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lundi, 14 juillet 2008

Le Premier ministre Yves Leterme à la recherche d'une solution pour éviter une nouvelle crise en Belgique

AP - il y a 3 minutesBRUXELLES - Le Premier ministre belge Yves Leterme est attendu mardi devant le Parlement fédéral, auquel il pourrait demander un délai supplémentaire pour un accord entre flamands et francophones sur la réforme des institutions.

Le chef du gouvernement, un chrétien-démocrate flamand, avait fixé au 15 juillet la date butoir des discussions, dans l'impasse depuis des mois.

M. Leterme a formé en mars un cabinet composé de cinq partis, qui a succédé au gouvernement intérimaire du libéral flamand Guy Verhofstadt après neuf mois de crise politique, marqués par le spectre d'une partition du royaume comprenant 6 millions de néerlandophones et 4,5 millions de francophones.

Le propre parti de M. Leterme, le CD&V, a averti dès mars qu'il pourrait retirer son soutien à la coalition en juillet si les discussions sur les compétences des régions n'ont pas abouti.

Si un accord est intervenu ce week-end sur le programme socio-économique du gouvernement, prévoyant notamment la réduction des impôts et le renforcement de la protection sociale, Didier Reynders, ministre des Finances et membre du Mouvement Réformateur (MR, francophone), a jugé "impossible" la conclusion d'ici mardi d'un accord sur la réforme institutionnelle, avis partagé par plusieurs négociateurs.

Yves Leterme, qui a annulé dimanche son voyage à Paris pour le sommet de l'Union pour la Méditerranée, poursuivait cependant lundi les discussions pour éviter la chute de sa fragile coalition et une nouvelle crise. Les partis francophones sont partisans d'un report des discussions avec l'été et Yves Leterme pourrait également demander mardi un délai au Parlement.

Les néerlandophones réclament une autonomie accrue des régions, notamment en matière de sécurité sociale et de fiscalité, un point qui effraie les Wallons.

Les francophones redoutent pour leur part une réduction des budgets accordés à la Wallonie, région la plus pauvre du pays, et à la capitale bilingue, Bruxelles. Ils estiment également que les régions se sont vu transférer depuis les années 1980 assez de compétences fédérales, et soupçonnent les Néerlandophones de chercher à faire sécession de la Belgique afin de pouvoir déclarer l'indépendance de la Flandre.

L'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV), qui réunit Bruxelles et des communes flamandes autour de sa périphérie, est un des points de cristallisation du blocage actuel, avec une situation complexe.

Bruxelles-capitale (19 communes), majoritairement francophone, capitale de Belgique mais aussi de Flandre, est officiellement bilingue. Le reste de l'arrondissement (35 communes, dont six à majorité francophone), où vivent une importante minorité francophone et nombre de résidents internationaux, est situé en région flamande. Mais en raison de ce statut "mixte", les Wallons peuvent y voter pour des listes soit francophones soit néerlandophones, ce que contestent les Flamands.

"La maison Belgique a besoin non pas d'un coup de peinture mais d'une rénovation en profondeur, sous peine d'être vouée à la destruction", soulignait un éditorial publié lundi sur le site Internet du "Soir", principal quotidien francophone du pays.

"Les étages fédérés ne supportent plus le poids du toit fédéral. Alors que l'architecture de la Belgique est à ce point complexe qu'elle ne peut tenir debout sans le soutien de toutes ses composantes. Sur une base libre et volontaire. Le veulent-elles encore? Sont-elles capables de s'entendre sur un nouvel aménagement intérieur, minimum vital d'une vie en commun? Ces questions-là, cruciales, méritent une réponse. Honnête et franche, sans tabou, de la part de tous les intervenants", souligne l'éditorial. Cet "exercice de vérité", prévoit "Le Soir", sera "sans doute" repoussé une nouvelle fois le 15 juillet. AP

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