Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 26 août 2007

Un numéro européen pour signaler une disparition d'enfant

Le régulateur des télécommunications a définitivement accordé cette semaine à Child Focus le numéro 116.000 comme numéro d'alerte pour une disparition d'enfants. Ce numéro, valable dans toute l'Europe, devrait enter en service en Belgique à partir d'octobre, écrivent samedi Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg.

L'instauration d'un numéro européen unique doit permettre de ne pas perdre de temps quand il s'agit de signaler une disparition. En février, la Commission européenne avait retenu le numéro 116.000. Les opérateurs ont accepté ce numéro en juin. Tous les numéros débutant par 116 sont réservés à des services au niveau européen présentant une importance au niveau social. La Belgique sera un des premiers pays européens à appliquer le 116.000. Pendant une période transitoire, les numéros d'urgence préexistants de Child Focus resteront toujours accessibles. (GFR)

Incendies en Grèce: vraisemblablement aucun Belge dans la région

Il y a peu de risques que des Belges se trouvent parmi les victimes des incendies en Grèce, selon le service public fédéral Affaires étrangères.

Jusqu'à nouvel ordre, les Affaires étrangères n'ont pas été informées de la présence de Belges dans la région. "L'ambassade n'a pas encore été contactée par des touristes en danger", selon Marc Michielsen, porte-parole du SPF. "De plus, les incendies sévissent dans des régions assez peu touristiques. Nous pouvons affirmer qu'il y a peu de risques que les incendies aient fait des victimes belges, même si nous ne pouvons pas l'exclure totalement." Les incendies, qui ravagent principalement le Péloponnèse, ont fait 53 victimes jusqu'à présent. Plusieurs pays européens ont envoyé de l'aide en Grèce. (SLE)

Commémorations des 40 ans de la catastrophe de Martelange

L'émotion était encore très vive dimanche à Martelange, jour de commémoration de la catastrophe du 21 août 1967. Vingt-deux personnes étaient alors mortes, 47 avaient été blessées et 13 maisons détruites à la suite de l'explosion, à 12H10, sur la N4 au milieu du village d'un camion transportant 47.000 litres de gaz liquide.


Dimanche, Martelange s'est souvenu de cette tragédie lors d'une messe célébrée à la mémoire des victimes, dans une église comble. Emmenés par les pompiers belges et grand-ducaux, présents en nombre au moment de la catastrophe, une centaine de victimes et témoins de la catastrophe se sont ensuite rendus en colonne jusqu'au monument dédié aux victimes. Des enfants ont ensuite déposé 22 roses, en hommage aux 22 victimes. La foule compacte s'est ensuite rendue au cimetière où une gerbe a été déposée. Un moment emprunt d'une grande émotion pour les familles des victimes, essentiellement Martelangeoises. Les commémorations se sont poursuivies à la maison communale où se tient une exposition de photographies prises le jour de la catastrophe. (GFR)

vendredi, 24 août 2007

Pour combattre la pénurie, l'Allemagne s'ouvre à la main-d'oeuvre étrangère

BERLIN (AFP) - Confrontée à une pénurie de main-d'oeuvre qui menace sa belle croissance, l'Allemagne a décidé de faciliter l'immigration de techniciens qualifiés d'Europe de l'Est, mais avec parcimonie et en jurant de ne pas laisser sur le carreau ses millions de chômeurs.

(publicité)
L'Allemagne va accueillir sans condition à partir du 1er novembre les ingénieurs en provenance des pays de l'Est de l'Union européenne, spécialisés dans l'électrotechnique et les machines-outils, a annoncé vendredi la chancelière d'Angela Merkel, à l'issue d'une réunion de la "grande coalition" (conservateurs/sociaux-démocrates) au château de Meseberg près de Berlin.

C'est un revirement dans la politique migratoire de l'Allemagne, qui voulait fermer son marché du travail au moins jusqu'en 2009 aux ressortissants des derniers pays à avoir rejoint l'Union européenne, pour combattre le dumping salarial.

Mais cette menace du dumping ne pèse plus très lourd face aux dégâts causés par la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans un pays vieillissant.

Une étude commandée par le ministère de l'Economie estime que le manque de bras et de cerveaux coûte 20 milliards d'euros par an à l'Allemagne, ou 1% de son Produit intérieur brut (PIB).

Selon certains experts, le nombre de postes d'ingénieurs en souffrance dans les entreprises allemandes atteint 100.000.

La situation est telle que le groupe Siemens, fleuron de la technologie allemande, offre une prime de 3.000 euros à qui l'aidera à recruter un ingénieur.

Et l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a appelé Berlin à réagir en ouvrant la vanne de l'immigration.

L'OCDE a été partiellement entendue, puisque le gouvernement de coalition a décidé de supprimer le principe de préférence nationale pour les ingénieurs issus de douze pays d'Europe centrale et orientale de l'UE. Jusqu'ici, un examen de leur dossier devait prouver qu'aucun Allemand n'aurait pu être engagé à leur place.

Par ailleurs, les étudiants étrangers, dotés d'un diplôme allemand, auront automatiquement le droit de travailler pendant trois ans en Allemagne.

Ces mesures devraient être soumises au parlement dès octobre.

"Ce sont de petits pas", mais "pas aussi courageux que nous le souhaitions", a commenté vendredi Achim Dercks, directeur de la Fédération des chambres de commerce et d'industrie allemande (DIHK), à la radio RBB.

Le gouvernement allemand a soigneusement évité de trancher sur le sujet qui fâche: le possible abaissement du plafond de revenus imposé aux étrangers qualifiés.

Un ingénieur étranger doit aujourd'hui prouver aux autorités allemandes qu'il gagne 85.000 euros par an pour décrocher un permis de travail. La ministre conservatrice de l'Education (CDU) Annette Schavan veut ramener ce montant à 60.000 euros.

Mais cette proposition est critiquée, dans un pays qui compte encore 3,7 millions de sans-emploi. Mme Merkel a pris soin vendredi de déclarer que la reconversion des chômeurs, et surtout des plus âgés, "avait la priorité."

Un peu moins polémique, une autre idée fait son chemin en Allemagne, appuyée autant par le patronat que par des ténors sociaux-démocrates: un système d'immigration "à points", inspiré du Canada.

Chaque candidat à l'immigration doit dans ce cas de figure cumuler un minimum de points, correspondant à son niveau d'études, son expérience professionnelle ou sa maîtrise des langues pour être admis.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de prendre du retard dans la compétition internationale pour attirer les cerveaux", a commenté vendredi Dieter Hundt, le patron des patrons allemands, partisan d'une telle solution.

Mais ce système est jugé trop laxiste par certains élus conservateurs, ce qui risque de rendre difficile un compromis au sein du gouvernement.

Des policiers français molestés en Guinée lors d'une expulsion

PARIS (Reuters) - Six policiers français ont été molestés le 16 août, à leur descente d'avion à Conakry, en Guinée, où ils escortaient deux sans-papiers, un incident qui suscite l'émotion des syndicats de police.
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a déclaré que le gouvernement guinéen avait "présenté ses excuses à la France" pour ces "incidents inadmissibles", a-t-on rapporté dans son entourage.

Elle a précisé avoir "apporté son soutien" aux six fonctionnaires, légèrement blessés au dos et au visage.

Joaquin Masanet, secrétaire général du syndicat UNSA Police, a réclamé l'ajournement des missions d'escorte vers les destinations "dites à risque" dans l'attente qu'un "dispositif plus adapté et répondant parfaitement aux risques encourus soit mis en place."

Il a également annoncé la décision de son syndicat se porter partie civile dans le dossier afin de garantir les intérêts "moraux et professionnels" des fonctionnaires victimes.

