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lundi, 29 octobre 2007

Les Français retenus au Tchad vont être inculpés d'enlèvement

ABECHE, Tchad (Reuters) - Les autorités tchadiennes inculperont d'enlèvement d'enfants et de fraude neuf Français impliqués dans l'affaire de l'ONG "L'Arche de Zoé", ainsi que sept Espagnols de complicité, a annoncé lundi le procureur d'Abéché, Ahmat Daoud.

Les 16 Européens - neuf humanitaires et journalistes français, ainsi que sept membres d'équipage espagnols - sont placés en garde à vue depuis jeudi à Abéché, dans l'est du pays proche du Soudan, alors qu'ils s'apprêtaient à transférer les enfants en France à bord d'un vol charter.

"On a fait le dossier", a confié à Reuters le magistrat tchadien, précisant qu'un juge d'Abéche devait encore signer les documents. Les 16 personnes placées en garde à vue font toujours l'objet d'interrogatoire, a ajouté le procureur.

Deux ressortissants tchadiens seront également inculpés pour complicité.

En revanche, a dit le magistrat, aucune charge n'a encore été formulée à l'encontre d'un 17e Européen, un pilote belge détenu séparément à N'Djamena.

Lundi soir, on apprenait à Paris de source proche de leurs avocats français que les 16 allaient être transférés "dans les jours qui viennent" dans la capitale, N'Djamena.

Les neuf ressortissants français, dont six membres de l'ONG mise en cause et sept membres d'équipage espagnols de l'avion affrété par "L'Arche de Zoé/Children Rescue", sont placés en garde à vue à Abéché.

Libération des chefs de tribu irakiens enlevés à Bagdad

BAGDAD - Les chefs de tribus irakiens enlevés dimanche dans un quartier chiite de Bagdad ont été relâchés, a affirmé lundi le porte-parole du ministère irakien de la Défense, le général Mohammed al-Askari.
Le militaire irakien a refusé de donner plus de détails, notamment sur le nombre de prisonniers relâchés.

Les dix hommes, qui s'opposent à Al-Qaïda, avaient été enlevés dimanche dans le quartier de Shaab à Bagdad par des hommes armés. Ils rejoignaient leur domicile dans la province de Diyala après une rencontre, dans la capitale, avec un responsable du gouvernement. Au moins l'un d'entre eux a été tué.

Selon l'armée américaine, cet enlèvement serait dû à Arkan Hasnaoui, ancien commandant de l'Armée du Mahdi, une milice chiite.

L'imam radical Moqtada al-Sadr a ordonné en août à ses combattants de sa milice de déposer les armes pendant six mois. Mais des milliers de ses fidèles, opposés à une trêve, ont formé leurs propres groupes. Selon l'armée américaine, ces factions sont financées et armées par l'Iran. Des accusations démenties par Téhéran.

L'armée a estimé que les actions d'Hasnaoui démontrent clairement qu'il ne respecte pas l'ordre de cessez-le-feu et a "joint ses forces aux groupes soutenus par l'Iran". "Arkan Hasnaoui et son gang de criminels continuent à intimider et terroriser des citoyens irakiens innocents, lançant des actions qui reflètent les tactiques utilisées par Al-Qaïda en Irak", selon un communiqué. AP

vendredi, 19 octobre 2007

Cécilia Sarkozy: "Je n'étais pas à ma place"

PARIS - "Sachez que cette vie publique ne me correspond pas, elle ne correspond pas à ce que je suis au plus profond de moi-même", confie Cécilia Sarkozy, en soulignant qu'être auprès d'un mari président de la République n'est "pas sa place", n'est "plus sa place".

Dans un entretien publié vendredi par "L'Est républicain", au lendemain de l'annonce officielle du divorce, Cécilia Sarkozy souhaite "expliquer" les raisons de cette décision aux Français.

"Je suis quelqu'un qui aime l'ombre, la sérénité, la tranquillité (...) "J'avais un mari qui était un homme public, je l'ai toujours su, je l'ai accompagné pendant vingt ans. Ce combat a abouti à un endroit, quelque part où je trouve qu'il est formidable, parce que c'est un homme d'Etat, c'est un homme qui est capable de faire beaucoup pour la France et pour les Français".

"Mais moi, je pense que ce n'est pas ma place. Ce n'est plus ma place", déclare l'ancienne Première dame de France, en ajoutant qu'"on a élu un homme et non pas un couple". "Lorsque l'on épouse un homme politique, la vie privée et la vie publique ne font plus qu'un" et "c'est le début des problèmes", renchérit Cécilia Sarkozy.

Interrogée plus particulièrement sur ses problèmes de couple, elle affirme: "un jour, vous n'avez plus de place dans le couple. Le couple n'est plus la chose essentielle de votre vie, ça ne fonctionne plus, ça ne marche plus". Après son aventure amoureuse de 2005, Cécilia Sarkozy raconte qu'elle et son ex-mari ont "essayé de reconstruire, de rebâtir, de faire passer la famille avant le reste". Et si elle confie avoir "tout essayé", elle estime que "simplement, ce n'était plus possible".

Au sujet de ses absences répétées à des moments officiels où elle était attendue comme les jours de cérémonies ou lors des voyages, Cécilia Sarkozy répète qu'une "des perversions" de sa position, est "cette obligation" de s'expliquer sur le fait qu'elle ait besoin "de vivre tranquillement, cachée".

Au sujet de son rôle dans l'affaire de la libération des infirmières bulgares en juillet dernier, elle explique que "sa seule motivation" était de "sortir ces gens qui ont atrocement souffert", "juste les sortir de prison". "Je n'ai rien à cacher dans cette histoire. Je n'ai rien fait de mal, j'ai été très honnête, je ne suis pas sortie des bornes", insiste-t-elle. "Maintenant, lorsqu'on me demande d'aller m'excuser d'avoir sorti ces femmes et cet homme, il y a quelque chose qui n'est pas normal".

Concernant ses projets d'avenir, Cécilia conclut son long entretien en disant qu'elle "va se concentrer sur sa famille" et puis "se projeter dans l'avenir". Si elle admet que ce qu'elle vit est "très difficile", elle dit cependant ne "jamais" regretter ses décisions.

Après des semaines de rumeurs, Nicolas et Cécilia Sarkozy ont officialisé jeudi leur divorce "par consentement mutuel", une première en France pour un couple présidentiel. Le jugement a été rendu lundi par une magistrate du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) en présence des deux époux. AP

samedi, 13 octobre 2007

"Rumeurs de presse" sur une séparation des Sarkozy: pas de commentaire de l'Elysée

PARIS (AFP) - Le porte-parole de l'Elysée David Martinon, interrogé vendredi sur les affirmations de l'Est républicain concernant une annonce imminente de séparation et de divorce de Nicolas et Cécilia Sarkozy, s'est refusé à tout "commentaire sur des rumeurs de presse"
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Le quotidien lorrain écrit sur son site internet vendredi matin que "le porte-parole de l'Elysée David Martinon devrait annoncer dans la journée la séparation et le divorce de Nicolas et Cécilia Sarkozy".

"Je n'ai aucun commentaire à faire sur des rumeurs de presse", a dit à ce propos M. Martinon, interrogé par l'AFP en marge d'une visite du président en Normandie.

La semaine dernière déjà, questionné lors de son point de presse sur l'éventualité d'une séparation du couple, M. Martinon avait répondu: "Vous n'attendez quand même pas de moi que je commente ce genre de rumeurs !".

Mais les bruits sur un possible divorce de Nicolas et Cécilia Sarkozy n'en ont pas moins continué. Des bruits alimentés par l'absence de cette dernière: Cécilia Sarkozy n'est plus apparue en public depuis l'enterrement de son premier époux Jacques Martin à Lyon le 20 septembre, aux côtés de ses filles Judith et Jeanne-Marie, nées de cette première union.

Elle n'a été présente à aucun des déplacements présidentiels officiels à l'étranger depuis le G8 d'Allemagne en juin, pendant lequel elle avait d'ailleurs écourté son séjour.

Cet été, alors que le couple présidentiel était en vacances aux Etats-Unis, elle avait renoncé au dernier moment à un déjeuner informel dans la résidence de famille du président George Bush, officiellement pour cause "d'angine blanche", avant d'être photographiée le lendemain faisant du shopping. Des absences commentées en une par des journaux, tandis que la Tribune de Genève a fait état de sa présence à Genève, à Londres.

Le couple s'était un temps séparé en 2005, suscitant de nombreuses "unes" et des flots d'articles.

Le retour médiatique de Cécilia avait été soigneusement orchestré: lors d'une visite en Guyane, fin juin 2006, photographes et cameramen avaient pu faire le plein d'images du couple à bord d'une pirogue. Elle avait par la suite été très en retrait lors de la campagne électorale, n'apparaissant quasiment pas en public dans les meetings du candidat Sarkozy.

jeudi, 27 septembre 2007

Me wade a l’ONU : La concertation pour prévenir les « antagonismes religieux »

Le président de la République a invité, mardi à New York, la communauté internationale à chercher ’’sans tarder’’ le chemin de la concertation, avertissant contre les ‘’graves menaces’’ portées par les ’’antagonismes religieux’’. ’’Alors que le souvenir des deux grandes guerres hante encore nos esprits, les antagonismes religieux font peser de graves menaces sur la paix et la sécurité internationales au 21e siècle’’, a-t-il dit dans une adresse à l’Assemblée générale de l’Onu.

’’Il est inacceptable, a ajouté le chef de l’Etat, que le sentiment de plus d’un milliard de musulmans continue d’être attaqué par des individus mal intentionnés au nom d’une prétendue liberté d’expression sans bornes’’. ’’La communauté internationale doit, sans tarder, chercher dans la concertation, les voies d’une cohabitation pour les générations actuelles et futures’’, a encore dit le chef de l’Etat, soulignant que c’est là ’’tout le sens’’ de son appel à la tenue d’un Sommet sur le dialogue islamo-chrétien.

Le Sénégal, qui accueillera le prochain Sommet de l’Organisation de la conférence islamique, prévu les 13 et 14 mars 2008 à Dakar, ’’appelle de tous ses vœux l’avènement d’une nouvelle ère de paix, de compréhension mutuelle entre les peuples, de tolérance et de fraternité’’, a-t-il affirmé. La colonisation ‘’est, par nature, une négation de la condition humaine’’, a déclaré mardi à New York le président de la République Abdoulaye Wade, qui a mis en garde contre ‘’les thèses affreuses du révisionnisme dans leur vaine tentative de falsification de l’histoire’’. ‘’Nous devons rester vigilants et mobilisés. Oui pour le pardon, disons-nous au Sénégal, mais non à l’oubli et à la manipulation de l’histoire’’, a-t-il encore dit dans son adresse à l’Assemblée générale des Nations unies.

