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vendredi, 11 avril 2008

Belgique: Anne-Marie Lizin sous la LOUPE, Elle avait pourtant tout d'une grande...

Six années de tournage pour un portrait décapant. Ce vendredi, à 20h45 sur La une.
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Pourvu que l'on parle d'elle ! Et si c'est à la télévision, c'est encore mieux. Car Anne-Marie Lizin sait y faire face aux caméras. Bien avant tout le monde dans la classe politique belge, elle a compris tout le bénéfice à tirer du petit écran. Se montrer, encore se montrer. Avec le petit peuple socialiste de Huy, mais aussi les grands de ce monde (Lula, Arafat, Dalaï-lama, Kadhafi,...). Peu importe : pourvu que l'on parle d'elle.

De ce point de vue, la simple idée d'être suivie par un journaliste de la RTBF - Patrick Remacle, l'un des derniers baroudeurs de la chaîne publique - aurait dû flatter l'ego de Mme Lizin. Imaginez donc : six années de tournage (sans compter les nombreuses archives sur son ascension politique) et un documentaire d'une petite heure diffusé en "prime time". Rien que pour elle !

Mais la bourgmestre PS de Huy, première femme à avoir présidé une assemblée fédérale (Sénat), est intelligente (manipulatrice ?). Si elle affectionne les caméras, c'est à deux conditions. Un : ne tourner que lorsqu'elle l'a décidé (on appelle cela de la mise en scène). Deux : ne pas lui mettre dans les pattes des journalistes (im) pertinents. Patatras ! En reporter chevronné, notre confrère a pris Anne-Marie Lizin - dite "Madame Sans-Gêne" - à contre-pied : poser la caméra là où elle ne l'attend pas. Et la questionner, quitte à essuyer de nombreux refus.

Dans Anne-Marie Lizin, j'ai une question à vous poser... ê ê, Patrick Remacle a pris le temps de pister son sujet. Le temps d'une législature communale, de janvier 2001 à décembre 2006. "Il fallait travailler dans la durée pour révéler une autre facette de sa personnalité. Ce n'est que dans la longueur qu'on peut comprendre son fonctionnement", justifie le journaliste. La démonstration, à l'écran, est percutante. Et cruelle. Car s'il se garde bien de régler des comptes (ce que Mme Lizin prétendrait dans un courrier adressé récemment à la RTBF), Patrick Remacle révèle une personnalité cultivant depuis près de trente ans ce qu'il y a de plus critiquable dans la politique : clientélisme, arrogance, opportunisme, démagogie,...

Le culte du tabouret

Anne-Marie Lizin n'est pas que ça (d'aucuns ont pu louer ses combats en faveur des femmes et de la justice sociale), mais elle est aussi ça. Ce qui fait dire à certains, au cours du documentaire, que Mme Lizin aurait pu être une grande dame mais que, par sa soif effrénée du pouvoir et de reconnaissance médiatique, elle a gâché la "fête". "On ne se grandit pas à se mettre tous les jours sur un tabouret, fustige ainsi l'un des trois témoins privilégiés figurant dans le documentaire. Il faut beaucoup d'humilité pour grandir".

Sévère, trop sévère ce portrait au vitriol ? Certains le trouveront probablement à sens unique. Mais les faits, récoltés et assemblés par Patrick Remacle, sont implacables. De surcroît, en refusant de répondre aux nombreuses sollicitations du journaliste, Anne-Marie Lizin lui a offert un boulevard...

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