Les deux Guinéens faisaient partie des sans-papiers interpellés le 1er août à Lille, où une soixantaine d'étrangers ont mené jusqu'à leur interpellation mardi une grève de la faim pour obtenir leur régularisation.

David Martinon, porte-parole de l'Elysée, a dénoncé les incidents de Conakry, assurant que Paris n'allait pas pour autant "arrêter de reconduire des étrangers en situation irrégulière."

"Ce n'est pas acceptable parce qu'en l'occurrence on est dans le cadre du droit, d'une décision de justice. Il n'y a pas de raison qu'on fasse obstacle à l'application de la loi française", a-t-il dit lors de son point de presse hebdomadaire.

A Conakry, un responsable de la police de l'aéroport a déclaré, sous couvert de l'anonymat, que l'incident faisait l'objet d'une enquête judiciaire.

"L'un des passagers affirme avoir été maltraité pendant le vol. Nous n'avons jamais été confrontés à ce genre de cas parce que normalement quand il y a résistance, la compagnie aérienne refuse de faire partir l'avion", a-t-il ajouté.

Paul Le Guennic, autre responsable du syndicat UNSA Police, a souligné que des policiers guinéens faisaient partie des agresseurs de l'escorte française.

"En arrivant sur place, les deux hommes se sont rebellés et les six fonctionnaires qui les reconduisaient ont été pris à partie par les deux reconduits mais également par la population", a-t-il dit.

"REDOUBLER D'EFFORTS"

Il a ajouté que des membres des forces de l'ordre guinéennes étaient intervenus en faveur de leurs ressortissants. "Ils ont été jusqu'à tabasser les fonctionnaires de chez nous. Tout ça sous le regard d'un de leurs responsables", a-t-il ajouté.

Pour Saïd Bouamama, porte-parole du Comité des sans-papiers du Nord (CSP 59), l'incident de Conakry est "déplorable" mais pas surprenant.

"Il est déplorable que des policiers non-responsables des politiques scandaleuses du président de la République et du préfet du Nord soient molestés", a-t-il déclaré.

"Mais c'était aussi à prévoir dans la mesure où ce genre de politiques ne peut que faire naître l'impression que l'on les (les sans-papiers) traite comme des sous-hommes", a-t-il ajouté.

Selon Saïd Bouamama, ce type de réaction risque de se multiplier car "la colère est forte contre la politique d'immigration de Nicolas Sarkozy en Algérie et en Guinée", pays d'où sont issus la majorité des sans-papiers lillois.

Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué avoir reçu des autorités guinéennes l'engagement de "mettre sur pied, en liaison avec nos représentants, un dispositif d'accueil adéquat pour éviter à l'avenir le renouvellement de tels incidents".

Dans un rapport remis à sa hiérarchie et dont Reuters a obtenu copie, un brigadier français raconte avoir été insulté lors de cet incident à Conakry dans le bureau d'un commissaire par un policier guinéen en tenue.

"Devant cette grave situation, nous avons demandé une assistance policière pour nous embarquer pour un vol à destination de Casablanca. Quelques policiers en tenue nous prêtaient assistance jusqu'à l'avion", écrit-il.

Selon le rapport, une passagère a informé les policiers français que "certains passagers avaient avisé téléphoniquement Conakry pour qu'un comité d'accueil hostile soit présent sur place".

Le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, a exhorté mardi les forces de l'ordre à "augmenter de façon significative le nombre d'interpellations d'étrangers en situation irrégulière." Il a expliqué être "légèrement en dessous", de l'objectif 2007 de 25.000 reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière.

Les associations de défense des immigrés se mobilisent depuis le début de l'été contre la politique conduite par Brice Hortefeux et des syndicats d'Air France demandent à la compagnie de cesser d'apporter son concours aux autorités.

Infirmières bulgares: Cécilia Sarkozy ne témoignera pas

PARIS (Reuters) - Le porte-parole de l'Elysée a exclu jeudi la possibilité d'une audition de Cécilia Sarkozy devant la commission d'enquête parlementaire sur la libération des infirmières bulgares anciennement détenues en Libye.

(Publicité)
David Martinon a expliqué que l'audition de l'épouse du chef de l'Etat, qui s'est impliquée dans cette affaire, était impossible en vertu du principe de séparation des pouvoirs.

"Le président est soucieux de communiquer toutes les informations qu'il a eues et qu'il a en sa possession", a déclaré David Martinon lors de son point de presse hebdomadaire.

"Pour autant il paraît inconstitutionnel qu'il puisse répondre à une commission d'enquête parlementaire. Ce serait une entorse au principe de séparation des pouvoirs", a-t-il rappelé.

"Par extension, madame Sarkozy, puisqu'elle était son envoyée personnelle, tombe sous la même règle", a-t-il ajouté.

David Martinon a en revanche indiqué que le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, était près à s'expliquer devant cette commission, qui ne devrait pas voir le jour avant octobre.

"Il est impatient d'éclairer la représentation nationale sur l'histoire de cette mission qui a été un succès éclatant", a-t-il dit.

La femme du président de la République et le secrétaire général de l'Elysée s'étaient rendus fin juillet à Tripoli dans les derniers jours de captivité des cinq infirmières et du médecin d'origine palestinienne et ils étaient rentrés dans le même avion qu'eux.

Les six praticiens hospitaliers accusés d'avoir inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants libyens ont été libérés après huit ans de captivité, grâce à un accord entre Tripoli et l'Union européenne.

Des députés socialistes ont dit vouloir entendre Cécilia Sarkozy et Claude Guéant, notamment pour savoir si des contreparties ont été accordées aux Libyens, en particulier dans les domaines du nucléaire et de l'armement.

A la question de savoir si Cécilia Sarkozy avait l'intention de s'exprimer publiquement à la rentrée sur son rôle de première dame, David Martinon a répondu qu'il n'y avait "pas de rendez-vous prévu" en ce sens.

"Madame Sarkozy s'exprimera quand elle le souhaitera. Je n'ai pas d'information sur le moment où elle souhaitera le faire. C'est sa liberté, elle n'a de compte à rendre à personne", a souligné le porte-parole, ajoutant jusqu'il ne jugeait pas nécessaire une telle intervention.

"Première dame de France, ce n'est pas une fonction", a-t-il ajouté.

Polémique autour du silence de Cécilia Sarkozy

PARIS (Reuters) - Patrick Devedjian défend le refus opposé par l'Elysée à l'audition de Cécilia Sarkozy devant la future commission d'enquête parlementaire sur les conditions de la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, alors que Pierre Moscovici juge absurde l'argumentation avancée par la présidence de la République.

David Martinon, porte-parole de l'Elysée, a expliqué jeudi que l'audition de l'épouse du chef de l'Etat, qui s'est impliquée dans cette affaire, était impossible en vertu du principe constitutionnel de "séparation des pouvoirs".

"La transparence est totale, puisque Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de la République, répondra à la commission et qu'il a été au coeur de cette affaire", a déclaré le secrétaire général délégué de l'UMP sur Europe 1.

"On voit bien qu'en voulant entendre son épouse, on essaie de contourner la loi. Mme Sarkozy a été d'une totale discrétion dans cette affaire", a-t-il dit.

"On est dans le coup politique", a-t-il estimé, en ajoutant que Cécilia Sarkozy "ne s'est pas mise en avant, elle n'a fait aucune déclaration publique".

Théoriquement, les personnes dont une commission d'enquête a jugé l'audition utile "sont tenues de déférer à la convocation qui leur est délivrée", dit l'Assemblée nationale sur les pages documentaires de son site internet. Elle précise que "ces obligations sont assorties de sanctions pénales".