‘’L’action coloniale, par son dessein et sa logique exclusive de domination, d’exploitation et d’asservissement, ne peut se prévaloir d’une quelconque mission civilisatrice ni d’une retombée positive parce qu’elle est, par nature, une négation de la condition humaine’’, a-t-il ajouté dans un discours publié par le site de l’Onu.

Dans la même perspective, le chef de l’Etat sénégalais a eu ‘’une pensée particulière’’ pour les ‘’frères et sœurs de la Diaspora qui ont fêté cette année le 200e anniversaire de l’abolition de l’esclavage’’, qu’il a qualifié de ‘’commerce honteux et répugnant’’. Selon le président Wade, qui contribuait ainsi au débat général de la 62e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Onu, l’esclavage constitue la plus grande atteinte à la dignité de la personne humaine, tout comme la colonisation qui en est le prolongement’’.

Aps

Bruxelles:BHV -le dernier verrou

Carte blanche

Claude Thayse Animateur de « Debout la Wallonie ! », ancien président du Rassemblement Wallonie-France & Bruxelles-France, maître de conférences à l'ULB


Le flou savamment entretenu par les partis flamands autour du sens réel des revendications déposées sur la table – tout comme les doubles discours tenus devant les médias des deux communautés linguistiques – procède d'une stratégie trop subtile pour ne pas être concertée.
Les partis traditionnels parlant assez volontiers – « jésuitiquement », dirais-je – d'autonomie, ils sont ainsi considérés par nos beaux esprits en Communauté française comme des gens avec qui on peut discuter, mais malheureusement sous influence de dangereux extrémistes.
Ces autres partis considérés comme extrémistes, la N-VA par exemple, « ceux par qui tous les malheurs arrivent », sont pourtant les seuls à tenir un langage clair. Notons au passage que les défenseurs de « la Belgique de papa » leur donnent vraiment beaucoup d'importance en disant d'eux « qu'ils mènent le bal » et que les partis traditionnels suivent. Difficile d'imaginer Bart De Wever en joueur de flûte
Plutôt que de les diaboliser, il faudrait plutôt bien écouter tout ce que dit le président de la N-VA. Son raisonnement sur l'indépendance de la Flandre est rationnel et il est par ailleurs très conscient du fait qu'une Flandre indépendante devra respecter les traités internationaux en matière de minorités et qu'il est dans l'intérêt du nouvel État que son principal partenaire commercial actuel – la Wallonie – aille beaucoup mieux. A la différence des Leterme ou autres Van Rompuy et Anciaux, vous ne l'entendrez peu (pas ?) être humiliant à l'égard des Wallons et autres Bruxellois francophones (dur certes, mais pas humiliant).
Une fois qu'on se rend compte que le fond du message – indépendance versus autonomie – n'a que faire du choix des mots, on est en droit de se demander pourquoi, systématiquement, le projet d'indépendance pourtant clairement affiché n'est pas considéré comme urgent.
Il y a deux raisons. La première est de type économique. La Flandre n'est pas encore tout à fait prête. C'est l'objet d'un certain nombre de propositions à portée économique qui sont sur la table des négociations. Vulgairement parlant, « il y a encore de l'argent à prendre ». Le Club de la Warande qui regroupe les milieux économiques ne dit rien d'autre.
La seconde est d'ordre plus institutionnelle. La revendication de scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal Vilvorde (BHV) entre bel et bien dans la logique d'indépendance. La marche irrésistible de la Nation flamande suppose la fixation de frontières d'État : tel en est le sens. La dissolution de la Yougoslavie a en effet consacré en Europe le principe selon lequel les limites administratives internes acquièrent, en cas de sécession, le caractère de frontières d'État protégées par le droit international. Les États européens sont liés par ce principe qui maintiendrait les communes à facilités dans la Flandre indépendante. Les effets d'une scission seraient irréversibles. Encore faudrait-il que ces limites administratives soient établies de manière univoque et définitive. Or, tant que la scission de BHV n'est pas consommée, ce n'est pas le cas. Ses limites chevauchent et contredisent celles des régions linguistiques et des États fédérés de Flandre et de Bruxelles. Elles sont une indication claire de l'opposition persistante d'une des parties à la limitation de Bruxelles aux 19 communes.
L'indépendance flamande étant écrite dans les astres, les négociateurs francophones ont raison de refuser de discuter de cette scission. C'est le seul atout qu'il serait stupide de galvauder dans le dernier quart d'heure. En cédant sur ce point (ça a failli être le cas lors des négociations précédentes), c'est sacrifier le moyen et le long terme, en particulier la continuité territoriale entre la Wallonie et Bruxelles et leur avenir commun, à des satisfactions immédiates mais illusoires, comme le refinancement éventuel de la Région ou l'allégement partiel, hypothétique et transitoire des contraintes linguistiques. C'est consacrer l'objectif essentiel de la Nation flamande en devenir : la reconnaissance de frontières fermes et définitives. C'est sacrifier définitivement les habitants francophones.
Que faire alors ? Rien ! Ou plutôt préparer la suite. N'être demandeurs de rien, c'est bien la meilleure manière d'obliger les Flamands à sortir du bois. À dévoiler leur jeu. À prendre leurs responsabilités tout en sachant qu'une déclaration unilatérale d'indépendance dans les conditions actuelles provoquerait une réaction des pays voisins membres de l'Union européenne. Réaction qui se traduirait inévitablement par l'exigence d'un referendum sous contrôle international dans les territoires contestés dans un premier temps. Voilà pourquoi, dans les discours, les projets d'indépendance flamande sont minimisés ou mis provisoirement sous le boisseau. Mais nous ne perdons rien pour attendre.
De plus en plus de citoyens parlent maintenant ouvertement de divorce. Ils ont raison, le divorce, d'accord, mais pour quoi faire ensuite ? Telle est la question qu'il faut maintenant poser aux habitants de langue française de ce presqu'ex-pays. Moi, j'ai choisi !
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Sarkozy au pied du mur budgétaire

l’heure de vérité. Le gouvernement parie sur un « choc de croissance ». Mais gare à laisser filer le déficit. PARIS
De notre envoyée permanente
C’est l’heure de vérité. Le temps où le gouvernement ne peut plus se contenter de promesses mais se doit de présenter l’ardoise cartes sur table.
C’est peu dire que le premier projet de budget de la nouvelle ère Sarkozy était attendu hier. Le conseil des ministres a dévoilé le projet de loi de finances 2008 dans un contexte explosif. Il y a quelques jours, le premier ministre François Fillon avait jeté un pavé dans la mare en estimant que la France était « en situation de faillite ».
Les mots du chef du gouvernement ont dû dépasser sa pensée. Ou en tout cas celle du Président. Car de New York déjà, Nicolas Sarkozy avait remis la veille les pendules à l’heure. Un plan d’austérité ? Quel plan d’austérité ? Le chef de l’Etat parie toujours sur un choc de croissance. Et pas question de « serrage de vis ». « La réalité, a résumé Nicolas Sarkozy, c’est que la France n’a pas suffisamment parié sur la valeur travail. On va travailler plus et cela va créer davantage de richesses ».

Alors que la croissance s’annonce molle, la majorité mise tout de même sur un taux de 2,25 %. Et annonce qu’elle stabilisera les déficits. Une promesse qui ne devrait pas suffire à rassurer la Commission européenne… Celle-ci ne cache pas son agacement devant les largesses budgétaires de Paris.

Comme il l’avait annoncé tout en flattant habilement les agents de l’Etat (ces fonctionnaires si « remarquables »), Nicolas Sarkozy va réduire la voilure de la fonction publique. Vingt-trois mille fonctionnaires qui partiront à la retraite l’an prochain ne seront pas remplacés (soit un agent sur trois). Pour le reste, seules les « dépenses d’avenir » seront valorisées : les budgets de l’enseignement et de la recherche seront en augmentation. De même que celui de la Justice, qui prévoira des dépenses en hausse pour la construction de nouvelles prisons.
Mais cela suffira-t-il pour compenser les fameuses promesses fiscales faites dès le début du quinquennat ? Le coût de ces crédits d’impôts est évalué à 9 milliards d’euros. Une équation impossible à équilibrer, selon la gauche. « On peut considérer qu’il y a deux budgets. un budget affiché et un budget caché », dénonce le premier secrétaire du parti socialiste, François Hollande, qui brandit l’épouvantail de la rigueur. « Pour Nicolas Sarkozy, il est indispensable de renvoyer à après les municipales le constat de son échec. Il a été élu sur le thème du « travailler plus pour gagner plus » et on s’aperçoit aujourd’hui que c’est un problème. »

Inaudible ou presque depuis son pari présidentiel raté, le centriste François Bayrou joint sa voix au concert de critiques. « La réalité rattrape toujours la fiction », dénonce le patron du MoDem qui avait placé sa campagne sous le signe – très peu glamour – de la réduction des déficits. « Il aurait fallu une politique courageuse pour remettre le pays en ordre », déplore-t-il.
La question budgétaire est devenue, au sein même de la majorité, un sujet qui fâche. Et cela alors même que des réformes tous azimuts sont annoncées, pour les retraites ou par la sécurité sociale. Un plan pour combler le déficit de la branche maladie a été annoncé il y a quelques jours à peine qui prévoit une franchise impopulaire sur le remboursement des médicaments.

François Fillon, en parlant de constat de « faillite » n’est pas le seul à prononcer un mot tabou. Avant lui, il y a quelques semaines déjà, la ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, s’était fait rappeler à l’ordre pour avoir utilisé le mot « rigueur ». Mais Nicolas Sarkozy, fervent adepte de la culture du résultat, reste fidèle à son credo. Que l’opinion le juge après les mesures de relance de l’économie, demande-t-il. Elle n’y manquera pas.

MESKENS,JOELLE

Nicolas Sarkozy réclame des sanctions contre le Myanmar

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy demande que des sanctions soient prises "sans tarder" contre la junte militaire au pouvoir à Rangoun après la répression de manifestations d'opposants.


Le président français a également demandé aux sociétés françaises présentes au Myanmar, notamment le groupe pétrolier Total, de cesser tout investissement au niveau local.

"La France, qui préside le Conseil de sécurité, demande une réunion d'urgence pour que des sanctions soient adoptées sans tarder", a déclaré le chef de l'Etat dans la cour de l'Elysée après avoir reçu une délégation de l'opposition birmane.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont, dans un communiqué commun émis auparavant au siège de l'Onu à New York, demandé au Conseil de sécurité de débattre de toute urgence de la situation en Birmanie "et d'envisager de nouvelles étapes pouvant inclure des sanctions". Cette réunion était prévue à 21h00.

