mardi, 15 juillet 2008
Darfour: la France demande au Soudan de livrer deux de ses responsables déjà recherchés par la CPI
PARIS - Au lendemain de l'annonce de la demande d'un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour génocide au Darfour par le procureur de la Cour pénale internationale, la France a souhaité mardi "que le Soudan se conforme déjà à ses obligations" en livrant aux autorités internationales Ahmed Haroun (ancien ministre soudanais de l'Intérieur) et Ali Kushayb (l'un des principaux dirigeants des milices Janjawid) visés par des mandats d'arrêt
"Nous rappelons (au nom de la présidence française de l'Union européenne, NDLR) qu'il y a déjà des mandats d'arrêt qui, eux, ont été délivrés au Soudan", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Eric Chevallier lors d'un point-presse. "Nous insistons très fortement pour que le Soudan coopère avec la communauté internationale, et notamment avec la CPI, pour que ces deux mandats puissent être exécutés".
"Nous, la France, disons que nous sommes attachés aux procédures de la justice internationale, et nous souhaitons que tout le monde s'y conforme", a-t-il ajouté, mais "le plus important à ce stade, c'est déjà que le Soudan se conforme à ses obligations vis-à-vis de la CPI".
A ce titre, "tout geste des autorités soudanaises qui serait en conformité avec des décisions déjà rendues de la Cour, constituerait un élément d'appréciation positif" susceptible de "faire partie du dialogue que nous avons avec nos différents partenaires, notamment au Conseil de sécurité".
Par ailleurs, le porte-parole a rejeté la position soudanaise selon laquelle Khartoum échapperait à la juridiction de la CPI car elle ne l'a pas reconnue. "A partir du moment où le Conseil de sécurité a saisi la Cour, le Soudan, qui est membre des Nations unies, doit se conformer aux décisions du Conseil de sécurité", a-t-il expliqué. "Il n'y a pas absolument aucune ambiguïté".
Enfin, Eric Chevallier a indiqué que la France avait "commencé à regarder les modalités de renforcement de la sécurité de (ses) ressortissants" au Soudan dans l'éventualité d'une dégradation de la situation, tout en précisant qu'aucune mesure d'évacuation n'était envisagée pour le moment. AP
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