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jeudi, 17 avril 2008

Allocations familiales: Fillon à la chasse au "petit" français

PARIS (Reuters) - Les allocations familiales versées aux parents d'adolescents seront modifiées le 1er mai, a confirmé mercredi le Premier ministre, François Fillon, les syndicats dénonçant une mesure qui pénalisera selon eux les familles de près de 600 euros par enfant.

Un décret, qui repousse à 14 ans contre 11 ans actuellement l'âge à partir duquel l'allocation pour les enfants est majorée, sera publié "dans les tout prochains jours", ont annoncé les services du Premier ministre dans un communiqué.

L'allocation sera ainsi augmentée de 60 euros lorsqu'un enfant atteint 14 ans, alors qu'elle est aujourd'hui revalorisée de près de 34 euros dès 11 ans et de 60 euros à 16 ans.

Cette mesure ne concernera que les familles dont les enfants n'ont pas encore atteint l'âge de 11 ans.

Elle représente une économie de 138 millions d'euros, selon la Caisse nationale d'allocations familiales (Cnaf).

"Il ne s'agit en aucun cas pour l'Etat de faire des économies sur les dépenses de la branche famille", précise néanmoins Matignon.

"L'argent récupéré grâce à cette réforme servira à financer d'autres mesures en faveur des familles, et notamment la garde des jeunes enfants", poursuit-il. L'allocation versée aux familles qui font garder leurs enfants par une assistante maternelle sera majorée le 1er mai.

La secrétaire d'Etat à la Famille, Nadine Morano, a nié sur France 2 toute baisse des aides. "Il n'y a pas de majoration à l'âge de 11 ans mais nous redéployons les aides aux familles pour le droit de garde d'enfants", a-t-elle expliqué.

NOUVEAU COUAC ?

Après des déclarations contradictoires ces derniers jours sur la crise au Tibet, la carte Familles nombreuses ou le remboursement des frais d'optique, la question des allocations familiales a encore fait l'objet d'une communication chaotique de la part du gouvernement.

Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a ainsi annoncé à la mi-journée que "rien n'était prévu en la matière" et le secrétariat d'Etat à la Famille n'a pas donné suite à plusieurs demandes d'éclaircissement.

Le Parti socialiste souligne dans un communiqué qu'"après le cafouillage révélateur à propos de la carte Familles nombreuses, le gouvernement semble récidiver dans sa politique de rigueur et d'austérité".

"Elle consiste toujours à s'en prendre aux plus faibles, notamment aux familles et au monde du travail, alors que 15 milliards d'euros ont été donnés aux plus riches à l'été 2007", estime le PS.

Pour Nadine Morano, "ce n'est pas du tout un couac gouvernemental, nous sommes complètement sur la même ligne avec Luc Chatel".

"Ce que j'ai du mal à comprendre c'est qu'on en parle seulement aujourd'hui alors que le sujet a été clairement sur la table pendant des semaines et des semaines", s'est interrogé le ministre du Travail, Xavier Bertrand, sur BFM TV.

Le conseil d'administration de la Cnaf avait rejeté début février à une large majorité le projet de décret modifiant les allocations, 21 administrateurs votant contre et trois pour.

Dans un communiqué commun, les administrateurs avaient exprimé "une vive insatisfaction concernant des projets de décrets qui s'intègrent dans un contexte de perte de pouvoir d'achat s'aggravant pour les familles".

Jean-Baptiste Vey

mercredi, 16 avril 2008

Nicolas Sarkozy reçoit Daniel Cohn-Bendit 40 ans après mai 1968

PARIS (Reuters) - Le président Nicolas Sarkozy a reçu mercredi après-midi Daniel Cohn-Bendit et Monica Frassoni, co-présidents du groupe des Verts-Alliance libre européenne au Parlement européen.
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Cet entretien avec l'ancien dirigeant de la révolte étudiante de mai 1968 en France s'inscrivait dans le cadre de la consultation par le chef de l'Etat des présidents de groupes au Parlement européen, dans la perspective de la présidence française de l'Union européenne au second semestre 2008.

"Je ne prends pas possession des lieux", a lancé Daniel Cohn-Bendit à son arrivée à l'Elysée, en posant brièvement sur le perron pour les photographes - une allusion à l'occupation de l'université de Nanterre et de la Sorbonne en mai 1968.

Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait annoncé son intention de "tourner la page" de mai 1968, dont il avait dénoncé l'héritage, cause selon lui des maux de la France.

Celui qui fut surnommé "Dany le Rouge" a dit avoir offert au chef de l'Etat son livre "Forget 68" ("Oublier 68") avec une dédicace : "Pour Nicolas, l'imagination au pouvoir, c'est pour quand ? Salut, Dany Cohn-Bendit".

"Il a ri, il a dit c'est très gentil, je vais le lire et après on a pris rendez-vous pour en parler", a raconté le dirigeant vert.

Nicolas Sarkozy a ensuite présenté à Daniel Cohn-Bendit et Monica Frassoni sa vision de la présidence française de l'Union européenne. Les deux dirigeants Verts lui ont à leur tour exposé leurs idées. "Par exemple, il parle de la préférence européenne. Nous on a dit c'est mieux de donner des critères sociaux et écologiques et de taxer sur des critères sociaux et écologiques", a précisé Daniel Cohn-Bendit.

"68 C'EST TRÈS BIEN"

Les deux dirigeants Verts ont également souhaité que la présidence française défende "une Europe de la Défense et de la prévention des conflits".

"Et il a dit d'accord", a déclaré Daniel Cohn-Bendit.

Les deux dirigeants Verts ont aussi souhaité que la présidence française défende l'idée que l'Europe s'attaque à réguler socialement et écologiquement la mondialisation.

"On n'est ni anxieux ni rassurés. Il y a des différences politiques. Ce qui est intéressant c'est qu'il veut vraiment une présidence française au service de l'Europe et ça peut être nouveau", a rapporté Daniel Cohn-Bendit.

Monica Frassoni a pour sa part noté parmi les éléments positifs de l'entretien une volonté de Nicolas Sarkozy de travailler avec la Commission européenne.

Daniel Cohn-Bendit a dit avoir cerné avec le président français des divergences sur la politique d'immigration.

Il a souligné que l'entretien avait été décontracté - "On s'est mis d'accord sur le foot pour se revoir à la finale de la Coupe d'Europe à Vienne, puisque la France sera en finale !"

Selon l'ancien dirigeant étudiant, Nicolas Sarkozy n'a pas réitéré, lors de leur entretien, sa volonté de liquider l'héritage de mai 1968.

"Il va lire mon bouquin et puis après il va m'appeler, me dire je me suis trompé, pardon, ce n'est pas liquider 68, au contraire, c'est très bien", a ironisé Daniel Cohn-Bendit.

"68, ça a commencé une transformation formidable de la société française. La preuve, c'est qu'un homme deux fois divorcé est président de la République. Allez chercher il y a 40 ans ! Mme de Gaulle, tante Yvonne, elle se retourne dans sa tombe", a-t-il ajouté.

Emmanuel Jarry

mardi, 15 avril 2008

Moureaux à Di Rupo : « Virez Laloux ! »

Le numéro deux du PS veut le départ du secrétaire d'Etat Frédéric Laloux. Et presse Elio Di Rupo de prendre position radicalement sur les agissements déviants.
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En répondant aux questions du Soir, Philippe Moureaux espère « provoquer un sursaut » du côté du Boulevard de l'Empereur. Sur un ton ferme et peu diplomatique, le vice-président du PS s'adresse à Elio Di Rupo, son président : « Je l'engage à donner une ligne claire (NDLR : au parti). Qui va nous coûter dans l'immédiat, mais qui nous portera plus loin. Plutôt que de faire des choix frileux qui vont nous couper de toute perspective d'avenir. »

Le Bruxellois estime que « le dernier casting gouvernemental du PS est un échec ». Il demande à son auteur, Elio Di Rupo, de « réparer ses erreurs dans ses choix ». En clair : renvoyer à Namur Frédéric Laloux, le secrétaire d'Etat à la lutte contre la pauvreté empêtré dans une affaire de pleins d'essence.

