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jeudi, 17 juillet 2008

Belgique:Yves Leterme, c'est pas fini

Un 21 juillet sans Premier ministre aux côtés du Roi ? Impossible... Yves Leterme sera sans doute remis en selle. Peut-être dès ce vendredi. Place à un nouveau dialogue entre les Communautés, avec Bruxelles et le fédéral.

Le scénario prend cours au fil des heures. Tandis que le Roi poursuit ses très larges consultations, il se confirme que les partis de la majorité tentent de s'entendre sur le maintien au poste de Premier ministre d'Yves Leterme, moyennant le lancement d'un dialogue de Communauté à Communauté devant aboutir, dans un délai fixé, à une grande réforme de l'Etat.

Au Palais, l'activité politique est intense. Après avoir reçu les présidents des entités fédérées et le président du Sénat, Armand De Decker, le Souverain a eu des entretiens avec les chefs de partis politiques (CD&V, CDH, VLD, Ecolo, Groen !, SP.A). Pour la première fois, il a aussi reçu Jean-Marie Dedecker. Ce jeudi, il verra les interlocuteurs sociaux. Il devrait prendre une initiative ce vendredi. Car c'est ce jour-là qu'il doit enregistrer son discours pour le 21 juillet, jour de la fête nationale. Un discours qui devra tenir compte des derniers événements. Et il serait surprenant qu'un Premier ministre démissionnaire s'installe aux côtés du Roi dans la tribune officielle lors du traditionnel défilé. D'ici là, Yves Leterme aura sans doute revu les paroles de la Brabançonne...

Entre Communautés

Quelle forme prendra l'initiative du Roi ? Tous les signaux vont dans le même sens : ressortir Yves Leterme. Curieux ? Oui, bien sûr. Jamais on ne s'est tant acharné à maintenir au "16" un homme qui a accumulé autant d'échecs. C'est comme cela. Il apparaît que le scénario de la dramatisation a bien été monté de toutes pièces par Yves Leterme. Quand cela ? Lundi soir, après 20 heures. Yves Leterme a dû affronter la déception, voire la colère de Kris Peeters, qui venait d'apprendre que le dialogue de Communauté à Communauté le mettrait face à Didier Reynders. Et, à la lecture d'e-mails et de SMS envoyés par des membres déchaînés du CD&V, Yves Leterme s'est aperçu que son parti ne serait pas uni derrière lui. Et plusieurs députés, dont Tony Van Parys, avaient été très clairs : ils ne le soutiendraient pas. Dès lors, Yves Leterme a craqué. "Et comme d'habitude, il est allé pleurer chez le Roi...", s'indigne un ministre au bord de l'exaspération.

Mais il ne suffira pas de réinstaller Yves Leterme rue de la Loi pour que la tempête se calme et pour que le gouvernement poursuive son petit bonhomme de chemin. Il faudra lancer un dialogue de Communauté à Communauté, tout en assurant la présence, à un niveau égal, des Bruxellois et avec la participation du pouvoir fédéral. Les francophones pourraient donc retirer la candidature de Didier Reynders à la co-présidence de ce dialogue pour la laisser à Rudy Demotte (ministre-président wallon et francophone), lequel serait accompagné de Charles Picqué ministre-président de la Région bruxelloise et Guy Vanhengel, vice-président). Les Flamands auraient donc ce qu'ils souhaitent. Et les francophones auraient réussi à imposer Bruxelles à la table. Cette démarche confédérale serait placée dans un cadre fédéral : les groupes de travail seraient présidés tantôt par les régionaux, tantôt par les fédéraux en fonction des matières. In fine, les textes législatifs, issus d'éventuels accords, devraient être votés au Parlement fédéral par des groupes politiques emmenés par les présidents de partis.

Mais les partis flamands demeurent, malgré tout, méfiants. Certains, comme Eric Van Rompuy (CD&V) estiment que ce dialogue de Communauté à Communauté pourrait ressembler furieusement à une mise au frigo si on n'enferme pas la négociation dans un calendrier très strict et si on ne lie pas l'existence du gouvernement fédéral à la réussite de cette négociation.

Leterme 1 bis

Pendant que ces groupes de travail plancheraient sur une vraie réforme de l'Etat, le gouvernement, présidé par un certain Yves Leterme, poursuivrait, à la tête d'un gouvernement "Leterme 1 bis" son travail normal, consacré aux problèmes de société et au pouvoir d'achat. Il s'agirait avant tout de mettre en oeuvre les réformes fiscale et sociale concoctées cet été.

Voilà. Ce scénario tiendra-t-il la route ? Le CD&V mettra-t-il à nouveau des bâtons dans les roues de Monsieur 800 000 voix ? Faudra-t-il faire appel à un autre homme ? Après avoir dit que les francophones devaient prendre l'initiative, les démocrates-chrétiens flamands jugent finalement qu'il est préférable de relancer Yves Leterme. Avec tous les risques que cela comporte.

Vaines propositions de Sarkozy sur les institutions

PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a formulé d'ultimes propositions en direction de la gauche, notamment concernant le temps de parole de l'opposition dans les médias et au Parlement, sans parvenir à gagner son approbation au projet de réforme des institutions.


François Hollande a réaffirmé lors d'une conférence de presse que le PS voterait contre la réforme malgré le geste du chef de l'Etat.

"La méthode révèle le contenu même de la réforme, la dérive présidentialiste est là vérifiée", a dit le premier secrétaire, entouré des principaux dirigeants parlementaires socialistes.

"Nicolas Sarkozy s'exprime comme s'il était à la fois président de la République, Premier ministre, garde des Sceaux, président de l'Assemblée nationale, président du Sénat et président du Conseil supérieur de l'audiovisuel."

Invité du journal de 20h sur TF1, François Hollande, a estimé que les propositions faites "après l'heure" par le chef de l'Etat traduisaient un sentiment de "panique à bord".

"C'est quand même une curieuse méthode de la part de Nicolas Sarkozy de prétendre qu'il peut encore changer la donne quand il a refusé toutes nos propositions dans le temps de la discussion parlementaire", a-t-il fait remarquer.

Jean-Marc Ayrault, le président du groupe PS à l'Assemblée, a estimé que le chef de l'Etat se comportait "en chef de clan" et a raillé une "aumône démocratique".