Nicolas Sarkozy a donné son accord à la formation de la commission d'enquête sur la Libye, qui devrait être constituée à la rentrée et présidée par un socialiste.

Le PS dit vouloir faire la lumière sur les liens éventuels entre la libération des infirmières bulgares détenues en Libye et la livraison de missiles français et des contrats portant sur le nucléaire civil conclus avec le régime du colonel Kadhafi.

Pour Pierre Moscovici, qui pourrait présider cette commission, "l'argumentation utilisée est absolument baroque, la notion d'envoyé personnel n'existant pas dans nos institutions".

"Nous sommes face à une absurdité, un statut de président par extension. La volonté de protéger Madame Sarkozy ne doit pas aboutir à créer des monstres juridiques", déclare le député socialiste du Doubs dans Libération.

PARIS - La nouvelle vision de Olivier Besancenot

PARIS - Olivier Besancenot souhaite toujours créer un grand parti anticapitaliste pour remplacer la Ligue communiste révolutionnaire, qui doit "désormais être dépassée", explique-t-il dans un entretien paru vendredi dans "Le Parisien/Aujourd'hui en France".

"Nous voulons rassembler tous les anticapitalistes et tous les partisans d'un changement de société dans une nouvelle formation", déclare le porte-parole de la LCR, annonçant un possible congrès constitutif pour l'an prochain.

"Nous ne proposons ni le ralliement à une LCR bis, ni un ravalement de façade. La Ligue communiste révolutionnaire doit désormais être dépassée et tourner une page sans renier son héritage", analyse-t-il.

Selon Olivier Besancenot, la formation politique d'extrême gauche "a su montrer qu'elle était devenue un point de repère" et l'heure est désormais à la "transformation de l'essai". "Il faut (...) organiser le plus largement possible la riposte à Nicolas Sarkozy", indique-t-il, se refusant toutefois à donner naissance à un "un parti d'adhérents passifs" ou "une avant-garde révolutionnaire élitiste". "Il s'agit de former un parti militant qui ressemble à la société", soutient-il.

Ce renouveau ne sera pas pour autant l'occasion d'une ouverture vers le Parti socialiste, affirme Olivier Besancenot, réfutant la possibilité d'un "accord parlementaire ou gouvernemental avec un parti social-libéral comme le PS". "Cette indépendance est un gage de liberté", plaide-t-il, avant de nuancer: "Elle n'empêche pas une résistance commune face à la droite". AP

jeudi, 23 août 2007

TRAITE NEGRIERE, COLONISATION : Amadou Mactar Mbow sort de sa réserve et répond à Sarkozy

Genève (Correspondance particulière) – « On oublie que la traite des Noirs a contribué très largement dans l’accumulation primitive du capital ». Joint hier à Vichy (Ville qui rappelle la France occupée par Hitler et trahie par ses Fils avant d’être sauvée par les Fils de l’Afrique), l’historien sénégalais, ancien directeur général de l’Unesco, est sorti de sa réserve pour répondre à Nicolas Sarkozy de Nagy Bocsa. Une manière pour lui de célébrer ce 23 août « Journée internationale de commémoration de la lutte contre l’esclavage et de son abolition ». Amadou Mactar Mbow avait réussi sous l’égide de l’Unesco a rassemblé d’éminents scientifiques africains dont Joseph Ki – Zerbo, Cheikh Anta Diop pour l’écriture de « l’Histoire générale de l’Afrique ». Premier ministre de l’Education et de la Culture du Sénégal, il affirme que « Sarkozy ignore les réalités profondes de l’Histoire de l’Afrique. »

Concernant « le refus de repentance », cheval de bataille de Nicolas Sarkozy qui en moins de cent (100) jours veut faire table rase sur l’Histoire douloureuse et sur la souffrance infligée par les Blancs aux Noirs. Une souffrance qui se perpétue par des règles commerciales injustes à l’Omc, M. Mbow clarifie le débat : « On oublie que la traite des Noirs a contribué très largement dans l’accumulation primitive du capital. On ne peut pas passer tout ça par pertes et par profits. Nous ne demandons pas de repentance. Ce que nous demandons c’est que l’Histoire de l’Afrique, soit écrite de manière objective, qu’elle ne soit pas tronquée et, qu’elle soit écrite sans falsification. » Pour le Pr Amadou Mactar Mbow au contraire « ce que les Africains ne peuvent pas accepter c’est qu’on passe sous silence des situations qui continuent d’influer sur notre propre présent. »

L’Africain qui avait osé dénoncer la domination de l’information mondiale par trois robinets occidentaux qui ne s’intéressent qu’à une certaine Afrique décrite comme la terre des « génocides » de la « corruption », de la « violence » et des « guerres ethniques » de désoler qu’en plein 21ème siècle le Continent noir continue d’être traité comme un « mineur » irresponsable : « L’heure, a –t- il asséné, est passée où on pouvait donner des leçons aux Africains. Il faut laisser aux Africains le soin de trouver les voies de leur propre bonheur. » Il considère que « la coopération entre l’Afrique et les autres pays doit être basée sur la connaissance de l’Afrique sur ce qui a marqué ce Continent. ». Ainsi a –t- il justifié : « la déclaration de Nicolas Sarkozy à Dakar, ignore les réalités profondes de l’Histoire de l’Afrique. ». Très remonté par le discours inamical et irrespectueux de Sarkozy, le Sage Amadou Mactar de lancer au Président Français : « Le problème est que personne ne peut écrire l’histoire de l’Afrique à la place des Africains. Nous ne sommes pas des mineurs. Nous sommes des majeurs. L’Heure est venue de repenser l’Afrique autrement qu’avec des rapports condescendants. »

« On ne sort pas indemne de trois siècles d’esclavage » déclarait Sembène Ousmane à ContinentPremier.Com. Une vérité que partage le Pr Mbow : « Il est une vérité bien admise le passé conditionne l’avenir. Plus concrètement le comportement des gens à notre égard ne peut se comprendre qu’à travers cette histoire qui remonte depuis le milieu du 15ème siècle. On a tendance de plus en plus à culpabiliser les Africains comme s’ils étaient responsables de ce qui leur arrive aujourd’hui. »

Traite et colonisation…

La colonisation était nécessaire pour les occidentaux. Lors de la première révolution industrielle du 19ème siècle, l’Europe avait besoin de matières premières, de marchés et d’espace d’investissement. « C’est ce qui fait que nous refusons des allégations qui font porter sur les épaules des victimes la responsabilité de la traite négrière. Nous la refusons car ce ne sont pas nous qui avons armé les négriers. ». Là, l’historien creusant dans ses souvenirs renvoie Sarkozy à Las Casas, le moine qui avait plaidé auprès de Charles Quint l’institution du transfert officiel d’esclaves africains en Amérique pour sauver la vie des Indes soumis au travail forcé et qui mouraient en masse. Las Casas a publié au 16ème siècle un grand ouvrage sur « L’Histoire des Indes » qui a été récemment réédité en trois volumes. Dans le Tome 1, il décrit la chasse à l’homme par les Portugais avec des armes à feu (Que les Africains, précise Mbow n’avaient pas) pour se procurer les esclaves vendus ensuite au Portugal avant leur envoi en Amérique après sa « découverte ». Amadou Mbow très didactique renvoie aussi Sarkozy à ses études : « Il faut relire André Gide ‘’Voyage au Congo’’ où il décrit dans les années vingt la pratique et les ravages du travail forcé ». Ne parlez surtout pas d’aspects positifs de la Colonisation au Professeur Mbow. « Mettre en avant la construction des ponts et des routes par la colonisation en ignorant que tout cela a été réalisé par les Africains et avec leur argent est une cécité intellectuelle. Ils veulent nous donner des leçons en refusant de connaître notre histoire ». En réalité le financement de ces infrastructures était fait par emprunt et payé par l’argent des territoires. Par ailleurs ce sont des investissements consentis pour le commerce du colon. Ne parlons même du « Code Noir ». Et tout allait vite avec son cortège macabre lié au travail forcé. « Chaque traverse du chemin de fer était le tombeau d’un Africain ».