"La France demande que l'Union européenne prenne également des sanctions", a ajouté Nicolas Sarkozy.

Il a lancé l'idée d'envoyer en Birmanie une délégation de l'Union européenne, où la France serait représentée par la secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade.

Le président de la République a qualifié d'"extrêmement préoccupante" la situation sur place, où la répression des manifestations a fait plusieurs morts mercredi.

"Nous ne pouvons pas accepter des comportements aussi contraires aux droits de l'homme et aux droits de l'opposition", a dit Nicolas Sarkozy. "La France n'acceptera pas que l'opposition birmane soit muselée".

"Notre soutien va aux démocrates, nous ne pouvons pas accepter que des gens soient frappés, que des gens soient tués parce qu'ils manifestent, (...) que des gens soient assignés à résidence ou mis en prison", a-t-il souligné.

Le chef de l'Etat a lancé un message aux sociétés françaises présentes dans ce pays. "La France appelle l'ensemble de ses sociétés privées, Total par exemple, à faire preuve de la plus grande retenue, s'agissant des investissements en Birmanie, en demandant qu'il n'y en ait pas de nouveau", a-t-il dit.

Invité à dire s'il avait contacté la direction du groupe pétrolier français, Nicolas Sarkozy a répondu : "Ce que je dis publiquement, c'est encore bien plus important que ce que je pourrais faire par un coup de téléphone".

Nicolas Sarkozy s'est exprimé après avoir reçu pendant une demi-heure, avec Rama Yade, une délégation de l'opposition birmane emmenée par Sein Win, Premier ministre du gouvernement en exil et cousin de l'opposante Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la paix.

Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Birmanie

NATIONS UNIES - A l'issue d'une réunion en urgence consacrée à la situation en Birmanie, le Conseil de sécurité des Nations unies a appelé mercredi la junte militaire "à la retenue" et apporté son soutien à l'envoi sur le terrain d'Ibrahim Gambari, émissaire spécial dans le pays du secrétaire général Ban Ki-moon.


Selon des diplomates, la Chine, principale partenaire économique et soutien politique de la Birmanie, était initialement opposée à toute déclaration, mais a finalement revu sa position et signé un court texte qui a été lu à la fin de la réunion à huis-clos par l'ambassadeur français Jean-Maurice Ripert, président du Conseil de sécurité.

"Les membres du conseil ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis de la situation et ont appelé à la retenue, en particulier de la part du gouvernement birman", a déclaré M. Ripert. "Ils ont exprimé leur plein soutien à la mission de bons offices du secrétaire général des Nations unies".

Par ailleurs, a poursuivi l'ambassadeur français, les pays membres du conseil "ont accueilli avec satisfaction la décision du secrétaire général de dépêcher en urgence son envoyé spécial dans la région et ont souligné l'importance qui s'attache à ce que M. Gambari soit reçu par les autorités birmanes".

Plus tôt, Ban Ki-moon avait appelé la junte militaire au pouvoir à faire preuve de la "plus grande retenue" envers les manifestations pacifiques qui agitent actuellement la Birmanie.

Avant la réunion du conseil, tenue en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, l'Union européenne et les Etats-Unis avaient condamné la répression en Birmanie, invitant la junte au pouvoir à cesser les violences et à ouvrir un dialogue avec les forces d'opposition.

Dans un communiqué commun, à l'issue d'une réunion ministérielle sur cette crise, les deux puissances s'étaient déclarées "profondément troublées" et avaient appelé le Conseil de sécurité à "examiner la situation de manière urgente et à envisager d'autres mesures, y compris des sanctions". AP

Deuxième jour de répression en Birmanie: des dizaines de moines bouddhistes arrêtés après un premier décès mercredi

RANGOON, BIRMANIE - Deuxième jour de répression en Birmanie. Dès jeudi matin, les forces de sécurité ont lancé l'offensive sur deux monastères, frappant les moines avant d'en emmener de force 70, au lendemain d'un premier jour de répression violente qui a fait au moins un mort, selon le clergé bouddhiste.


Mercredi les forces de l'ordre ont commencé à tirer sur les manifestants pour tenter d'enrayer une vague de manifestations anti-gouvernementales d'une ampleur sans précédent depuis près de 20 ans. Au moins un homme a été tué et plusieurs autres ont été blessés dans de violents affrontements à Rangoon, la plus grande ville du pays.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, peu après minuit, les forces de sécurité ont arrêté Myint Thein, porte-parole du parti de la cheffe de l'opposition Aung San Suu Kyi, ont annoncé des membres de sa famille. Un cadre de la Ligue nationale pour la démocratie, Hla Pe, a également été arrêté, selon Ko Maung Maung, un membre exilé de ce parti d'opposition.

Mais contrairement aux rumeurs qui couraient en Birmanie, un diplomate asiatique a affirmé jeudi que le Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi était toujours dans sa résidence de Rangoon, où elle est elle est retenue cloîtrée depuis de nombreuses années. Elle n'a pas été conduite en prison, a affirmé ce diplomate s'exprimant sous le couvert de l'anonymat compte tenu du caractère sensible de la situation.

Plusieurs monastères et quartiers généraux du mouvement pro-démocratie ont été attaqués jeudi matin par les forces de sécurité birmanes qui tentent d'empêcher la reprise des manifestations de moines, quotidiennes depuis dix jours maintenant.

Montrant des taches de sang sur le sol en béton du monastère Ngwe Kyar Yan, un moine a déclaré que plusieurs de ses congénères avaient été brutalisés et qu'au moins 70 des 150 que compte ce monastère avaient été emmenés de force à bord de véhicules des forces de l'ordre. Pendant l'attaque, des coups de feu ont été tirés en l'air, a-t-il affirmé sous couvert d'anonymat, craignant des représailles.

Une Birmane, qui a également préféré s'exprimer sous couvert d'anonymat, a affirmé que de nombreux moines avaient aussi été arrêtés au monastère de Moe Gaung. Les deux édifices religieux se trouvent dans le nord de Rangoon.

"Même un moine qui était malade a été emmené", a témoigné cette femme. AP

France: Coupe de la Ligue

Europehorizon (Paris): Des buts et de beaux buts pour les 16ièmes de finales de la coupe de la ligue.Le Paris St Germain a misé sur une jeunesse qui a répondu à l'appel à l'extérieur en s'imposant par 2 but à zéro sur une très belle et sympatique équipe de Lorient. La révellation de ce match est Ngog avec 2 buts.Ailleurs c'est l'élimination de Bordeau tenant du titre par une magnifique reprise du pied gauche en pleine lucarne du jeune international sénégalais Babacar Gueye. Lens oublie son début de saison maussade qui va de victoire en victoire et met à jenoux l'équipe de Lille par une superbe amorti et un tir tendu de Pieroni le belge. Caen s'est qualifié aux tirs aux bus.t. L'AS Monaco va faire sa sortie ce soir.

mercredi, 26 septembre 2007

BIRMANIE

Europehorizon : L'armée ouvre le feu sur les manifestants c'est le début des catastrophes....pour le moment il y a officiellement trois morts.

La Chine noue des liens avec l'opposition birmane

PEKIN (Reuters) - Même si la Chine ne l'admet pas publiquement, Pékin courtise depuis quelques temps l'opposition birmane et les minorités ethnique qui peuplent sa frontière avec le Myanmar, se préparant à un éventuel changement de régime.


Partenaire économique de longue date de la junte qui règne sur le Myanmar, la Chine a soutenu les généraux lors de la répression de manifestations de 1988 et quand ils ont refusé d'admettre le résultat des élections de 1990, remportées par le parti d'Aung San Su Ki, prix Nobel de la paix.

Tandis que des milliers de moines continuent à défiler à travers l'ancienne Birmanie, la Chine appelle les autorités à préserver la stabilité du pays, promettant de ne pas s'ingérer dans ses affaires intérieures.

Mais derrière cette neutralité de façade, la Chine entretient des relations discrètes avec les mouvements d'opposition et avec les minorités ethniques, affirment des observateurs occidentaux et des représentants des groupes dissidents contactés.

Zin Linn, porte-parole du Gouvernement de coalition nationale de l'union de Birmanie (NCGUB), un parti d'opposition exilé en Thaïlande, assure avoir rencontré des représentants chinois l'année dernière.

"Ils ne nous ont pas reconnus officiellement, mais je pense qu'ils essayent de comprendre notre situation et notre point de vue", dit-il.

La Chine est le principal débouché du Myanmar, qui y exporte du bois et des minerais, et l'ex-Birmanie doit abriter un oléoduc permettant d'approvisionner le Sud-Ouest chinois en hydrocarbures en évitant le détroit de Malacca, l'un des plus fréquentés au monde.

Ces contacts montrent que la Chine prend les devants, même s'il n'est pas question de lâcher les généraux, pense Andrew Small, chercheur au German Marshall Fund, basé à Bruxelles.

"Depuis qu'elle a investi dans cet oléoduc, la Chine a davantage besoin de stabilité chez son voisin", déclare Small.

"Elle sait qu'elle ne peut se permettre de négliger les minorités ethniques et les mouvements démocratiques pour que ses relations (avec Rangoun) survivent à un éventuel changement de régime", poursuit-il.

LÉGER REVIREMENT

Jusqu'à présent, la Chine n'a montré aucun signe laissant penser qu'elle pourrait abandonner son soutien à la junte birmane.

En janvier, la Chine et la Russie avaient opposé leur veto à une résolution qui exhortait le Myanmar à libérer tous les prisonniers d'opinion, à se démocratiser et à cesser de réprimer les minorités.

Pékin et Moscou avaient à l'époque fait valoir que les violations des droits de l'homme n'étaient pas du ressort du Conseil sécurité, à moins qu'elles ne représentent une menace pour la paix et la sécurité internationale.

Mais la diplomatie chinoise semble avoir opéré un léger revirement et semble tempérer son appui aux généraux.

Un diplomate chinois, Tang Jiaxuan, a récemment déclaré que "la Chine espérait de tout coeur que le Myanmar poursuivrait un processus démocratique approprié au pays".

Selon un chercheur chinois, s'exprimant sous couvert d'anonymat, des membres en vue de l'opposition ont été reçus par un groupe de réflexion pékinois dirigé par le ministre des Affaires étrangères.

"C'est comme pour la Corée du Nord", dit-il, "les Occidentaux pensent que la Chine peut se passer de ses relations avec le Myanmar d'un seul coup. Mais notre influence est limitée et nous devons faire attention à ne pas rompre nos liens."

Les dirigeants des minorités ethniques qui peuplent la frontière entre les deux pays ont également été contactés et ont apparemment rencontré des universitaires chinois dans la ville de Kunming (sud-ouest de la Chine), affirme Small.