Pour sa part, le sénateur socialiste Robert Badinter a déploré une "grande occasion perdue".

Le PS regrette de ne pas avoir obtenu un engagement de réforme du mode d'élection du Sénat, une dose de proportionnelle dans le scrutin législatif, l'inscription dans la Constitution du pluralisme dans l'audiovisuel et le droit de vote des étrangers aux élections locales.

"OUVERTURES NOUVELLES"

François Hollande, pour le PS, Marie-George Buffet, pour le Parti communiste et Cécile Duflot, pour les Verts, ont publié mercredi soir un communiqué commun reprochant au projet de réforme d'accentuer la présidentialisation de la Ve République.

"Aucune des propositions d'élargissement de la représentation nationale et de respect du pluralisme avancées par l'opposition n'ont été retenues", déplorent-ils.

"Dans ces conditions, nos partis voteront contre le projet de réforme constitutionnelle", concluent-ils.

En revanche, le sénateur Jean-Michel Baylet, président du Parti Radical de Gauche, invité de l'émission "Bouge la France" sur la chaîne Public Sénat, s'est félicité de l'adoption d'un certain nombre d'amendements votés par son parti.

"Au nom de nos convictions, nous allons voter cette réforme", a-t-il annoncé.

"Il y a des ouvertures nouvelles, sur le temps de parole du président de la République et sur un certain nombre d'autres choses que nous réclamions", a-t-il estimé.

Après une probable adoption par le Sénat dans la nuit de mercredi à jeudi, le texte doit être examiné lundi prochain au Congrès (Assemblée et Sénat ensemble) à Versailles, où l'adoption requiert une majorité des 3/5e des suffrages, donc des voix de la gauche.

Le scrutin s'annonce très serré, d'autant qu'une poignée de parlementaires de droite devrait aussi voter "non".

Dans un entretien au Monde, Nicolas Sarkozy interpelle l'opposition : "J'espère que les socialistes sincères comprendront qu'il y aurait une certaine forme de ridicule à ne pas voter une réforme dont ils n'ont cessé de rêver les contours".

RÉFORME DU SENAT ?

Le président propose à l'opposition de lui ouvrir un droit de réponse à ses propos télévisés, sans en préciser les modalités.

"Je prends l'engagement que des garanties seront apportées pour que l'opposition puisse répondre chaque fois que le président de la République tiendra un propos qui concerne la politique française", dit-il.

Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a expliqué qu'il s'agissait de son expression en tant que responsable politique, et non comme président. Si ce schéma était confirmé, la contrepartie pour l'opposition serait donc très limitée.

Il n'est pas question de toutes manières, comme le demandait le PS, d'inclure la parole présidentielle dans les trois tiers de temps de parole actuellement dévolus au gouvernement, à la majorité et à l'opposition.

Nicolas Sarkozy se dit par ailleurs favorable à l'égalité de temps de parole entre opposition et majorité dans les débats au Parlement. Actuellement, le temps de parole est calculé en proportion du poids des groupes politiques.

Autre proposition présidentielle : donner à l'opposition le droit de créer à sa seule initiative "un certain nombre de commissions d'enquête".

Le mode de scrutin pour les élections régionales ne sera modifié que si un consensus est trouvé sur la réorganisation de la carte administrative, précise-t-il. Le PS, qui contrôle 20 régions sur 22, est hostile au changement du mode de scrutin.

L'opposition participera à une commission indépendante pour redécouper les circonscriptions électorales pour les législatives, promet le président, une procédure censée empêcher toute manoeuvre au détriment de la gauche.

Enfin, la réforme du Sénat que souhaite la gauche serait amorcée par le soutien de l'Elysée à une proposition de loi "visant à rééquilibrer la composition du collège électoral", sans garantie qu'elle aboutisse.

Les sénateurs sont actuellement élus par une sélection d'élus locaux choisis de telle manière qu'une alternance vers la gauche de la haute assemblée ne s'est jamais produite depuis 1958, et paraît impossible dans les faits.

Le président de la République présente la réforme comme un rééquilibrage des pouvoirs au profit du Parlement, mais ce changement est vu comme illusoire par des spécialistes, la majorité parlementaire n'ayant que peu d'autonomie du fait de la prééminence du scrutin présidentiel.

Thierry Lévêque, édité par Gérard Bon

Bayrou dénonce "les protections" accordées par Sarkozy à Bernard Tapie

PARIS (AFP) - Le président du MoDem François Bayrou a dénoncé jeudi "les protections au plus haut niveau" dont a bénéficié Bernard Tapie dans le règlement du litige qui l'opposait au Crédit Lyonnais et le fait qu'on ait "écarté la justice".

"Chaque fois que Nicolas Sarkozy a été soit au ministère des Finances, soit à la présidence de la République, comme par hasard des protections se sont déclenchées à l'endroit de Bernard Tapie", a affirmé M. Bayrou sur RTL.

Le président du MoDem a réclamé la création d'une commission d'enquête parlementaire "qui accepte d'aller regarder quel est l'enchaînement de décisions qui a conduit à écarter la justice et à la remplacer par des arbitres entre guillemets".

Selon M. Bayrou, "la situation ainsi créée envoie un message très simple: si vous êtes avec moi, vous êtes protégé et vous n'aurez qu'à vous féliciter des libéralités dont vous ferez l'objet par l'Etat, si vous êtes contre moi, à ce moment là, on vous casse".

Il a estimé que le tribunal arbitral qui a condamné le CDR (Consortium de réalisation, qui gère le passif du Crédit Lyonnais) à verser 285 millions d'euros à M. Tapie - qui s'estimait floué d'une plus-value importante réalisée par la banque lors de la vente d'Adidas en 1993 - avait été mis en place "pour éviter la décision de justice dont on savait qu'elle serait défavorable à Bernard Tapie".

"On a voulu mettre en place des arbitres lourdement dédommagés" car "les plus hautes autorités du pays avaient décidé ainsi de protéger cette personne", a déclaré M. Bayrou

mercredi, 16 juillet 2008

Belgique: "Pourquoi changer de Premier ?"

Les francophones veulent qu'Yves Leterme mette en oeuvre le programme socio- économique qu'il a élaboré. Mais ils soutiendraient Didier Reynders s'il le fallait...