El Hadji Gorgui Wade NDOYE

(ContinentPremier - Onu – Genève)

Fièvre aphteuse: l'embargo britannique levé dès samedi

Les experts vétérinaires de l'Union européenne ont décidé jeudi de lever l'embargo imposé depuis le début du mois sur les exportations de bétail et de viande britannique suite à l'apparition de cas de fièvre aphteuse. Ces restrictions resteront seulement en vigueur autour des exploitations contaminées. Cette décision signifie que les exportations de bétail, de viande et de produits laitiers en provenance de Grande-Bretagne pourront reprendre à compter de ce samedi 25 août, à l'exception des produits issus de fermes établies dans un rayon de 10 km autour des deux fermes du Surrey, au sud de Londres, touchées par l'épizootie. Hormis ces deux cas, aucune autre contamination n'a été décelée depuis lors, ce qui a incité jeudi les experts vétérinaires de l'UE à lever l'embargo décrété le 8 août pour l'ensemble de la Grande-Bretagne, à l'exception de l'Irlande du Nord. (TAS)

© BELGA

Belgique:La réunion de la dernière chance

@BELGA

Le formateur Yves Leterme et les négociateurs de l'orange bleue vont tenter jeudi après-midi de relancer les négociations sur la formation d'un gouvernement après une nuit difficile. Selon certains proches des négociateurs flamands, cette réunion de la dernière chance aurait cependant peu de chances d'aboutir. Il existe toutefois une volonté d'encore tenter quelque chose, raison pour laquelle pratiquement plus aucune information ne filtre depuis jeudi en début de matinée, dit-on à même source.

Durant la nuit, le cdH a répété qu'il ne voulait pas s'engager dans la conclusion d'un accord sur les points qui requièrent une majorité des deux tiers avant la formation d'un gouvernement. Il s'est dit en revanche ouvert à une discussion après la formation du gouvernement, dans une procédure qui reste à déterminer, sur de tels points, pourvu qu'ils soient envisagés de façon générique et ne mettent pas à mal des matières fondamentales comme l'impôt ou la sécurité sociale.

Le site internet de l'hebdomadaire Knack indiquait jeudi matin que Joëlle Milquet avait demandé un temps de réflexion aux négociateurs. Cette information était toutefois démentie par le parti.

- - - - - - - - - - -
Durant la nuit, le cdH a répété qu'il ne voulait pas s'engager dans la conclusion d'un accord sur les points qui requièrent une majorité des deux tiers avant la formation d'un gouvernement.

mardi, 14 août 2007

Le discours inacceptable Nicolas Sarkozy

Il est peut-être écrit quelque part qu´entre Paris et ses anciennes colonies d´Afrique noire rien ne doit se passer selon les normes admises par le reste du monde. La brève visite de Nicolas Sarkozy au Sénégal aurait pu passer inaperçue: elle lui a au contraire servi de prétexte à un discours inacceptable, que jamais il n´aurait osé tenir hors du pré-carré, devant le plus insignifiant de ses pairs. En Tunisie et en Algérie, il a bien compris qu´il ne lui serait pas permis de se comporter comme en pays conquis. Il n´a d´ailleurs pas eu droit au Maghreb à l´accueil populaire, folklorique à souhait et dégradant, qui lui a été réservé à Dakar. Dans cette atmosphère rappelant le temps des commandants de cercle, il a prononcé une sorte de discours sur l´état de l´Union… française, sans même qu´on puisse lui reprocher de s´être trompé d´époque. Car il ne faut pas s´y laisser prendre: bien qu’il ait prétendu s´adresser à l´Afrique entière, Sarkozy n´est pas naïf au point de s´imaginer que la voix de son pays porte aussi loin que Johannesburg, Mombasa ou Maputo. Si les intellectuels de cette partie du continent ont, pour une fois, prêté attention aux propos d´un président français, c´est parce qu´on leur en avait préalablement résumé le contenu. Depuis quelques jours, ils le découvrent par eux-mêmes avec stupéfaction en même temps que les réalités de la Françafrique.

On comprend leur colère : même dans les pays francophones où on croyait avoir touché le fond depuis longtemps, tout le monde est d´avis que cette fois-ci la mesure est comble.

Etre un chef d´Etat relativement jeune et inexpérimenté ne donne à personne le droit d´être aussi puéril. Lorsqu´on dirige un pays important, on ne peut pousser trop loin le jeu du “moi-je-ne-suis-pas-comme-les-autres”. Ce manque d´humilité d´un homme que l´on dirait encore choqué d´avoir si aisément atteint son but l´a amené à aligner, devant un auditoire particulièrement averti, les plus désolants clichés de l´ethnologie coloniale du dix-neuvième siècle. La science politique s´intéressera peut-être un jour à ce cas de figure unique : un président étranger faisant, du haut de son mètre soixante quatre, le procès de tous les habitants d´un continent, sommés d´oser enfin s´éloigner de la nature, pour entrer dans l´histoire humaine et s´inventer un destin. Remises au goût du jour par des auteurs français surtout soucieux de flatter la négrophobie ambiante, ces thèses servent à conforter une lecture révisionniste de la colonisation, du génocide des Tutsi du Rwanda et de la Traite négrière. La phrase “Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers d´autres Africains” est d´une colossale ineptie, elle est tout simplement indigne d´un président de la République. C´est une insulte à la mémoire des victimes et une infâme relativisation de la violence fondamentale du commerce triangulaire. Jamais, dans toute l´histoire de l´humanité, une nation n´en a opprimé une autre sans avoir bénéficié de la complicité, voire du zèle des élites du pays conquis. Aux dires de Robert Paxton – dont le travail sur Vichy est une référence absolue – Adolf Hitler n´était pas spécialement intéressé par l´occupation totale de la France: il lui suffisait de la neutraliser et d´en faire une simple base arrière. Ce sont les autorités étatiques françaises de l´époque qui l´auraient vivement pressé de se montrer un peu plus ambitieux, que diable. Et qui donc, sinon l´écrivain Charles Maurras, a salué comme une “divine surprise” l´entrée des chars allemands dans Paris le 14 juin 1940? Le constat vaut pour d´autres parties du globe. Sans les coupables hésitations de Moctezuma – un homme de faible caractère à la tête du puissant empire aztèque – et le concours des caciques de nombreuses tribus indiennes, Hernàn Cortès et sa poignée de conquistadors n´auraient pas réussi à soumettre à leur loi la quasi-totalité de l´actuelle Amérique latine.

Le président francais a dépassé les limites du tolérable et – bien au-delà des fameux “pays du champ “ – beaucoup de descendants d´esclaves vont se demander comment on en est arrivé à une situation oú un responsable européen peut se permettre de tenir publiquement, sur le lieu même du crime, de tels propos sur la Traite négrière. La référence à Césaire n´y changera rien. Comparaison n´est certes pas raison mais Sarkozy n´a pas de chance : au moment même où il évoquait avec une émotion feinte “ le bruit d´un qu´on jette à la mer”, un Nègre – ou un Arabe - était enchaîné et roué de coups à l´aéroport de Roissy.