La Chine veut par là éviter que les petits groupes de rebelles de la frontière birmane ne menacent la sécurité dans cette zone et s'en prennent au projet d'oléoduc, pense-t-il.

RÉUNIONS INFORMELLES

Zin Linn affirme lui aussi que son mouvement a participé à des réunions informelles à Kunming avec des responsables politiques de la province du Yunnan, apparemment avec le soutien du ministre chinois des Affaires étrangères.

"Le gouvernement a beaucoup de problèmes avec sa frontière, qu'il s'agisse du sida ou du trafic de drogue, et nous leur avons dit qu'un régime démocratique pourrait vraiment stabiliser la région", rapporte-t-il.

Thaung Htun, représentant du NCGUB aux Nations unies, affirme lui aussi avoir rencontré à Kunming des responsables chinois de second rang.

"Ils nous ont fait part de leur sympathie quant aux difficultés économiques que vit notre peuple", a-t-il déclaré, avant d'ajouter que la Chine ne donnait pas l'impression d'être prête à abandonner la junte.

Il reconnaît toutefois l'intérêt de nouer des liens avec le voisin. "La Chine est notre grand voisin, elle se développe rapidement et devient une puissance majeure", admet-il.

La Chine reste évasive à l'évocation de ces prises de contact.

Mardi, un porte-parole du Parti communiste chinois, Guo Yazhou, a nié tout contact "officiel" avec l'opposition birmane.

mardi, 25 septembre 2007

ABDOULAYE DIATTA, DIRECTEUR DU PROJET DES VOLONTAIRES DE L’EDUCATION : « Le volontariat est un passage obligé pour être instituteur »

Invités de la rédaction du « Soleil », le directeur du projet des Volontaires de l’Education, Abdoulaye Diatta, accompagné de son adjoint et inspecteur de l’Education Matar Sow et de l’expert en Enseignement à distance Mouhamadou Mansour Faye (maître de conférences à la Faculté des sciences et techniques à l’Ucad), ont présenté le portail Internet des Volontaires.

Lancé le 10 août dernier, ce support est, outre un nid d’informations sur le projet, une offre de formation initiale et continuée pédagogique pour les enseignants. M. Diatta et son staff ont à l’occasion expliqué que la mise en place du portail est un jalon important dans l’évolution du projet qui a, entre autres, permis de booster de façon significative le taux d’accès à l’éducation. Le nouveau dispositif démarre à la rentrée. L’objectif, c’est de le systématiser, dans les 12 mois à venir, à l’ensemble des Volontaires de l’Education.

« La direction du projet des Volontaires a été créée en 1995, à un moment où nous avons connu beaucoup de difficultés au niveau de l’accès à l’éducation. Le Taux brut de scolarisation (Tbs) tournait autour de 54 %. Et, non seulement le Tbs était très faible, mais il baissait d’année en année. D’où l’initiative de mettre en place le dispositif du projet des Volontaires pour pallier cette tendance. A l’époque, 1.200 Volontaires ont été recrutés.

L’objectif, qui a été atteint, a dépassé les espérances, parce que cela a permis de stopper la baisse du Taux brut de scolarisation et même de l’augmenter. De sorte que de 54 % en 1995, le Taux brut de scolarisation au Sénégal tourne aujourd’hui autour de 83 % au niveau de l’Elémentaire.

Cela a permis de franchir de grands pas dans le cadre du Pdef (Programme décennal de l’éducation et de la formation). Mais, le Pdef est aujourd’hui dans sa deuxième phase qui s’occupe particulièrement de la qualité et de la gestion. Dans cette aventure, la direction du projet des Volontaires, qui s’est attelée à prendre en charge la question liée à l’accès pendant pratiquement dix ans, a voulu aussi mettre sa touche pour participer à l’amélioration de la qualité des enseignements6apprentissages.

A cet effet, nous avons tenu compte d’un paramètre qu’il faut relativiser un tout petit peu et qui est aujourd’hui à l’ordre du jour : c’est la courte durée de la formation des Volontaires. En 1995, ceux-ci n’avaient pas plus de trois mois de formation. Cependant, cela n’a pas empêché qu’il y ait eu des performances.

Aujourd’hui, nous sommes à six mois de formation au niveau des Ecoles de formation des instituteurs (Efi). Et, nous envisageons d’aller à neuf mois. Mais, nous pensons que c’est encore insuffisant, parce que comme dans tous les corps de métiers, on n’a pas le meilleur profil à la sortie de l’école de formation. Que vous soyez journaliste, enseignant ou même chauffeur, quand vous venez d’avoir votre permis, vous n’êtes pas l’as du volant. Donc, il y a cet aspect de la formation continuée que nous avons voulu prendre en charge.

La nouvelle donne, c’est que cela est centré autour des Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Nous avons voulu en faire une application pratique dans le cadre de la formation, aussi bien à l’initial, qu’au niveau de la formation continue.

Ainsi, depuis 18 mois pratiquement, nous nous sommes attelés à mettre en place un certain nombre de dispositifs en équipant les Efi de matériels informatiques de dernière génération, à les connecter toutes sur Internet et maintenant, amener la technologie pour mutualiser les expériences, partager les savoirs et les savoirs-faire et propulser un tout petit peu l’auto formation et la formation permanente.

Cette innovation que nous avons mise en ligne est le fruit d’un engagement de toute cette équipe (aussi bien de l’équipe technique que l’équipe pédagogique). Nous avons eu l’idée, nous en avons parlé au ministre qui nous a fortement encouragés. Heureusement qu’il y avait des ressources humaines disponibles et compétentes qui ont fait preuve de solidarité et de ténacité pour qu’on arrive à mettre en place ce dispositif-là.

C’est un dispositif techno-pédagogique très révolutionnaire qui nous permet de décloisonner d’abord, l’information -on va la dématérialiser et la partager au bout du clic- de mutualiser un certain nombre d’expériences, de réduire les disparités en les nivelant par le haut et de mettre à disposition, en tout cas du corps enseignant sénégalais, des ressources pédagogiques pertinentes qui vont permettre de parfaire leur formation, de leur donner de la documentation suffisante, en qualité et en quantité. On se projettera en termes de perspectives, après avoir fait peut-être un bilan, une évaluation de ce que nous avons mis en place pour voir quel impact ça a eu, du point de vue de l’amélioration de la qualité, faire les corrections nécessaires et peut-être aller dans le sens de généraliser le projet.

Sur la page du portail d’entrée aux différents services proposés au public et en particulier aux Volontaires, il y a beaucoup de liens dont certains sont déjà accessibles.

Comme le lien où les Volontaires sont invités à s’inscrire. Nous sommes en train de collecter les inscriptions de ces Volontaires et de les valider. Ce qui va leur permettre d’avoir accès à certaines parties du site où ils vont pouvoir avoir accès à un certain nombre de ressources pédagogiques qui les concernent.

Cela veut dire que toutes les parties du site ne sont pas ouvertes à tout le monde, donc certaines parties du site ne concernent que les Volontaires et les acteurs du projet des Volontaires qui vont y trouver de l’information spécialisée, de l’information technique en rapport avec leurs besoins.

Il est demandé au Volontaire en s’inscrivant de montrer pattes blanches, donc de s’identifier en donnant son numéro de matricule, en somme nous prouver qu’il est Volontaire -ce qui sera vérifié au regard de la base de données disponibles au niveau du projet des Volontaires.

Cette inscription permet aussi de garnir une base de données pour connaître un peu la distribution de populations des Volontaires, leurs origines, le niveau sur lequel ils interviennent, les Efi dont ils sont issus, la génération à laquelle ils appartiennent.

Une fois que le Volontaire a été inscrit et validé et que le portail lui est ouvert, il peut donc s’identifier et rentrer dans la partie qui va le concerner, la partie privée, celle que le public ne verra pas. Dans cette partie, il y a un certain nombre de ressources qui sont mises à sa disposition : des ressources communicantes et des ressources pédagogiques.

Sur les « Ressources pédagogiques », il y a un certain nombre d’informations que les Volontaires demandent de façon récurrente : des fiches de cours, comment préparer sa fiche, avoir accès à une banque de fiches portant sur des matières, sur différents niveaux, sur différents aspects pédagogiques et techniques qui sont propres à la formation. Il y a également un ensemble de ressources aussi portant sur la didactique, les éléments de psychologie ; bref, l’ensemble des savoirs et des savoirs-faire qui gravitent autour de la formation de l’enseignant.

Il y a bien sûr un espace d’échanges que nous avons préféré confiner dans la partie privée, il ne va concerner que les acteurs du projet. Car tous ceux administrent des serveurs Internet connaissent la difficulté de gérer dans l’espace public un forum, avec tous les dérapages que l’on connaît.

Par ailleurs, il a été ouvert une porte pour les arabisants. Cela procède d’une demande qui a toujours été manifestée. En tout cas, nous leur avons montré notre disponibilité à prendre en charge leurs besoins. Donc, nous leur avons tendu la main, en leur disant de mettre à notre disposition des contenus qui concernent leur corps, la spécificité de ce corps ; en tout cas, le portail est prévu pour répondre à leurs besoins.

L’objectif, c’est de donner aux Volontaires un certain nombre de capacités. Mais il y a des pré-requis consistant en un certain nombre de mesures.

Si on clique sur le lien « e-formation » - qui nécessite un logging ou passeport, la première chose qui frappe à l’œil, c’est cette partie qui consiste déjà un autre noyau de catalogue de cours. Un catalogue de cours sur les activités géométriques, les enseignements du vocabulaire, l’expression écrite, le programme, la résolution des problèmes, etc. Ce catalogue de cours va s’étoffer avec le temps, ainsi que différents cours portant sur des aspects de la vie quotidienne d’un enseignant ou de quelqu’un qui utilise l’Internet ou la machine informatique, etc.

Le gros morceau de notre travail sur le portail est dédié à la formation des Volontaires. Nous avons envisagé plusieurs scénarii.

Premièrement, pendant que les Volontaires sont en formation, nous allons ouvrir des modules de formation en distancié. C’est ce qu’on appelle une formation mixte. Le Volontaire peut s’approprier certains contenus de cours avant de venir en classe. Ce qui lui permet de préparer son cours, de venir assister au cours et de le prolonger sur le portail. Donc, c’est déjà une petite révolution que nous introduisons dans la formation du Volontaire.

