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dimanche, 29 juin 2008

Congrès mondial du pétrole à Madrid, une semaine après l'échec de Djeddah

MADRID (AFP) - Le monde du pétrole se retrouve à Madrid du 29 juin au 3 juillet pour son XIXe congrès mondial, une semaine après avoir constaté à Djeddah (Arabie saoudite) la fracture entre pays producteurs et consommateurs sur les raisons et solutions à la flambée des cours du brut.

Le prix du pétrole s'est embrasé, dépassant le seuil historique des 142 dollars le baril à New York vendredi, dopé par le nouvel accès de faiblesse du billet vert, après que la Banque centrale américaine (Fed) n'eut pas indiqué la veille un possible relèvement de ses taux d'intérêt.

Et le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), l'Algérien Chakib Khelil, a prévu jeudi "probablement des prix de 150 à 170 dollars au cours de cet été".

Dans cette situation tendue, plus de 3.000 congressistes et 500 journalistes sont attendus, réunis par le Congrès mondial du pétrole, une organisation qui rassemble régulièrement les acteurs du secteur, entreprises, pays producteurs ou consommateurs.

Le Congrès sera inauguré dimanche soir mais les véritables travaux ne commenceront que lundi matin.

samedi, 28 juin 2008

Besancenot se pose en rempart contre le capitalisme et le PS

PARIS (Reuters) - Olivier Besancenot s'est posé samedi en rempart face à "la loi du marché" et "l'hégémonie du Parti socialiste" au sein de la gauche.

Le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) réunit pendant le week-end à Saint-Denis, près de Paris, plusieurs centaines de comités locaux visant la création d'un Nouveau parti anti-capitaliste (NPA).

"L'enjeu de ce week-end ce n'est pas un mini-congrès. C'est un première coordination des comités de ce parti", a-t-il expliqué sur France 2. Le congrès fondateur aura lieu "en décembre, janvier au plus tard".

"D'ici là, on va discuter ensemble du mode de fonctionnement militant, du programme puis du nom. Et pour la première fois, on va le faire sur la base d'un collectif d'animation" contenant des membres de la LCR et d'autres horizons, s'est-il félicité.

"Ce qu'on constate, ce sont militants syndicalistes dans les entreprises, des militants associatifs qui luttent localement contre le capitalisme et qui pensent qu'aujourd'hui que l'heure est à présent venue de se représenter soi-même", a souligné Olivier Besancenot.

Dans Le Figaro, le porte-parole de la LCR affirme que le futur parti présentera "évidemment à toutes les élections", sans se prononcer sur son éventuelle candidature lors des européennes de 2009.

"Le seul moyen de redonner confiance à des milliers de gens, c'est de faire comprendre qu'il y a une nouvelle force politique qui compte peser et contester l'hégémonie du PS sur le restant de la gauche", prévient-il.

Fort de ses 4,08% de suffrages au premier tour de la présidentielle en 2007 - le plus haut score à gauche après celui de Ségolène Royal - Olivier Besancenot est considéré comme le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy, dans le dernier baromètre LCI-Le Figaro-OpinionWay publié la semaine dernière.

Il devance Bertrand Delanoë, Ségolène Royal et François Hollande - des dirigeants socialistes qu'Olivier Besancenot renvoie dos-à-dos.

"Ségolène Royal veut d'abord rassembler le Parti socialiste sur la base d'une orientation qui est partagée par les autres candidats à la direction qui s'inscrit dans le cadre d'une économie de marché (...) une économie où c'est le marché qui fait la loi", a-t-il fait valoir sur France 2.

Le Parti socialiste a mis en place cette semaine une cellule de veille sur le NPA.

"Il ferait mieux de surveiller le programme du gouvernement qui rentre progressivement en application plutôt que de surveiller l'espace politique qui lui échappe sur sa gauche", plaisante Olivier Besancenot dans Le Figaro.

Laure Bretton

L'aide à l'agriculture africaine doit être repensée

TUNIS (Reuters) - Les donateurs étrangers devraient faire davantage pour stimuler les investissements privés afin d'améliorer l'agriculture africaine et de surmonter la crise alimentaire, ont souligné vendredi des délégués à une conférence sur l'agriculture organisée à Tunis.

L'Afrique a du mal à nourrir une population en augmentation alors que, pendant des années de nombreux pays ont privilégié les cultures exportables, augmentant leur dépendance par rapport aux importations de produits alimentaires.

En 2005, la consommation de blé en Afrique a augmenté trois fois plus vite que la production, selon l'Agence japonaise de coopération internationale.

Le doublement des prix des matières premières ces deux dernières années a provoqué des émeutes dans plusieurs pays.

La Banque africaine de Développement, seule instance de développement multilatéral consacrée uniquement à l'Afrique, a augmenté ses prêts à l'agriculture de un milliard de dollars, les portant à 4,8 milliards de dollars depuis le 3 mai.

Mais la crise alimentaire contraint aussi les donateurs internationaux à repenser leur approche, ont noté des délégués à la conférence qui réunissait des responsables africains de l'agriculture et des partenaires pour le développement.

Des responsables de la BAD ont relevé que l'aide à l'agriculture africaine avait diminué ces dernières années.

Pour Zeinab El Bakri, vice-présidente de la BAD, il faut mettre l'accent sur le partenariat avec le secteur privé ainsi que sur certains produits alimentaires de base.

QUADRUPLER LES RÉCOLTES

"Le riz est l'un d'entre eux, et nous nous employons à améliorer ce nouveau riz pour l'Afrique", a-t-elle dit à Reuters.

Les bénéfices de réformes sont potentiellement énormes - les experts des Nations unies disent que l'Afrique pourrait tripler ou quadrupler les récoltes en deux saisons grâces à des modifications simples des techniques agricoles.

Et même avec les récoltes actuelles, davantage d'Africains pourraient obtenir la nourriture dont ils ont besoin si les pays d'une même région coopéraient pour évaluer les besoins et améliorer l'accès au marché, souligne la BAD.

Des pays d'Afrique de l'Ouest tels que le Liberia, la Guinée et la Côte d'Ivoire sont particulièrement exposés à la crise alimentaire parce qu'ils dépendent fortement des importations de vivres.

La Côte d'Ivoire produit 600.000 tonnes de riz par an mais il lui en faut 1,5 million de tonnes pour nourrir sa population, d'après des chiffres officiels présentés à la conférence de Tunis. Le cours mondial du riz a doublé cette année, passant à 760 dollars la tonne.

Des paysans de nombreux pays d'Afrique ont du mal à augmenter la production confrontés qu'ils sont à une flambée du coût des semences, des engrais et des carburants.

Certains prêteurs internationaux, habituellement chantres du libéralisme, ont commencé à plaider pour des subventions provisoires de l'Etat.

Bakri souligne que le Malawi a réalisé des récoltes records en subventionnant les semences et les engrais qu'il était passé ainsi d'un déficit alimentaire à un excédent.

Version française Nicole Dupont

Opération contre les taliban près de Peshawar, au Pakistan

ISLAMABAD (Reuters) - Les forces de sécurité pakistanaises ont lancé samedi une offensive dans la région tribale de Khyber contre les activistes taliban qui menacent la ville de Peshawar, dans le nord-ouest du pays.