Mardi, 15 h 20, cabinet des Finances. Réunion francophone au sommet. Face au Théâtre royal du Parc, c'est tout sauf une comédie qui se joue. Les choses ne traîneront pas. Une heure et demie plus tard, sur les pavés devant le 12, rue de la Loi, les francophones disent ne pas vouloir répondre favorablement à l'appel du cartel CD&V/N-VA. Yves Leterme reste Premier ministre, rappellent-ils.

"L'heure est venue de faire redémarrer le gouvernement et de reprendre le chemin de la discussion communautaire en entamant un dialogue de Communauté à Communauté", lance le président du MR, Didier Reynders. Le gouvernement actuel, dont le Premier ministre est Yves Leterme, a élaboré un programme socio-économique qu'il importe maintenant de mettre en oeuvre, dit-il. Didier Reynders, dont le nom est avancé en coulisses par le CD&V pour succéder à Yves Leterme, ne voit pas la raison de changer de Premier. "C'est avec lui qu'on a mis au point un programme socio-économique. Pourquoi changer ? L'ouvrage a été réalisé, mettons-le en oeuvre", insiste-t-il.

"L'initiative doit venir du CD&V", approuve le président du PS, Elio Di Rupo, rappelant que les partis francophones étaient prêts à trouver une solution aux problèmes communautaires. "Si les discussions prennent du temps, il ne faut pas en déduire que les francophones ne veulent pas d'une réforme de l'Etat. Nous sommes prêts à trouver une solution mais chacun doit faire un pas vers l'autre. Il faut aussi que du côté néerlandophone, on vienne nous dire que l'on est prêt à discuter. Reconnaissons que cette crise n'a rien à voir avec l'attitude des partis francophones", confie M. Di Rupo.

Le prix du baril

Les francophones n'excluent toutefois pas l'idée de voir Didier Reynders devenir Premier ministre. "Le PS soutiendra toute personne capable de reprendre en main le gouvernement, à condition que les francophones ne paient pas le prix fort." Et si c'était Didier Reynders, les socialistes le soutiendraient-ils ? "Oui, bien sûr", assure Elio Di Rupo.

La présidente du CDH, Joëlle Milquet, énonce les mêmes conditions même si, à ses yeux, la question ne se pose pas aujourd'hui. L'enjeu auquel il faut répondre en premier est celui de la crise économique, auquel doivent faire face les citoyens. "Le fait de savoir si Didier Reynders ou Yves Leterme sera Premier ministre ne changera pas le prix du baril de pétrole", renchérit la coprésidente d'Ecolo, Isabelle Durant, qui admet que les choses devront encore bouger du côté communautaire, "si on veut éviter une Belgique qui se fait hara-kiri".

L. G. (avec Belga)

Belgique , à quand la fin de la crise politique?

La première option demeure le maintien d'Yves Leterme au "16". Mais les Flamands considèrent que le tour des francophones est arrivé. L'heure de Didier Reynders, président du MR est-elle enfin arrivée ? Prématuré.

Et maintenant, que peut-il se passer ? Le maintien d'Yves Leterme ? Le sacre de Didier Reynders ? De nouvelles élections ?

1 Yves Leterme reste Premier ministre. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est la première option citée par les présidents de partis francophones de la majorité. Pourquoi ? Principalement pour ne pas réduire à néant le travail socio-économique réalisé par le gouvernement. Il faut rappeler que l'équipe d'Yves Leterme venait de boucler avec succès un ajustement budgétaire, dégager des marges financières et dessiner un plan pluriannuel social et fiscal qui offraient aux citoyens (salariés, familles, pensionnés, chômeurs) la perspective d'un renforcement de leur pouvoir d'achat.

Dans les discours, les hommes et femmes politiques (francophones !), n'excluaient pas hier le maintien d'Yves Leterme au "16". En Flandre, en revanche, le CD&V estime, lui, avoir assez donné et assez sacrifié d'hommes : Leterme, Dehaene, Van Rompuy.

Si Yves Leterme venait à rempiler, ce serait évidemment dans un cadre plus stricte, avec un calendrier plus serré et avec des garanties très précises en terme de calendrier et de contenu. Donc voilà le plan A : on remet Yves Leterme en piste... jusqu'à la prochaine démission ?

2 On prend un autre Premier ministre flamand. Il n'y a pas mille formules possibles. En Flandre, on l'a dit, le CD&V, n'a plus beaucoup de candidats. Leterme brûlé, ne resteraient que Kris Peeters (lequel est sans doute trop bien là où il est à la présidence du gouvernement flamand), Jo Vandeurzen (sympathique mais pas assez d'envergure) ou encore Heman Van Rompuy (mais il ne fait plus de consensus au sein de son parti). Chez les libéraux flamands, on imagine que Guy Verhofstadt y pense de temps à autre et que si on le lui proposait, il n'est pas certain qu'il préférerait rester en Toscane. Problème, dans son parti, on ne l'attend pas les bras ouverts. Donc on oublie.

3 On choisit un Premier ministre francophone. Enfin ! Quarante ans que les francophones attendent cela. Qui ? Pour l'instant, il n'y a qu'un homme qui soit en mesure de revendiquer ce poste : Didier Reynders, le président du MR, actuel vice-premier ministre et ministre des Finances. Il y a un an, déjà, il avait bien cru que son heure était arrivée. Mais son humour tranchant l'avait rendu peu sympathique à une partie de la Flandre. Et surtout, les autres partis francophones, par peur peut-être de le voir réussir... ne semblaient pas prêts à le soutenir.

Aujourd'hui, la donne a un peu changé. D'abord, les échecs successifs d'Yves Leterme ont démontré à la Flandre qu'il ne suffisait pas d'être Flamand pour être un bon Premier ministre et imposer une réforme de l'Etat. Donc l'idée d'un Premier ministre francophone, théorique il y a quelques mois encore, refait surface. Certains, au Nord du pays, sont même persuadés qu'ils obtiendraient plus, en matière de réforme de l'Etat, avec un Premier ministre francophone. Car ils feraient ainsi payer au locataire du "16" le poste de Premier ministre en termes de concessions institutionnelles. Suivant cette logique, le meilleur supporter de Didier Reynders est... Bart De Wever.

