Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 11 avril 2008

L'indexation des salaires en Belgique

Le président de la FEB, Jean-Claude Daoust, s’en va. Il estime qu’il ne serait pas « intelligent » de mettre fin à l’indexation automatique.

Le 17 avril, Jean-Claude Daoust, président de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) quittera ses fonctions, au terme d’un mandat de trois ans. L’occasion de revenir sur les dossiers chauds.

La régionalisation de l’emploi. Au mois de juillet, des négociations institutionnelles à haut risque vont reprendre. Parmi les points à trancher : la régionalisation de l’emploi. Le patron sortant de la FEB n’y est pas opposé. « Le marché du travail n’est pas le même d’une Région à l’autre. Et puis il faut rappeler que la régionalisation de l’emploi existe déjà. Quand vous voyez comment le ministre flamand de l’Emploi, Frank Vandenbroucke, a utilisé ses compétences, on peut dire qu’il a été beaucoup plus actif que les deux autres Régions. Ses décisions ont été meilleures. Dans le domaine de l’activation des chômeurs, la Flandre a sauté sur cet outil, pendant que la Wallonie et Bruxelles critiquaient en disant : “C’est la chasse aux chômeurs”. Et progressivement, on a vu que ce n’était pas le cas. Et aujourd’hui, les résultats wallons et bruxellois sont bons, mais la Flandre a gagné deux ou trois ans. » Mais pour Jean-Claude Daoust, il ne faut pas tout régionaliser. « Il faut garder la pression du fédéral. Ce qui a pu aider à ce que l’activation des chômeurs devienne plus effective à Bruxelles et en Wallonie, c’est aussi le fait que le fédéral, l’Onem, a mis la pression en disant : “Que se passe-t-il ? Vos résultats ne sont pas assez bons.”

L’indexation automatique des salaires. En ces temps d’inflation, le système d’indexation automatique des salaires soumet les patrons à de fortes pressions. Certains en viennent dès lors à remettre en cause le système belge d’indexation des salaires. « L’indexation, je ne la remets pas en question. Mais c’est le mot “automatique”, qui est soumis à controverse. Des personnalités internationales de haut niveau se mettent à la contester. C’est un système unique, mais qui fait partie des tabous de notre pays. Même si, dans un monde idéal, on devrait supprimer l’automaticité, je pense qu’il n’est pas intelligent de le faire en Belgique. Cela va provoquer une rupture du dialogue social dont on a besoin. »

Les intérêts notionnels. Pour le président sortant, cet avantage fiscal, « était utile pour les investisseurs étrangers, mais aussi pour les PME. Puis sont venues des critiques quant à des dérives. Personnellement, je n’ai pas vu de dérives. Les intérêts notionnels ont été utilisés dans des débats politiques, et à force de dire qu’il y a des dérives, beaucoup ont fini par le croire. C’est devenu un outil politique. »

Le vieillissement de la population. A la fin de 2005, le Parlement votait le Pacte des générations, censé trouver des solutions au problème du financement des pensions. Pour le président sortant de la FEB, ce pacte n’est pas une victoire. « Cela n’a pas été un énorme succès. Je pense qu’on a raté quelque chose, car quand on voit des gens partir à la prépension à 55 ans, ils sont en pleine forme. On leur offrirait bien un vélo de course ! Beaucoup aimeraient continuer à travailler. Personnellement, je plaidais pour qu’on explique à la population le problème. Il fallait provoquer une prise de conscience en étant très didactique. Mais cela n’a pas été le cas : beaucoup de gens ont compris qu’on voulait supprimer les pensions, mais c’était faux, mais c’est comme cela qu’a été reçu le pacte. Du coup, je pense que dans les mois ou années qui viennent, le débat va nécessairement revenir. »

Yves Leterme
défend l’indexation

Les commentaires sont fermés.