"L'opération contre les mécréants progresse sans problème. Il n'y a pas eu de résistance pour l'instant. Pas de victimes non plus, pour l'instant", a indiqué à Reuters le chef de la police de la Province de la frontière du Nord-Ouest, Malik Naveed Khan.

Selon un haut responsable des forces de sécurité, l'opération est pour l'heure concentrée sur la ville de Bara, proche de la frontière afghane.

"Un couvre-feu a été imposé à Bara. Toutes les routes menant à la ville ont été fermées", a-t-il indiqué, sous couvert de l'anonymat.

La région tribale de Khyber, important point de passage entre le Pakistan et l'Afghanistan, est en proie aux bandes criminelles et aux activistes taliban, de plus en plus actifs dans cette région au cours de l'année écoulée.

Zeeshan Haider, version française Gregory Schwartz

La Corée du Nord entame la démolition de sa centrale de Yongbyon

Une tour de refroidissement a été dynamitée dans la journée devant des témoins américains et chinois.

C'est une étape importante vers la normalisation des relations entre la Corée du Nord et la communauté internationale. Hier, la Corée du nord avait remis toutes les informations sur son programme nucléaire à la Chine, qui a joué le role d'intermédiaire avec les pays occidentaux.

Les Etats Unis par la voix du président Bush, se sont félicités de l'attitude positive des nord coréens. Washington en a profité pour lever une partie des sanctions qui pesaient sur Pyongyang, et annoncé que le pays ne serait plus considéré comme un Etat Terroriste sous 45 jours. Une mesure saluée par les autorités nord coréennes.

vendredi, 27 juin 2008

Barack Obama en tête dans quatre Etats clés, selon un sondage

WASHINGTON (Reuters) - Le candidat démocrate à la Maison blanche, Barack Obama, devance son adversaire républicain, John McCain, dans quatre Etats clés pour l'élection présidentielle américaine, selon une étude publiée jeudi, ce qui pourrait augurer d'une large victoire du sénateur de l'Illinois.
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Le sondage, réalisé par l'Université de Quinnipac, place Obama en tête dans le Colorado, le Michigan, le Minnesota et le Wisconsin, quatre Etats que les stratèges comptent parmi les plus disputés en vue du scrutin du 4 novembre.

Une étude de la même université diffusée la semaine dernière donnait déjà l'avantage à Obama dans les trois plus grands de ces Etats dits clés parce que leur résultat est très incertain, la Floride, l'Ohio et la Pennsylvanie.

"Si ces résultats se maintenaient, il serait très difficile d'imaginer que le sénateur Obama ne remporte pas la présidence avec une marge très confortable", a jugé Peter Brown, directeur adjoint de l'étude.

Selon le sondage, Obama obtiendrait 49% des voix contre 44% à McCain dans le Colorado, 48% contre 42% dans le Michigan, 52% contre 39% dans le Wisconsin et 54% contre 37% dans le Minnesota. La marge d'erreur est de 2,6 points.

Le sénateur de l'Illinois, premier candidat métis d'un des deux grands partis à la Maison blanche, recueille les faveurs des femmes, des minorités, des indépendants et des jeunes. Son adversaire est en tête chez les hommes dans le Colorado et les électeurs blancs dans le Michigan.

Près des trois quarts des personnes interrogées se disent certaines de leur choix.

Andy Sullivan, version française Grégory Blachier

Barack Obama au secours de la dette d'Hillary Clinton

WASHINGTON - Barack Obama a assuré jeudi à son ancienne rivale dans la course à l'investiture démocrate Hillary Clinton qu'il l'aiderait à payer ses importantes dettes de campagne, allant jusqu'à proposer son argent personnel dans l'espoir de séduire les principaux donateurs de la sénatrice à qui il était officiellement présenté.
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Le candidat démocrate à la présidentielle a annoncé qu'il lui verserait 2.300 dollars sur ses fonds personnels, ainsi que sa femme Michelle, soit un total de 4.600 dollars. C'est la contribution la plus élevée autorisée par la loi fédérale.

Hillary Rodham Clinton a plus de 20 millions de dollars de dettes, dont 12 millions empruntés en son nom propre.

La sénatrice de New York présentait le candidat à ses principaux soutiens financiers jeudi soir à l'hôtel Mayflower de Washington. Une autre soirée du même genre est programmée ce vendredi.

"Je vais avoir besoin d'Hillary à mes côtés pour faire campagne pendant cette élection. Je vais avoir besoin de vous tous", a déclaré Barack Obama, selon des propos notés par le seul journaliste autorisé à assister à la réunion.

L'ancien sénateur du Maryland, Tom McMillen, présent dans la salle, a rapporté que les quelque 200 invités se sont levés pour applaudir Barack Obama quand il a raconté au public comment il avait demandé à ses collecteurs de fonds cette semaine de "sortir leurs chéquiers et de se mettre au travail pour s'assurer que la sénatrice Clinton - il faut s'occuper de la dette que nous avons là".

Hillary Clinton a de son côté expliqué à ses donateurs qu'ils devaient faire de l'élection de Barack Obama leur priorité numéro 1, sans nier qu'il existait encore des sentiments très forts dans les deux camps.

"C'était une campagne très difficile", a-t-elle reconnu. "C'est ce qui l'a rendue si excitante et intense et c'est la raison pour laquelle les gens ont fait part d'une telle passion de part et d'autre. Je sais que mes supporters ont des sentiments très forts, et je sais que ceux de Barack également. Mais nous sommes une famille, et nous avons une opportunité de démontrer clairement que nous savons ce qui est en jeu, et nous ferons tout ce qu'il faudra pour reprendre cette Maison blanche."

Barack Obama a demandé aux donateurs de lui apporter leur soutien, même si leur coeur restait du côté de l'ex-First Lady. "Je n'attends pas un transfert de passion", a-t-il dit. "La sénatrice Clinton est unique, et votre relation avec elle est unique".

Mais, a-t-il ajouté, "La sénatrice Clinton et moi sommes d'accord, au fond de nous-mêmes, sur le fait que ce pays a besoin de changement".

Selon des invités, Barack Obama a ensuite répondu à quelques questions de l'assistance mais a esquivé une question où il lui était demandé s'il proposerait à son ancienne rivale de se présenter à la vice-présidence à ses côtés. AP

Bill Gates, Microsoft : « On a dit maintes fois que j'étais mort, mais jamais on ne m'a fait renaître de mes cendres... »

Bill Gates part officiellement en retraite vendredi 27 juin pour se consacrer à sa fondation caritative - la Bill & Melinda Foundation - dont la recherche sur les vaccins et l'immunologie sont des activités prioritaires. Il restera chairman de Microsoft et conservera un rôle consultatif pour l'entreprise.

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Interviewé par notre rédaction américaine News.com, Bill Gates retrace l'histoire de Microsoft qu'il a cofondée il y a 33 ans et évoque son avenir sur un secteur du logiciel bouleversés par l'arrivée de nouveaux modèles de distribution et d'acteurs comme Google.