Philippe Moureaux veut que son président se montre plus sévère avec « les dérives et les pratiques qui sont les nôtres ». C'est le moment, dit-il, d'« indiquer clairement à l'opinion que le parti n'accepte plus ce genre de choses ». Et sans vains regrets : « Que ceux qui ne sont pas d'accord fassent un pas de côté ou aillent voir ailleurs. »

ENTRETIEN

On ne l'a guère entendu ces derniers mois. Celui qui représentait le PS au comité des sages sur la réforme de l'Etat observait une certaine réserve par rapport à l'évolution de la situation politique générale, et celle de son propre parti…

… Ce silence, vous le rompez…

Il me semble que, pour quelqu'un comme moi qui n'a plus aucune ambition personnelle sinon celle de réussir sa retraite, il est nécessaire maintenant, avec prudence, sans casser la porcelaine, d'exprimer ses inquiétudes, ses réserves, parfois ses critiques.

A propos…

Du dernier casting gouvernemental du PS. Un échec. Et c'est triste, car il intervient au moment où l'on aurait besoin de ce genre d'opportunité pour faire avancer le parti. Choisir des extra-parlementaires pour un gouvernement, cela peut se justifier – et ce serait difficile d'ailleurs pour moi de dire le contraire puisque j'étais moi-même un non-élu en 1980 lorsque je suis devenu ministre. Prenez récemment la désignation de Paul Magnette : elle ne me paraît poser aucun problème vu sa situation (son intervention pour faire cesser la querelle carolo en 2006, NDLR) et l'ampleur de la personnalité. Par sa connaissance des dossiers, son expertise, ou sa situation particulière, un extra-parlementaire peut donc apporter quelque chose de fondamental. Mais il n'est pas bon de négliger les parlementaires pour des personnes qui, certes ne sont pas inintéressantes, mais qui ne sont pas du même niveau qu'eux à ce stade. Je n'épiloguerai pas sur le choix de quelqu'un qui souffre d'ailleurs d'avoir été mis en première ligne.

Vous visez Frédéric Laloux…

Peut-être n'aurait-il pas connu certains avatars si on ne l'avait pas imprudemment soumis au feu médiatique et judiciaire.

La présomption d'innocence ?

Mais je ne le condamne pas. Je crois d'ailleurs que si on ne l'avait pas désigné, on aurait beaucoup moins parlé, voire pas du tout, du problème pelliculaire pour lequel il est inquiété, l'utilisation de quelques litres d'essences complémentaires. Mais à partir du moment où on est placé en première ligne, ce genre de choses prend une tout autre tournure.

Conclusion ?

Des erreurs, tout le monde en commet, mais après, il est souhaitable de les réparer. Je parle des choix du président, du casting.

Le secrétaire d'Etat doit donc, selon vous, être remplacé ?

J'ai été assez clair.

Et le casting gouvernemental ?

En le modifiant légèrement, il peut retrouver une pertinence incontestable. Laurette Onkelinx, Marie Arena, Paul Magnette, nos ministres fédéraux, sont des gens de toute première qualité. La jeune secrétaire d'Etat liégeoise ne pose pas de problème majeur. Mais ce qui est terrible, c'est qu'on ne parle pas d'eux mais de la désignation d'un garçon auquel je n'ai aucun reproche particulier à faire, mais qui devient l'image dominante pour l'opinion, alors qu'il y a derrière une belle équipe. C'est injuste. On peut y remédier. C'est la politique. Ce garçon, on l'a exposé. On lui rendrait un service en corrigeant le tir. Cela dit, derrière, je vois un problème plus global…

Vous voulez dire ?

Le choc des dernières élections a été dû essentiellement, pour moi, à ce que l'on a appelé les « affaires », des événements que l'on a d'ailleurs résumés imprudemment et injustement à ceux de Charleroi. Or, je vois qu'au PS, on a tendance à dire aujourd'hui : « Au fond, il ne s'est rien passé de spécial. Circulez y'a rien à voir ». Certains prétendant même que le grand problème pour le PS, ce fut la loi sur les armes !, qui nous aurait fait perdre des dizaines de milliers de voix. Donc : le parti aurait tout bien fait, sauf Laurette Onkelinx, à l'origine de cette loi sous la législature précédente, comme ministre de la Justice. Cette idée est totalement fausse et insupportable. C'est refuser de voir les difficultés en face. Cette loi sur les armes, je ne l'ai jamais trouvée très bien rédigée, j'ai des critiques, mais elle a été approuvée par tous les groupes politiques, dans un sursaut après les événements à Anvers (la fusillade Van Themsche, Ndlr), et considérer qu'une mesure restrictive en matière de port des armes est négative, c'est déjà étonnant en soi ! M. Bush est le grand défenseur du port d'armes aux Etats-Unis… Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est la tentative de transférer les responsabilités de la défaite de 2007.

De la part de qui ?

Je constate simplement qu'au Boulevard de l'Empereur, au siège du parti, on a organisé des rencontres dans les fédérations, en cours, à propos de cette loi sur les armes. Une manière de nous exempter de ce qui pour moi est le problème fondamental, celui des comportements d'élus. Si le PS veut s'inscrire dans l'avenir, il doit prendre position radicalement. Il ne faut pas masquer ces réalités, par exemple avec la loi sur les armes. Ce sera dur. On encaissera peut-être des défections en vue de 2009. Mais il faut montrer à l'opinion publique qu'une page est tournée.

Elio Di Rupo appréciera…

J'appelle Elio Di Rupo, qui a fait un travail extraordinaire à la présidence par ailleurs, et qui a une capacité de travail exceptionnelle, je l'engage publiquement à faire ce choix, à donner une ligne claire. Qui va nous coûter dans l'immédiat, mais qui nous portera plus loin. Plutôt que de faire des choix frileux qui vont nous coûter et nous couper de toute perspective d'avenir.

Qui visez-vous ?

Je n'ai aucune animosité contre X, Y ou Z. Franchement, je ne mets en cause personne. Je pense aux dérives et aux pratiques, et aux règles éthiques qui sont les nôtres. Un bourgmestre qui méprise l'opposition (même si ce n'est pas illégal), un élu local qui pratique toujours un clientélisme de bas étage… Il faut indiquer clairement à l'opinion que le parti n'accepte plus ce genre de choses. Et exécuter ce qui a été décidé au PS ces derniers temps : plutôt que de faire le tour des fédérations à propos de la loi sur les armes, le faire pour expliquer et faire passer les éléments éthiques inscrits dans nos statuts et notre programme. Et que ceux qui ne sont pas d'accord fassent un pas de côté ou aillent voir ailleurs !

Ces « pratiques », quelle est leur ampleur au PS ?

Elles ne sont pas du tout majoritaires, mais elles le sont pour les médias, dans l'image qu'ils donnent. Notre mission politique reste entière. Les idées de gauche ont toute leur pertinence, et l'illusion du libéralisme qui allait régler tous les problèmes de la planète est en train de s'estomper. Mais il faut retrouver toute notre pertinence sur les comportements.

Une attaque à Elio Di Rupo ?

Non. J'ai toujours soutenu Elio, je continue à croire qu'il est un homme d'exception, mais après une période de dialogue un peu éteint, je souhaite publiquement lui dire mon inquiétude, et le presser de bien regarder vers l'avenir.

Vous servez vos adversaires en accréditant la thèse que le problème du PS, c'est les affaires…

Mais le problème du PS… c'est les affaires ! Faux en partie, et très exagéré, je l'ai dit, c'est bien de ce problème, pourtant, qu'il faut sortir aujourd'hui. A un an et demi des élections, j'espère provoquer le sursaut qui permettra de dire : le PS ce n'est pas les affaires, c'est le message social et l'action.

09:33 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : PS Belge |  del.icio.us |  Facebook | | |

Un gisement géant de pétrole découvert au large du Brésil

RIO DE JANEIRO (Reuters) - La compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras a découvert avec plusieurs partenaires un gisement géant au large du Brésil qui pourrait, selon l'Agence nationale du pétrole, constituer la plus importante découverte mondiale du genre depuis 30 ans.
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Le patron de l'agence, Haroldo Lima, a indiqué aux journalistes que le gisement, découvert avec les partenaires espagnol Repsol et britannique BG Group et dénommé "Carioca", pourrait contenir 33 milliards de barils d'équivalent pétrole.

Il s'agirait alors aussi de la plus importante découverte au Brésil, avec des réserves cinq fois supérieures à celles du gisement géant de Tupi repéré récemment. Les perspectives du pays sur le marché pétrolier américain et mondial s'en trouveraient au passage considérablement renforcées.

Petrobras a refusé de confirmer les estimations et indiqué que les études sur le gisement se poursuivaient.

Rodrigo, Gaiern version française Gilles Guillaume

Italie: Y a t-il pas mieux que Silvio Berlusconi?