Chez les libéraux francophones, on retient donc son souffle. Et l'on envoie des messages aux Flamands. Oui, les libéraux francophones sont partisans d'une grande réforme de l'Etat. "P as d'un petit lifting, pas d'un simple maquillage à la commissure des lèvres", explique Louis Michel (voir page 5) qui exhorte les francophones à ne pas avoir peur de prendre de nouvelles responsabilités. "Les francophones, dit-il, ne peuvent plus échapper à leur propre réalité. Il est temps d'accorder plus de responsabilités aux entités fédérées." Avec ce genre de déclarations, les Flamands ne devraient plus être effrayés à l'idée de rompre la très longue lignée de Premiers ministres flamands. Le 48e Premier ministre belge pourrait donc être un francophone, un libéral francophone. Beau cadeau pour un homme qui fêtera, début août son 50e anniversaire.

Mais on en est encore loin, même si les autres présidents francophones sont, en paroles en tous les cas, moins réticents à l'idée de voir Didier Reynders embrasser la charge la plus élevée de l'Etat. Ainsi, Elio Di Rupo a-t-il précisé que son parti était disposé à soutenir toute personnalité voulant assurer la stabilité du gouvernement. Mais à condition, a-t-il souligné, "que les francophones ne paient pas le prix fort". Un sentiment partagé par la présidente du CDH, Joëlle Milquet. C'est donc un "oui, mais" qui remplace le "non" d'il y a quelques mois.

4 Et si l'on anticipait les élections ? Quel en serait l'avantage ? Les Belges ont déjà voté en juin 2007. Ils voteront, pour les élections régionales et européennes, en juin 2009. Organiser de nouvelles élections à l'automne ne serait pas très sérieux. Et cela ne ferait, sans doute, que renforcer les partis extrémistes ou vaguement poujadistes au Nord du pays. Au Sud, même Jean-Michel Javaux, co-président d'Ecolo, s'est déclaré peu favorable à l'anticipation de nouvelles élections. Le sentiment est qu'un nouveau gouvernement issu d'une nouvelle majorité ne changerait pas grand-chose à la donne actuelle. Mieux vaut sans doute attendre 2009 et voir si, à ce moment-là, il ne sera pas préférable de jumeler les élections fédérales et régionales. Notons encore que selon certains, il faudra résoudre le dossier BHV avant l'organisation de nouvelles élections fédérales pour répondre aux objections de la Cour d'arbitrage. D'autres estiment que ce n'est pas nécessaire.

Dieudonné aurait choisi Le Pen comme parrain pour sa fille

PARIS (Reuters) - L'humoriste Dieudonné a fait baptiser vendredi dernier son quatrième enfant à Bordeaux par un évêque traditionaliste en présence de Jean-Marie Le Pen, selon un site internet proche du Front national et Libération.
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Le site "Nation Presse hebdo" précise que le président du Front national est le parrain du plus jeune des quatre enfants de Dieudonné.

"Cela aurait pu être un baptême assez ordinaire si le parrain de la fillette n'avait été autre que le Président du Front National, Jean-Marie le Pen", écrit-il.

Joint par téléphone, un responsable du FN s'est refusé mercredi à commenter cette information, soulignant qu'il s'agit "d'une affaire privée."

C'est l'abbé Philippe Laguérie, issu d'une mouvance traditionaliste et connu pour ses liens avec l'extrême droite, qui aurait célébré l'office.

Selon "Nation Presse hebdo", l'information a été confirmée par l'abbé "lefebvriste" Guillaume de Tanoüarn.

Le rapprochement de Dieudonné avec le FN avait débuter le 11 novembre 2006, quand il avait participé à la fête des Bleu, Blanc, Rouge du mouvement au Bourget, près de Paris.

L'humoriste avait précisé quelques jours plus tard qu'il n'appelait pas à voter FN, mais qu'il n'appelait pas non plus "à ne pas voter FN."

Un mois plus tard, des dirigeants du parti d'extrême droite avaient assisté à un spectacle de l'humoriste.

Gérard Bon, édité par Olivier Guillemain

mardi, 15 juillet 2008

Darfour: la France demande au Soudan de livrer deux de ses responsables déjà recherchés par la CPI

PARIS - Au lendemain de l'annonce de la demande d'un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour génocide au Darfour par le procureur de la Cour pénale internationale, la France a souhaité mardi "que le Soudan se conforme déjà à ses obligations" en livrant aux autorités internationales Ahmed Haroun (ancien ministre soudanais de l'Intérieur) et Ali Kushayb (l'un des principaux dirigeants des milices Janjawid) visés par des mandats d'arrêt

"Nous rappelons (au nom de la présidence française de l'Union européenne, NDLR) qu'il y a déjà des mandats d'arrêt qui, eux, ont été délivrés au Soudan", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Eric Chevallier lors d'un point-presse. "Nous insistons très fortement pour que le Soudan coopère avec la communauté internationale, et notamment avec la CPI, pour que ces deux mandats puissent être exécutés".

"Nous, la France, disons que nous sommes attachés aux procédures de la justice internationale, et nous souhaitons que tout le monde s'y conforme", a-t-il ajouté, mais "le plus important à ce stade, c'est déjà que le Soudan se conforme à ses obligations vis-à-vis de la CPI".

A ce titre, "tout geste des autorités soudanaises qui serait en conformité avec des décisions déjà rendues de la Cour, constituerait un élément d'appréciation positif" susceptible de "faire partie du dialogue que nous avons avec nos différents partenaires, notamment au Conseil de sécurité".

Par ailleurs, le porte-parole a rejeté la position soudanaise selon laquelle Khartoum échapperait à la juridiction de la CPI car elle ne l'a pas reconnue. "A partir du moment où le Conseil de sécurité a saisi la Cour, le Soudan, qui est membre des Nations unies, doit se conformer aux décisions du Conseil de sécurité", a-t-il expliqué. "Il n'y a pas absolument aucune ambiguïté".

Enfin, Eric Chevallier a indiqué que la France avait "commencé à regarder les modalités de renforcement de la sécurité de (ses) ressortissants" au Soudan dans l'éventualité d'une dégradation de la situation, tout en précisant qu'aucune mesure d'évacuation n'était envisagée pour le moment. AP

Le pape mobilise la jeunesse par SMS

SYDNEY (Reuters) - Le pape Benoît XVI a appelé mardi par SMS plusieurs milliers de jeunes pèlerins rassemblés en Australie pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à renouveler leur engagement dans la foi catholique.