Le deuxième aspect, c’est l’auto formation. C’est-à-dire que certaines parties du portail seront ouvertes avec des modules de formation permettant au Volontaire, pendant qu’il est sur le terrain, de pouvoir avoir accès à un certain nombre d’informations. Ces formations peuvent être suivies sous tutorat ou non, c’est-à-dire qu’il va y avoir des petites classes virtuelles, avec des étudiants qui sont à Kédougou, à Tambacounda, Dakar, bref, dans toutes les différentes régions du Sénégal, avec des tuteurs et des responsables pédagogiques qui sont aussi distribués dans toutes régions du Sénégal. Tout ce monde va se retrouver sur la plate-forme, ce qui fait que la formation du Volontaire se poursuit par le virtuel. Donc, le Volontaire n’est plus abandonné à lui-même.

Cependant, nous allons ouvrir une troisième catégorie de cours qui seront totalement à distance et non sous tutorat. Ce seront pratiquement des banques de ressources pédagogiques dans lesquelles, le Volontaire pourra avoir des informations dont il aura besoin et solutionner certains de ses problèmes d’enseignement.

Et vraiment, nous avons applaudi lorsque nous avons eu ce portail. Pace que le problème majeur qui s’était posé, c’était la formation. Parce que l’encadrement des corps de contrôle (qui étaient appelés corps d’encadrement) fait défaut. Dans la mesure où vous avez un inspecteur aujourd’hui pour plus de 1.000 enseignants. Mais avec, justement ce portail, il y aura l’auto formation, il y aura la formation à distance et chacun ira à son rythme. Les formateurs aussi auront la pression sur eux. Parce que, les formés auront des contenus. Et lorsqu’ils seront en classe, ils vont pousser les formateurs à aller plus loin. Et ça aussi, c’est vraiment une révolution.

Voilà, par exemple, la représentation virtuelle du cours de géométrie. Il faut imaginer ce cours en train de se dérouler dans le temps surtout quand c’est un cours sous tutorat. Le cours se déroule au fur et mesure que l’on aborde les modules. Le professeur responsable rend publique la partie correspondant par exemple au chapitre 1. Et, il peut dérouler, au fur et mesure, chacun des aspects du cours. Chacun des aspects du cours va concerner l’ensemble des contenus pédagogiques que le Volontaire peut s’approprier (il peut télécharger les contenus), l’ensemble des contenus pédagogiques qui seront des contenus interactifs. Autrement dit, le Volontaire trouve un panel de solutions technologiques qui lui permettent soit, d’utiliser des images, soit d’utiliser des animations, etc. Il va y avoir un ensemble d’études technologiques qui vont permettre au Volontaire d’entrer en communication avec les responsables pédagogiques de ce cours.

Il s’agit-là donc d’une banque de ressources pédagogiques de l’ensemble des gestes pédagogiques (tracer une droite, tracer des droites parallèles, faire certaines représentations géométriques, etc.). Imaginez la même chose en vocabulaire, en français, en grammaire et dans toutes les autres activités pédagogiques.

L’évaluation est un autre volet, à deux dimensions : l’auto évaluation et l’évaluation. Il est extrêmement important de mettre à la disposition des gens un dispositif d’auto évaluation. Dans ce sens, nous sommes en train de mettre en place des dispositifs d’auto évaluation qui permettent au Volontaire, après une ou plusieurs tentatives de savoir s’il a compris et acquis les connaissances qu’on voulait qu’il acquière. Mais, l’évaluation formative qui est sanctionnée par des notes peut venir.

Le portail est d’autant plus intéressant que si je prends le cas d’un Volontaire isolé à Kédougou, il y a plusieurs aspects qui peuvent se produire : il peut avoir honte de demander. Peut-être parce qu’il n’a pas envie de mettre à nu certaines des déficiences dont nous sommes tous porteurs, ou qu’il ne peut pas trouver dans son environnement quelqu’un en mesure de résoudre son problème. Donc, c’est autant de motivations qui nous ont amené justement à développer ce produit. C’est un portail Internet qui prend en charge énormément de choses. Il prend en charge les contenus. Il va prendre en charge les apprenants, qu’ils soient au nombre de 1.000 Volontaires, 2.000 ou 10.000. Chaque inscrit va bénéficier littéralement d’un dossier virtuel auquel les enseignants peuvent avoir accès, voir les activités qui sont effectivement faites par le Volontaire et même voir ses performances.

En effet, il y a toute la partie administration qui permet à l’enseignant d’avoir une visibilité globale sur le système, ou à l’étudiant d’avoir une visibilité. Donc, l’ensemble des dispositifs sont absolument opérationnels à l’heure où je vous parle. Nous attendons simplement la rentrée pour commencer à ouvrir les modules et à accueillir les premières cohortes d’étudiants qui vont vivre cette expérience. Et comme toute expérience, à mi-chemin, elle sera évaluée, auditée. L’objectif, c’est dans les 12 mois à venir, de systématiser le dispositif à l’ensemble des Volontaires de l’Education.

En tout cas cela va régler beaucoup de problèmes. Parce que imaginez-vous que pour faire cette formation qu’on faisait avant la formation à distance, non seulement il fallait polycopier les cours, appeler les Volontaires sur place, leur distribuer cela, discuter avec eux, répondre à des questions, au moins quatre jours de regroupement, leur demander de retourner et de revenir quatre jours après le mois prochain pour régler les problèmes qui ne l’étaient pas. Et chaque jour - ça c’est au niveau de la région - c’est 7.500 francs Cfa par Volontaire. Je ne parle même pas du formateur.

Or, l’inscription au site est gratuite. Nous voulons ainsi avoir une traçabilité, savoir que la personne qui est inscrite dans un cours est bien un Volontaire identifié comme tel et est prêt à recevoir le contenu que nous mettons à sa disposition. Mais, le nombre est pour l’instant assez réduit, car si on laisse la porte ouverte à tout le monde, on allait se retrouver entre 2.000 à 3.000 personnes qui fréquentent la partie professionnelle du site, alors que dans 80 % des cas, elles n’ont rien à y faire. Il n’y a absolument rien à payer. Nous voulons maîtriser ce qui se passe dans cet espace, car nous voulons booster la qualité par ce système.

Pour l’accès à Internet, les Volontaires de l’Education peuvent utiliser les cybercafés. Nous avons d’abord pensé à l’équipement des Efi. Il y a eu un premier lot. Nous allons encore améliorer. On attend d’autres outils à disposition. Il y a un nouveau projet qui est en route, le « Clic » qui est en train d’équiper, au-delà des Iden, les écoles. On prendra le temps comme allié, c’est-à-dire l’évolution de la technologie. Je pense qu’au bout de cinq à dix ans, nous ne serons pas complètement déconnectés par rapport à l’évolution du monde en matière de Nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Dans le déroulement du projet, nous ne sommes pas pressés. D’ailleurs, nous avons un protocole bien mis en place. Là, dans quelques semaines, nous allons passer à une phase expérimentale. La phase expérimentale va toucher entre 500 à 600 Volontaires. Donc, c’est dans ce cadre expérimental que nous allons tester le dispositif et l’évaluer. Sur la base des retours d’expériences que nous allons avoir, nous allons passer à une extension. Il s’agit déjà, au niveau de la formation des Volontaires, de faire en sorte que dans toutes les Efi, cela soit intégré dans le cursus des Volontaires. En concurrence, nous allons ouvrir des cours qui seront accessibles aux Volontaires qui sont sur le terrain. Cela dit, il est clair qu’on ne peut pas toucher tout le monde, mais on touchera un certain nombre de personnes. Avec le temps, il est aussi clair que les capacités Internet du pays vont en s’accroissant, il s’agit d’accompagner un mouvement général qui se fait au niveau de tout l’enseignement. Maintenant, il est clair que dans le petit village reculé du fin fond du Sénégal, les choses seront plus difficiles à mettre en place. Et, c’est peut-être l’occasion d’inciter les acteurs du secteur des télécoms à faire des efforts, à faire preuve de créativité. Je suis absolument convaincu que dans moins de 10 ans, le signal Internet sera aussi banal que le signal radio. Personne ne l’achètera. Il sera à la disposition de tout le monde.

Les Volontaires eux-mêmes se sont déjà préparés. Parce que la Mutuelle des Volontaires, qui accompagne le projet, a déjà pris les devants pour commander des ordinateurs pour les Volontaires (15.000 ordinateurs). Il s’agit du concept « Un Volontaire, un ordinateur », cédé à des prix très réduits. C’est déjà préparer l’accès à l’Informatique.

Prise en compte de l’examen professionnel

C’est un volet que nous avons mis a priori dans les aptitudes pédagogiques. Autrement dit, tous les documents qui ont été produits dans le cadre de la formation diplômante sont déjà disponibles sur le portail. Donc, quand quelqu’un se connecte, il a la possibilité d’aller chercher ces documents et d’en faire ce qu’il voudra, de se préparer au Ceap (Certificat élémentaire d’aptitude professionnelle) ou Cap (Certificat d’aptitude professionnelle). Ce qui permet de régler un certain nombre de problèmes, car, jusque-là, il fallait trouver un inspecteur, s’organiser et payer pour recevoir la formation et dans quelles conditions ! Mais, à terme, nous pouvons basculer ces documents pédagogiques dans la plate-forme, dans l’enseignement à distance, c’est-à-dire que l’on aura des modules pour le Ceap ou le Cap voire le Crei ou Creia, parce que le ministre nous a demandé de pousser dans cette direction. Cela permettra d’ouvrir davantage les opportunités et d’avoir des enseignants de plus en plus qualifiés.

En somme, toutes les productions pédagogiques commencent à intégrer déjà le dispositif. De fait, les gens n’iraient plus à la direction du projet des Volontaires pour chercher un document pédagogique, mais ils pourront l’avoir sur clé Usb à charge de l’imprimer. Et donc se préparer pour avancer dans la carrière professionnelle, d’autant que l’on constate que de plus en plus les Volontaires réussissent aux examens professionnels ; l’année dernière, 76 % y ont réussi, ce qui permet d’intégrer rapidement la Fonction publique.

C’est vrai que dans le bilan d’étape, vous trouvez les éléments d’amélioration des conditions du Volontaire. On a beaucoup parlé de précarité de l’emploi. Il n’y avait pas peut-être de perspective de carrière pour le Volontaire. Au début, c’était en quelque sorte une aventure, on ne savait même pas où on allait, on n’était même pas certain que les enseignants recrutés durant les premières années du projet des Volontaires allaient rester dans le secteur, parce qu’il n’y avait aucune visibilité. C’est lorsqu’ils sont entrés et qu’ils ont commencé à nous pousser que nous avons réfléchi et anticipé sur les problèmes.

Dans un premier temps, il y a eu la mutuelle pour s’occuper en fait du social. Ensuite, il est apparu évident que les Volontaires allaient devenir vieux et devoir prendre leur retraite. Il fallait donc leur trouver une carrière. Dès la deuxième année, nous avons pu réunir tous les acteurs du système éducatif pour profiler cette carrière à travers le statut de Maître contractuel, un corps intermédiaire auquel accédait le Volontaire après quatre ans d’exercice.