ROME (Reuters) - Le conservateur Silvio Berlusconi a obtenu lundi un troisième mandat de président du Conseil avec une majorité plus forte que prévu. Il a aussitôt averti qu'il ne serait pas facile de régler les problèmes économiques et annoncé que les Italiens devaient s'attendre à des "mois difficiles".
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Selon des résultats encore partiels mais portant sur la très grande majorité des bureaux de vote, la droite italienne conduite par Berlusconi recueille autour de 47% des suffrages.

La gauche obtient autour de 38%, et son chef de file, Walter Veltroni, a reconnu dès lundi soir sa défaite.

D'après les projections, le Peuple de la liberté (PDL) - nouvelle alliance de droite du "Cavaliere" - disposerait d'une majorité de 101 sièges à la Chambre des députés qui compte 630 élus.

Au Sénat, qui regroupe 315 membres élus et sept sénateurs à vie, sa coalition obtient 171 sièges contre 130 pour l'alliance de Veltroni.

"Les mois et les années qui viennent seront difficiles et je prépare un gouvernement prêt à rester en place pendant cinq ans", a dit Berlusconi intervenant par téléphone lundi soir sur l'antenne de la RAI.

On s'attendait à ce que le magnat de l'audiovisuel, âgé de 71 ans, l'emporte aisément à la chambre basse. Sa victoire indiscutable au Sénat est de nature à renforcer sa capacité à mettre en oeuvre les réformes structurelles jugées indispensables pour écarter la menace d'une récession.

Par contraste, le gouvernement sortant de Romani Prodi ne disposait depuis 2006 que d'une majorité de deux sièges au Sénat, où il avait été mis en minorité en janvier après 20 mois d'exercice du pouvoir.

C'est "le triomphe de Berlusconi", titre mardi le Corriere della Sera.

S'ATTAQUER VITE AU PROBLÈME ALITALIA

Berlusconi visait 20 sièges de majorité à la chambre haute et son porte-parole Paolo Bonaiuti a pu du fait de la nette victoire évoquer un "revirement clair et décisif après le désastreux gouvernement Prodi".

Berlusconi, qui a dirigé le pays durant sept mois en 1994 et de nouveau entre 2001 et 2006, n'a pas lésiné sur les promesses durant la campagne électorale, s'engageant à réduire la dette publique, à diminuer les impôts et à libéraliser le secteur hautement régulé des services.

Le "Cavaliere" a déclaré dès lundi que son gouvernement traiterait rapidement le dossier de la vente d'Alitalia et la crise des ordures à Naples.

"Je suis ému par le résultat issu de l'élection et par la confiance que tant de citoyens ont placé en moi", a-t-il dit. "Je m'attaquerai immédiatement au problème des ordures et à Alitalia", a-t-il ajouté.

Berlusconi n'a pas été plus explicite mais n'a pas fait mystère durant la campagne de son hostilité à l'éventualité de voir Alitalia reprise par Air France-KLM.

Des dizaines de milliers de tonnes d'ordures s'amoncellent dans les rues de la troisième ville d'Italie et dans ses environs après que les décharges officielles eurent été déclarées pleines.

BOSSI, L'AUTRE GRAND GAGNANT

Outre le PDL de Berlusconi, l'autre grand gagnant du scrutin est le parti séparatiste de la Ligue du Nord, qui a pratiquement doublé son score en deux ans: il passe de 4,6% aux législatives de 2006 à plus de 8% au dernier scrutin.

Berlusconi a promis au moins deux postes de ministre à la Ligue d'Umberto Bossi. Pour le politologue Gian Enrico Rusconi, de l'Université de Turin, les Léguistes devraient "augmenter le prix de leur coopération". "Je ne pense pas, ajoute-t-il, que le gouvernement Berlusconi sera capable de mener à bien les réformes dont l'Italie a besoin. La Ligue du Nord est un parti protectionniste."

A l'inverse, la "gauche de la gauche" est la grande perdante du scrutin. Exclue du Parti démocrate de Veltroni, la Gauche arc-en-ciel (Arcobaleno) constituée par les communistes et les Verts ne devrait pas obtenir le moindre siège.

Le nouveau parlement va se réunir pour la première fois le 29 avril. Il lui faudra sans doute plusieurs jours pour élire les présidents des deux chambres et ceux des différentes commissions.

Berlusconi ne devrait pas être officiellement président du Conseil avant le début mai. Ce sera probablement le 9 mai qu'après avoir présenté la liste de son gouvernement au chef de l'Etat, Giorgio Napolitano, il sera investi dans ses fonctions.

Berlusconi souhaite rappeler à Rome l'actuel commissaire européen de la Justice, Franco Frattini, auquel il confierait le ministère des Affaires étrangères. Giulio Tremonti devrait lui être nommé au ministère de l'Economie. Gianfranco Fini, qui fut le chef de la diplomatie dans le précédent cabinet Berlusconi, prendra selon toutes vraisemblances la présidence de la Chambre des députés.

Version française Philippe Bas-Rabérin, Eric Faye et Henri-Pierre André

lundi, 14 avril 2008

Crise alimentaire: la Banque mondiale sonne l'alarme

WASHINGTON (AFP) - La Banque mondiale, qui réunissait dimanche son comité pour le Développement, a appelé les gouvernements des pays membres à intervenir d'urgence pour éviter que la crise alimentaire n'appauvrisse encore davantage quelque 100 millions de personnes dans le monde.
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"Sur la base d'une analyse sommaire, nous estimons que le doublement des prix alimentaires au cours des trois dernières années pourrait pousser plus profondément dans la misère 100 millions d'individus vivant dans les pays pauvres", a expliqué le président de l'institution Robert Zoellick.

Les représentants des pays donateurs ont discuté un plan massif de lutte contre la malnutrition annoncé en début de mois par M. Zoellick, qui l'a comparé par son ampleur au "New Deal" américains après la grande Dépression.

Le monde se dirige "vers une très longue période d'émeutes" et de conflits liés à la hausse des prix et à la pénurie des denrées alimentaires, estime pour sa part Jean Ziegler, rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l'alimentation, dans un entretien à Libération publié lundi. "On va vers une très longue période d'émeutes, de conflits, des vagues de déstabilisation régionale incontrôlable, marquée au fer rouge du désespoir des populations les plus vulnérables", déclare-t-il au quotidien français. "Avant la flambée des prix déjà (...) 854 millions de personnes étaient gravements sous-alimentées. C'est une hécatombe annoncée", met en garde M. Ziegler.

Les émeutes de la faim qui se propagent dans le monde sont devenues une priorité des assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, ce week-end dans la capitale américaine. La Banque mondiale considère que 33 Etats dans le monde sont menacés de troubles politiques et de désordres sociaux à cause de la montée brutale des prix des produits agricoles et énergétiques. Le dossier sera discuté lors du G8 Finances, en juin au Japon. "Mais, franchement, nous ne pouvons attendre jusque là", a reconnu M. Zoellick.

M. Zoellick avait averti que la crise pourrait avoir pour conséquence "sept années perdues" dans l'éradication de la faim dans le monde. "Les prix de l'alimentation, s'ils continuent comme ils le font maintenant, (...) les conséquences seront terribles", avait pour sa part lancé la veille Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI. "Comme nous l'avons appris dans le passé, ce genre de situations se finit parfois en guerre".

La Banque mondiale (BM) va octroyer 10 millions de dollars au pays et y envoyer des experts pour aider les autorités à répondre à la crise. M. Zoellick a indiqué que le programme alimentaire mondial (PAM) avait déjà reçu plus de la moitié des 500 millions de dollars qu'il a demandés à la communauté internationale avant le 1er mai. Mais "ce n'est pas assez". "Il demeure urgent que les gouvernements interviennent", a-t-il souligné.

Présent dans 78 pays où il nourrit 73 millions de personnes, le PAM est l'agence humanitaire la plus importante au monde et joue un rôle essentiel concernant la sécurité alimentaire. L'Agence a fourni en aide alimentaire près de 88 millions personnes dans 78 pays dans le monde en 2006.

La Banque mondiale pour sa part prévoit de presque doubler ses prêts agricoles en Afrique en les portant à 800 millions de dollars. L'organisation estime que la hausse des prix du blé a atteint 181% en trois ans et celle des prix alimentaires 83% sur la même période.

Ces derniers mois, la flambée alimentaire a entraîné des manifestations violentes en Egypte, au Cameroun, en Côté d'Ivoire, en Mauritanie, en Ethiopie, à Madagascar, aux Philippines, en Indonésie... En Haïti, le pays le plus pauvre du continent américain, le Premier ministre a été destitué samedi après plus d'une semaine d'émeutes provoquées par la flambée des prix de l'essence et des produits alimentaires.