À l'heure de votre départ, quelles ont été vos priorités pendant toutes ces années ? Bill Gates - Pendant 33 ans, j'ai travaillé pour Microsoft tous les jours et réfléchi à ce que nous devions entreprendre. Cela s'est traduit par une quantité incroyable d'e-mails envoyés, de réunions, de tests de produits. J'ai du mal à imaginer ce que sera mon quotidien, et celui de l'entreprise, une fois parti.

Tant que je suis encore dans les murs, je continue d'envoyer beaucoup d'e-mails et d'organiser des réunions. Ce qui va surtout changer pour les salariés (...), c'est qu'après le 1er juillet, je serai impliqué sur des points très spécifiques, mais plus du tout sur la stratégie d'ensemble.

À mon avis, il faut investir lourdement sur plusieurs projets, dont les tablettes PC ou la télé interactive, qui vont - mais j'ai déjà fait preuve dans le passé d'un excès d'optimisme - être les technologies de demain. J'ai envoyé beaucoup d'e-mails aux équipes qui travaillent dessus. Je l'aurai peut-être plutôt fait dans trois mois, mais je prends de l'avance en les encourageant. Comme vous le savez, tous les grands succès, que ce soit l'intégration d'Office ou Windows, demandent du temps pour s'imposer. Je suis allé voir l'équipe de Steven Sinofsky qui planche sur Windows 7, et j'ai été épaté par leurs avancées.

À quel moment Microsoft a-t-il commencé à sortir de l'ombre, si l'on excepte l'arrivée de votre premier OS DOS ? Nous n'avons pas été connus avant les années 80. L'un des mes articles de presse favoris parlait, à l'époque, de quatre éditeurs de logiciels très similaires. Mais nous savions déjà, à ce moment-là, que les trois autres ne feraient pas long feu ; ils ne recrutaient pas les bonnes personnes, et n'avaient pas une vision globale.

Il s'agissait de nous, Ashton Tate, WordPerfect et Lotus. Il y avait de nombreux éditeurs de logiciels qui furent, à un moment donné, plus gros que nous. Notamment VisiCorp et MicroPro (éditeur de WordStar), puis WordPerfect, Lotus et Ashton Tate.

Mais nous étions tout simplement différents, dans la façon dont nous envisagions le logiciel et l'influence des processeurs, et dans la façon dont il fallait faire des affaires en Europe. Nous étions une entreprise parée pour durer. (...)

Puis seulement sept ans après, on apprenait dans un article « bidonné » publié dans InfoWorld que Microsoft avait annoncé qu'Ashton Tate n'avait jamais existé. On peut dire que le magazine était allé vraiment trop loin. Mais c'est avec cela que nous nous sommes faits connaître.

Nous avons connu de nombreuses péripéties. À un moment, nous avons envisagé un rapprochement avec Lotus, mais il y avait une différence de culture. C'est Jim Manzi (P-DG de Lotus, Ndlr) qui a coupé court à nos pourparlers, même si le projet de fusion n'aurait pas forcément abouti.

J'ai un souvenir plutôt amusant : IBM ne nous avait pas invités à assister au lancement du PC. Nous avions au départ été invité, mais ils ont ensuite changé d'avis. Nous, nous étions super heureux de l'invitation ; nous pensions que c'était une très bonne chose pour nous. Et quand ils nous ont dit, finalement, que nous n'étions plus invités, ce fut une grande déception. Cela n'a plus d'importance maintenant, mais à l'époque...

Fort de cette expérience, quels conseils donneriez-vous aujourd'hui au jeune entrepreneur que vous étiez, à 21 ans, lorsque vous avez créé Microsoft ? Je pourrais toujours lui dire : « Pas besoin de travailler si dur, tu vas réussir. » Ou qu'il faudra un ensemble de compétences, et pas qu'en matière d'ingénierie. Mais à l'époque, être focalisé à l'extrême sur l'ingénierie n'était pas si stupide.

Aujourd'hui, pour une grande entreprise qui est plutôt axée sur des ingénieurs, je pourrais penser que ceux-ci n'ont pas à se former à d'autres sujets. S'ils sont très calés sur un domaine A, ils peuvent utiliser cette compétence pour un domaine B.

Des entreprises embauchent par exemple un bon scientifique, en se disant qu'il sera capable de se mettre à la programmation. Pendant son entretien d'embauche, on ne l'interroge que sur sa compétence majeure, en partant du principe que son intelligence lui permettra de se former à un autre domaine. C'est vrai, mais pas toujours. Quand il s'agit de personnels de direction et du management ou de gestion des ressources humaines, le pourcentage de personnes capables de se mettre à un autre domaine est étonnement faible.

C'est une des plus grandes surprises de ma carrière. Il y a des gens qui sont excellents dans un domaine, mais pas dans un autre alors que les principes, schémas et approches sont similaires. Qu'est-ce qui surprendrait le plus aujourd'hui le Bill Gates de l'époque, qui affichait une grande ambition ? Eh bien, nous voulions voir un PC sur chaque bureau et dans chaque foyer. J'avais évalué que seul un millier de développeurs seraient nécessaires pour écrire les logiciels que nous avions en projet. Si, à l'âge de 21 ans, j'avais pu voir nos bureaux actuels (ceux de Microsoft, Ndlr), je me serais sûrement demandé ce que font tous ces gens, et comment l'entreprise peut se permettre tout cet équipement, ces bureaux avec autant d'espace inutilisé. Beaucoup trop de salariés, et des coûts qui me dépassent. (...) En arrivant dans ce bureau (le sien, Ndlr), j'aurais demandé au Bill Gates d'aujourd'hui s'il relit toujours l'intégralité du code, car nos gars pouvaient produire du code vraiment médiocre. Comme cela fait 10 ans que je ne le fais plus car c'est devenu ingérable, il me demanderait comment je fais pour rester informé.

Ce qui me ferait clairement baver d'envie, ce sont les labos de recherche de Microsoft Research, où les équipes sont des visionnaires à temps plein, dédiant leurs journées à la reconnaissance vocale, aux techniques d'apprentissage automatique, aux tests logiciels. Aux débuts de Microsoft, nous n'avons pas pu enrichir la communauté de nos trouvailles, en échange de ce qu'elle nous avait donné. Nous sommes partis des travaux des universités et de Xerox, en les exploitant extrêmement bien, comme l'ont fait Apple et l'ensemble de l'industrie de l'ordinateur personnel.

Aujourd'hui, nous sommes vraiment importants. Les étudiants chercheurs qui sont passés par chez nous disposent, après leurs études, de l'expérience en recherche informatique la plus significative. Nous sommes considérés comme les meilleurs, et avons à notre actif la publication du plus grand nombre de mémoires de recherche.

Je serais donc impressionné par la masse de travail qui a été nécessaire pour parvenir à ce niveau et à un tel succès. Je serais partagé entre l'envie folle d'aller rejoindre ces équipes de recherche, et celle de me former au travail de directeur qui implique, entre autres, d'encourager les gens ou de les critiquer sur leur travail, en restant juste. En faisant un tel bond dans le futur, je me sentirais en rupture ; je me dirais que si je ne regarde plus le code, j'ai bien changé.... Ce serait vraiment troublant.