Plusieurs centaines de milliers de catholiques du monde entier sont arrivés à Sydney, où ce rassemblement se tient jusqu'au 20 juillet.

Chaque jour, le pape adressera un court texte transmis par téléphones portables. Dans son premier texto des JMJ, Benoît XVI souligne que "Dieu et son peuple attendent beaucoup" des jeunes parce qu'ils ont en eux "le don suprême du Père: l'esprit de Jésus".

Le chef de l'Eglise catholique est arrivé dimanche à Sydney mais ne participera qu'à partir de jeudi aux 23e JMJ, qui culmineront dimanche prochain par une messe en plein air où sont attendus 300.000 fidèles.

Il a annoncé qu'il présenterait les excuses de l'Eglise catholique aux Australiens sexuellement abusés par des religieux.

"Je suis heureuse de ces excuses, mais l'Eglise doit en faire davantage pour atténuer l'enfer que vivent ceux qui ont subi cette trahison suprême", a déclaré l'avocate Vivian Waller, qui représente des victimes. "L'Eglise doit saisir la justice au lieu de s'en tenir à des parodies juridiques", a-t-elle ajouté.

Plusieurs victimes se sont regroupées au sein d'un collectif baptisé "Non au pape" et entendent manifester contre la venue de Benoît XVI à Sydney.

En avril dernier, lors de sa visite à Washington, le pape avait déjà été confronté aux abus sexuels au sein de l'Eglise, rencontrant des victimes et promettant d'oeuvrer pour tenir les pédophiles à l'écart du clergé.

L'Australie compte quelque 5 millions de catholiques, soit un quart de sa population. Mais les pratiquants sont nettement moins nombreux, et seuls 100.000 d'entre eux se rendraient chaque semaine à la messe.

"Nous sommes une société très laïque, très matérialiste, et je pense que nous avons perdu une dimension", a dit John Herron, ambassadeur des JMJ.

Michael Perry, version française Henri-Pierre André

Le Premier ministre belge remet sa démission au roi, la crise continue

BRUXELLES (Reuters) - Le Premier ministre belge Yves Leterme s'est rendu auprès du roi Albert pour lui remettre sa démission, replongeant la Belgique dans la crise politique, annonce son porte-parole.
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"Il revient au roi de l'accepter", a-t-il ajouté.

En démissionnant quatre mois après son arrivée au pouvoir, Leterme tire les conséquences de son incapacité à faire adopter des mesures attribuant davantage de pouvoirs à la Flandre et à la Wallonie.

Le Premier ministre démissionnaire s'était donné jusqu'au 15 juillet pour parvenir à un accord entre partis néerlandophones et francophones sur une réforme des institutions.

Dans un communiqué diffusé tôt mardi matin, le palais royal précise que le roi "tient sa décision en suspens".

On s'attend à ce que le roi Albert consulte d'autres personnalités politiques belges avant de décider de la suite à donner aux événements.
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A la tête d'une coalition de cinq partis, Leterme, chef de file des démocrates-chrétiens, était arrivé au pouvoir en mars après neuf mois d'une crise sur fond de division linguistique qui avait mené le pays au bord de l'éclatement.

Le vainqueur des élections législatives de juin 2007 avait obtenu l'accord de ses alliés sur le budget et sur les questions socio-économiques, mais a échoué sur le volet institutionnel, que ce soit sur de nouveaux transferts de compétences à destination de la Flandre et de la Wallonie ou sur la réforme de l'arrondissement électoral "BHV", pour Bruxelles-Hal-Vilvorde, où quelque 120.000 francophones vivant en périphérie de Bruxelles peuvent voter pour des listes électorales francophones.

"CRISE"

Le ministre des Finances Didier Reynders, qui a également été reçu en audience par le roi, a déclaré à l'agence de presse Belga qu'il était "désolé que tout le travail socio-économique qui avait été engrangé soit mis en péril".

Le ministre a annoncé son intention de réunir mardi après-midi les représentants des partis francophones.

"Je pense que nous pouvons parler de crise, c'est évident. Quand le Premier ministre démissionne, même si la décision est en suspens, il s'agit d'une crise", a déclaré Reynders à la RTBF.

Les démocrates-chrétiens, et surtout leurs alliés de la Nouvelle alliance flamande (NVA, nationaliste), se sont rendus compte qu'ils ne parviendraient pas faire accepter aux partis francophones l'ensemble de leurs mesures favorables aux Flamands, a ajouté Reynders.

Le chef de file de la NVA, Bart de Wever, a de son côté estimé que le projet de réforme avancé par Leterme ne consistait qu'à geler le partage des pouvoirs entre le gouvernement central et les régions. "Il n'y a rien là-dedans", a-t-il assuré.

Dans l'hypothèse où de nouvelles élections législatives seraient organisées, les sondages prédisent qu'elles ne seraient pas favorables à la plupart des partis actuellement au pouvoir.

Dans un communiqué, les services de Leterme ont constaté l'impossibilité d'atteindre un accord et de concilier les points de vue des deux communautés.

"Cela montre que le modèle du consensus au niveau fédéral a montré ses limites", déplore le texte.

Leterme semblait lundi avoir progressé en obtenant des dirigeants flamands et francophones de venir négocier la réforme des institutions.

Toutefois, face aux réserves émises par son propre parti et au rejet catégorique de la NVA, le Premier ministre a dû renoncer à ces négociations qui auraient mis en péril sa coalition.

Version française Jean-Philippe Lefief, Henri-Pierre André et Gregory Schwartz

lundi, 14 juillet 2008

Karzaï impute au Pakistan l'attentat devant l'ambassade d'Inde

KABOUL (Reuters) - Des agents pakistanais sont à l'origine de l'attentat suicide qui a fait 58 morts il y a une semaine devant l'ambassade d'Inde à Kaboul, déclare le président afghan Hamid Karzaï.
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C'est la première fois que Karzaï accuse directement le Pakistan de ce meurtre. Les autorités afghanes déclaraient précédemment que l'attentat portait la marque d'un service de renseignement étranger, mais sans désigner de pays précis.

Samedi, l'Inde avait elle aussi attribué l'opération suicide de la veille aux services secrets d'Islamabad. Les autorités pakistanaises rejettent ces accusations.

Kaboul a déjà imputé au Pakistan une série d'attaques, parmi lesquelles une tentative d'assassinat de Karzaï en avril et un assaut contre une prison qui a entraîné en juin la libération de quelque 400 détenus.