La flambée des prix du riz, du blé, du maïs, de l'huile de cuisson, du lait et d'autres produits alimentaires survient en pleine crise financière. Selon la ministre française de l'Economie Christine Lagarde, c'est elle en grande partie qui encourage les investisseurs à investir sur les marchés de matières premières, entraînant la flambée des prix de l'alimentation. "Traitons la crise financière et on fera disparaître une partie de la pression qui s'exerce" sur les prix alimentaires, a-t-elle estimé.

Grève sans précédent au journal Le Monde

PARIS (Reuters) - Une grève sans précédent a commencé lundi au journal Le Monde pour protester contre un plan de 130 suppressions d'emplois destiné selon la direction à redresser les comptes du quotidien de référence de la presse française.

Selon le journal, c'est la première grève depuis 1976 et la seule de l'histoire du quotidien pour des motifs internes. En 1951 et 1984, de précédentes grèves avaient été envisagées mais le mot d'ordre avait été retiré.

Le quotidien ne sera donc pas publié ce lundi, ce qui signifie qu'il ne sera pas disponible à Paris et dans les grandes métropoles dans l'après-midi et mardi dans les régions. Le site internet ne sera pas remis à jour, les salariés étant également en grève.

Une assemblée générale du personnel était prévue dans la matinée, ainsi qu'un rassemblement des personnels du groupe devant le siège du journal. L'intersyndicale devait donner une conférence de presse en milieu de journée.

Le plan présenté le 4 avril par le directoire du groupe prévoit la suppression de 85 emplois de journalistes et de 45 emplois administratifs. Les départs se feront éventuellement de manière "contrainte", a dit la direction.

Est prévue aussi la cession de plusieurs entités du groupe: Fleurus Presse, les Editions de l'Etoile (société éditrice des Cahiers du cinéma), le mensuel Danser et le réseau de librairies spécialisées en littérature religieuse La Procure.

Selon la direction, le projet permettra d'économiser au moins 15 millions d'euros sur deux ans, de retrouver l'équilibre financier du groupe dès 2009 et de dégager un résultat positif en 2010.

L'intersyndicale du journal demande que la direction "s'engage dans un véritable dialogue social afin que, d'une part, ce plan se fasse sur la base de départs volontaires non contraints, et d'autre part, que toutes les entités du groupe soient maintenues".

La grève intervient sur fond de crise de la presse écrite française, frappée par la concurrence des journaux gratuits et d'internet et par la hausse des matières premières. Le Monde sort aussi d'une longue crise de direction.

Thierry Lévêque

Le premier ministre kosovar accusé de trafic d'organes

Selon l'ex-procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Carla Del Ponte, plusieurs hauts responsables Albanais du Kosovo ont organisé le meurtre de centaines de prisonniers serbes, dont les organes étaient ensuite revendus.

Des prisonniers systématiquement dépouillés de leurs organes quitte à les tuer, leurs reins, leurs poumons revendus à l'international, c'est le scénario de film d'horreur que révèle l'ex-procureure du Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie Carla Del Ponte dans un livre à paraître dans le mois.

Selon la procureure, qui a traqué durant huit ans les criminels de guerre de l'ex-Yougoslavie, environ 300 prisonniers, dont des femmes, des Serbes et d'autres ressortissants slaves, ont été transportés au courant de l'été 1999 depuis le Kosovo jusqu'en Albanie où ils étaient enfermés dans une sorte de prison.

Là, «des chirurgiens prélevaient leurs organes. «Ces organes étaient ensuite envoyés depuis l'aéroport de Tirana vers des cliniques à l'étranger pour être implantés sur des patients qui payaient», écrit Carla del Ponte dans «La chasse, moi et les criminels de guerre». Et, précise-t-elle, leurs bourreaux n'hésitaient pas à aller plus loin. «Les victimes privées d'un rein étaient de nouveau enfermées dans une baraque jusqu'au moment où elles étaient tuées pour d'autres organes».

De hauts dirigeants Albanais du Kosovo impliqués

Toujours selon Carla del Ponte, «les dirigeants d'un niveau intermédiaire et élevé de l'UCK étaient au courant et étaient impliqués de manière active dans la contrebande des organes». Or, les responsables de l'organisation indépendantiste kosovare à l'été 1999 étaient Agim Ceku, Premier ministre du Kosovo de mars 2006 jusqu'en janvier 2008, et Hashim Thaçi, actuel Premier ministre.

Si les informations de la procureure sont exactes, le scandale est donc énorme. Mais, comme elle l'avoue elle-même, ses sources, des «journalistes fiables» et des membres de l'ONU, ne suffisent pas à enquêter. Elle déplore d'ailleurs, les «violences contre les témoins» prêts à évoquer les crimes de l'UCK durant la guerre du Kosovo.

Le livre de Carla Del Ponte a déjà fait du bruit. Notamment en Suisse, dont l'ex-procureure est ambassadrice en Argentine. Zurich a interdit à Del Ponte de présenter son ouvrage en Italie, estimant qu'il était incompatible avec son statut.

dimanche, 13 avril 2008

Attentat à la bombe meurtrier dans une mosquée du sud de l'Iran

TEHERAN - L'explosion d'une bombe samedi dans une mosquée de Shiraz, dans le sud de l'Iran, a fait au moins neuf morts et 105 blessés, selon l'agence semi-officielle Fars.

Elle a précisé que la déflagration s'était produite au moment de l'allocution hebdomadaire d'un religieux contre le wahhabisme et la foi bahá’íe, interdite dans le pays, alors que plusieurs centaines de fidèles se trouvaient à l'intérieur de l'édifice.

La puissance de l'explosion a ébranlé des maisons situées à plus d'un kilomètre de la mosquée. Des ambulances et des pompiers se sont rapidement rendus sur place, selon Fars. Les autorités ont exhorté les habitants à faire des dons de sang et appelé toutes les infirmières de la ville à la mobilisation. D'après l'agence, le bilan pourrait s'alourdir dans la mesure où plusieurs personnes touchées se trouvent dans un état critique.

Un responsable des forces de police, dont les propos ont été rapportés par Fars, a expliqué que l'explosion était due à une bombe artisanale. Selon une jeune femme, citée par Fars, quelque 800 fidèles se trouvaient à l'intérieur de la mosquée au moment de la déflagration. L'édifice pris pour cible fait partie du centre culturel Rahpouyan-e-Vesal.

La responsabilité de l'attentat n'a pas été revendiquée.

Selon l'agence Fars, une allocution hebdomadaire dénonce chaque semaine dans la mosquée les wahhabites, musulmans sunnites intégristes, et la foi bahá'íe, interdite en Iran après la révolution islamique de 1979. De tels sermons ne sont pas inhabituels dans les mosquées iraniennes.

Les chiites, majoritaires en Iran, sont considérés comme des hérétiques par les wahhabites, soupçonnés d'exercer de l'influence sur certains militants engagés dans des mouvements d'insurrection en Iran.

Les bahá'ís, eux, ne sont pas reconnus dans la constitution iranienne comme une minorité religieuse. L'an dernier, des communautés bahá'íes vivant à l'étranger ont rapporté qu'un groupe d'adeptes avait été arrêté à Shiraz. Le bahaïsme a été fondé par un noble persan dans les années 1860.

Les attentats sont inhabituels à Shiraz (environ 900km au sud de Téhéran), ville prisée par les touristes compte tenu de sa proximité avec les ruines de Persépolis, ancienne cité royale de l'empire perse achéménide.

Ces dernières années, l'Iran a été confronté à plusieurs mouvements d'insurrection religieux et communautaires, qui ont commis des attentats isolés mais meurtriers.

En février 2007, un véhicule chargé d'explosifs a sauté près d'un autocar qui transportait des Gardiens de la révolution, corps d'élite des forces iraniennes de sécurité, tuant onze d'entre eux et en blessant plus de 30 autres dans le sud-est de l'Iran. Un groupe sunnite, auquel ont été imputés une série d'attentats contre les forces iraniennes, a revendiqué la responsabilité de l'attentat.

Parallèlement aux violences dans le sud-est, des attentats ont été imputés à des militants sunnites dans la localité d'Ahvaz (ouest), près de la frontière avec l'Irak, dont des explosions qui ont fait neuf morts en 2006. AP

samedi, 12 avril 2008

L'enfer quotidien des habitants de Sadr City

BAGDAD (Reuters) - Recroquevillée dans un coin de sa maison de Sadr City, Saloua Nasser récite ses prières, une morne litanie ponctuée à l'extérieur par le crépitement des mitrailleuses.