Vous avez dit qu'IBM reste un acteur important, mais n'a plus la place qu'il occupait autrefois. On lit un peu partout que Microsoft va connaître le même destin. Un jour, on écrira que Microsoft a atteint des sommets, et ce sera vrai. Certains ont dit que nous ne comprenions rien aux OS pour serveurs, et que seul Sun Microsystems avec Unix maîtrisait le sujet. Je peux vous montrer les coupures de presse qui en parlent. Par contre, ces articles n'ont jamais eu de suites présentant la situation telle qu'elle est vraiment ; je ne comprends pas pourquoi. On a dit maintes fois que j'étais mort, mais jamais on ne m'a fait renaître de mes cendres...

Mais il est légitime, oui, chaque fois qu'une nouveauté apparaît dans l'industrie, de se demander si le leader sera suffisamment agile pour s'y mettre, en mariant cette nouveauté avec son domaine d'expertise. Ce leader devient une proie idéale pour les critiques.

Les gens tendent à sous-estimer le capital, la force d'un leader. Combien de fois a-t-on prédit que IBM s'en sortirait bien dans divers domaines ? Ce fut le cas et pendant longtemps.

Nous sommes spécialistes des logiciels. Que ce soit pour les téléphones, les téléviseurs ou les jeux vidéo, c'est le même domaine. Nous avons toujours créé des logiciels pour différents appareils.

Google est un rival de taille, et le public attend de voir si quelqu'un peut le défier. Le monde s'en portera mieux si cela arrive, et je crois qu'une seule entreprise a encore aujourd'hui l'envergure et l'expérience nécessaires pour vraiment donner du fil à retordre à Google.

Quel est le plus grand défi ? Google, à cause de son ambition et de ses forces, ou les changements économiques induits par les moteurs de recherche, la publicité et les logiciels ? L'économie n'a pas changé. Celle du monde du logiciel reste très simple. Pour être profitable, il faut gérer ses affaires plus efficacement. On a vu que les OS et logiciels de productivité ne sont pas motivés par la publicité. Le secteur du « online » modifie un peu la façon dont les e-mails sont livrés ou le collaboratif... Mais nous avons réussi à offrir tout cela en mode déconnecté, et nous avons un projet génial de cloud computing que pilote Ray (Ozzie). Les changements économiques n'ont donc pas trop d'influence.

Travailler pour le grand public n'a jamais été une source d'importants revenus, mais c'est la clé pour faire parler de soi.

C'est presque pareil pour la dynamique professionnelle, et la somme que l'on peut économiser - si l'on raisonne en terme d'impact -, en dotant un salarié d'indicateurs électroniques pour qu'il puisse suivre les évolutions des ventes et déterminer quel produit il faut acheter, comment mieux travailler avec un collègue dans un autre pays... C'est là que le logiciel aura un énorme impact dans les dix prochaines années, et pas au niveau de la publicité qui clignote sur le côté gauche de votre écran.

Les innovations se situeront du côté de l'interface utilisateur, du data mining. Aider Office à passer au niveau supérieur aura bien plus d'impact que tout ce qui est lié à la publicité contextuelle aux requêtes. Et Microsoft, heureusement, est présent sur ces deux terrains.

Avez-vous été soulagé ou déçu par l'échec du rachat de Yahoo ? J'ai eu la chance d'aider Steve (Ballmer) sur ce projet. Il est à l'aise avec l'offre qu'il a faite - enthousiaste, raisonnable et arrivant au bon moment ; il aurait été très content si elle avait été acceptée dans les délais et avec enthousiasme (...). Ils ne l'ont pas fait, et nous sommes très contents d'avoir campé sur nos positions.

Je ne comprends donc pas pourquoi l'opinion publique a pensé que c'était un vrai revers pour nous. Nous avons fait une proposition, en leur laissant complètement le choix (...). La justesse et la pertinence de notre offre les regarde, eux et leurs actionnaires. Nous savons que, dans le délai de réflexion qui leur était imparti, ils ne nous ont pas donné de réponse satisfaisante.

Notre stratégie, d'être autonomes, est bonne. Cela prend plus de temps pour prendre de l'envergure dans le domaine de la publicité et en terme de part d'utilisateurs finaux, mais tout repose sur l'innovation. Impossible d'avoir une stratégie de cavalier seul ou une stratégie reposant sur des acquisitions si l'on ne dispose pas d'un moteur de recherche que le public considère comme supérieur.

On part avec quelque chose auquel le monde n'a pas encore à croire, mais auquel nous croyons, nous, à savoir que nous pouvons proposer une offre vraiment géniale et réellement compétitive. Si on a cela sans passer par une acquisition, c'est super. Après, cela prend juste plus longtemps pour gagner en envergure.

Pour en savoir plus : Avec Surface, Microsoft se lance sur le marché du mobilier interactif Microsoft : quel avenir après l'ère Bill Gates ? Bill Gates : « Windows 7 réclamera moins de ressources que Vista » Bill Gates, "guest star" du prochain Salon des Entrepreneurs Apple : 30 ans d'innovation en images

jeudi, 26 juin 2008

Dix-huit morts dans un attentat à Mossoul

BAGDAD (Reuters) - Un attentat à la voiture piégée a fait 18 morts et 62 blessés, jeudi à Mossoul, dans le nord de l'Irak, annonce le gouverneur de la province, Douraïd Kachmoula.

Avant l'explosion, qui a eu lieu à proximité du bureau du gouverneur, deux roquettes Katioucha s'étaient abattues dans la même zone, a précisé la police.

Adrian Croft avec Ahmed Rasheed et Khalid al-Ansary, version française Jean-Philippe Lefief et Clément Dossin

L'Enthousiasme ds partisans de Obama

WASHINGTON (AFP) - Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama entend disputer l'élection du 4 novembre dans tout le pays, sans se contenter de faire campagne dans les Etats sur lesquels compte traditionnellement son parti, a prévenu son directeur de campagne.
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En rupture avec les stratégies passées, visant à calculer au plus juste les chances de décrocher le chiffre magique de 270 grands électeurs, le directeur de campagne David Plouffe a annoncé une approche véritablement nationale, forçant le républicain John McCain à dépenser plus et à défendre son avantage même dans des bastions républicains.

"Nous avons beaucoup de solutions différentes pour arriver à 270", a assuré M. Plouffe lors d'un point presse à Washington. "Nous n'allons pas nous réveiller le (jour du scrutin le) 4 novembre en nous inquiétant à cause d'un Etat", a-t-il relevé, faisant allusion aux deux dernières présidentielles, perdues par le candidat démocrate.

En 2000, il avait fallu attendre plus d'un mois le résultat de la Floride (sud-est) pour que la défaite d'Al Gore soit consommée. En 2004, c'est le scrutin très serré de l'Ohio qui avait scellé la défaite de John Kerry.

La présidentielle américaine se dispute Etat par Etat, un certain nombre de grands électeurs sont attribués à chaque Etat en fonction notamment de sa population. Est élu le candidat ayant réuni une majorité du Collège électoral (au moins 270 des 538 grands électeurs).

David Plouffe a précisé que le "premier but stratégique" de Barack Obama sera de garder les Etats remportés par John Kerry dans le camp démocrate - et pour cela repousser les assauts de John McCain dans le Michigan (nord) et en Pennsylvanie (est), deux Etats où le vote ouvrier pèse lourd, ainsi que dans le New Hampshire, petit Etat du nord-est qui a mis M. McCain sur la voie de l'investiture républicaine.