Le mois dernier, Karzaï avait menacé d'envoyer des troupes en territoire pakistanais pour y combattre des activistes si Islamabad n'agissait pas plus.

Le président afghan a dit à des journalistes que des agents pakistanais étaient responsables de l'explosion devant l'ambassade indienne, de la décapitation de deux Afghans le mois dernier au Pakistan, des meurtres de deux femmes dans la province afghane de Ghazni et de la mort de 24 personnes dans un attentat suicide dimanche dans la province d'Uruzgan.

"C'est maintenant devenu clair. Et nous avons informé le gouvernement du Pakistan que les meurtres commis en Afghanistan, les destructions de ponts en Afghanistan (...) sont commis par les renseignements du Pakistan et l'armée du Pakistan", a-t-il déclaré.

"Nous savons qui a tué nos deux soeurs, (...) qui a tué nos compatriotes de Deh Rawood (en Uruzgan) et (...) ces gens voici quelques jours à Kaboul, a-t-il poursuivi. Nous vengerons nos deux soeurs très bientôt (...) et nous annonçons aux ennemis de l'Afghanistan que nous défendrons l'honneur de ce pays."

Karzaï n'a pas fourni d'éléments de preuve à l'appui de ses accusations.

Dans une interview diffusée lundi, il se dit favorable à de bonnes relations avec le Pakistan mais ajoute que certains "éléments des renseignements et de l'armée du Pakistan" ne veulent pas d'un Afghanistan stabilisé.

Sayed Salahuddin, version française Philippe Bas-Rabérin

Barack Obama en Cisjordanie au cours de sa tournée au Proche-Orient

AP - Lundi 14 juillet, 12h13PARIS - Le candidat démocrate à la présidentielle américaine Barack Obama se rendra en Cisjordanie au cours de sa tournée au Proche-Orient, la semaine prochaine, a annoncé un responsable palestinien.

Le principal négociateur palestinien Saeb Erekat, présent à Paris à l'occasion du sommet de l'Union pour la Méditerranée, a précisé qu'Obama se rendrait le 23 juillet prochain à Ramallah où il devrait s'entretenir avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Erekat a souligné que les Palestiniens "saluaient cette rencontre". Il a ajouté qu'en cas de victoire lors de la présidentielle du 3 novembre, les Palestiniens espèrent "qu'il (Obama) montrera la voie vers la paix entre Israël et les Palestiniens".

L'adversaire républicain de Barack Obama, le sénateur de l'Arizona John McCain , s'était rendu en Israël en mars dernier mais n'avait rencontré aucun responsable palestinien. AP

Etudiants français tués à Londres: un deuxième suspect présenté à un tribunal

AP - il y a 44 minutesLONDRES - Un deuxième suspect accusé du meurtre de deux étudiants français dans le sud-est de Londres et d'entrave au cours de la justice a comparu lundi devant un tribunal. Daniel Sonnex, âgé de 23 ans, a été placé en détention provisoire jusqu'à sa comparution prévue le 20 octobre devant le tribunal d'Old Bailey.

Arrêté jeudi, le suspect est arrivé menottes aux poignets. Il ne s'est exprimé que pour confirmer son nom, son adresse à Etta Street, dans le sud-est de Londres, et donner son âge. Une caution lui a été refusée.

Un autre suspect, Nigel Farmer, 33 ans, chômeur et sans domicile fixe, a été officiellement accusé mercredi dernier et placé en détention provisoire jusqu'à la tenue d'une audience préliminaire fixée au 16 octobre, également à Old Bailey.

Laurent Bonomo et Gabriel Férez, 23 ans, sont morts ligotés et lardés de coups de couteau dans l'appartement du premier le 29 juin. Les deux élèves de l'école Polytec de Clermont-Ferrand suivaient un stage à l'Imperial College de Londres. AP

Le Premier ministre Yves Leterme à la recherche d'une solution pour éviter une nouvelle crise en Belgique

AP - il y a 3 minutesBRUXELLES - Le Premier ministre belge Yves Leterme est attendu mardi devant le Parlement fédéral, auquel il pourrait demander un délai supplémentaire pour un accord entre flamands et francophones sur la réforme des institutions.

Le chef du gouvernement, un chrétien-démocrate flamand, avait fixé au 15 juillet la date butoir des discussions, dans l'impasse depuis des mois.

M. Leterme a formé en mars un cabinet composé de cinq partis, qui a succédé au gouvernement intérimaire du libéral flamand Guy Verhofstadt après neuf mois de crise politique, marqués par le spectre d'une partition du royaume comprenant 6 millions de néerlandophones et 4,5 millions de francophones.

Le propre parti de M. Leterme, le CD&V, a averti dès mars qu'il pourrait retirer son soutien à la coalition en juillet si les discussions sur les compétences des régions n'ont pas abouti.

Si un accord est intervenu ce week-end sur le programme socio-économique du gouvernement, prévoyant notamment la réduction des impôts et le renforcement de la protection sociale, Didier Reynders, ministre des Finances et membre du Mouvement Réformateur (MR, francophone), a jugé "impossible" la conclusion d'ici mardi d'un accord sur la réforme institutionnelle, avis partagé par plusieurs négociateurs.

Yves Leterme, qui a annulé dimanche son voyage à Paris pour le sommet de l'Union pour la Méditerranée, poursuivait cependant lundi les discussions pour éviter la chute de sa fragile coalition et une nouvelle crise. Les partis francophones sont partisans d'un report des discussions avec l'été et Yves Leterme pourrait également demander mardi un délai au Parlement.

Les néerlandophones réclament une autonomie accrue des régions, notamment en matière de sécurité sociale et de fiscalité, un point qui effraie les Wallons.

Les francophones redoutent pour leur part une réduction des budgets accordés à la Wallonie, région la plus pauvre du pays, et à la capitale bilingue, Bruxelles. Ils estiment également que les régions se sont vu transférer depuis les années 1980 assez de compétences fédérales, et soupçonnent les Néerlandophones de chercher à faire sécession de la Belgique afin de pouvoir déclarer l'indépendance de la Flandre.

L'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), qui réunit Bruxelles et des communes flamandes autour de sa périphérie, est un des points de cristallisation du blocage actuel, avec une situation complexe.

