niveau régional. Il y a en tout cas des phrases qui ne sont pas passées inaperçues. Dans son discours du 1er mai, Elio Di Rupo a notamment dit que les progressistes devait s’unir "pour arrêter le massacre social". Or on sait que les socialistes ne prennent pas particulièrement les libéraux pour des progressistes. La vice-Première ministre Laurette Onkelinx a été plus explicite encore sur les plateaux de la RTBF. "Si le MR continue à suivre de manière aveugle l’intransigeance et l’arrogance d’Olivier Maingain, alors oui, il serait plus facile de gérer le pays sans lui", a-t-elle dit.

A dire vrai, l’hypothèse d’une éviction du MR hors du gouvernement fédéral circule avec insistance depuis quelque temps. Elle se nourrit des derniers sondages franchement maussades pour les libéraux. Elle se fonde aussi sur le constat que l’exercice du pouvoir est plus fluide quand les mêmes partis occupent tous les étages de la maison Belgique. Et puis, les partis de l’Olivier pourraient faire valoir qu’un accord dans le dossier BHV - et donc une stabilisation du pays - serait plus accessible si le MR et surtout son allié FDF se retrouvaient dans l’opposition.

 

Cette hypothèse en tout cas est prise très au sérieux par le MR. Pour Louis Michel, l’affaire est même déjà entendue. "Les électeurs doivent savoir que s’ils ne votent pas pour le MR, ils votent pour l’Olivier", a-t-il dit à la RTBF. Olivier Maingain a surenchéri sur RTL-TVI, en s’inquiétant déjà d’un "abandon des positions francophones dans le dossier BHV" si le MR devait être mis dans l’opposition.

Tout est déjà plié ? Vraiment ? Pas sûr. Car une autre hypothèse se profile. Une sorte de plan B qu’il faudrait mettre à exécution si la droite nationaliste flamande devait emporter la mise lors du scrutin : la mise en place d’un gouvernement d’union nationale où siégeraient tous les partis traditionnels pour contrer l’aventure séparatiste.

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