Aujourd’hui, je pense que c’est non seulement la seule porte d’entrée pour l’enseignement élémentaire. Mais quand on est Volontaire on est sûr d’être un Maître contractuel après deux ans de volontariat -et non plus quatre ans. En réussissant aux examens professionnels (Ceap ou Cap) on passe instituteur-adjoint et on vous intègre dans la Fonction publique. Donc, il y a une massification qui est en train d’être faite. Au tout début, quand ce plan de carrière a démarré, on intégrait à peu près 200 Volontaires par an dans la Fonction publique. Mais chemin faisant, je crois que, aujourd’hui, on en fait 1.700 par an. Avec les derniers accords que nous avons eus avec les syndicats, chaque année, la Fonction publique absorbe 1.700 Volontaires. Donc, c’est un pas assez important qui est en train d’être fait. Je n’ai pas le chiffre exact du nombre de Volontaires qui ont été totalement intégrés. Mais, cette volonté de les sécuriser, à mon avis, est absolument claire. Nous allons réfléchir chaque jour pour améliorer les conditions des Volontaires, parce que, il faut le dire, ils sont dignes de respect car ils se sont sacrifiés pour ce pays.

Pour la plupart des cas, des populations nous disaient, lorsque nous avons fait la première évaluation, « mais nous avons besoin de Volontaires ». Car le Volontaire ne vient pas en retard et suit les élèves en dehors de la classe, au niveau du village. Peut-être qu’il faudrait, même si l’Etat pense à une autre forme de recrutement, laisser le volontariat pour que les enseignants soient mieux imprégnés des tâches citoyennes, qu’ils soient des agents de développement, non pas seulement des maîtres. Nous avons vu que dans beaucoup de villages, ils faisaient de l’alphabétisation, aidaient les populations au niveau de la santé, etc.

Mais on vient de loin. Au départ, l’Etat ne pouvait recruter que 500, aujourd’hui on recrute près de 4.000 Volontaires par an. Cela s’est passé à la faveur d’un changement d’orientation politique. Parce que c’était une politique de l’offre. C’est-à-dire l’Etat ouvrait des classes par rapport au nombre d’enseignants qu’il pouvait recruter. Maintenant, on a changé de fusil d’épaule. Aujourd’hui, c’est une politique de la demande. Partout où les populations demandent des classes, des enseignants, il faut mettre une classe. De plus en plus, partout au Sénégal. Et chaque fois qu’il y a la demande, l’inspecteur est tenu d’ouvrir la classe.

Il faut dire que le recrutement des Volontaires passés de 1.200 par an à trois fois plus que ce nombre, induit nécessairement une augmentation des efforts par rapport à l’éthique et la déontologie. D’autant qu’il faut l’admettre, dans la plupart des cas, on ne vient plus à l’enseignement par vocation comme avant. En outre, la formation a changé de résidence car, avant, c’était l’inspecteur lui-même qui formait ses enseignants, de sorte qu’il y avait une certaine affectivité entre les formés et le formateur qui les connaissait tous. Les liens affectifs étaient tels que, partout où il allait, le Volontaire voulait être le meilleur, parce qu’il savait que l’inspecteur n’était pas loin et avait un œil sur lui. Or maintenant, la formation se fait au niveau des Efi (Ecoles de formation des instituteurs) où, de manière presque anonyme, le formateur vient dispenser son cours et s’en va. Donc, ce n’est pas la même chose.

Cependant, dans le référentiel de compétence de la formation, nous avons bien insisté en formation présentielle sur le module de l’éthique et la déontologie sur lequel nous avons travaillé longuement. Mais, il ne faut pas oublier que les lois sont aussi là pour punir les comportements contraires à l’éthique et à la déontologie de la profession d’enseignant. Cela dit, nous prenons en charge cette question dans le forum du site où les enseignants, les inspecteurs, formateurs poseront et discuterons, entre autres, de cette problématique.

Donc, celui qui entre dans le corps, il faudra nécessairement lui faire aimer le métier. Nous inculquons aux Volontaires le devoir pour l’école et de soutien aux populations, à l’environnement social ; c’est cela la philosophie du Volontaire.

Je disais qu’aujourd’hui, la seule porte d’entrée pour être enseignant dans l’élémentaire c’est le volontariat, mais il nous est arrivé de transférer beaucoup de Volontaires vers le moyen et secondaire. Certains sont devenus des inspecteurs de l’Enseignement et de plus en plus nous en avons qui sont titulaires du Doctorat et qui tapent à la porte de l’université. Donc, le Volontaire est en train de traverser tout le système éducatif. Il y a toute une synergie qui est en train de s’organiser pour faire du système éducatif sénégalais un bloc cohérent, soudé autour d’un certain nombre de principes et de valeurs que nous partageons.

Il faut rappeler avant tout que ce projet, entièrement financé par le budget de l’Etat, est parti du constat que le Sénégal reçoit des Volontaires japonais, Indiens, etc., qui quittaient leur pays pour se mettre au service de notre pays. Nous nous sommes dits pourquoi pas des Volontaires bien de chez nous. De là, des jeunes diplômés de l’Enseignement supérieur pour la plupart et qui n’avaient pas d’emploi se sont engagés. Nous leur avons demandé de venir nous soutenir jusqu’au moment où ils pourraient mettre en place leurs projets. C’est ainsi que nous avons recruté, les premières années, des maîtrisards, des licenciés. Et 88 % des premières générations, c’était pratiquement des étudiants de l’Enseignement supérieur. Ce qui veut dire que le niveau était extrêmement élevé. C’est pour cela que la durée du temps de formation (trois mois) suffisait. Parce qu’on se disait : autant le niveau académique est élevé, autant le temps de formation peut être court. Parce que vous êtes des journalistes, vous comprendrez que même si la formation initiale est fondamentale, elle n’est pas déterminante. Ce qui l’est, c’est la formation sur le terrain. Aujourd’hui, nous pouvons nous glorifier d’avoir des collègues inspecteurs, préfets, etc., qui ont été des Volontaires de l’enseignement. Pour dire qu’il n’y a aucune base scientifique qui détermine que le niveau est faible.

Par ailleurs, ce que nous demandons à ces Volontaires pour entrer dans le corps, c’est d’avoir le Brevet, un diplôme académique. Or si on met en cause le niveau, cela signifie qu’il faudrait d’abord mettre en cause le niveau académique. Et, ce ne sera pas simplement des enseignants, mais pratiquement toutes les catégories socioprofessionnelles qui exercent dans ce pays qui seront concernées.

Au contraire, au Sénégal où le taux de scolarisation baissait chaque année, non seulement ces Volontaires ont pu arrêter ces baisses, mais ils ont redonné de la motivation supplémentaire au niveau des enseignants.

En tout cas, vu ce qui est fait jusque-là, les résultats obtenus, ainsi que ce que cela inspire dans d’autres pays de la sous-région, le Sénégal peut être fier de ce projet. Car c’est une expérience, une réflexion des cadres sénégalais, accompagné par le budget sénégalais uniquement. Les premiers appuis que nous avons eus sont venus de la coopération française lorsqu’il a fallu prendre en charge la formation des premiers Volontaires. C’est ensuite que d’autres sont venus en appui, notamment la Banque mondiale qui a octroyé un véhicule. Je salue dans ce sens la volonté de M. Faye de nous accompagner. Il est de l’Enseignement supérieur, il nous a servi sans aucun franc de contrepartie, les contenus sont jusqu’à ce jour l’œuvre de l’équipe technique et pédagogique que je dirige, tout cela pour que l’Education de notre pays aille de l’avant.

Concernant l’accès, il faut garder l’œil sur le rétroviseur. On va chercher encore 17 %. Parce que l’objectif, c’est la scolarisation universelle. C’est la parité « fille/garçon » et le maintien des filles à l’école. Donc, il y a un ensemble de défis que nous nous sommes lancés. Notamment du côté de l’enseignent arabe, franco-arabe ou religieux.

Nous nous sommes rendus compte que les poches de résistance à l’école classique, c’est dans les zones de foyers religieux. Nous devons leur proposer des solutions qui sont conformes à leurs convictions dans le cadre de la dynamique de réponse à la demande d’éducation. Ce que ces zones veulent, c’est une école classique mais avec de l’arabe, de l’enseignement religieux, etc. Voilà pourquoi il y a une politique de développement des écoles franco-arabes, des « daaras » modernes. Nous n’avons donc pas perdu de vue que nous devons gagner cette bataille. Voila pourquoi d’ailleurs nous avons recruté des Volontaires arabes.

Et, la réforme du curriculum de l’éducation de base adapté aux besoins sociaux, culturels et économiques est dans ce sens une réponse de plus. J’ajoute que les populations scolarisables ou scolarisées, qui sont dans les « daaras » ou écoles franco-arabes ne sont pas prises en compte dans le Tbs comme le font du reste des pays comme la Mauritanie ou la Gambie, de sorte qu’ils présentent des taux très élevés.

Il est vrai que l’année dernière, il y a eu un travail qui a été fait, en relation avec la Drh (la Direction des ressources humaines) du ministère de l’Education. Avec la domiciliation des salaires, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait effectivement des personnes qui sont fictives. Des mesures ont été prises et les salaires ont été coupés.

Au niveau des Volontaires, cela peut arriver qu’il y ait, dans les 52 Inspections départementales du Sénégal, un ou trois Volontaires (sur 25.000 actuellement) qui passent par les mailles ! Mais, s’ils sont 500, je pense que c’est très grave. Cependant, régulièrement, nous faisons des missions de terrain, de contrôle des effectifs.

Il faut dire que quand un Volontaire quitte, il y a une classe qui est fermée. On peut se demander dans quel intérêt le directeur de l’école, l’inspecteur, serait amené à ne pas signaler cela. Car dans tous les cas, il ne peut pas encaisser ce salaire. Ce n’est pas possible. Le système de paiement est verrouillé. Maintenant, il y a peut-être des insuffisances à ce niveau. Et par rapport à cela, nous ne nous sommes pas arrêtés. En termes de perspectives - comme il est dit plus haut - nous sommes en train de mettre en place une base de données. Les Efi vont toutes être connectées sur Internet et il y aura bientôt un Intranet entre la direction du projet des Volontaires de l’Education et les Efi. De fait, nous aurons une parfaite maîtrise des Volontaires qui sont en formation. Mais cette base de données est transférée au niveau des Iden. Cela nous permettra de savoir ce que chaque Volontaire fait et où il est.