A Dakar, le président de la République française a refusé d´appeler l´université par son nom, parce qu´il lui en coûtait sans doute de prononcer celui de Cheikh Anta Diop. Cette attitude ne le grandit pas, pour dire le moins. Elle met à nu les limites d´un homme pourtant visiblement décidé à montrer ce jour-là qu´il était capable de parler d´autre chose – et sur un autre ton – que de “racaille” et de “karcher”. Son désir de proximité avec un public qu´il devait savoir hostile l´a peut-être un peu perdu. Le rôle de composition qu´il s´est inventé (“Je suis jeune et je te parle à toi, jeune d´Afrique“) témoignait de toute façon – soit dit au passage – d´un réel manque de délicatesse à l´égard de son vénérable hôte.

On n´aura pas la cruauté de faire remarquer à Sarkozy que le tutoiement nous rappelle, a nous autres, de bien mauvais souvenirs. Cela importe en définitive moins que son recours répété a un “je” plein de présomption. Il en faut pour s´imaginer que ni la vie, ni leurs parents ou leurs professeurs n´ont jamais rien appris aux jeunes Africains, qu´il y a toujours eu un abîme entre la Vérité et eux et que, lui Nicolas Sarkozy, allait une fois pour toutes le combler ce 26 juillet 2007. Mais l´étudiant le moins averti de l´assistance avait déjà maintes fois décortiqué Discours sur le colonialisme et entendu Césaire y réfuter l´un après l´autre, avec clarté et précision, les arguments servis par Sarkozy. Ce dernier ne le sait peut-être pas mais son discours de Dakar est bien plus vieux que lui-même. On peut se croire résolument tourné vers l´avenir alors qu´on a seulement les yeux rivés sur le rétroviseur de sa propre histoire.

Nicola Sarkozy a en outre cru devoir inviter son auditoire à distinguer entre les “bons” et les “mauvais” colonisateurs. Admettrait-il qu´un Allemand applique la même grille de lecture à l´histoire de son pays ? La France n´a été occupée par l´Allemagne que pendant cinq ans – et dans des conditions infiniment moins cruelles que la colonisation – mais on attend le jour où, au lieu de réfléchir sur un système de domination étrangère, violent et illégitime par sa nature même, quelqu´un aura l´audace de faire le tri entre les nazis de bonne volonté et les autres.

Dressant la liste des fléaux du continent, Sarkozy fait une discrète mention, “des génocides” dont la colonisation n´aurait en rien été “responsable”. Il faut s´y arrêter, comme chaque fois que l´on voit le mot “génocide” utilisé au pluriel par un représentant de l´Etat français. Le nouveau président est arrivé au pouvoir dans un contexte de très forte tension entre Paris et Kigali. L´implication de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda est si avérée que l´on sent parfois chez certaines autorités de l´Hexagone comme une tentation de passer aux aveux. C´est en réalité la seule option rationnelle dans ce difficile dossier. Malheureusement Paris court le risque, en créant un tel précédent, de voir s´ouvrir la boîte de Pandorre des sanglantes dérives de la Francafrique. Pour se tirer d´affaire, on essaie d´accréditer l´idée que le Rwanda n´était, tout bien considéré, qu´un génocide africain de plus et qu´on aurait tort d´en faire une grosse histoire. Avant Sarkozy, François Mitterrand et Dominique de Villepin – pour ne citer que ces deux-là – avaient essayé de se débarrasser, d´un haussement d´épaules désabusé, du million de morts rwandais. Or, cette étrange théorie des solutions finales quasi routinières en Afrique ne résiste pas à l´examen. Il se trouve en effet que le génocide, perçu comme le crime absolu par la communauté des nations, a été défini de manière particulièrement stricte par la Convention de Genève de 1948. Et au sens où l´entend celle-ci, le seul génocide sur le continent, au vingtième siècle, est celui des Tutsi du Rwanda en 1994. Les deux autres – la Shoah et le génocide arménien – ont eu lieu en Europe et le quatrième au Cambodge. Sarkozy ne pouvait ignorer cela. C´est donc à dessein qu´il a tenté de semer la confusion sur ce sujet douloureux, qui mérite mieux qu´un dérisoire traitement politicien.

Plus soucieux, curieusement, d´évoquer notre passé le plus lointain que le présent, l´orateur s´est gardé de la moindre allusion à la Françafrique, “le plus long scandale de la République”, selon le mot du regretté Francois-Xavier Verschave. Sarkozy était pourtant très attendu sur le sujet, car il aurait eu bien des choses à dire sur la politique africaine de la France depuis le début des années soixante. Il sait bien qu´après des independances de façade Paris a continué, entre coups d’Etat, soutien à des régimes dictatoriaux et contrôle total des leviers économiques et du personnel dirigeant, à faire la loi dans ses anciennes colonies. Il en est ainsi depuis le temps du général de Gaulle et ses successeurs, de gauche ou de droite, s’en sont toujours tenus à une ligne de conduite en fin de compte si profitable : langue de bois lénifiante sous les ors des palais et, dans l’ombre, le langage de la force avec son lot de coups tordus de divers réseaux et services, d’interventions militaires et d’assassinats ciblés de personnalités politiques.

On n’attendait certes pas de Nicolas Sarkozy qu’il regrette publiquement l´implication de son pays – qui ne fait plus l’ombre d’un doute – dans le génocide des Tutsi du Rwanda ; il n’allait pas non plus, dans un brusque accès de sincérité, se laisser aller à des états d’âme sur le rôle d’Elf et de certains grands groupes financiers – auxquels on le dit très lié – dans le pillage des ressources du continent. Personne, même dans ses rêves les plus fous, n’a jamais espéré le moindre aveu de cette nature : dans le monde tel qu’il va, les choses ne se passent pas ainsi. Qui ne s´est malgré tout surpris à guetter, ces dernières semaines, l´indice d´un début de changement ? La relation françafricaine a atteint, au sommet, un tel degré de putréfaction qu´elle se sait condamnée à terme. Du Rwanda à la Côte d´Ivoire – en passant par les péripéties de la succession d´Eyadéma – les avertissements n´ont pas manqué depuis bientôt quinze ans. Il eût été habile pour Sarkozy de se donner une aura de réformateur hardi en faisant de nécessité vertu. Mais même ce petit pas en avant, dicté par une prise en compte lucide des réalités du monde et des mutations de l´Afrique dite francophone, a paru d´une audace inouïe aux parrains de la Françafrique. Le candidat Sarkozy avait cru pouvoir déclarer que “la France n’a pas besoin de l’Afrique” mais il n´a pas dû être difficile de démontrer au président l´imprudence de tels propos. Son mutisme remarqué sur la Francafrique montre clairement qu´il n´a pas l´intention d´opérer une rupture qui mettrait dans l´embarras Idriss Deby, Sassou Nguesso et surtout son vieux complice Omar Bongo. Sans parler des amis qu´il ne va pas tarder à se faire : présidents en poste et jeunes dauphins encore imberbes se bousculent, paraît-il, au portillon…

Ceux-là l´ont entendu écarter toute idée de repentance le soir même de son élection et ils n´oseront jamais le fâcher par l´évocation de ce sujet, délicat entre tous. De toutes les anciennes puissances européennes, la France est la seule à avoir ce rapport quasi obsessionnel à son passé colonial. Le parlement y vote, avec une incroyable candeur, des lois négationnistes et sa classe politique semble faire de la question de la repentance une affaire d´Etat d´une importance exceptionnelle. On a envie d´inviter toutes ces personnes à plus de sérénité. Regretter les crimes de ses ancêtres est un acte que seule sa conscience peut dicter à un être humain. C´est, par ce fait même, un acte qui perd toute valeur s´il résulte d´une injonction extérieure. Il ne pourra certes jamais ressusciter les morts ou même guérir complètement les blessures de jadis mais il peut grandir celui qui est capable de s´élever à une telle hauteur et aider, parmi les nouvelles générations, à la réconciliation des coeurs et des esprits. Mais si on n´a pas la force de se repentir, on doit au moins avoir la décence de se taire. Lorsque Nicolas Sarkozy lance : “Jeunes d’Afrique, je ne suis pas venu vous parler de repentance”, il commet une grave inversion des rôles. C´est le privilège de la victime et non du bourreau de décider s´il faut évoquer ou non des crimes si abominables. La réaffirmation constante par le second de son refus du repentir est une véritable maladie de l´âme. Une société dont les dirigeants et tant de citoyens n´ont avec leur passé que ce rapport de dénégation, compulsif et grimaçant, révèle à son insu le malaise qui le tenaille et mérite, en vérité, plus de compassion que de haine.

