vendredi, 24 août 2007
Polémique autour du silence de Cécilia Sarkozy
PARIS (Reuters) - Patrick Devedjian défend le refus opposé par l'Elysée à l'audition de Cécilia Sarkozy devant la future commission d'enquête parlementaire sur les conditions de la libération des infirmières bulgares détenues en Libye, alors que Pierre Moscovici juge absurde l'argumentation avancée par la présidence de la République.
David Martinon, porte-parole de l'Elysée, a expliqué jeudi que l'audition de l'épouse du chef de l'Etat, qui s'est impliquée dans cette affaire, était impossible en vertu du principe constitutionnel de "séparation des pouvoirs".
"La transparence est totale, puisque Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de la République, répondra à la commission et qu'il a été au coeur de cette affaire", a déclaré le secrétaire général délégué de l'UMP sur Europe 1.
"On voit bien qu'en voulant entendre son épouse, on essaie de contourner la loi. Mme Sarkozy a été d'une totale discrétion dans cette affaire", a-t-il dit.
"On est dans le coup politique", a-t-il estimé, en ajoutant que Cécilia Sarkozy "ne s'est pas mise en avant, elle n'a fait aucune déclaration publique".
Théoriquement, les personnes dont une commission d'enquête a jugé l'audition utile "sont tenues de déférer à la convocation qui leur est délivrée", dit l'Assemblée nationale sur les pages documentaires de son site internet. Elle précise que "ces obligations sont assorties de sanctions pénales".
Nicolas Sarkozy a donné son accord à la formation de la commission d'enquête sur la Libye, qui devrait être constituée à la rentrée et présidée par un socialiste.
Le PS dit vouloir faire la lumière sur les liens éventuels entre la libération des infirmières bulgares détenues en Libye et la livraison de missiles français et des contrats portant sur le nucléaire civil conclus avec le régime du colonel Kadhafi.
Pour Pierre Moscovici, qui pourrait présider cette commission, "l'argumentation utilisée est absolument baroque, la notion d'envoyé personnel n'existant pas dans nos institutions".
"Nous sommes face à une absurdité, un statut de président par extension. La volonté de protéger Madame Sarkozy ne doit pas aboutir à créer des monstres juridiques", déclare le député socialiste du Doubs dans Libération.
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