M. Obama espère en outre faire basculer une poignée d'Etats n'ayant pas voté pour un démocrate à la présidentielle depuis des lustres, comme la Virginie (est), le Colorado (ouest), le Missouri (centre) et l'Iowa (nord).

Deux sondages publiés cette semaine ont crédité M. Obama d'une avance de plus de 10 points au niveau national (49% contre 37% selon le Los Angeles Times, 51% contre 36% selon Newsweek).

Mais c'est bien Etat par Etat que M. Plouffe entend l'emporter, comme lors des primaires, remportées contre Hillary Clinton, alors que l'ex-Première dame avait été longtemps donnée archi-favorite au niveau national.

M. Obama a plusieurs avantages. D'abord financier: champion de la collecte de fonds, il s'est affranchi du plafond de dépenses de 85 millions de dollars en se retirant du système de financement public de la campagne, à la différence de M. McCain. Cela devrait lui autoriser des dépenses publicitaires sans précédent.

Le candidat démocrate a déjà commencé à diffuser une ode patriotique, "Le pays que j'aime", dans 18 Etats dont une poignée de bastions républicains où David Plouffe entend rester compétitif en novembre, comme l'Alaska, le Montana (nord-ouest) et le Dakota du Nord (nord).

L'équipe de M. Obama, portée notamment par l'engouement des jeunes, compte en outre mobiliser une "armée de persuasion", militants prêts à frapper aux portes et à diffuser la bonne parole auprès de leurs proches.

Cette tactique ne peut marcher que si le candidat est appuyé par des électeurs enthousiastes, et là encore M. Obama dispose d'un atout: plus de la moitié des électeurs probables de M. McCain ne sont "pas très enthousiasmés" par sa candidature, selon le Los Angeles Times, alors que 81% des électeurs probables d'Obama sont "enthousiastes", et même la moitié d'entre eux "très enthousiastes".

mercredi, 25 juin 2008

La crise politique coûte cher à la Belgique

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"La Belgique paie le prix fort pour son obsession des réformes institutionnelles", estime le professeur américain Erik Jones, auteur d'un livre consacré à la politique et à l'économie des petits pays, avec un angle sur la Belgique. Son constat est commenté mercredi dans les journaux l'Echo, De Morgen et De Tijd.
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"La Belgique perd des parts de marché, ne se prépare pas au vieillissement de la population et les inégalités de salaire vont croissant", poursuit le professeur, invité par le think tank Itinera. Selon lui, la hausse record de l'inflation et la perte de compétitivité sont des conséquences de la crise politique de l'automne dernier.

mardi, 24 juin 2008

La coopération entre la Belgique et la CPI est inconstitutionnelle !

Depuis la ratification du Statut de Rome le 17 juillet 1998, la Belgique est le pays européen qui a le plus collaboré à l’arrestation et à l’extradition judiciaire vers La Haye des suspects africains, dont les congolais en particulier, sur demande du tout puissant Procureur à la CPI l’Argentin Luis Moreno-Ocampo. L’analyse de l’avis du conseil d’Etat belge du 21 avril 19999 montre que la constitution belge est en contradiction sur plusieurs points avec le Statut de Rome.
Depuis lors, le législateur n’y a apporté aucune modification. Cette fâcheuse situation implique que tout acte posé par les autorités politiques et judiciaires belges dans le cadre de la collaboration avec la CPI, est de facto inconstitutionnel. « Nul n’est sensé ignorer la Loi.» Sans faire du juridisme béat, il est intéressant que l’opinion comprenne les enjeux et les dessous des cartes liés à cette ratification inconstitutionnelle du Statut de Rome par le gouvernement fédéral belge sous l’impulsion de son Ministre des Affaires étrangère de l’époque l’actuel Commissaire européen au développement et à l’Aide humanitaire Monsieur Louis Michel. Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici deux liens intéressants :
http://www.icrc. org/ihl-nat. nsf/46707c419d6b dfa24125673e0050 8145/81c1e68caa4 cd0d6c1256a76002 deba2!OpenDocume nt,

http://www.icrc. org/Web/fre/ sitefre0. nsf/htmlall/ 693MEB/$File/ Questions_ soulevees_ sur_le_Statut_ CPI.pdf

Quel est le rôle joué par Louis Michel dans cet imbroglio politico-juridique?


En 1998, Monsieur Louis Michel a convaincu son gouvernement de ratifier le Statut de Rome le 17 juillet 1998. Il saisira a posteriori le conseil d’Etat le 5 mars 1999 et, ce dernier rendra son avis le 21 avril 1999. Dans ses conclusions, le conseil d’Etat dit ceci : « Si la Belgique ratifie un tel traité et si le pouvoir législatif entend l’approuver, il convient que des modifications soient apportées, selon la procédure inscrite au titre VII de la constitution, à plusieurs dispositions constitutionnelles…» Le conseil d’Etat suggère au législateur d’insérer, par exemple dans un article 168bis nouveau de la constitution, la disposition suivante : «L’Etat adhère au statut de la CPI, fait à Rome le 17 juillet 1998. » Une telle disposition permettrait au législateur de couvrir les adaptations qui en résultent dans l’ordre juridique constitutionnel et autoriserait celles qui devraient, en conséquence, être apportées aux lois et règlements.

Nous sommes surpris de constater que rien n’a été fait jusqu’à présent (10 ans plus tard !) Par ailleurs, les Ministres et les parlementaires successifs n’ont daigné suivre cet avis du conseil d’Etat qui dit en substance que la ratification du Statut de Rome par la Belgique est inconstitutionnelle . Celui qui a amené le gouvernement fédéral belge sur cette voie sans issue, Monsieur Louis Michel pour ne pas le citer, se tait dans toutes les langues. A chacun de trouver les vraies raisons d’un tel silence de la part de celui qui qualifia Joseph Kabila « d’espoir pour le congo.» pendant la période électorale en RDC.

Le Roi, les Ministres et les parlementaires belges peuvent-ils être arrêtés puis extradés à La Haye ?

Le Statut de Rome en son article 27 ne reconnaît aucune immunité quelle que soit la fonction étatique exercée par le suspect. Par contre, l’article 88 de la constitution belge consacre l’inviolabilité de la personne du Roi et, l’article 103 de la constitution belge stipule que seule la cour d’appel peut exclusivement juger les Ministres. Ainsi l’immunité absolue du Roi, l’immunité des parlementaires en fonction ainsi que les privilèges juridictionnels accordés aux Ministres et parlementaires sont en totale contradiction avec le Statut de Rome.

Concrètement selon la constitution belge, l’immunité des parlementaires doit être levée par l’assemblée avant toute poursuite judiciaire par la CPI et, cette dernière ne peut malheureusement poursuivre ni le Roi, ni les Ministres fédéraux et régionaux belges. De ce fait, il est tout de même choquant que le Parquet fédéral belge n’ait pas hésité à exécuter le mandat d’arrêt délivré par la CPI contre le sénateur congolais Jean Pierre Bemba, sans trop se soucier du sort de ses propres sénateurs ou d’autres bénéficiaires des immunités et des privilèges juridictionnels. Ainsi par la faute du législateur, la justice belge est devenue sélective, à vitesse variable qui équivaudrait à deux poids et plusieurs mesures…

Qui profite de cette inconstitutionnalité ?