"Mon Dieu, mon Dieu, transformez en eau le feu qu'ils déchaînent contre nous", psalmodie cette institutrice de 24 ans.

Pour les deux millions d'habitants de ce quartier chiite de l'est de Bagdad, si pauvre qu'on le présente souvent comme un bidonville, la vie est un enfer depuis le début des combats entre l'Armée du Mahdi de l'imam radical Moktada Sadr et les forces de sécurité américano-irakiennes.

Les affrontements des dernières semaines sont parmi les plus violents dans la capitale irakienne depuis que les forces américaines en ont chassé le régime de Saddam Hussein il y a cinq ans.

C'est une tentative non concluante du gouvernement du Premier ministre Nouri al Maliki, lui aussi chiite, de reprendre à l'Armée du Mahdi le contrôle de Bassorah, la grande ville du Sud, qui a mis le feu aux poudres à Sadr City.

L'épreuve de force entre le gouvernement et les miliciens de Sadr, qui a fait des centaines de morts en trois semaines, s'annonce comme l'un des épisodes les plus décisifs en cinq ans de guerre.

Les miliciens sadristes armés et masqués qui tiennent Sadr City écument les rues en ouvrant le feu sur les patrouilles américaines ou irakiennes. La nuit, ils essuient les tirs de missiles de drones américains.

"Nos souffrances commencent la nuit quand les combattants de l'Armée du Mahdi se faufilent dans les ruelles: à chaque instant nous nous attendons à des attaques aériennes", confie Laïs Madjid, un étudiant de 22 ans.

"Les victimes, ce sont toujours les gens innocents. On ne peut plus dormir la nuit et notre patience est à bout. Ce sont les journées les pires que j'ai jamais vécues et j'ai l'impression que la vie ne redeviendra jamais normale", se lamente-t-il.

Comme si les balles, les obus de mortier et les missiles ne suffisaient pas à la peine des habitants du quartier, il est interdit depuis deux semaines à tout véhicule de circuler à Sadr City, ce qui a entraîné une pénurie de médicaments et de vivres.

"DIEU BÉNISSE" LES MILICIENS SADRISTES

Samedi matin, au terme d'une nouvelle nuit de combats, le blocus du quartier par les forces de sécurité a été partiellement levé, permettant à certains habitants d'en sortir ou d'y revenir.

Mohamed Mounsir, un médecin de l'hôpital Imam Ali de Sadr City qui vit hors du quartier, n'avait pas osé rejoindre son poste depuis plusieurs jours de crainte des raids aériens américains.

Il se félicite d'avoir pu reprendre son travail samedi, "grâce à Dieu".

Depuis une semaine, les hôpitaux Imam Ali et Sadr ont admis des centaines de blessés. Dans le même temps, les combats ont fait plus d'une centaine de morts, dont des miliciens chiites et des civils.

Les habitants de Sadr City ont dû s'adapter à la situation, qui bouleverse leur vie et leurs habitudes.

Dans un étroit passage du centre de Sadr City, un groupe de jeunes garçons vêtus de maillots des clubs de football du Real Madrid et de Barcelone joue aux dominos et au backgammon.

"Nous ne pouvons plus jouer au football en plein air, c'est trop dangereux, alors nous sommes venus nous amuser ici", explique un des jeunes gens.

D'autres habitants sympathisent avec les miliciens sadristes, qui ont juré d'interdire l'entrée du quartier aux soldats américains et de les bouter hors de la capitale.

"Dieu vous bénisse!", crie une femme sur le seuil de sa maison à un groupe de six miliciens portant lance-roquettes, fusils et mitrailleuses. "Grâce à vous nous gardons la tête haute et nous montrons au monde que nous battrons jusqu'au bout contre les occupants!", les félicite-t-elle.

Moustafa, un gamin de douze ans, implore un autre groupe de combattants chiites, dont son oncle fait partie, de l'emmener avec eux au combat. Il est renvoyé prestement chez lui, en pleurs.

Dans une maison voisine, d'autres enfants dorment, apparemment insensibles au crépitement des armes et aux explosions. "Ils se sont habitués au bruit des bombardements. Maintenant cela ne les réveille plus", explique leur mère.

Version française Marc Delteil

Un tiers des électeurs italiens indécis à la veille du scrutin

ROME (Reuters) - Un tiers des 47 millions d'électeurs italiens seraient encore indécis à la veille des élections législatives de dimanche et lundi, que le chef de file de l'opposition de droite, Silvio Berlusconi, se dit sûr à 100% de remporter.

Son principal rival de centre gauche Walter Veltroni, l'ancien maire de Rome, qui se présente sans l'appui des Verts et des communistes, a promis de son côté de créer la surprise en rognant l'avance confortable de cinq à neuf points dont Berlusconi bénéficiait dans les derniers sondages publiables, il y a deux semaines.

Veltroni, qui à 52 ans est de 19 ans le cadet du Cavaliere, s'est présenté comme le candidat par lequel le changement sera possible lors de son dernier meeting vendredi soir Piazza del Popolo, à Rome, et lors de sa dernière apparition télévisée au terme de la campagne officielle.

Berlusconi, qui espère devenir président du Conseil pour la troisième fois, s'est pour part accroché avec le présentateur de l'émission d'une des chaînes appartenant à son propre empire médiatique, lors de son ultime apparition télévisée.

Il s'est fait couper la parole en tentant de gagner du temps supplémentaire pour expliquer aux 6,8 millions de téléspectateurs comment cocher proprement des bulletins de vote qu'il estime mal conçus et s'est déclaré "fâché" d'avoir dû terminer la campagne télévisée sur cette fausse note.

LES DEUX RIVAUX EXCLUENT UNE COALITION


Avant cet incident, Berlusconi avait pressé les électeurs de droite de voter pour le Peuple de la liberté, la formation qu'il dirige, et de ne pas disperser leurs voix vers les démocrates chrétiens ou la Destra, une formation à droite de la droite dirigée par un de ses anciens ministres.

Même si Berlusconi dispose d'une nette avance dans les sondages, le système électoral en vigueur, qui attribue les fauteuils sénatoriaux sur une base régionale, pourrait très bien déboucher sur une majorité étriquée à la haute assemblée.

C'est ce qui s'était produit pour Prodi, dont l'étroitesse de la majorité obtenue en 2006 au Sénat - deux sièges - est à l'origine de sa chute après seulement vingt mois au pouvoir.

Mais l'hypothèse d'une "grande coalition" avec le nouveau Parti démocrate de Veltroni a été rejetée par Berlusconi qui, faisant allusion au passé communiste de son rival, a déclaré: "Il n'est pas possible de conclure un marché avec cette gauche, qui reste ce qu'elle a toujours été."

"Quel que soit le gagnant, même d'une voix, il aura le devoir et l'honneur de gouverner l'Italie - telle est ma conviction que je veux souligner une fois encore", a déclaré de son côté Veltroni, écartant lui aussi une alliance entre les centres gauche et droit.

Version française Marc Delteil

vendredi, 11 avril 2008

Berlusconi: "il Cavaliere" à la reconquête du pouvoir

ROME - Porté par une ambition aussi inaltérable que son bronzage et un ego à la mesure de son immense empire médiatique et financier, Silvio Berlusconi, 71 ans, a mis toute sa détermination dans la reconquête du pouvoir. Et les sondages prédisent son succès aux législatives anticipées de dimanche et lundi en Italie.

Certes, il n'est plus l'homme le plus riche d'Italie selon le magazine "Forbes", qui l'a rétrogradé à la troisième place, mais il n'en reste pas moins à la tête d'un empire médiatique d'une valeur de six milliards d'euros.

La "galaxie" Berlusconi englobe les trois principales chaînes privées du pays, la maison d'édition Mondadori, un célèbre club de football, le Milan AC, et un réseau de banques, compagnies d'assurances et agences de publicité. Sa holding Fininvest compterait, d'après ses calculs, plus de 500 compagnies.

Le sémillant septuagénaire, qui a déjà eu recours à la chirurgie esthétique et aux implants capillaires, et entretient avec soin son teint hâlé, pivote immédiatement à la vue d'un objectif pour présenter son meilleur profil aux photographes.