Bruxelles-capitale (19 communes), majoritairement francophone, capitale de Belgique mais aussi de Flandre, est officiellement bilingue. Le reste de l'arrondissement (35 communes, dont six à majorité francophone), où vivent une importante minorité francophone et nombre de résidents internationaux, est situé en région flamande. Mais en raison de ce statut "mixte", les Wallons peuvent y voter pour des listes soit francophones soit néerlandophones, ce que contestent les Flamands.

"La maison Belgique a besoin non pas d'un coup de peinture mais d'une rénovation en profondeur, sous peine d'être vouée à la destruction", soulignait un éditorial publié lundi sur le site Internet du "Soir", principal quotidien francophone du pays.

"Les étages fédérés ne supportent plus le poids du toit fédéral. Alors que l'architecture de la Belgique est à ce point complexe qu'elle ne peut tenir debout sans le soutien de toutes ses composantes. Sur une base libre et volontaire. Le veulent-elles encore? Sont-elles capables de s'entendre sur un nouvel aménagement intérieur, minimum vital d'une vie en commun? Ces questions-là, cruciales, méritent une réponse. Honnête et franche, sans tabou, de la part de tous les intervenants", souligne l'éditorial. Cet "exercice de vérité", prévoit "Le Soir", sera "sans doute" repoussé une nouvelle fois le 15 juillet. AP

dimanche, 13 juillet 2008

Sans nouvelles de deux Algériens libérés de Guantanamo

ALGER - La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) a fait part dimanche de son "inquiétude" concernant le sort de deux Algériens libérés de Guantanamo, dont les familles disent n'avoir reçu aucune nouvelle.

Les proches d'Abderrahmane Houari, 28 ans, et Mustapha Ahmed Hamili, "ignorent totalement l'endroit où se trouvent ces derniers depuis qu'ils ont été remis aux autorités algériennes par les autorités américaines", a déclaré Me Mustapha Bouchachi, président de la LADDH, cité par le journal arabophone "Al Hadath" ("L'Evénement").

" La Ligue n'a obtenu aucune information sur les deux ex-détenus. Tout ce qu'elle en sait, c'est par le biais des rapports des organisations internationales des droits de l'Homme", qui évoquent la "disparition des deux détenus libérés Abderrahmane Houari et Ahmed Hamili", ajoute maître Bouchachi.

Le président de la LADDH dit pour sa part "ne pas être en possessions d'informations prouvant que les Américains ont bien remis les deux détenus aux autorités algériennes pour les traduire devant la justice".

Dans ces conditions, les deux ex-prisonniers du camp américain pour terroristes présumés à Cuba "sont considérés comme des disparus, ne serait-ce que provisoirement", explique Me Bouchachi, qui déplore "l'opacité avec laquelle l'Algérie traite ce dossier, alors qu'il y va de son image et de sa crédibilité sur le plan international". "Même si les Américains sont convaincus de l'innocence des deux ex-détenus, cela n'exclut pas pour autant la nécessité pour la justice algérienne de les juger", souligne l'avocat. AP

Neuf soldats américains tués pendant des combats en Afghanistan

BRUXELLES (Reuters) - Neuf soldats américains ont été tués lors de combats qui ont aussi coûté la vie à des dizaines de taliban, a déclaré un responsable de l'Otan.

"Cela s'est passé dans la province de Kunar, au cours d'un engagement d'une journée entière" dans l'est de l'Afghanistan, a dit le responsable en demandant à conserver l'anonymat.

Il a précisé que huit des neuf militaires appartenaient à la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) et que le neuvième dépendait d'une autre force sous commandement américain.

Mark John, version française Philippe Bas-Rabérin

samedi, 12 juillet 2008

Les Occidentaux en échec à l'ONU sur les sanctions contre le Zimbabwe

NEW YORK (AFP) - Les Etats-Unis et leurs alliés ont subi un revers vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU, où la Chine et la Russie ont mis un veto à leur projet de résolution visant à sanctionner le Zimbabwe pour son processus électoral violent et contesté.

Le projet, rédigé par les Américains, a recueilli neuf voix (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Belgique, Croatie, Italie, Costa Rica, Panama, Burkina Faso), contre cinq (Chine, Russie, Afrique du sud, Libye, Vietnam) et une abstention (Indonésie). Le texte a donc été rejeté.

Le double veto russo-chinois, événement rare, a été suivi d'échanges acrimonieux, reflétant la profonde division du Conseil de sécurité sur de nombreux sujets, dont le Zimbabwe.

"On est dans une phase clairement non coopérative au Conseil", a commenté un diplomate occidental, sous couvert de l'anonymat. Les dissensions ont été fréquentes ces derniers mois, sur des questions variées comme le Soudan, le Kosovo et la Birmanie.

Le président du Zimbabwe Robert Mugabe s'est déclaré "heureux" du veto au projet de résolution, a indiqué samedi à la BBC l'ambassadeur de ce pays à l'ONU.

"Le président Mugabe est heureux de savoir que les Nations Unies sont encore une organisation où existe une souveraineté égale pour chaque membre et qu'il y a des contrôles dans le système qui protègent les faibles des puissants", a ajouté l'ambassadeur, Boniface Chidyausiku.

Le précédent double veto russo-chinois remontait à janvier 2007, sur une résolution qui aurait exigé de la Birmanie qu'elle cesse la répression et libère ses prisonniers politiques.

"La Russie et la Chine ont pris le parti de M. Mugabe contre le peuple zimbabwéen", a affirmé l'ambassadeur américain, Zalmay Khalilzad après le vote, tandis que la Grande-Bretagne a exprimé sa déception.

Les six opposants au projet sur le Zimbabwe étaient hostiles à l'implication du Conseil dans la crise. Leurs représentants ont tous soutenu que la situation au Zimbabwe "ne constituait en rien une menace pour la paix et la sécurité internationale", seul champ de compétence du Conseil de sécurité.

Ils ont également argué que prendre des sanctions maintenant risquait de compromettre les délicates négociations entre les partis rivaux du Zimbabwe, entamées jeudi à Pretoria sous l'égide de l'Afrique du sud et qui se poursuivaient vendredi.

Le projet prévoyait un embargo sur les armes à destination du Zimbabwe et des sanctions ciblées - interdiction de voyager et gel des avoirs financiers à l'étranger - contre 14 dignitaires du régime, dont le président Robert Mugabe, considérés comme ayant entravé le processus électoral démocratique dans le pays ou participé aux violences.

