dimanche, 13 avril 2008
Attentat à la bombe meurtrier dans une mosquée du sud de l'Iran
TEHERAN - L'explosion d'une bombe samedi dans une mosquée de Shiraz, dans le sud de l'Iran, a fait au moins neuf morts et 105 blessés, selon l'agence semi-officielle Fars.
Elle a précisé que la déflagration s'était produite au moment de l'allocution hebdomadaire d'un religieux contre le wahhabisme et la foi bahá’íe, interdite dans le pays, alors que plusieurs centaines de fidèles se trouvaient à l'intérieur de l'édifice.
La puissance de l'explosion a ébranlé des maisons situées à plus d'un kilomètre de la mosquée. Des ambulances et des pompiers se sont rapidement rendus sur place, selon Fars. Les autorités ont exhorté les habitants à faire des dons de sang et appelé toutes les infirmières de la ville à la mobilisation. D'après l'agence, le bilan pourrait s'alourdir dans la mesure où plusieurs personnes touchées se trouvent dans un état critique.
Un responsable des forces de police, dont les propos ont été rapportés par Fars, a expliqué que l'explosion était due à une bombe artisanale. Selon une jeune femme, citée par Fars, quelque 800 fidèles se trouvaient à l'intérieur de la mosquée au moment de la déflagration. L'édifice pris pour cible fait partie du centre culturel Rahpouyan-e-Vesal.
La responsabilité de l'attentat n'a pas été revendiquée.
Selon l'agence Fars, une allocution hebdomadaire dénonce chaque semaine dans la mosquée les wahhabites, musulmans sunnites intégristes, et la foi bahá'íe, interdite en Iran après la révolution islamique de 1979. De tels sermons ne sont pas inhabituels dans les mosquées iraniennes.
Les chiites, majoritaires en Iran, sont considérés comme des hérétiques par les wahhabites, soupçonnés d'exercer de l'influence sur certains militants engagés dans des mouvements d'insurrection en Iran.
Les bahá'ís, eux, ne sont pas reconnus dans la constitution iranienne comme une minorité religieuse. L'an dernier, des communautés bahá'íes vivant à l'étranger ont rapporté qu'un groupe d'adeptes avait été arrêté à Shiraz. Le bahaïsme a été fondé par un noble persan dans les années 1860.
Les attentats sont inhabituels à Shiraz (environ 900km au sud de Téhéran), ville prisée par les touristes compte tenu de sa proximité avec les ruines de Persépolis, ancienne cité royale de l'empire perse achéménide.
Ces dernières années, l'Iran a été confronté à plusieurs mouvements d'insurrection religieux et communautaires, qui ont commis des attentats isolés mais meurtriers.
En février 2007, un véhicule chargé d'explosifs a sauté près d'un autocar qui transportait des Gardiens de la révolution, corps d'élite des forces iraniennes de sécurité, tuant onze d'entre eux et en blessant plus de 30 autres dans le sud-est de l'Iran. Un groupe sunnite, auquel ont été imputés une série d'attentats contre les forces iraniennes, a revendiqué la responsabilité de l'attentat.
Parallèlement aux violences dans le sud-est, des attentats ont été imputés à des militants sunnites dans la localité d'Ahvaz (ouest), près de la frontière avec l'Irak, dont des explosions qui ont fait neuf morts en 2006. AP
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