Cet animal politique de centre-droit a survécu à bien des difficultés, notamment judiciaires, affichant une résistance à toute épreuve. Accusé notamment de corruption de responsables publics et de détournement de millions d'euros vers des partis politiques, il été jugé à maintes reprises dans des affaires liées aux activités de son groupe, mais s'en est toujours sorti indemne: à chaque fois il a été acquitté, parfois grâce à des lois votées par son gouvernement, ou bien a bénéficié de la prescription des faits.

Président du Conseil italien pendant cinq ans -un record- de 2001 à 2006, après un premier mandat éphémère de mai 1994 à janvier 1995, le flamboyant et charismatique "Cavaliere" a déçu. Il a pris une décision très impopulaire en envoyant 3.000 soldats en Irak. Et les résultats en matière d'économie n'ont pas été au rendez-vous.

Il avait promis de mettre ses talents d'homme d'affaires au service du pays, faisant miroiter un "nouveau miracle économique". Mais à la fin de son mandat, l'Italie faisait une nouvelle fois figure d'"homme malade de l'Europe", avec une économie en panne et une dette en hausse.

Il a également suscité la controverse en comparant un député allemand du Parlement européen à un kapo des camps de concentration nazis ou en affirmant peu après les attentats du 11 septembre 2001 la supériorité de la civilisation occidentale sur l'Islam.

"Sua Emittenza" affirme aujourd'hui avoir un travail à finir. Il a mené campagne contre le gouvernement sortant de centre-gauche de Romano Prodi, s'engageant à "remettre l'Italie sur ses pieds". Cette fois, il n'a pas fait de promesse mirobolante, adoptant un ton inhabituellement modéré et soulignant que sa première priorité serait de régler le problème des ordures qui s'amoncellent dans les rues de Naples.

Silvio Berlusconi est entré en politique à la suite de l'opération "Mains propres", menée par les magistrats anti-corruption milanais au début des années 90, qui a bouleversé le monde politique italien et fait tomber son mentor, l'ancien président socialiste du Conseil Bettino Craxi.

En 1994, il promet aux Italiens de créer un million d'emplois. Mais son gouvernement ne tiendra pas huit mois: le retrait de sa coalition du populiste xénophobe Umberto Bossi, chef de la Ligue du Nord, provoquera sa chute.

Issu des classes moyennes, ce fils de banquier a commencé à bâtir sa fortune dans l'immobilier durant le boom des années 60, avant de lancer une petite chaîne de télévision locale. A une époque où la RAI détenait le monopole du direct, il a racheté d'autres chaînes et créé un réseau en acheminant des bandes préenregistrées vers 800 stations-relais pour transmettre les programmes simultanément.

Silvio Berlusconi, qui a dans sa jeunesse joué les animateurs sur les croisières, aime se présenter comme un homme qui s'est fait tout seul et ne craint pas d'afficher des signes extérieurs de richesse. Il reçoit des riches et puissants de ce monde dans de magnifiques villas en Sardaigne, loue des yachts luxueux et se rend en villégiature aux Bermudes, où il possède une résidence.

Plus à l'aise chez lui à Milan, où il est né en 1936, qu'à Rome, Berlusconi passe souvent l'été en Sardaigne sur son yacht. Il a été marié deux fois et est le père de cinq enfants. AP

Kennya, le processus de paix en danger

Le processus de paix enclenché depuis fin janvier est menacé. L'opposition a suspendu sa participation aux négociations pour former un gouvernement d'union. Elle réclame un partage plus équitable des ministères.
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Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Milliband, a appelé le parti du président kényan Mwai Kibaki et celui de l'opposant Raila Odinga à faire "des concessions", alors que le processus de paix dans ce pays est menacé par la suspension des négociations.

Elections frauduleuses

Le Kénya a connu un mois de violences, en janvier dernier, après que le président sortant, Mwai Kibaki, a tenté de tricher sur les résultats de la présidentielle du 27 décembre. Les législatives, qui se déroulaient le même jour, n'ont pas fait l'objet de plaintes et ont donné une courte majorité à l'opposition.

Après qu'on eut déploré environ 1200 morts et 300000 déplacés, les deux parties ont commencé à négocier fin janvier. Un mois plus tard, elles annonçaient un accord de principe sur un partage du pouvoir, Mwai Kibaki restant président et Raila Odinga devenant Premier ministre - un poste à créer par une modification de la Constitution. Visiblement, toutefois, le premier entendait que ce poste soit purement d'apparat, tandis que le second entendait lui donner tout le pouvoir possible.

Le 18 mars, le Parlement a entériné la création d'un poste de Premier ministre et, depuis lors, les deux parties négocient la répartition des ministères.

Le nouveau gouvernement devait être annoncé dimanche dernier. Deux fois, cependant, il a été reporté en raison de dissensions de dernière minute, dont chacune des parties rejetait la responsabilité sur l'autre.

Mardi, alors que la communauté internationale s'inquiétait ouvertement du retard pris dans le processus, l'opposition a suspendu sa participation aux négociations en réclamant que le gouvernement dissolve le gouvernement "illégal" formé par Mwai Kibaki le 8 janvier dernier pour pouvoir annoncer le nouveau cabinet. Le camp Kibaki s'est dit disposé à le faire.

L'opposition réclame également que le camp Kibaki "reconnaisse le principe de partage à 50pc du pouvoir". Le ministre britannique des Affaires étrangères a apparemment appuyé cette position puisqu'il a souligné que le gouvernement d'union devait être formé "de manière équitable, avec un équilibre entre les portefeuilles". Tout en exhortant les deux parties à "des concessions", M. Miliband a ajouté que celles-ci devaient être le fait "notamment des partisans du président Mwai Kibaki (qui doivent être prêts à ) céder des portefeuilles importants".

Les ministères disputés sont apparemment ceux des Affaires étrangères, du Gouvernement local, des Finances, des Transports, de l'Energie, de la Défense, de la Sécurité intérieure et de la Justice.

L'opposition souhaite par ailleurs que le gouvernement, qui devrait comporter quarante ministres, soit réduit à trente-quatre membres. La presse kényane s'est inquiétée de cette inflation de postes, craignant pour les finances publiques.

Emeutes

La population des quartiers populaires de Nairobi, acquise à Raila Odinga, a manifesté violemment, mardi, son exigence d'un gouvernement de partage du pouvoir. Des centaines de manifestants ont bloqué des routes en brûlant des pneus aux cris de "pas de Raila, pas de paix", "pas de gouvernement, pas de paix", ou réclamant la démission de Kibaki, voire de nouvelles élections.

Ces slogans sont ceux qui étaient criés lors des violences du mois de janvier, soit avant l'accord de partage du pouvoir, dont le principe semble "passer" à moitié auprès des partisans de Raila Odinga. Les violences se sont étendues à la ville de Kisumu, à l'ouest du Kenya, place forte de l'opposition.

La police a dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes et a reçu des pierres.

Belgique: Anne-Marie Lizin sous la LOUPE, Elle avait pourtant tout d'une grande...

Six années de tournage pour un portrait décapant. Ce vendredi, à 20h45 sur La une.
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Pourvu que l'on parle d'elle ! Et si c'est à la télévision, c'est encore mieux. Car Anne-Marie Lizin sait y faire face aux caméras. Bien avant tout le monde dans la classe politique belge, elle a compris tout le bénéfice à tirer du petit écran. Se montrer, encore se montrer. Avec le petit peuple socialiste de Huy, mais aussi les grands de ce monde (Lula, Arafat, Dalaï-lama, Kadhafi,...). Peu importe : pourvu que l'on parle d'elle.

De ce point de vue, la simple idée d'être suivie par un journaliste de la RTBF - Patrick Remacle, l'un des derniers baroudeurs de la chaîne publique - aurait dû flatter l'ego de Mme Lizin. Imaginez donc : six années de tournage (sans compter les nombreuses archives sur son ascension politique) et un documentaire d'une petite heure diffusé en "prime time". Rien que pour elle !

Mais la bourgmestre PS de Huy, première femme à avoir présidé une assemblée fédérale (Sénat), est intelligente (manipulatrice ?). Si elle affectionne les caméras, c'est à deux conditions. Un : ne tourner que lorsqu'elle l'a décidé (on appelle cela de la mise en scène). Deux : ne pas lui mettre dans les pattes des journalistes (im) pertinents. Patatras ! En reporter chevronné, notre confrère a pris Anne-Marie Lizin - dite "Madame Sans-Gêne" - à contre-pied : poser la caméra là où elle ne l'attend pas. Et la questionner, quitte à essuyer de nombreux refus.

