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mercredi, 16 avril 2008

Nicolas Sarkozy reçoit Daniel Cohn-Bendit 40 ans après mai 1968

PARIS (Reuters) - Le président Nicolas Sarkozy a reçu mercredi après-midi Daniel Cohn-Bendit et Monica Frassoni, co-présidents du groupe des Verts-Alliance libre européenne au Parlement européen.
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Cet entretien avec l'ancien dirigeant de la révolte étudiante de mai 1968 en France s'inscrivait dans le cadre de la consultation par le chef de l'Etat des présidents de groupes au Parlement européen, dans la perspective de la présidence française de l'Union européenne au second semestre 2008.

"Je ne prends pas possession des lieux", a lancé Daniel Cohn-Bendit à son arrivée à l'Elysée, en posant brièvement sur le perron pour les photographes - une allusion à l'occupation de l'université de Nanterre et de la Sorbonne en mai 1968.

Pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait annoncé son intention de "tourner la page" de mai 1968, dont il avait dénoncé l'héritage, cause selon lui des maux de la France.

Celui qui fut surnommé "Dany le Rouge" a dit avoir offert au chef de l'Etat son livre "Forget 68" ("Oublier 68") avec une dédicace : "Pour Nicolas, l'imagination au pouvoir, c'est pour quand ? Salut, Dany Cohn-Bendit".

"Il a ri, il a dit c'est très gentil, je vais le lire et après on a pris rendez-vous pour en parler", a raconté le dirigeant vert.

Nicolas Sarkozy a ensuite présenté à Daniel Cohn-Bendit et Monica Frassoni sa vision de la présidence française de l'Union européenne. Les deux dirigeants Verts lui ont à leur tour exposé leurs idées. "Par exemple, il parle de la préférence européenne. Nous on a dit c'est mieux de donner des critères sociaux et écologiques et de taxer sur des critères sociaux et écologiques", a précisé Daniel Cohn-Bendit.

"68 C'EST TRÈS BIEN"

Les deux dirigeants Verts ont également souhaité que la présidence française défende "une Europe de la Défense et de la prévention des conflits".

"Et il a dit d'accord", a déclaré Daniel Cohn-Bendit.

Les deux dirigeants Verts ont aussi souhaité que la présidence française défende l'idée que l'Europe s'attaque à réguler socialement et écologiquement la mondialisation.

"On n'est ni anxieux ni rassurés. Il y a des différences politiques. Ce qui est intéressant c'est qu'il veut vraiment une présidence française au service de l'Europe et ça peut être nouveau", a rapporté Daniel Cohn-Bendit.

Monica Frassoni a pour sa part noté parmi les éléments positifs de l'entretien une volonté de Nicolas Sarkozy de travailler avec la Commission européenne.

Daniel Cohn-Bendit a dit avoir cerné avec le président français des divergences sur la politique d'immigration.

Il a souligné que l'entretien avait été décontracté - "On s'est mis d'accord sur le foot pour se revoir à la finale de la Coupe d'Europe à Vienne, puisque la France sera en finale !"

Selon l'ancien dirigeant étudiant, Nicolas Sarkozy n'a pas réitéré, lors de leur entretien, sa volonté de liquider l'héritage de mai 1968.

"Il va lire mon bouquin et puis après il va m'appeler, me dire je me suis trompé, pardon, ce n'est pas liquider 68, au contraire, c'est très bien", a ironisé Daniel Cohn-Bendit.

"68, ça a commencé une transformation formidable de la société française. La preuve, c'est qu'un homme deux fois divorcé est président de la République. Allez chercher il y a 40 ans ! Mme de Gaulle, tante Yvonne, elle se retourne dans sa tombe", a-t-il ajouté.

Emmanuel Jarry

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