A entendre Nicolas Sarkozy en prendre ainsi à son aise avec la Traite négrière, on peut perdre de vue qu´elle a fait, sur plusieurs siècles, au moins deux cents millions de victimes. Ce dernier chiffre est donné par Senghor - dans l´important ouvrage qui lui est consacré par l´universitaire américaine Janet G.Vaillant. Peu porté à l´exagération en la matière, l´ancien président sénégalais explique très sobrement dans une lettre à sa biographe en quoi le “trafic de bois d´ébène” continue à peser à la fois sur le présent et sur le destin de l´Afrique.

Le poète de Joal a été cité à plusieurs reprises par Nicolas Sarkozy en des termes élogieux. Le plus ironique c´est que, quoi que l´on puisse penser de Senghor, il n´est pas certain qu´il aurait laissé un invité du Sénégal dire de telles énormités ce 26 juillet sans lui porter la réplique d´une façon ou d´une autre. Etre un habile politicien ne l´empêchait pas d´avoir, lui, de la fierté et le sens de l´Histoire.

Au-delà des rapports de suzerain à vassal que Sarkozy peut entretenir avec ses obligés de la Françafrique, ce qui est arrivé à Dakar interpelle aussi une certaine intelligentsia africaine francophone. Les désillusions nées des Indépendances – partis uniques, Guides-Infaillibles-de-la-nation. épidémie de coups d´Etat militaires et corruption – ont amené certains auteurs à soumettre l´Afrique à une critique sans complaisance. A partir de la fin des années 80 de nombreux textes ont été publiés par nos sociologues, historiens ou philosophes, avec l´intention louable de diagnostiquer le mal africain et de susciter les conditions psychologiques d´un sursaut. De façon moins élaborée mais souvent mus par la même volonté de favoriser un électrochoc, les romanciers faisaient de leur côté, avec la démesure et les effets de dilatation que seule autorise la fiction, le procès des systèmes politiques post-coloniaux. Les uns et les autres avaient malheureusement tendance à confondre Etat africain et société africaine. Celle-ci était soupconnée de couver, par le simple fait qu´elle restait elle-même, les germes de sa propre destruction, plusieurs fois annoncée à l´époque – puis aussitôt reportée sine die. C´était là l´exemple achevé d´une vision purement essentialiste de la réalité africaine, tournant autour d´elle-même, comme le serpent qui se mord la queue, avec une lassante monotonie. Négligeant les rapports de force politiques réels et l´impact décisif de l´Etat francais sur les luttes de pouvoir dans chaque pays de son ex-Empire d´Afrique subsaharienne, la réflexion se polarisait, avec une singulière obstination, sur les effets visibles du désastre au détriment de ses causes profondes, moins spectaculaires il est vrai. Cette littérature, en principe destinée aux Africains, a été en fait beaucoup plus lue par les Occidentaux. Ceux-ci en ont fait leurs délices et elle leur a procuré un exquis sentiment d´innocence. Ces auteurs balisaient à leur insu la voie à une négrophobie que l´on voit chaque jour un peu plus paisible et décomplexée mais qui sait être vulgaire et injurieuse à l´occasion. En quelques années, l´afro-pessimisme a été pour ainsi dire racialisé et vidé de l´énergie libératrice dont elle était potentiellement porteuse. En France et dans le reste de l´Occident, des essayistes africanisants s´en sont largement servis pour donner une seconde vie aux préjugés les plus incongrus sur le continent. Et très souvent ils se sont abrités derrière ces ouvrages pour convaincre de la pureté de leurs intentions un public assez peu averti. Il était en effet difficile de les accuser de racisme puisqu´ils ne faisaient que reprendre les analyses de leurs homologues de Dakar, Yaoundé ou Abidjan.

Les propos de Nicolas Sarkozy viennent en droite ligne de cet univers vaguement africanisant, si prompt à fustiger la concurrence mémorielle et une soi-disant tendance des Nègres à se présenter comme d´éternelles victimes des autres. Son meeting d´Agen le 25 juin 2006 est particulièrement révélateur de cette intime filiation. Sarkozy y avait été très dur contre : « ceux qui ont délibérément choisi de vivre du travail des autres, ceux qui pensent que tout leur est dû sans qu’eux-mêmes doivent rien à personne, ceux qui veulent tout tout de suite sans rien faire, ceux qui, au lieu de se donner du mal pour gagner leur vie, préfèrent chercher dans les replis de l’histoire une dette imaginaire que la France aurait contractée à leur égard et qu’à leurs yeux elle n’aurait pas réglée, ceux qui préfèrent attiser la surenchère des mémoires, pour exiger une compensation que personne ne leur doit, plutôt que de chercher à s’intégrer par l’effort et par le travail, ceux qui n’aiment pas la France, ceux qui exigent tout d’elle sans rien vouloir lui donner, je leur dis qu’ils ne sont pas obligés de rester sur le territoire national.» Quatre jours plus tôt, il était l´invité de Franz-Olivier Giesbert à l´émission “Culture et dépendances”. Il y disait textuellement ceci : « J’ai reçu le père malien et le frère [d’un des deux jeunes électrocutés dans un transformateur EDF, origine des émeutes de novembre 2005]. Le père, qui est depuis trente ans en France, ne parlait pas français. Le fils, qui est né en France et va au Mali seulement pour les vacances, était en boubou.»

Que ce leader politique ait pu en vouloir à des émigrés maliens en train de faire le deuil de leur enfant d´être “en boubou” ou de ne pas parler français, donne la mesure de son mépris pour les Africains et pour leur culture. On aurait cependant tort d´oublier que cette façon de penser est aujourd´hui assez répandue en France. La sortie dakaroise de Sarkozy a retenu l´attention parce qu´il est un chef d´Etat mais il n´a rien dit que l´on n´ait lu ou entendu, au cours de la décennie écoulée, de la part de nombre d´intellectuels européens mais aussi, il faut bien le dire, de la part des penseurs africains eux-mêmes. Pour l´afro-pessimisme, qui a d´ailleurs toujours été un courant philosophique diffus et quasi insaisissable, l´heure devrait être à une révision déchirante. D´une partie de l´Afrique à une autre, voire d´un pays à un autre, des processus historiques singuliers et complexes sont à l´oeuvre. Il n´est pas raisonnable de s´en interdire l´examen minutieux, loin des a priori réducteurs. Autrement dit, le choix n´est pas seulement entre une glorification béate du continent africain et sa diabolisation à outrance. Ce sont là deux façons identiques de s´enfermer dans un tête-à-tête pernicieux avec un monde occidental trop souvent pris à témoin – au nom de quoi ? – de nos “temps glorieux” ou de notre “malédiction”. Instruire le procès des sociétés africaines est légitime mais il est essentiel de savoir très précisément à qui l´on parle. Et si l´on ne trouve pas un moyen sûr de s´adresser en priorité aux Africains, les choses resteront encore longtemps en l´état, au grand dam de nos populations.

