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jeudi, 17 juillet 2008

Belgique:Yves Leterme, c'est pas fini

Un 21 juillet sans Premier ministre aux côtés du Roi ? Impossible... Yves Leterme sera sans doute remis en selle. Peut-être dès ce vendredi. Place à un nouveau dialogue entre les Communautés, avec Bruxelles et le fédéral.

Le scénario prend cours au fil des heures. Tandis que le Roi poursuit ses très larges consultations, il se confirme que les partis de la majorité tentent de s'entendre sur le maintien au poste de Premier ministre d'Yves Leterme, moyennant le lancement d'un dialogue de Communauté à Communauté devant aboutir, dans un délai fixé, à une grande réforme de l'Etat.

Au Palais, l'activité politique est intense. Après avoir reçu les présidents des entités fédérées et le président du Sénat, Armand De Decker, le Souverain a eu des entretiens avec les chefs de partis politiques (CD&V, CDH, VLD, Ecolo, Groen !, SP.A). Pour la première fois, il a aussi reçu Jean-Marie Dedecker. Ce jeudi, il verra les interlocuteurs sociaux. Il devrait prendre une initiative ce vendredi. Car c'est ce jour-là qu'il doit enregistrer son discours pour le 21 juillet, jour de la fête nationale. Un discours qui devra tenir compte des derniers événements. Et il serait surprenant qu'un Premier ministre démissionnaire s'installe aux côtés du Roi dans la tribune officielle lors du traditionnel défilé. D'ici là, Yves Leterme aura sans doute revu les paroles de la Brabançonne...

Entre Communautés

Quelle forme prendra l'initiative du Roi ? Tous les signaux vont dans le même sens : ressortir Yves Leterme. Curieux ? Oui, bien sûr. Jamais on ne s'est tant acharné à maintenir au "16" un homme qui a accumulé autant d'échecs. C'est comme cela. Il apparaît que le scénario de la dramatisation a bien été monté de toutes pièces par Yves Leterme. Quand cela ? Lundi soir, après 20 heures. Yves Leterme a dû affronter la déception, voire la colère de Kris Peeters, qui venait d'apprendre que le dialogue de Communauté à Communauté le mettrait face à Didier Reynders. Et, à la lecture d'e-mails et de SMS envoyés par des membres déchaînés du CD&V, Yves Leterme s'est aperçu que son parti ne serait pas uni derrière lui. Et plusieurs députés, dont Tony Van Parys, avaient été très clairs : ils ne le soutiendraient pas. Dès lors, Yves Leterme a craqué. "Et comme d'habitude, il est allé pleurer chez le Roi...", s'indigne un ministre au bord de l'exaspération.

Mais il ne suffira pas de réinstaller Yves Leterme rue de la Loi pour que la tempête se calme et pour que le gouvernement poursuive son petit bonhomme de chemin. Il faudra lancer un dialogue de Communauté à Communauté, tout en assurant la présence, à un niveau égal, des Bruxellois et avec la participation du pouvoir fédéral. Les francophones pourraient donc retirer la candidature de Didier Reynders à la co-présidence de ce dialogue pour la laisser à Rudy Demotte (ministre-président wallon et francophone), lequel serait accompagné de Charles Picqué ministre-président de la Région bruxelloise et Guy Vanhengel, vice-président). Les Flamands auraient donc ce qu'ils souhaitent. Et les francophones auraient réussi à imposer Bruxelles à la table. Cette démarche confédérale serait placée dans un cadre fédéral : les groupes de travail seraient présidés tantôt par les régionaux, tantôt par les fédéraux en fonction des matières. In fine, les textes législatifs, issus d'éventuels accords, devraient être votés au Parlement fédéral par des groupes politiques emmenés par les présidents de partis.

Mais les partis flamands demeurent, malgré tout, méfiants. Certains, comme Eric Van Rompuy (CD&V) estiment que ce dialogue de Communauté à Communauté pourrait ressembler furieusement à une mise au frigo si on n'enferme pas la négociation dans un calendrier très strict et si on ne lie pas l'existence du gouvernement fédéral à la réussite de cette négociation.

Leterme 1 bis

Pendant que ces groupes de travail plancheraient sur une vraie réforme de l'Etat, le gouvernement, présidé par un certain Yves Leterme, poursuivrait, à la tête d'un gouvernement "Leterme 1 bis" son travail normal, consacré aux problèmes de société et au pouvoir d'achat. Il s'agirait avant tout de mettre en oeuvre les réformes fiscale et sociale concoctées cet été.

Voilà. Ce scénario tiendra-t-il la route ? Le CD&V mettra-t-il à nouveau des bâtons dans les roues de Monsieur 800 000 voix ? Faudra-t-il faire appel à un autre homme ? Après avoir dit que les francophones devaient prendre l'initiative, les démocrates-chrétiens flamands jugent finalement qu'il est préférable de relancer Yves Leterme. Avec tous les risques que cela comporte.

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