Dans Anne-Marie Lizin, j'ai une question à vous poser... ê ê, Patrick Remacle a pris le temps de pister son sujet. Le temps d'une législature communale, de janvier 2001 à décembre 2006. "Il fallait travailler dans la durée pour révéler une autre facette de sa personnalité. Ce n'est que dans la longueur qu'on peut comprendre son fonctionnement", justifie le journaliste. La démonstration, à l'écran, est percutante. Et cruelle. Car s'il se garde bien de régler des comptes (ce que Mme Lizin prétendrait dans un courrier adressé récemment à la RTBF), Patrick Remacle révèle une personnalité cultivant depuis près de trente ans ce qu'il y a de plus critiquable dans la politique : clientélisme, arrogance, opportunisme, démagogie,...

Le culte du tabouret

Anne-Marie Lizin n'est pas que ça (d'aucuns ont pu louer ses combats en faveur des femmes et de la justice sociale), mais elle est aussi ça. Ce qui fait dire à certains, au cours du documentaire, que Mme Lizin aurait pu être une grande dame mais que, par sa soif effrénée du pouvoir et de reconnaissance médiatique, elle a gâché la "fête". "On ne se grandit pas à se mettre tous les jours sur un tabouret, fustige ainsi l'un des trois témoins privilégiés figurant dans le documentaire. Il faut beaucoup d'humilité pour grandir".

Sévère, trop sévère ce portrait au vitriol ? Certains le trouveront probablement à sens unique. Mais les faits, récoltés et assemblés par Patrick Remacle, sont implacables. De surcroît, en refusant de répondre aux nombreuses sollicitations du journaliste, Anne-Marie Lizin lui a offert un boulevard...

L'indexation des salaires en Belgique

Le président de la FEB, Jean-Claude Daoust, s’en va. Il estime qu’il ne serait pas « intelligent » de mettre fin à l’indexation automatique.

Le 17 avril, Jean-Claude Daoust, président de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) quittera ses fonctions, au terme d’un mandat de trois ans. L’occasion de revenir sur les dossiers chauds.

La régionalisation de l’emploi. Au mois de juillet, des négociations institutionnelles à haut risque vont reprendre. Parmi les points à trancher : la régionalisation de l’emploi. Le patron sortant de la FEB n’y est pas opposé. « Le marché du travail n’est pas le même d’une Région à l’autre. Et puis il faut rappeler que la régionalisation de l’emploi existe déjà. Quand vous voyez comment le ministre flamand de l’Emploi, Frank Vandenbroucke, a utilisé ses compétences, on peut dire qu’il a été beaucoup plus actif que les deux autres Régions. Ses décisions ont été meilleures. Dans le domaine de l’activation des chômeurs, la Flandre a sauté sur cet outil, pendant que la Wallonie et Bruxelles critiquaient en disant : “C’est la chasse aux chômeurs”. Et progressivement, on a vu que ce n’était pas le cas. Et aujourd’hui, les résultats wallons et bruxellois sont bons, mais la Flandre a gagné deux ou trois ans. » Mais pour Jean-Claude Daoust, il ne faut pas tout régionaliser. « Il faut garder la pression du fédéral. Ce qui a pu aider à ce que l’activation des chômeurs devienne plus effective à Bruxelles et en Wallonie, c’est aussi le fait que le fédéral, l’Onem, a mis la pression en disant : “Que se passe-t-il ? Vos résultats ne sont pas assez bons.”

L’indexation automatique des salaires. En ces temps d’inflation, le système d’indexation automatique des salaires soumet les patrons à de fortes pressions. Certains en viennent dès lors à remettre en cause le système belge d’indexation des salaires. « L’indexation, je ne la remets pas en question. Mais c’est le mot “automatique”, qui est soumis à controverse. Des personnalités internationales de haut niveau se mettent à la contester. C’est un système unique, mais qui fait partie des tabous de notre pays. Même si, dans un monde idéal, on devrait supprimer l’automaticité, je pense qu’il n’est pas intelligent de le faire en Belgique. Cela va provoquer une rupture du dialogue social dont on a besoin. »

Les intérêts notionnels. Pour le président sortant, cet avantage fiscal, « était utile pour les investisseurs étrangers, mais aussi pour les PME. Puis sont venues des critiques quant à des dérives. Personnellement, je n’ai pas vu de dérives. Les intérêts notionnels ont été utilisés dans des débats politiques, et à force de dire qu’il y a des dérives, beaucoup ont fini par le croire. C’est devenu un outil politique. »

Le vieillissement de la population. A la fin de 2005, le Parlement votait le Pacte des générations, censé trouver des solutions au problème du financement des pensions. Pour le président sortant de la FEB, ce pacte n’est pas une victoire. « Cela n’a pas été un énorme succès. Je pense qu’on a raté quelque chose, car quand on voit des gens partir à la prépension à 55 ans, ils sont en pleine forme. On leur offrirait bien un vélo de course ! Beaucoup aimeraient continuer à travailler. Personnellement, je plaidais pour qu’on explique à la population le problème. Il fallait provoquer une prise de conscience en étant très didactique. Mais cela n’a pas été le cas : beaucoup de gens ont compris qu’on voulait supprimer les pensions, mais c’était faux, mais c’est comme cela qu’a été reçu le pacte. Du coup, je pense que dans les mois ou années qui viennent, le débat va nécessairement revenir. »

Yves Leterme
défend l’indexation

Russie: ouverture d'une information judiciaire après une plainte contre Total

NANTERRE (AFP) - Une information judiciaire a été ouverte fin novembre 2007 contre X pour abus de confiance au parquet de Nanterre à la suite d'une plainte de deux régions russes contre Total, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
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L'information judiciaire, ouverte par le procureur de Nanterre Philippe Courroye, fait suite à une plainte avec constitution de partie civile. Elle a été confiée au doyen des juges d'instruction du tribunal, Alain Philibeaux, selon la même source.

Le Pdg de Total Christophe de Margerie lors d'une conférence de presse, le 13 février 2008 à Paris
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Toutefois, selon les autorités russes, l'information est le fait d'un intermédiaire français, l'homme d'affaires André Guelfi, et non pas des deux régions de Russie, Volgograd et Saratov.

Selon Le Figaro, les deux régions, Volgograd et Saratov, situées dans la partie européenne de la Russie dans la région de la Volga, ont signé en 1993 un contrat avec Elf portant sur l'exploitation de champs pétrolifères. Elles poursuivent la société française pour un préjudice qu'elles estiment à 170 milliards de dollars.

Cette somme représente, selon elles, les bénéfices virtuels qui auraient pu être engrangés si la compagnie française avait effectivement exploité ces champs pétrolifères.

L'avocat de Total, Me Emmanuel Rosenfeld, a qualifié l'information judiciaire de "manipulation grossière" et de "pétard mouillé", évoquant une "contre-attaque judiciaire" d'André Guelfi, toujours en litige avec le groupe pétrolier après sa condamnation dans le volet principal de l'affaire Elf en 2003.

"Cette contre-attaque judiciaire est une mise en scène imaginée par André Guelfi qui considère que sa réclamation (de dommages-intérêts pour avoir servi d'intermédiaire dans ces contrats, ndlr) présentera mieux s'il la place sous l'égide des Russes", a déclaré Me Rosenfeld à l'AFP.

Le patron de Total, Christophe de Margerie, a abondé dans ce sens, estimant que l'affaire "ne vient certainement pas du gouvernement russe".

"La région de Saratov n'a pas de grief (à l'égard de Total) et n'a pas porté plainte", a de son côté assuré à l'AFP Margarita Zassedateleva, porte-parole de l'administrtaion régionale de Saratov.

Elle a renvoyé au comité olympique russe, structure ayant collaboré dans les années 1990 avec l'homme d'affaires André Guelfi dans ce dossier, en faisant du lobbying pour lui auprès de la direction russe de l'époque.

"Le comité olympique a soutenu dans les années 90 un projet d'André Guelfi qui devait aider Elf à s'implanter sur le marché russe. Après un changement de direction, Total a perdu son intérêt pour ce projet, alors qu'il était à un stade avancé, et Guelfi a lancé des poursuites", a déclaré à l'AFP Guennadi Chvets, porte-parole du comité olympique.

Il a assuré que le comité n'était pas l'auteur de la plainte contre Total, mais a suggéré que le comité olympique était dans une certaine mesure solidaire de M. Guelfi.