On aimerait bien connaître le bilan que le président francais lui-même a fait, en son âme et conscience, de sa visite à Dakar. Se peut-il qu´il n´ait pas compris à quel point nous nous sommes sentis insultés ? D´un point de vue rigoureusement politique, son discours est une faute. Il ne tardera pas à s´en rendre compte : les Africains et les Nègres de la diaspora ne le lui pardonneront jamais. La bonne vieille langue de bois aurait mieux servi les intérêts de son pays. Elle lui aurait en outre évité ces effets oratoires si empruntés qu´ils en étaient parfois un peu pathétiques. A l´arrivée on a presque envie de remercier Nicolas Sarkozy d´être venu nous apporter, bien malgré lui, la bonne nouvelle : en Françafrique, depuis le 16 mai 2007, le Roi est nul.


©Boubacar Boris Diop

mardi, 03 juillet 2007

Le Sondage de l'heure

Fillon, marionnette de Sarkozy ou vrai 1er ministre ?

vendredi, 08 juin 2007

Belgique E-LECTIONS07: non à un gouvernement Di Terme-Lerupo (Open Vld)

Voter pour Open Vld est la seule garantie de ne pas voir venir un gouvernement Leterme-Di Rupo, "ou mieux Di Terme-Lerupo". C'est le message qu'a fait passer le premier ministre Guy Verhofstadt jeudi lors du meeting de clôture d'Open Vld à Gand.

Selon M. Verhofstadt, le PS et le cdH sont en train de préparer une coalition. "Joëlle Milquet (cdH) le demande déjà depuis des mois, cette semaine, le PS a accepté de convoler avec elle", a expliqué le premier ministre. "J'ai un message important de nos adversaires aux électeurs: restez le 10 juin à la maison, parce que le PS a déjà prévu une coalition avec les chrétiens-démocrates francophones", a-t-il déclaré. "Je n'ai pas encore entendu le CD&V dire qu'il ne voulait pas gouverner avec le PS. Yves Leterme se frotte déjà les mains car il se voit déjà au 16, rue de la Loi. Mais le PS et le CD&V sous-estiment les électeurs", a fustigé le premier ministre. "Nous allons nous occuper de leur faire la surprise". (GFR)

vendredi, 06 avril 2007

Jean-Marie Le Pen sur la dalle d'Argenteuil

(Europe1)
Jean-Marie Le Pen s'est rendu dans les "territoires abandonnés par les politiciens français" en choisissant symboliquement la cité du Val d'Argent à Argenteuil, en banlieue parisienne. Le président du Front national est resté environ une demi-heure en milieu de matinée dans ce quartier réputé sensible où Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'en était pris à la "racaille" avant les violences urbaines de l'automne 2005 dans les banlieues.
En allant sur la dalle d'Argenteuil (Val-d'Oise), là-même où Nicolas Sarkozy avait dénoncé la "racaille" en 2005, Jean-Marie Le Pen entend montrer qu'il peut se rendre dans toutes les banlieues. "Je veux prouver que pour le Front national il n'y a pas de zone de non-droit", a dit le candidat du Front national à son arrivée, suivi par des journalistes qu'il avait fait convoyer sur les lieux en autobus. Aucun incident particulier n'a émaillé son séjour éclair en dehors de quelques insultes ou de quelques cris. Dans une déclaration lue sur la dalle d'Argenteuil, Jean-Marie Le Pen s'est adressé aux personnes présentes, au nombre de quelques dizaines, surprises par son arrivée. Il les a remerciées de lui avoir permis de s'exprimer "là où même pas notre ancien ministre de l'Intérieur n'ose se rendre". S'adressant aux personnes issues de l'immigration, le candidat du FN les a assurées qu'elles étaient "les branches de l'arbre France". "Vous êtes tous des Français à part entière", a-t-il dit. "Si certains veulent vous karchériser pour vous exclure, nous voulons, nous, vous aider à sortir de ces ghettos de banlieue où les politiciens français vous ont parqués pour vous traiter de racaille par la suite", a-t-il lancé."Je ne suis pas venu ici faire un safari politico-médiatique mais vous donner un espoir réel pour votre avenir", a assuré Jean-Marie Le Pen. Depuis son appel aux "Français d'origine étrangère" à Valmy à l'automne dernier, Jean-Marie Le Pen tente de séduire l'électorat issu de l'immigration. Même si, dans son programme, l'immigration reste la cause principale des problèmes de la France, le président du FN promet aux descendants d'immigrés la "préférence nationale." Un jeune de 19 ans, se surnommant "Bad" a dit ne pas être plus gêné par la venue de Jean-Marie Le Pen que par celle de Nicolas Sarkozy. "Ce sont les mêmes. Ce sont des frères jumeaux. Ils ont les mêmes idées, le même programme, mais Sarkozy me ferait plus peur", a-t-il dit. Il a précisé qu'il voterait "malheureusement" pour Ségolène Royal, soulignant qu'il aurait préféré pouvoir se prononcer pour un autre candidat socialiste."Ici des gens votent le Pen, mais personne n'ose le dire", a-t-il assuré. Des membres de l'entourage de Jean-Marie Le Pen, et notamment sa fille Marine, ont entrepris de dialoguer avec les habitants d'Argenteuil.

mercredi, 04 avril 2007

Ahmadinejad annonce la libération des 15 militaires britanniques

TEHERAN (Reuters) - Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a annoncé mercredi la libération imminente et "gracieuse" des 15 militaires britanniques capturés le 23 mars par des Gardiens de la révolution iraniens dans les eaux du Chatt al Arab.

Le gouvernement britannique s'est aussitôt félicité de ce dénouement et a déclaré se préoccuper dans l'immédiat des modalités de rapatriement des hommes de la Royal Navy.

Le chef de l'Etat iranien, qui donnait une conférence de presse, a précisé que les marins et fusiliers marins de la Royal Navy seraient remis en liberté juste après sa conférence de presse.

"Ils sont libres après cette conférence et peuvent retourner dans leurs familles. Je demande à M. Blair de ne pas punir ces soldats pour avoir accepté de dire la vérité", a ajouté Ahmadinejad, faisant allusion à la diffusion ces derniers jours des aveux présumés des 15 militaires quant à leur violation présumée des eaux iraniennes.

Lors de sa conférence de presse, Ahmadinejad a affirmé que l'Iran avait été "affligé" par la violation de ses eaux territoriales par la marine britannique et il a regretté que la Grande-Bretagne n'ait pas été "assez courageuse" pour reconnaître son "erreur".

L'incident du 23 mars s'est déroulé selon Téhéran dans la partie iranienne du Chatt al Arab, confluent du Tigre et de l'Euphrate, où court la frontière entre l'Iran et l'Irak.

La Grande-Bretagne a soutenu que ses hommes venaient de contrôler un navire marchand en vertu d'un mandat de l'Onu dans les eaux irakiennes lors qu'ils ont été encerclés par des Gardiens de la révolution supérieurs en puissance de feu, auxquels ils se sont rendus.

Tout en soulignant faire "un cadeau au peuple britannique" avec cette libération, le président Ahmadinejad a annoncé avoir octroyé des médailles aux Gardiens de la révolution qui se sont emparés des hommes de la Royal Navy.