Les déclarations belliqueuses de l’actuel Ministre fédéral belge des Affaires étrangères Karl De Gucht et celles du Commissaire européen Louis Michel avant le 30 juin 2005 raisonnement encore dans les oreilles des Congolais. Ces deux personnalités n’ont pas hésité à proférer des menaces devant les organes de presse nationale et internationale contre la population civile congolaise qui réclamait, à juste titre, la fin de la transition le 30 juin 2005 à minuit conformément aux prescrits de l’accord global et inclusif. La suite tout le monde la connaît, la garde présidentielle de Joseph Kabila n’a pas hésité à ouvrir le feu à bout portant sur des paisibles manifestants, faisant plusieurs centaines des morts sur toute l’étendue du territoire congolais.

En févier 2007, l’ancien Ministre fédéral belge à la coopération au développement Monsieur Armand De Decker s’était prononcé clairement en faveur de la politique ultra- répressive de Joseph Kabila contre les populations civiles adeptes du mouvement politico-religieux Bundu Dia Kongo dans la province du Bas-Congo. Dès lors, il n’est pas étonnant que Joseph Kabila et ses hommes récidivent en 2008 avec une extrême violence contre les adaptes de Bundu Dia Kongo. Selon les ONG’s locales, le nombre de victimes est inestimable vu l’absence de registre de la population. Toutefois, des charniers sont quotidiennement découverts par les enquêteurs de la Monuc et, le dernier rapport de l’ONU parle d’un vrai massacre systématique perpétré par la police, la garde présidentielle et l’armée nationale congolaise FARDC. Face à cette institutionnalisati on des massacres des populations civiles, comment ne pas croire que Joseph Kabila ne fait qu’utiliser à « bon escient » son permis international de tuer ?

Toutes les déclarations malheureuses de ces officiels belges sont des incitations au meurtre et au massacre des civils passibles de poursuites judiciaires devant la CPI conforment au Statut de Rome en son article 25, 3, b (Est punissable la personne qui ordonne, sollicite ou encourage la commission d’un crime visé par le Statut de Rome). En dépit de cette disposition, les Ministres ainsi que les parlementaires belges contrevenants sont totalement ou partiellement à labrit des poursuites judiciaires par la CPI en Belgique en vertu des articles 50 et 120 de la constitution belge qui stipulent que, sauf le cas de fragrant délit, l’immunité des parlementaires doit être levée avant toute poursuite judiciaire.

En substance, nous pouvons raisonnablement supposer que le refus du législateur d’apporter les correctifs nécessaires à la constitution afin quelle soit conforme au Statut de Rome est dicté par les intérêts politico-économiques obscurs de la Belgique dans sa zone d’influence, notamment la RDC {Ndr, Mr Karel De Gucht/ devoir moral de la Belgique sur le Congo}. Ainsi, les acteurs politiques belges peuvent impunément s’aventurer sous les tropiques dans l’imputé totale.

Quelle leçon tirer de cette inconstitutionnalité ?

Juste pour rire, imaginez l’arrestation et l’extradition judiciaire vers La Haye du Roi, d’un Ministre, ou d’un Sénateur belge par la police congolaise sur une demande du Procureur à la CPI !

Entre ces entrefaites, nous recommandons l’instauration d’un moratoire en toute urgence sur toutes les actions politiques et judicaires entreprises par les autorités belges dans le cadre de la coopération avec la CPI. Ceci implique la libération pure est simple du sénateur congolais JP Bemba. En outre, Le gouvernement du Premier Ministre Yves Leterme doit se positionner clairement par rapport au Statut de Rome. Au demeurant, si le législateur belge n’accepte pas que le Roi soit passible de poursuite et d’extradition judiciaire vers La Haye sur demande du Procureur à la CPI, par conséquent le gouvernement fédéral belge doit prendre toutes ses responsabilité s afin de retirer définitivement sa signature du Statut de Rome. La justice internationale doit s’appliquer à tous le citoyens des pays membres de la CPI sans aucune restriction.

Nos recommandations s’adressent, du reste, à tous les gouvernements qui ont ratifiés le Statut de Rome. Les constitutions nationales doivent être modifiées conformément à ce dernier. Dans le cas contraire, la CPI restera une coquille vide et un instrument de règlement des comptes polico-judiciaires destiné à punir les faibles et les vaincus.


Fait à Bruxelles le 22 juin 2008

Benjamin Stanis Kalombo

Président de l’APRODEC asbl
Tél : 0032.484.925. 836
E-mail : kalombobs@yahoo. fr

Avec Obama conquérir le pays dans un esprit libre et souverain

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Sommet euro-méditerranéen : Bouteflika se fait prier

François Fillon a plaidé, à Alger, en faveur d'une relation équilibrée entre les deux rives de la Méditerranée, avant la rencontre du 13 juillet à Paris.

La relation franco-algérienne était jusque-là incarnée par le tête-à-tête complexe des présidents. Elle se diversifie avec l'en­trée en scène de François Fillon, le premier chef de gouvernement français à se rendre en Algérie depuis 1986. Cette nouveauté contribue à décrisper les rapports. Elle ne les simplifie pas pour autant.

Interrogé sur son éventuelle venue à Paris pour le sommet de l'Union pour la Médi­ter­ranée, prévu le 13 juillet, le président Abdelaziz Bouteflika a répondu dimanche d'un laconique et à peine audible «chaque chose en son temps». Le président s'exprimait en souriant sur le perron du palais de Mouradia à l'issue de plus de deux heures d'entretien avec le premier ministre français.

Soutien aux chrétiens

L'esquive du chef de l'État algérien était attendue par la délégation française, qui entretient un optimisme prudent. «On se dit les choses en face avec une grande franchise», résume-t-on dans l'entourage de François Fillon.

Les hésitations d'Abdelaziz Bouteflika sont en partie liées au Proche-Orient. Les Algériens suivent avec attention le voyage de Nicolas Sarkozy en Israël. Une visite mal perçue par la classe politique algérienne en raison du «sionisme» présumé du chef de l'État français et surtout de sa proximité avec le sommet parisien du 13 juillet. La classe dirigeante algérienne se dit déçue par la révision à la baisse des objectifs initiaux de l'Union pour la Méditerranée (UPM) et se préoccupe des risques de doublon avec les actuelles structures de coopération entre l'Europe et les pays du Sud. Elle s'interroge enfin sur la place de l'Algérie dans l'UPM.

Venu pour convaincre, François Fillon s'est voulu rassurant. «L'Algérie est un pays clé de la future Union. Je sais qu'elle s'y associera pleinement. C'est son intérêt, c'est aussi celui de tous les pays riverains», a-t-il affirmé. Le premier ministre a profité de l'occasion pour qualifier de «sté­riles» et «stupides» les polémiques sur l'invitation faite au Syrien Bachar el-Assad. Il répondait sans le citer à Jacques Chirac qui n'assistera pas au défilé du 14 juillet. «Ce qui compte, c'est l'égalité rive nord, rive sud» ajoute-t-il.