D’ailleurs, il y a une esquisse de base de données mise dans le portail, elle est en construction. Cela entre d’ailleurs dans le cadre du volet gestion de la phase II du Pdef. Et la gestion suppose une rationalisation et une optimisation de nos ressources, aussi bien humaines que matérielles. Sur cette base de données, on a le fichier des Volontaires qui porte le prénom et le nom, le numéro de matricule, le sexe, le lieu de naissance, l’étude d’origine, la génération, les années d’obtention des diplômes académiques, du diplôme professionnel, la situation matrimoniale, l’adresse exacte du Volontaire.

Nous allons mettre son numéro de téléphone, son adresse Internet, la personne à contacter en cas d’urgence et peut-être même la photo du Volontaire. Et nous avons sa carte d’identité, nous connaissons le Volontaire de A à Z, son adresse, la rue où il est, l’école où il a servi la première année, quand est-ce qu’il a commencé, quand est-ce qu’il a quitté de façon précise. Nous les suivrons, parce que nous en avons les compétences techniques, à travers un outil qu’on appelle « suivi-statistique ».

Si, par exemple, vous voulez savoir ce qui s’est passé depuis la création du projet des Volontaires en 1995, en termes d’évolution du Genre chez les volontaires, sa répartition au niveau de l’Académie de Dakar, ou encore en termes de diplômes académiques et professionnels. Cela nous permet de savoir ce que vaut la ressource humaine afin d’avoir une meilleure gestion et d’optimiser nos ressources.

Donc, c’est le but d’avoir une meilleure visibilité que nous sommes en train de ficeler et dérouler tous ces projets.

Mais, il faut dire que nous gérons cette situation. Parce que vous savez, nous faisons des délégations de virement pour le salaire des Volontaires. Ce n’est pas par mois, mais -disons- par tranche de mois ; six mois par exemple. Il peut arriver que lorsque nous avons viré le salaire, le deuxième mois, le Volontaire est parti. Il n’est pas encore remplacé. Mais lorsque nous faisons nos tournées -parce que chaque mois nous sommes sur le terrain- nous nous rendons compte de cela. Nous ne demandons pas un reversement. Mais à la fin du processus, il va rester de l’argent que nous défalquons de la délégation que nous allons faire. C’est comme cela que çà se passe. Maintenant, pour les Maîtres contractuels, nous ne les prenons pas en charge. C’est en fait au niveau de la Dag qu’ils sont pris en charge. Mais, au niveau de nos Volontaires, nous savons exactement où se trouve chaque Volontaire et on suit de très près les salaires.

C’est vrai que la situation de Dakar est extrêmement difficile. Parce que c’est l’Ia (Inspection d’académie) qui paie tous les enseignants (instituteurs, inspecteurs, etc.), tous ceux qui sont payés au billettage (les Maîtres contractuels, les Volontaires). C’est une situation à débloquer, parce que cela n’amène pas la qualité quand des enseignants restent ici deux voire trois jours pour percevoir leurs salaires. Ce n’est pas la même situation dans les régions, les départements, où les Volontaires sont payés parfois dès le 26 du mois. Mais, il peut arriver dès fois, des problèmes de liquidité dans le département. Pour Dakar, nous sommes en train de réfléchir pour contourner cette situation et déléguer directement les salaires au niveau des Inspections départementales.

Parfois les gens, y compris les Volontaires eux-mêmes, ne comprennent pas comment le processus est engagé. L’inspecteur n’a pas de la liquidité avec lui. Quand il fait une ponction, c’est qu’elle est comptable. Ce sont des pièces qu’il envoie au Trésor. Donc, c’est au niveau du Trésor que les ponctions sont opérées. S’il dit que tel enseignant est absent, on lui défalque 6.000 francs Cfa, les 6.000 Fcfa restent au Trésor.

Ce n’est pas l’inspecteur qui les récupère dans le cas des journées de grève. Nous avons reçu beaucoup d’informations de ce genre tendant à laisser penser que c’est l’inspecteur qui a son sac où il garde ces millions destinés au paiement des salaires et qu’il met de côté.

Aujourd’hui, à leur demande, les Volontaires ont un bulletin de salaire. Cela n’a pas été facile de l’obtenir des Finances car le bulletin porte des taxes et impôts. Du coup, le salaire des Volontaires, qui était en fait une bourse sur lequel on n’enlève pas un rond, a été soumis au régime fiscal, de sorte que certains Volontaires ont vu leurs revenus imputés. Ils se sont plaints alors que ce sont eux qui l’ont voulu. Or, puisque c’est une bourse, nous avons voulu que ce soit géré entre le Trésor et l’Iden pour qu’il ne puisse pas y avoir de ponction. Dès fois, ce sont des problèmes d’incompréhension. Mais nous allons continuer à sensibiliser pour montrer que les inspecteurs ne détiennent pas la liquidité, mais tout simplement des pièces comptables. Il est de même pour les formations, il faut des pièces justificatives pour que le Trésor sorte de l’argent.


Auteur: MOUSSA SADIO

DES INTELLECTUELS AFRICAINS ET DE LA DIAPORA RÉPONDENT AU DISCOURS DU PRÉSIDENT FRANÇAIS : Un livre pour “ descendre ” Sarkozy

Les intellectuels africains et de la diaspora n’ont pu avaler la pillule. Le discours prononcé le 26 juillet dernier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar leur est resté en travers de la gorge. Mais loin des réactions épidermiques, ces sommités ont décidé d’apporter la réplique, à travers un livre-réponse, au Président Français. Un discours qu’ils vont dé-construire pour amener son “géniteur” à prendre conscience de ses “erreurs” qui sonnent comme des clichés concoctés au terme de lectures, parfois mal dirigées, sur le vieux continent. Pourquoi Sarkozy n’a pas raison ? C’est à cette question que répondront ces grands intellectuels africains et de la diaspora, chacun dans son domaine. Le projet est lancé depuis le 29 août dernier et piloté par l’écrivain et ancien ministre Sénégalais, Makhily Gassama. Ils ont voulu alors donner du temps au temps, parce que conscients que l’oiseau de Minerve ne prend son envol qu’à la tombée de la nuit. La sortie du livre est prévu en début d’année 2008.

Un groupe d’intellectuels, de hauts cadres africains et de la diaspora a décidé, sur initiative de l’écrivain Sénégalais et ancien ministre, Makhily Gassama, d’apporter la contradiction au discours prononcé à Dakar par le Président Français, Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007 à l’Ucad II de Dakar. Il s’agit de grandes sommités dont la réputation a traversé les frontières du continent noir qui ont répondu spontannément à l’appel de l’écrivain et ancien ministre sous le régime socialiste, Makhily Gassama. Ce dernier a envoyé une correspondance à toutes ces personnalités (une trentaine) depuis le 29 août dernier.

Il s’agira, comme l’initiateur l’a écrit dans sa correspondance, de publier un “volume de réactions de haut niveau scientifique aux propos du Chef de l’Etat français”. Ainsi, l’introduction de l’ouvrage portera la signature de Makhily Gassama qui a décidé “de le faire préfacer par un de nos aînés comme, par exemple, Aimé Césaire, Amadou Mactar Mbow, ancien Directeur Général de l’UNESCO, ou Wole Soyinka… Dommage que notre aîné et ami Joseph Ki-Zerbo ne soit plus parmi nous !”

L’ouvrage sera publié en début d’année, au mois de février au plus tard. Certaines sommités ont déjà fini d’envoyer le résumé de leurs réactions, renseigne notre source.

Pourquoi un livre-réponse à Sarkozy ?

En effet, pourquoi tout un volume en réponse à un simple discours ? Makhily Gassama, l’initiateur du projet, apporte six réponses à cette interrogation. La première est que “Certes, nous sommes loin d’être innocents dans les souffrances intolérables qu’endurent nos populations : génocides, guerres fratricides, dictatures, gaspillages et pillages de nos ressources, malgouvernance, détérioration des termes de l’échange, persistance du pacte colonial, etc., etc”, dit-il, avant d’ajouter : “Nous ne sommes pas innocents même si ces maux sont souvent suscités, provoqués ou entretenus par des forces extérieures, par des individus et des groupes d’intérêt, prêts à toutes les injustices et à toutes les atrocités pour sauver les privilèges que nous leur avons accordés au détriment du développement de nos pays”. Cependant, fait-il remarquer : “il est difficile de tolérer des accusations, des propos comme ceux que le Chef de l’Etat français a tenus devant la jeunesse africaine à Dakar (texte de son allocution en pièce jointe). Sans conteste, l’événement est historique pour de multiples raisons”. Et que les “réactions de l’intelligentsia africaine, qui a immédiatement perçu la dimension historique de l’événement, sont déjà nombreuses et souvent de qualité. Certaines de ces réactions méritent d’être rassemblées, matérialisées à travers un ouvrage destiné à notre jeunesse et aux générations futures”. La deuxième réponse, est liée au fait que “M. Sarkozy a osé reprendre, avec vigueur, les grands arguments et clichés des théoriciens du racisme, développés et sans cesse réactualisés tout au long de l’histoire de la rencontre des races, des peuples et puis des Etats. Ces clichés sont têtus”. C’est pourquoi l’écrivain Sénégalais estime que le moment est venu de “les combattre énergiquement à l’heure de la mondialisation, à celle du « grand marché », dans toutes les acceptions des termes. A ce « rendez-vous du donner et du recevoir », l’image n’est pas insignifiante ; elle constitue un support précieux à toute négociation”.

Le troisième argument qui justifie ce projet réside dans les propos incriminés qui “sont d’autant plus graves que M. Sarkozy n’est pas n’importe qui. Non seulement c’est le Chef de l’Etat d’une grande puissance moderne, mais aussi le Chef de l’Etat d’un pays colonisateur ; c’est aussi l’homme politique qui suscite présentement le plus de curiosités et le plus d’intérêts et d’interrogations dans tous les milieux, dans tous les continents”. En plus, il s’agit selon Makhily Gassama, “d’ Arguments et clichés séculaires cautionnés par une si haute autorité politique de l’Occident, en plein XXIème siècle ! Cela me paraît très préjudiciable à l’image de l’Afrique et aux relations entre notre Continent et l’Occident, voire le reste du monde”.

Le quatrième motif, est que “Ces propos sont également d’autant plus graves qu’ils ne sont pas prononcés en France, dans le cadre d’une campagne électorale, mais au cœur de l’Afrique, dans un pays colonisé, dominé pendant trois siècles par cette France, dans l’enceinte d’une Université qui porte le nom d’un des plus grands intellectuels africains, qui a sacrifié sa vie à la lutte contre la domination coloniale, à la défense et à l’illustration des valeurs négro-africaines, à la lutte pour l’unité du continent”.