La révélation de cette affaire intervient alors qu'une audience doit se tenir lundi devant le tribunal de commerce de Paris dans un dossier parallèle: le Comité olympique russe (COR) et la société panaméenne Blue Rapid, représentée par André Guelfi, réclament à Total des dommages-intérêts après le retrait supposé d'Elf, absorbé depuis par Total, d'un projet en Russie

Dans ce volet, l'intermédiaire André Guelfi, âgé aujourd'hui de 88 ans réclame 2,5 milliards d'euros à Total, selon son avocat, Me Jean-Michel Bargiarelli, interrogé par l'AFP.

"André Guelfi était intervenu, sur désignation d'Elf, pour régler un problème lié au contrat d'exploitation-partage" avec les deux régions russes, a affirmé Me Bargiarelli. Il avait notamment utilisé ses relations avec le COR dans cet objectif.

"En 1993, Elf a communiqué que tout était réglé, mais lorsque Loïk Le Floch-Prigent a été remplacé par Philippe Jaffré (aujourd'hui décédé, ndlr), ce dernier s'est ingénié à anéantir ce contrat. André Guelfi n'a jamais perçu le bénéfice qu'aurait dû lui procurer son intervention", a poursuivi Me Bargiarelli.

Selon l'avocat, la plainte ouverte fin novembre et l'action de M. Guelfi sont "des procédures différentes, mais elles ont le même fondement".

mercredi, 09 avril 2008

Les Farc repoussent la mission humanitaire française, Sarkozy tenu de se déplacer comme au Tchad

BOGOTA (Reuters) - La mission humanitaire lancée la semaine dernière par la France pour tenter de récupérer Ingrid Betancourt et d'autres otages détenus par les Farc en Colombie n'est pas raisonnable, estime la guérilla colombienne dans un communiqué diffusé mardi sur internet.
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Dans un communiqué du ministère français de Affaires étrangères, les trois pays facilitateurs engagés dans cette mission, la France, la Suisse et l'Espagne, "prennent acte" du rejet de la mission par les Farc, qu'ils présentent comme "une faute politique grave en plus d'une tragédie humanitaire".

Remerciant les autorités colombiennes et affirmant que leur détermination reste intacte, ils précisent que le maintien de la mission sur place "ne se justifie plus pour le moment" et que celle-ci "devrait quitter la Colombie prochainement".

Le président français Nicolas Sarkozy a fait part dans un communiqué de sa "profonde déception". Il ajoute que "la France demeure pleinement mobilisée pour rendre les otages à la vie et à leurs proches".

Le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, "se rendra prochainement dans la région pour réévaluer la situation avec les dirigeants des pays les plus concernés", ajoute le communiqué de l'Elysée.

Pour les Forces armées révolutionnaires de Colombie, dans leur communiqué daté du 4 avril, "la mission médicale française n'est pas raisonnable, d'autant qu'elle ne découle d'aucun accord".

Les rebelles marxistes réclament à nouveau la démilitarisation par le président Alvaro Uribe d'une zone grande comme la ville de New York, afin de faciliter un éventuel échange d'otages contre des militants détenus dans les prisons colombiennes.

Uribe a repoussé à plusieurs reprises cette idée, affirmant ne pas vouloir offrir aux rebelles l'occasion de regrouper leurs forces.

Betancourt, trois Américains, des hommes politiques, des policiers et des soldats colombiens figurent parmi la quarantaine d'otages que les rebelles seraient prêts à échanger contre leurs camarades détenus.

LES COMITÉS BETANCOURT NE SONT PAS SURPRIS

"Si au début de l'année le président Uribe avait démilitarisé Pradera et Florida pendant 45 jours, Ingrid Betancourt, les soldats et les rebelles emprisonnés seraient libres", affirment les Farc.

"Le rejet par les Farc de la mission humanitaire est une mauvaise nouvelle mais nous ne sommes pas surpris", déclare la Fédération internationale des comités Betancourt.

"Cette mission avait été envoyée par la France dans l'urgence, sur base d'informations non vérifiées concernant l'état de santé d'Ingrid Betancourt. Il semble maintenant se confirmer que ce n'étaient que des rumeurs", déclare-t-elle dans un communiqué.

Pour la fédération, la réaction des Farc "semble prouver qu'effectivement l'état de santé d'Ingrid ne justifie pas une opération d'extrême urgence, ce qui est un point positif."

Pour sa part, le gouvernement brésilien a exhorté mardi les Farc à libérer l'ancienne sénatrice franco-colombienne et s'est déclaré favorable à une récente offre d'amnistie et de remises de peines avancée par le président colombien.

La mission humanitaire dépêchée par Paris était arrivée le 3 avril en Colombie.

L'opération, menée conjointement avec la Suisse et l'Espagne, visait notamment à tenter d'obtenir la libération d'Ingrid Betancourt, en captivité depuis février 2002.

La mission, qui compte notamment dans ses rangs un médecin, est immobilisée depuis jeudi sur la base aérienne de Catam, près de Bogota.

Quelque 5.000 personnes, dont Carla Bruni-Sarkozy, l'épouse du chef de l'Etat, ont participé dimanche à Paris à une "marche blanche" en faveur de la libération d'Ingrid Betancourt. Une quinzaine d'autres "marches blanches" ont eu lieu en province, notamment à Toulouse, Bordeaux, Strasbourg ou Nice.

Avec Raymond Collit à Brasilia et Gérard Bon à Paris, version française Henri-Pierre André et Guy Kerivel

mardi, 08 avril 2008

Eric Breteau traite de Haute Trahison l'attitude du gouvernement français à la surprise de tous

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Le grand manitou de l'Arche de Zoé ou Children rescue, on s'y perd par leur comportement de caméléon

Pour échapper à un contrôle de la police française : Un Sans-papiers malien de 29 ans saute dans la Marne et meurt noyé

« Mon frère était quelqu’un de bien. Il est venu en France pour me donner un rein et c’est moi qui lui avais demandé de rester pour ne pas être seul. Il est venu pour me sauver la vie, et c’est lui qui meurt. C’est comme s’il s’était sacrifié pour moi », témoigne d’emblée Maïmouna, la sœur de la victime. Ce jeune malien de 29 ans est décédé vendredi après avoir sauté dans la Marne, en contrebas du pont de Joinville pour échapper à un contrôle de police à la gare RER de Joinville (Val-de-Marne).
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Hier, 400 personnes se sont rassemblées sous la pluie sur les lieux du drame à l’appel de Réseau éducation sans frontières (RESF) pour rendre hommage à la victime. Baba était arrivé en avril 2004 du Mali. Il a 25 ans, est titulaire d’un BEP électricité. Par chance, il est compatible avec Maïmouna, aujourd’hui âgée de 40 ans, qui souffre d’une insuffisance rénale. Le jeune homme accepte de donner l’un de ses reins et se fait opérer en juin.

« Lorsque je l’ai vu en consultation annuelle, il se portait parfaitement bien, il faisait du sport... », se souvient le professeur Christophe Legendre, chef de service de transplantation rénale à l’hôpital Necker à Paris, qui l’a fait venir d’Afrique pour effectuer cette transplantation. Célibataire, Baba habite ensuite avec sa sœur dans un deux-pièces humide situé à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint- Denis). Il dort sur le canapé, effectue quelques petits travaux de ménage ou dans le bâtiment et joue au foot au Stade olympique de Rosny-sous-Bois, un club de 1ère division de District de Seine-Saint- Denis. « Il adorait ça, c’était sa passion ! », se souvient Mahamadou, un ami que Baba connaissait déjà au Mali.

Hier, les joueurs du club et leurs adversaires ont observé une minute de silence sur le terrain du stade Armand-Girodit et le numéro 2, porté par Baba, ne sera repris par personne jusqu’à la fin de la saison. Mahamadou est encore sous le choc. C’est chez lui que la victime se rendait vendredi lorsqu’il a été contrôlé par les agents de la RATP et la brigade anti-criminalité . Baba avait son « pass Navigo », mais pas de papiers. D’après sa sœur, son autorisation provisoire a expiré, il y a un an et son renouvellement a été refusé, mais elle n’a jamais entendu parler de l’arrêté préfectoral de reconduite à la frontière délivré en janvier par le préfet de Seine-Saint- Denis à l’égard de son frère.

Une enquête a été confiée à l’inspection générale des services, comme c’est systématiquement le cas lorsqu’il y a un mort. L’autopsie du corps devrait se dérouler aujourd’hui. De violentes échauffourées ont éclaté hier, vers 5 heures, entre les policiers et les pensionnaires du centre de rétention administrative de Vincennes (XIIème). L’incident a eu lieu alors qu’un homme de 30 ans s’apprêtait à prendre l’avion pour le Mali après une décision d’expulsion.