Sa visite samedi à la basilique Notre-Dame d'Afrique avait valeur de symbole à l'heure où des chrétiens sont victimes d'une cam­pagne de harcèlement judiciaire. Le premier ministre a ­plaidé leur cause dans ses ren­contres en rappelant les principes de liberté de culte auxquels la France laïque est attachée.

Dénué de passé algérien, Fillon a l'avantage de ne pas souffrir d'une image préconçue. Mais il présente peut-être l'inconvénient d'exercer un emploi pré­caire. Il s'en est lui-même amusé devant les étudiants de l'École su­périeure des affaires algériennes (Esaa), l'équivalent local d'HEC. «La principale caractéristique de mon fauteuil est d'être un siège éjectable», a-t-il plaisanté.

Seize taliban tués dans des raids aériens en Afghanistan

KHOST, Afghanistan (Reuters) - Les troupes de la coalition internationale ont tué mardi 16 rebelles taliban au cours de raids aériens consécutifs à l'attaque par les insurgés d'une petite ville de l'est de l'Afghanistan, fait savoir la police
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Les taliban ont conquis un certain nombre de petites villes isolées au cours des deux dernières années, s'emparant brièvement de bâtiments publics et contraignant les forces afghanes et internationales à les pourchasser.

Dans la nuit de lundi à mardi, les taliban ont attaqué la localité de Sayed Karam, dans la province de Paktia, et la coalition internationale a riposté par des raids aériens.

Kamal Sadaat, version française Eric Faye

La trêve à Gaza au centre des discussions Olmert-Moubarak en Egypte

CHARM EL-CHEIKH (Egypte) (AFP) - Le Premier ministre israélien Ehud Olmert est arrivé mardi à Charm el-Cheikh pour s'entretenir avec le président égyptien Hosni Moubarak de la trêve dans la bande de Gaza et d'un possible échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, négocié par Le Caire.

Les deux dirigeants vont parler des "étapes qui vont suivre l'accalmie" conclue la semaine passée entre l'Etat hébreu et le Hamas et entrée en vigueur jeudi à Gaza, a indiqué à l'AFP une source à la présidence égyptienne.

MM. Moubarak et Olmert "discuteront de la situation à Gaza, où l'Egypte a joué un rôle crucial pour qu'on parvienne au calme. C'est une situation fragile et nous voulons parler d'où cela nous mène", a pour sa part affirmé le porte-parole de M. Olmert, Mark Regev.

La rencontre avait été annoncée par le bureau de M. Olmert quelques heures après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, conclu à la faveur d'une laborieuse médiation égyptienne.

Outre l'arrêt des tirs de roquettes palestiniennes contre Israël et des attaques israéliennes dans la bande de Gaza, l'accord prévoit un allègement progressif du blocus imposé par l'Etat hébreu à Gaza.

Un premier accroc à la trêve a été signalé mardi par l'armée israélienne, un tir d'obus de mortier depuis Gaza, qui s'est abattu dans le sud d'Israel sans faire de victime.

Proche-Orient : "pas de paix sans l'arrêt de la colonisation" explique Nicolas Sarkozy à la Knesset

A une semaine de la présidence française de l'Union européenne, le chef de l'Etat a proposé l'aide de l'Europe pour "aller vers un accord final" avec les Palestiniens. Nicolas Sarkozy a aussi proposé la contribution de la France pour accueillir des pourparlers entre l'Etat hébreu et les Palestiniens, la Syrie ou encore le Liban.
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Plus tôt dans la journée, Nicolas Sarkozy a tenu un discours remarqué devant la Knesset. Il s'agissait de la première intervention d'un chef d'Etat français devant le parlement israélien depuis 1982.

Nicolas Sarkozy a plaidé pour la création d'un Etat palestinien et l'arrêt de la colonisation. Il a énuméré les conditions nécessaire à ses yeux pour une relance de l'espoir de paix.

"Il ne peut y avoir de paix sans l'arrêt de la colonisation. Une proposition de paix existe elle est soutenue par de nombreux membres de votre knesset, pour l'adoption d'une loi qui inciterait au départ les colons de Cisjordanie, moyennant compensation et relogement en Israël. Moi je vous dis une chose : créez les conditions du mouvement".

Côté israélien on se félicite officiellement de cet état d'esprit même si le discours a été modérement applaudi par une Knesset archi-comble.

En revanche l'allocution a particulièrement été apprécié par le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui reçoit Nicolas Sarkozy ce mardi à Bethléem en Cisjordanie.

lundi, 23 juin 2008

Belgique: Une année de paralysie législative

Huit projets de loi ont été déposés depuis les dernières élections par l'Exécutif fédéral. Qui dit moins ? L'"Arc-en-ciel" (avec un nouveau Premier ministre) avait fait sept fois mieux... Leterme Ier n'a pas déposé le moindre projet en trois mois.e0f324ec1a6ab20d678f155f78b52c00.jpgZéro pointé. Il apparaît qu'en dehors des textes liés à la mise en oeuvre du budget, le gouvernement Leterme Ier, en place depuis le 20 mars dernier, n'a toujours pas déposé le moindre projet de loi digne de ce nom...

Huit projets de loi seulement - le plus souvent relevant du domaine purement technique - ont été déposés par Verhofstadt II et Verhofstadt III depuis le scrutin du 10 juin.

A titre de comparaison, lors de leur première année d'exercice législatif, les coalitions "Violette" (libéraux et socialistes) et "Arc-en-ciel" (libéraux, socialistes et verts) avaient respectivement transmis 58 et 54 projets de loi ordinaire au Parlement.

Concrètement, entre le 11 juin 2007 et le 11 juin 2008, 62 projets de loi ont été déposés par les différents gouvernements qui ont défilé rue de la Loi : 36 textes législatifs sont des "assentiments de conventions bilatérales" (conventions de collaboration entre deux pays qui doivent transiter par le Parlement mais ne doivent pas être discutés); 16 textes législatifs sont des "émanations budgétaires" - liés au budget ou à la loi-programme du gouvernement, façonnés sous Verhofstadt III (entre décembre et mars); 2 textes législatifs sont des "relevés de caducité" (des textes relevant de la législature précédente mais déjà adoptés par le Sénat).

Il n'y a donc que 8 textes "projets de loi ordinaire" qui ont été déposés depuis un an !

Et tous l'ont été sous le "règne" de Guy Verhofstadt comme Premier ministre.

Transposition européenne

Quels sont ces 8 projets de loi ? Quatre ont été déposés par le gouvernement en "affaires courantes" (un projet de loi applicable pour certains seuils à respecter dans les conseils d'entreprise, deux autres sont liés aux élections sociales, un troisième a trait à la reconnaissance des qualifications). Ces quatre textes législatifs relèvent du domaine technique et/ou de la transposition de directives européennes. Les quatre projets de loi déposés par l'Exécutif intérimaire Verhofstadt III sont trois projets d'"installation de groupe spécial de négociation au sein de la société coopérative européenne" et une transposition de directive européenne...

