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samedi, 28 juin 2008

L'aide à l'agriculture africaine doit être repensée

TUNIS (Reuters) - Les donateurs étrangers devraient faire davantage pour stimuler les investissements privés afin d'améliorer l'agriculture africaine et de surmonter la crise alimentaire, ont souligné vendredi des délégués à une conférence sur l'agriculture organisée à Tunis.

L'Afrique a du mal à nourrir une population en augmentation alors que, pendant des années de nombreux pays ont privilégié les cultures exportables, augmentant leur dépendance par rapport aux importations de produits alimentaires.

En 2005, la consommation de blé en Afrique a augmenté trois fois plus vite que la production, selon l'Agence japonaise de coopération internationale.

Le doublement des prix des matières premières ces deux dernières années a provoqué des émeutes dans plusieurs pays.

La Banque africaine de Développement, seule instance de développement multilatéral consacrée uniquement à l'Afrique, a augmenté ses prêts à l'agriculture de un milliard de dollars, les portant à 4,8 milliards de dollars depuis le 3 mai.

Mais la crise alimentaire contraint aussi les donateurs internationaux à repenser leur approche, ont noté des délégués à la conférence qui réunissait des responsables africains de l'agriculture et des partenaires pour le développement.

Des responsables de la BAD ont relevé que l'aide à l'agriculture africaine avait diminué ces dernières années.

Pour Zeinab El Bakri, vice-présidente de la BAD, il faut mettre l'accent sur le partenariat avec le secteur privé ainsi que sur certains produits alimentaires de base.

QUADRUPLER LES RÉCOLTES

"Le riz est l'un d'entre eux, et nous nous employons à améliorer ce nouveau riz pour l'Afrique", a-t-elle dit à Reuters.

Les bénéfices de réformes sont potentiellement énormes - les experts des Nations unies disent que l'Afrique pourrait tripler ou quadrupler les récoltes en deux saisons grâces à des modifications simples des techniques agricoles.

Et même avec les récoltes actuelles, davantage d'Africains pourraient obtenir la nourriture dont ils ont besoin si les pays d'une même région coopéraient pour évaluer les besoins et améliorer l'accès au marché, souligne la BAD.

Des pays d'Afrique de l'Ouest tels que le Liberia, la Guinée et la Côte d'Ivoire sont particulièrement exposés à la crise alimentaire parce qu'ils dépendent fortement des importations de vivres.

La Côte d'Ivoire produit 600.000 tonnes de riz par an mais il lui en faut 1,5 million de tonnes pour nourrir sa population, d'après des chiffres officiels présentés à la conférence de Tunis. Le cours mondial du riz a doublé cette année, passant à 760 dollars la tonne.

Des paysans de nombreux pays d'Afrique ont du mal à augmenter la production confrontés qu'ils sont à une flambée du coût des semences, des engrais et des carburants.

Certains prêteurs internationaux, habituellement chantres du libéralisme, ont commencé à plaider pour des subventions provisoires de l'Etat.

Bakri souligne que le Malawi a réalisé des récoltes records en subventionnant les semences et les engrais qu'il était passé ainsi d'un déficit alimentaire à un excédent.

Version française Nicole Dupont

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