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vendredi, 11 avril 2008

Berlusconi: "il Cavaliere" à la reconquête du pouvoir

ROME - Porté par une ambition aussi inaltérable que son bronzage et un ego à la mesure de son immense empire médiatique et financier, Silvio Berlusconi, 71 ans, a mis toute sa détermination dans la reconquête du pouvoir. Et les sondages prédisent son succès aux législatives anticipées de dimanche et lundi en Italie.

Certes, il n'est plus l'homme le plus riche d'Italie selon le magazine "Forbes", qui l'a rétrogradé à la troisième place, mais il n'en reste pas moins à la tête d'un empire médiatique d'une valeur de six milliards d'euros.

La "galaxie" Berlusconi englobe les trois principales chaînes privées du pays, la maison d'édition Mondadori, un célèbre club de football, le Milan AC, et un réseau de banques, compagnies d'assurances et agences de publicité. Sa holding Fininvest compterait, d'après ses calculs, plus de 500 compagnies.

Le sémillant septuagénaire, qui a déjà eu recours à la chirurgie esthétique et aux implants capillaires, et entretient avec soin son teint hâlé, pivote immédiatement à la vue d'un objectif pour présenter son meilleur profil aux photographes.

Cet animal politique de centre-droit a survécu à bien des difficultés, notamment judiciaires, affichant une résistance à toute épreuve. Accusé notamment de corruption de responsables publics et de détournement de millions d'euros vers des partis politiques, il été jugé à maintes reprises dans des affaires liées aux activités de son groupe, mais s'en est toujours sorti indemne: à chaque fois il a été acquitté, parfois grâce à des lois votées par son gouvernement, ou bien a bénéficié de la prescription des faits.

Président du Conseil italien pendant cinq ans -un record- de 2001 à 2006, après un premier mandat éphémère de mai 1994 à janvier 1995, le flamboyant et charismatique "Cavaliere" a déçu. Il a pris une décision très impopulaire en envoyant 3.000 soldats en Irak. Et les résultats en matière d'économie n'ont pas été au rendez-vous.

Il avait promis de mettre ses talents d'homme d'affaires au service du pays, faisant miroiter un "nouveau miracle économique". Mais à la fin de son mandat, l'Italie faisait une nouvelle fois figure d'"homme malade de l'Europe", avec une économie en panne et une dette en hausse.

Il a également suscité la controverse en comparant un député allemand du Parlement européen à un kapo des camps de concentration nazis ou en affirmant peu après les attentats du 11 septembre 2001 la supériorité de la civilisation occidentale sur l'Islam.

"Sua Emittenza" affirme aujourd'hui avoir un travail à finir. Il a mené campagne contre le gouvernement sortant de centre-gauche de Romano Prodi, s'engageant à "remettre l'Italie sur ses pieds". Cette fois, il n'a pas fait de promesse mirobolante, adoptant un ton inhabituellement modéré et soulignant que sa première priorité serait de régler le problème des ordures qui s'amoncellent dans les rues de Naples.

Silvio Berlusconi est entré en politique à la suite de l'opération "Mains propres", menée par les magistrats anti-corruption milanais au début des années 90, qui a bouleversé le monde politique italien et fait tomber son mentor, l'ancien président socialiste du Conseil Bettino Craxi.

En 1994, il promet aux Italiens de créer un million d'emplois. Mais son gouvernement ne tiendra pas huit mois: le retrait de sa coalition du populiste xénophobe Umberto Bossi, chef de la Ligue du Nord, provoquera sa chute.

Issu des classes moyennes, ce fils de banquier a commencé à bâtir sa fortune dans l'immobilier durant le boom des années 60, avant de lancer une petite chaîne de télévision locale. A une époque où la RAI détenait le monopole du direct, il a racheté d'autres chaînes et créé un réseau en acheminant des bandes préenregistrées vers 800 stations-relais pour transmettre les programmes simultanément.

Silvio Berlusconi, qui a dans sa jeunesse joué les animateurs sur les croisières, aime se présenter comme un homme qui s'est fait tout seul et ne craint pas d'afficher des signes extérieurs de richesse. Il reçoit des riches et puissants de ce monde dans de magnifiques villas en Sardaigne, loue des yachts luxueux et se rend en villégiature aux Bermudes, où il possède une résidence.

Plus à l'aise chez lui à Milan, où il est né en 1936, qu'à Rome, Berlusconi passe souvent l'été en Sardaigne sur son yacht. Il a été marié deux fois et est le père de cinq enfants. AP

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