Lors de la première année de législature de la coalition "Violette" (2003-2004), 154 projets de loi avaient été déposés : 69 textes étaient des assentiments internationaux; 20 textes étaient des applications budgétaires et 2 étaient des "relevés de caducité". 63 projets de loi ordinaires ont été déposés par le gouvernement - 5 d'entre eux n'ont pas été au bout de leur parcours législatif. Donc 58 projets de loi stricto sensu avaient été portés par la coalition de l'époque.

"On peut faire mieux"

Lorsque Guy Verhofstadt mis en place la coalition "Arc-en-ciel" en 1999, celle-ci a transmis 129 projets de loi. Guy Verhofstadt, comme Yves Leterme aujourd'hui, succédait à un autre Premier ministre (le CVP Jean-Luc Dehaene). Parmi ces 129 projets, 45 étaient des assentiments de convention bilatérale et autres traités internationaux, 18 étaient des textes ayant trait à la mise en oeuvre du budget, à la loi-programme et aux dispositions diverses. Et deux textes étaient des relevés de caducité. Enfin, 10 projets de loi ordinaire étaient restés en rade. C.Q.F.D. : l'Arc-en-ciel a déposé et fait passer au Parlement 54 projets de loi ordinaire durant sa première année d'exercice législatif.

Dimanche, à RTL-TVi, Didier Reynders a concédé qu'"un an après les élections, on (avait) toujours pas pris de très grandes orientations". "Ce qu'il faut, a souligné le libéral, c'est que nous puissions redémarrer avec de nouvelles perspectives". Elio Di Rupo, lui, a estimé que parler de "paralysie du gouvernement Leterme (était) un peu exagéré". "Mais on peut faire mieux", a admis le socialiste. Vraiment ?

Martin Buxant

Sénégal/ Europe/ Immigration : Des Sénégalais entre colère et anxiété

Au Sénégal, l’« immigration choisie » promue par la France n’est pas une expression vide de sens : Dakar et Paris ont signé en 2006 un accord sur les flux migratoires, complété par un avenant en 2008. A Thiaroye-sur-mer (est de Dakar), qui fut le point de départ de nombreuses pirogues de migrants clandestins pour l’Europe, l’anxiété des parents de « disparus » sur les routes de l’émigration le dispute à la colère de jeunes dénonçant une politique de « vampirisation de l’Afrique ». Reportage.

Il y a quelques années encore, les candidats à l’émigration clandestine « partaient de là-bas », dit à RFI Talla Niang, lunettes rondes, montrant une jetée pierreuse que viennent lécher mollement quelques vagues. A quelques mètres de lui, des pêcheurs roulent leur filet pendant que des garçons jouent au foot ou s’étirent, indifférents aux ordures jonchant la plage. « Maintenant, c’est fini. La surveillance est devenue beaucoup plus sérieuse, les patrouilles en haute mer (les) attendent, c’est devenu beaucoup plus difficile » d’embarquer de Thiaroye-sur-mer, ajoute le longiligne jeune homme, réputé pour son implication dans la lutte contre l’émigration clandestine dans cette banlieue populeuse, un ancien village de pêcheurs.

Ces surveillance et patrouilles sont celles du dispositif européen pour la sécurité aux frontières extérieures Frontex, auquel le Sénégal participe depuis septembre 2006. Ces opérations ont, depuis, permis d’interpeller 4 275 migrants clandestins et passeurs, et de rapatrier 6 931 émigrés illégaux, selon Frontex-Sénégal. Le bilan inclut également 25 pirogues, près de 22 000 litres de carburant et près de 24 millions de FCFA (36 500 euros) saisis. Des résultats satisfaisants pour le Sénégal, qui s’était félicité de l’accord sur « la gestion concertée des flux migratoires » signé le 23 septembre 2006 avec la France.
Des familles affectées

Cet accord prévoit notamment des visas de circulation longue durée pour une liste de personnes allant des hommes d’affaires aux artistes en passant par les intellectuels, commerçants, avocats et sportifs. L’avenant signé le 25 février 2008 ouvre le marché français aux Sénégalais « dans 108 métiers qualifiés et non qualifiés. Malgré tout, les tentatives de gagner l’Europe clandestinement se poursuivent, reconnaît-on au Sénégal. A Thiaroye-sur-mer, où la pêche ne nourrit plus son homme, certains voient dans le projet de pacte européen le lit d’autres drames : des jeunes qui partent de plus loin, à l’insu de leurs familles, et disparaissent en chemin.

Depuis deux ans, Baye Ali Diop, Babacar Ndoye, Ngary Diop, Djibril Faye, Bineta Ndiaye, Adama Ndoye, Rokhaya Sow, Awa Gueye et des dizaines d’autres adultes et jeunes du quartier n’ont aucune nouvelles de leurs enfants, frères ou cousins - 94 recensés pour l’heure - partis clandestinement. Ils ont formé une Association des clandestins disparus, rapatriés et familles affectées de Thiaroye-sur-mer et se réunissent tous les jeudis pour partager quelques maigres nouvelles, s’épauler dans leur douleur, parfois dans des crises de larmes des mères éplorées. La nouvelle pour ce jeudi 19 juin ? « On nous dit qu’ils (les migrants disparus) sont retenus en Algérie dans un camp appelé ’Layoune’ », déclare Babacar Ndoye, vice-président de l’association, ayant trois frères parmi les disparus. En réalité, le nom de cet hypothétique camp tout comme son éventuelle localisation restent flous. L’information n’est confirmée par aucun officiel sénégalais, « de toute façon, ils ne nous ont jamais rien dit ! », s’énerve Bineta Ndiaye, boubou vert, fichu noir autour des épaules, dont le chagrin sourd à l’évocation de son fils porté disparu, Babacar Diop, 27 ans.
Population anxieuse

Pour Djibril Faye, pas de doute que la proposition française de « pacte européen de l’immigration et l’asile » permettra d’étendre à l’Europe des dispositions plus sévères et contraignantes, à l’image de l’accord d’ « immigration choisie » appliqué au Sénégal. Et cela fait naître une angoisse supplémentaire chez cet adulte en bonnet blanc et ensemble tunique vert. « Ils ne faut pas qu’ils (les Européens) choisissent les meilleurs pour les faire travailler en Europe. Il faut que le choix soit permis pour eux et pour nous. Les gosses partent en clandestins parce qu’ils ne parviennent pas à trouver de visa. (...) Toute la population thiaroyoise est anxieuse », affirme-t-il.

Mamadou Secka Fall, un jeune rapatrié après deux tentatives infructueuses - au Sahara en 2002 et au Maroc en 2006 -, a décidé de rester dans son pays, mais il en a gros sur le cœur. Il dénonce à la fois le Sénégal, qui ne fait « rien pour retenir ses fils », et l’Europe qui procède au tri sélectif. « lls parlent d’immigration choisie. C’est écœurant ! L’Europe est en train de vampiriser l’Afrique. (...) Mais ceux qu’ils choisissent, nous en avons besoin de ceux-là ! », lance Talla Niang, moins amène. « Ceux-là qui vont partir, vont envoyer de l’argent juste pour entretenir et nourrir la famille (restée au pays). Mais en termes de réalisations, de projets, d’éducation, que va faire l’Afrique ? Ca va poser problème ».

De l’ envoyée spéciale de Rfi à Thiaroye-sur-mer, Coumba Sylla

Auteur: Ferloo.com