La cinquième raison qui fonde le choix de l’initiateur de ce projet est à chercher dans “les arguments de M. Sarkozy risquent d’influer négativement sur l’esprit, donc sur l’éducation de nos enfants, eux qui semblent tout ignorer du passé colonial, et cela par notre faute (notre ridicule tendance à l’auto flagellation)”.

Enfin, comme sixième raison avancée, “Il est donc important de reprendre les arguments de M. Sarkozy pour les combattre avec vigueur, mais aussi avec rigueur, avec une rigueur scientifique”.

En effet, depuis que Sarkozy a prononcé son discours, Makhily Gassama a tout suspendu, dit-il, pour assurer la coordination de ce projet. “Je lis tout ce qui est écrit sur le discours, sur Internet, dans les journaux etc. Je donne des coups de fil, j’envoie des mail ou autres correspondances. Et j’étais vraiment frappé par la spontanéité de ces personnalités et sommités. J’avais tablé autour d’une vingtaine, j’en suis à une trentaine de réactions de grands intellectuels connus à travers le monde entier. Tous ont adhéré au projet. D’autres continuent à se manifester, mais vous comprenez qu’on ne peut pas prendre tout le monde à cause des problèmes d’édition et c’est dommage, car il s’agit d’intellectuels très brillants”, souligne l’écrivain qui ajoute : “Mon souhait était de brasser tout le continent (lusophone, arabophone, anglophone, francophone etc) mais je me suis heurté à un problème d’actualité”.

Les textes qui vont composer la trame de l’ouvrage concernent tous les thèmes évoqués par le Président Sarkozy dans son discours comme la méditerranée, l’esclavage, la francafrique, l’économie, la réception de la littérature négro africaine en France etc. Pour l’heure, les noms de ceux ou celles qui participent à la rédaction de l’ouvrage sont tenus secrets.

Konaré est informé du projet, il y a une semaine…

Makhily Gassama avait décidé de tenir, dans le plus grand secret, ce projet jusqu’à la publication de l’ouvrage. Mais il a été convaicu par certaines personnalitéés d’informer le Président de l’Ua, Alpha Omar Konaré qui avait lui-même, à l’époque, réagi au discours de Sarkozy. Après hésitation, il finira par lui envoyer toute la documentation relative au projet, il y a, à peu près, une semaine.

….et son épouse lance un appel aux historiens

Rappelons que l’épouse de Alpha Konaré, Adama Bâ a lancé, il y a tout juste deux jours, précisément dimanche 24 septembre, un projet presque similaire, sauf que celui-ci ne vise que les historiens. L’ancienne première dame du Mali a invité dimanche, comme le précise l’agence Reteurs, les historiens africains à participer à la rédaction d’un manuel d’histoire sur leur continent destiné à mettre à niveau les connaissances de Nicolas Sarkozy sur l’Afrique.



Auteur: Bacary Domingo Mane

lundi, 24 septembre 2007

Ils jettent des cailloux sur un cadavre

L'homme venait de sauter du haut du pont du Germoir. Deux ados de 12 et 13 ans l'ont pris pour cible

BEHO C'est le deuxième suicide en moins d'un mois à cet endroit. "Ce pont est-il celui du malheur ?", demanderont les superstitieux, ou est-ce tout simplement la nouvelle cible des dépressifs ? Récemment inauguré, le pont donnant sur le croisement entre la rue Gray et la rue Kerckx à Ixelles, plus connu sous le nom du pont du Germoir, compte déjà deux victimes. En effet, en moins d'un mois, deux personnes s'y sont déjà donné la mort. Samedi après midi, comme nous vous l'annoncions déjà dans notre édition de ce dimanche, c'est un homme âgé d'une quarantaine d'années et d'origine sud-africaine qui s'est jeté du haut du pont.

Et comme si la scène n'était pas déjà assez sordide, deux adolescents l'ont rendue encore plus horrible.

Deux mineurs, de douze et treize ans, qui passaient par là ont eu leur attention attirée par le bruit provoqué lors de la chute de l'homme. Plutôt que d'appeler immédiatement les secours, les deux jeunes garçons ont eu une autre idée, bien particulière. Ils ont pris le cadavre pour cible. Et se sont amusés, à ce qu'ils ont considéré comme un jeu, à jeter des cailloux en sa direction !

"Comment peut-on s'adonner à une telle pratique et si jeunes en plus", s'interrogeait encore hier après midi la porte-parole du parquet de Bruxelles, estimant que les deux jeunes devaient mériter une bonne leçon.

Quant à l'homme qui a mis fin à ses jours, il était victime d'une maladie incurable. Il avait téléphoné à une proche avant de passer à l'acte.

C'est suite à l'étonnement des proches de la victime, venus signaler la disparition de leur ami au commissariat, que le corps a pu être identifié. L'homme habitait à 500 mètres du pont.

Le 5 septembre, un homme de 44 ans s'était suicidé en sautant du même pont. Déjà qualifié de "pont de la mort", par certains habitants du quartier, il est devenu très vite tristement célèbre.





Nawal Bensalem

Chiens dangereux: Michel Barnier évoque un "permis de détention"

PARIS (AFP) - Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier évoque la création d'un "permis de détention" pour les chiens dangereux, après plusieurs accidents en France, dans le quotidien Le Parisien paru lundi.


Pour les "chiens présentant le plus de risques, on pourrait étudier le principe d'un permis de détention", déclare-t-il.

"Pour les animaux qui présentent le plus de risques (...), probablement il faut travailler sur une sorte de permis, d'autorisation", a-t-il également insisté sur France 2, tout en assurant qu'il ne voulait" pas conclure la discussion".

Les propriétaires doivent aussi être incités à "acheter leur chien auprès de professionnels certifiés et pas sous le manteau", poursuit-il dans Le Parisien.

Par ailleurs, le ministre rappelle que "les propriétaires ont l'obligation de déclarer leur chiens" mais que "60% seulement sont inscrits au fichier de la Société centrale canine".

Il lance lundi une campagne pour "inciter" les propriétaires à effectuer cette déclaration.

Trois accidents récents impliquant des chiens, dont l'un mortel samedi dans l'Oise, ont relancé le débat sur la législation sur ces animaux, alors que le gouvernement doit finaliser cette semaine le nouveau dispositif présenté fin août.

Ces textes prévoient notamment "l'instauration d'une formation obligatoire" pour les propriétaires de chiens dangereux, "la production obligatoire d'un certificat" vétérinaire "au moment de la déclaration en mairie" et le "renforcement des pouvoirs" des préfets "pour ordonner l'euthanasie des chiens en cas d'atteinte ou de menace d'atteinte grave" aux personnes.

Ils visent aussi l'interdiction des "croisements susceptibles de produire des chiens dangereux", celle de la "détention des chiens de 1ère catégorie (chiens d'attaque comme les pitbulls, ndlr)" nés après la loi de 1999 et le "renforcement du contrôle des importations de chiens de 2e catégorie (chiens de garde ou de défense, comme les rottweilers, ndlr)".

L'épouse de l'ex-président malien met Nicolas Sarkozy au défi

BAMAKO (Reuters) - Adame Ba Konaré, historienne et épouse de l'ancien président malien Alpha Oumar Konaré, a invité dimanche les historiens africains à participer à la rédaction d'un manuel d'histoire sur leur continent destiné à "mettre à niveau" les connaissances de Nicolas Sarkozy sur l'Afrique.

L'invitation, rendue publique lors d'une conférence de presse à Bamako, fait suite aux propos tenus par le chef de l'Etat français en juillet dans l'enceinte de la prestigieuse université Cheick Anta Diop à Dakar.

L'orateur, dont c'était la première visite en Afrique sub-saharienne depuis son élection en juin, y avait affirmé que l'Afrique était à la marge de l'Histoire, qu'elle était immobile, stationnaire.

"Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. Le paysan africain (...) ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles", avait affirmé le successeur de Jacques Chirac devant un parterre d'intellectuels sénégalais.

Pour Adame Ba, dont l'époux préside aujourd'hui la Commission de l'Union africaine, "ce sont des affirmations qui reposent sur des poncifs, sur les théories euclidiennes sur l'Afrique, sur l'imagerie coloniale, qui disaient que l'Afrique n'avait pas d'Histoire, qu'il fallait venir admirer l'enfance du monde en Afrique, que l'Africain était installé dans l'immobilisme et qu'il n' y avait pas de dynamisme dans les sociétés africaines...".

L'historienne a expliqué que sa démarche, qu'elle a qualifiée de scientifique, consistait précisément à produire des connaissances censées s'opposer à des affirmations qui, selon elle, ne reposaient que sur des "pseudo-théories".

"Donc, l'objectif c'est d'inviter mes collègues historiens à produire chacun un article dans son domaine de compétence académique avant fin 2007. Lorsque tous les textes seront rassemblés, nous en ferons un recueil à paraître courant 2008.

"Et nous prendrons les mesures adéquates pour acheminer un exemplaire de cet ouvrage collectif vers le président Sarkozy et les autorités françaises, afin de les mettre à niveau de connaissance avec l'Histoire de l'Afrique", a ajouté l'universitaire.

De nombreux intellectuels africains avaient été choqués par le discours de Dakar du nouveau chef de l'Etat français, dont les thèses avaient été jugées par certains comme condescendantes et dépassées.

Tir de roquette contre une gendarmerie près de Bastia

AJACCIO (Reuters) - Un tir de roquette a visé dans la nuit de dimanche à lundi la caserne du groupement de gendarmerie Haute-Corse, à Montesoro, à la sortie de Bastia, apprend-on auprès de la gendarmerie.


L'engin n'a pas fait de victime mais a traversé peu avant 02h00 du matin un bureau situé dans le bâtiment administratif avant de se ficher dans un mur sans exploser, a-t-on précisé de même source.

Deux gendarmes, qui travaillaient dans un bureau contigu, sont sortis indemnes.

L'attentat n'a pour l'instant été ni signé ni revendiqué.

Un périmètre de sécurité a été établi autour de la gendarmerie durant une bonne partie de la nuit pour permettre aux démineurs de désamorcer la charge.

Ce tir de roquette survient une semaine après une attaque similaire contre la caserne de CRS d'Aspretto, près d'Ajaccio, que Michèle Alliot-Marie avait qualifié "d'attentat lâche et débile".

Dans un communiqué diffusé lundi, la ministre de l'Intérieur condamne "avec la plus grande fermeté" le tir de Montesoro.

"Elle a donné pour instructions que tout soit mis en oeuvre pour identifier et interpeller les auteurs de cet acte totalement irresponsable et lâche. Elle assure de son entier soutien les militaires de la gendarmerie et l'ensemble des forces de sécurité intérieure en Corse", précise le texte.