Depuis 48 heures, les signes d'un dénouement imminent de la crise, qui a amené le cours du pétrole à un plafond de six mois, s'étaient multipliés, avec notamment des déclarations conciliantes de responsables britanniques et iraniens.

Le pétrole brut a reculé d'un cent à l'annonce du président iranien et, à Wall Streeet, les futures sur les marchés américains sont désormais orientés à la hausse.

mardi, 03 avril 2007

L'écrivain marocain Driss Chraibi est mort

RABAT, Maroc (AP) - Driss Chraibi, figure de la littérature marocaine, est mort à l'âge de 80 ans, a annoncé lundi l'agence de presse marocaine. Il était particulièrement connu pour ses écrits sur l'islam, le colonialisme et la condition des femmes au Maroc.

Driss Chraibi s'est éteint dimanche soir dans le sud-ouest de la France, a précisé l'agence MAP.

Il était né en 1926 à El-Djadida, près de Casablanca sur la côte atlantique du Maroc. Il avait déménagé à Paris en 1945 pour y étudier la chimie et demeurait en France depuis lors. Il avait adopté le français comme langue d'écriture.

Driss Chraibi a d'abord travaillé comme ingénieur chimiste, veilleur de nuit et ouvrier avant que sa carrière littéraire ne démarre en 1954 avec la publication de son premier roman, "Passé simple", composition autobiographique critique envers l'islam et la condition des femmes dans une société marocaine pleine de tabous. Il a écrit 18 autres romans, la plupart traitant des problèmes du colonialisme et des souvenirs marocains de l'auteur.

"Il a été le premier écrivain que j'ai lu étant enfant, qui créait des personnages marocains crédibles", a déclaré l'auteure marocaine Laila Lalami, dont le livre "De l'espoir et autres quêtes dangereuses" décrit l'aventure des Marocains qui tentent la périlleuse traversée vers l'Espagne en quête de travail.

Chraibi "était un trésor national et il va beaucoup nous manquer", a-t-elle ajouté.

L'écrivain avait reçu de nombreuses récompenses pour ses ouvrages au Maroc comme à l'étranger. Son corps sera rapatrié au Maroc pour y être enterré. AP

ca/v609

mardi, 27 mars 2007

Abbas et Olmert acceptent de se voir régulièrement, selon Rice

JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ont accepté de se rencontrer régulièrement pour parler des questions de sécurité, a déclaré la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice.

Les discussions pourraient porter, à terme, sur la création d'un futur Etat palestinien, a-t-elle dit lors d'une conférence de presse à Jérusalem.

"Les deux parties commenceront également à discuter de l'horizon politique nécessaire à l'établissement d'un Etat palestinien, en accord avec la feuille de route" du Quartet international sur le Proche-Orient, a-t-elle expliqué.

"Nous n'en sommes pas encore à des négociations sur un statut définitif. Ce sont de premières discussions pour établir la confiance entre les deux parties", a poursuivi Rice, qui avait rencontré Abbas lundi à Amman, pour la seconde fois en vingt-quatre heures, avant de retourner en Israël pour reprendre ses discussions avec Olmert.

Elle avait estimé dimanche que l'"approche bilatérale" par laquelle elle "parle en parallèle" à Abbas et à Olmert était la plus indiquée pour tenter de relancer le processus de paix.

Olmert répugnait jusqu'ici à discuter directement avec Abbas parce que ce dernier a formé avec le Hamas un gouvernement d'union qui ne reconnaît pas Israël et qu'il n'a pas obtenu la libération du caporal israélien Gilad Shalit, enlevé en juin par des activistes se réclamant de l'aile militaire du groupe islamiste.

lundi, 26 mars 2007

L'armée iranienne lance une mise en garde aux Etats-Unis

TEHERAN (Reuters) - L'un des principaux commandants de l'armée iranienne a mis les Etats-Unis au défi d'attaquer la République islamique, après les nouvelles sanctions votées à l'Onu et la polémique sur les militaires britanniques capturés dans le Chatt al Arab.

"Si l'Amérique déclenche une guerre contre l'Iran, elle n'en sortira pas victorieuse", a prévenu Morteza Saffari, commandant des forces navales des Gardiens de la révolution, cité lundi par l'agence de presse Isna.

"Notre peuple ne laissera pas un seul soldat américain entrer sur notre territoire", a ajouté cet officier des "pasdaran", fer de lance du régime au pouvoir à Téhéran depuis 1979.

Cette mise en garde survient deux jours après l'adoption de la résolution 1747 du Conseil de sécurité des Nations unies qui renforce les sanctions prises contre l'Iran pour son refus de suspendre l'enrichissement de l'uranium.

"Nous sommes animés par un esprit de résistance et c'est un facteur qui jouera pour les arrêter", poursuit Saffari. "L'unité de notre Nation et son esprit de sacrifice sont, avec l'aide de Dieu, une garantie permanente de la résistance de l'Iran islamique."

Le défi iranien intervient également trois jours après la capture de 15 marins et fusiliers-marins britanniques dans le Chatt el Arab, au confluent du Tigre et de l'Euphrate, qui marque la frontière entre l'Irak et l'Iran.

Les Iraniens affirment que ces militaires, à bord de deux embarcations, ont violé leurs eaux territoriales. Londres et Bagdad assurent qu'ils se trouvaient dans les eaux irakiennes.

Téhéran a fait savoir lundi que ces soldats britanniques se portaient bien mais n'a pas précisé où ils se trouvaient. L'agence de presse officieuse iranienne Fars a rapporté samedi qu'ils avaient été transférés à Téhéran.

LES PRISONNIERS BRITANNIQUES EN BONNE SANTÉ, DIT TÉHÉRAN

A Londres, le Foreign Office a annoncé que l'ambassadeur du Royaume-Uni en Iran avait rencontré un responsable de la diplomatie iranienne, à qui il a demandé à être autorisé à voir les prisonniers.

Le responsable iranien lui a assuré que tous se portaient bien et se trouvaient en Iran.

Les Irakiens, qui affirment aussi que les Britanniques se trouvaient dans leurs eaux territoriales, ont également réclamé leur libération immédiate.

Un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères a précisé que les soldats capturés étaient interrogés afin d'établir s'ils étaient entrés volontairement ou non dans les eaux iraniennes, rapporte la télévision de Téhéran.

"Quand cela aura été éclairci, les décisions qui s'imposent seront prises", a ajouté ce responsable.

Londres a annoncé avoir pris contact avec la Russie, qui entretient des liens économiques et diplomatiques étroits avec l'Iran, ainsi qu'avec des pays de la région du Golfe pour obtenir leur aide afin de garantir la libération de ses soldats.

Dans le dossier nucléaire, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté samedi soir une résolution imposant de nouvelles sanctions à Téhéran.

En réponse, l'Iran a annoncé qu'il ne suspendrait "pas une seconde" son programme nucléaire et précisé qu'il limiterait sa collaboration avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), décision que la Maison blanche a jugé lundi "décevante".

Mais l'Union européenne ne semble pas avoir renoncé à la poursuite des discussions avec l'Iran et son porte-parole pour la politique étrangère, Javier Solana, devait s'entretenir avec le négociateur iranien, Ali Larijani, dans la journée de lundi.

Dans un autre volet de son programme nucléaire, qu'il assure n'être destiné qu'à des fins civiles, l'Iran a procédé à son premier versement de fonds à la Russie depuis la fin de l'an dernier pour la construction de la centrale de Bouchehr, a annoncé l'agence russe de l'énergie atomique, Rosatom, qui a toutefois précisé que ce paiement ne représentait que la moitié, voire un peu plus, de ce que Téhéran devrait verser chaque mois.