La réélection de M. Mugabe le 27 juin est jugée illégitime par une large part de la communauté internationale.

Mais tout au long des négociations, les six opposants au texte ont répété qu'il n'entrait pas dans les prérogatives du Conseil de sécurité d'arbitrer des élections.

M. Khalilzad et son homologue britannique, John Sawers, ont accusé la Russie de volte-face, affirmant qu'elle avait approuvé le principe de sanctions contre le Zimbabwe lors du sommet du G8.

"La volte-face dans la position russe est particulièrement surprenante et troublante", a dit M. Khalilzad. L'attitude de la Russie "pose des questions sur sa fiabilité en tant que partenaire au sein du G8", a déclaré l'ambassadeur américain.

"L'action de la Russie est inexplicable", a renchéri M. Sawers.

Leur collègue russe, Vitaly Tchourkine, a rejeté ces allégations, les qualifiant d'"incorrectes" et arguant que la déclaration du G8 ne mentionnait pas spécifiquement l'imposition de sanctions.

M. Chidyausiku a de son côté estimé que "la raison avait prévalu".

A un journaliste qui lui demandait pourquoi M. Khalilzad avait tenu à passer au vote malgré le risque de veto, il a répondu en ironisant: "C'est l'arrogance des Américains. Ils croient qu'ils peuvent gouverner le monde mais ils ne peuvent pas".

L'Afrique du Sud s'est réjoui samedi du rejet du Conseil de sécurité, estimant qu'une telle mesure aurait porté atteinte au dialogue entre pouvoir et opposition mené sous son égide.

"Imposer des sanctions aurait eu des conséquences négatives sur le processus actuel de dialogue entre les parties", écrit le ministère sud-africain des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Le rôle de la communauté internationale doit être d'encourager les partis politiques du Zimbabwe à approfondir et consolider le processus actuel de dialogue", ajoute-t-il.

L'Afrique du Sud, qui est membre non permanent du Conseil de sécurité, a voté contre les sanctions.

Le président Thabo Mbeki est chargé au nom de l'Afrique australe d'une mission de médiation au Zimbabwe et des "discussions" entre des représentants du régime et de l'oposition "ont commencé en Afrique du Sud le 10 juillet", rappelle le gouvernement.

Décès de Michael DeBakey, pionnier de la chirurgie cardio-vasculaire

HOUSTON - Le professeur américain Michael DeBakey, pionnier de la chirurgie cardio-vasculaire et artisan mondialement reconnu de l'évolution de sa discipline, est décédé vendredi à l'hôpital méthodiste de Houston à l'âge de 99 ans.

Michael DeBakey est mort de "causes naturelles", selon un communiqué de l'hôpital méthodiste de Houston et Baylor College of Medicine.

Pionnier de la chirurgie cardio-vasculaire, Michael DeBakey fut parmi les premiers à réaliser des pontages coronariens, inventant notamment le système de pompe qui permettra la mise au point des machines coeur-poumon et les premières opérations à coeur ouvert.

Il avait également développé les coeurs artificiels et mis au point plusieurs techniques aujourd'hui communes dans le monde de la chirurgie, comme la dissection aortique, une procédure qu'il avait lui-même subi en 2006.

Michael DeBakey avait compté les plus grands de ce monde parmi ses patients et avait également créé plus de 70 outils chirurgicaux. Il "a amélioré la condition humaine et touché la vie des générations à venir", a affirmé Ron Girotto, président de l'hôpital méthodiste de Houston, dans le communiqué diffusé samedi matin. AP

Barack Obama a recueilli plus de 30 millions de dollars en juin

DAYTON, Ohio (Reuters) - Le candidat démocrate à la Maison blanche, Barack Obama, a recueilli plus de 30 millions de dollars pour sa campagne électorale au mois de juin, a laissé entendre vendredi un de ses conseillers.

Une personne de l'entourage de Barack Obama, cité par le Wall Street Journal, a déclaré que la somme récoltée en juin était d'un peu plus de 30 millions de dollars.

Interrogé sur ce montant, le directeur de la communication du candidat démocrate, Robert Gibbs, a laissé entendre que la réalité était supérieure.

L'équipe de campagne ne dévoilera probablement pas le montant exact de l'argent récolté en juin avant la date limite du 20 juillet, a précisé Gibbs.

L'entourage du candidat républicain John McCain a fait savoir cette semaine qu'il avait récolté 22 millions de dollars en juin, un record pour lui.

Obama a établi son propre record en février avec 55 millions de dollars avant de connaître une pause en avril (30 millions) et mai (21,9 millions).

Globalement, le candidat démocrate bat tous les records de levée de fonds pour une campagne présidentielle aux Etats-Unis avec une somme cumulée de 287 millions de dollars.

Claudia Parsons, version française Clément Dossin

vendredi, 11 juillet 2008

Une jeune ex-Yougoslave impliquée dans le premier cambriolage de Ségolène Royal

PARIS - Une jeune femme originaire de l'ex-Yougoslavie est impliquée dans le premier cambriolage dont Ségolène Royal a été victime le 17 août 2006, a-t-on appris vendredi de source policière. Identifiée grâce à ses empreintes digitales prélevées dans l'appartement de la dirigeante socialiste à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), cette suspecte est mise en cause dans d'autres affaires de vols.

Lors de ce premier fric-frac, l'appartement avait été fouillé mais aucun bien de valeur n'avait été dérobé. Vu la personnalité de la victime, le Service départemental de police judiciaire (SDPJ) des Hauts-de-Seine avait été saisi. Les traces papillaires relevées avaient alors été comparées sans succès à celles contenues dans le Fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) et l'affaire avait été classée sans suites en mars 2007.

L'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle a ensuite été victime d'un second cambriolage durant l'été 2007 puis d'un troisième le 27 juin 2008 où deux empreintes digitales suspectes, différentes de la première prélevée en août 2006, ont alors été identifiées. A cette occasion, une nouvelle recherche a été menée dans le FAED. Celui-ci a alors mis en concordance la première trace papillaire avec celle d'une femme de 23 ans née dans l'ex-Yougoslavie et qui serait impliquée dans une série de plusieurs cambriolages commis au début de l'année 2008. AP