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mercredi, 12 novembre 2008

Guerre dans le Kivu (RDC) : le dessous des cartes

Interview Jean-Paul Mopo Kobanda, spécialiste congolais de la région des Grands Lacs

Les combats s’étendent dans le Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), entre les forces loyalistes et les rebelles du CNDP dirigées par Laurent Nkunda. L’Union Européenne et les dirigeants africains tentent, en vain, de trouver une sortie de crise politique à la situation qui inquiète chaque jour un peu plus les organisations humanitaires. Pourquoi le conflit ne trouve-t-il pas d’issue ? Analyses du chercheur congolais Jean-Paul Mopo Kobanda.

Le souci des belligérants de s’enrichir, les liens entre Laurent Nkunda et le président rwandais Paul Kagamé, l’impuissance des Casques bleus, le rôle des puissances occidentales et de l’Angola… Jean-Paul Mopo Kobanda, juriste-chercheur à l’Université de Paris 1, auteur de plusieurs articles et ouvrages sur la géopolitique africaine dont Les crimes économiques dans les Grands Lacs africains (Editions Menaibuc, 2006), décrypte le conflit du Kivu.

Afrik.com : Dans votre livre, Les crimes économiques dans les Grands Lacs africain (Editions Menaibuc 2006), vous analysez la problématique de criminalisation de l’économie et les pillage des ressources naturelles en RDC. La situation actuelle est-elle toujours dominée par le souci des belligérants de s’enrichir ?
Jean-Paul Mopo Kobanda : Evidemment. Les médias occidentaux ne soulignent pas assez cet aspect déterminant du conflit. S’il n’y avait pas autant d’enjeux économiques et financiers et d’immenses ressources naturelles à exploiter dans ce conflit, la résolution serait facile et les rébellions ne proliféreraient pas dans le pays. D’ailleurs, les revendications farfelues de Laurent Nkunda sur une soi-disant sécurité des Tutsis qui seraient menacés par les réfugiés Hutus rwandais en dit long sur les véritables motivations des conflits à répétitions dans l’Est. Si la présence des Hutus rwandais sur le sol congolais est une vraie problématique, l’argument tiré de la menace qu’ils représenteraient pour commettre autant d’exactions, viols et pillages est cynique. Nkunda et les forces rwandaises qui combattent à ses côtés savent où se trouvent les Hutus, mais ils préfèrent attaquer et tuer les civils dans des villes et villages de l’Est où il n’y a aucun Hutu rwandais. C’est ce que disait déjà le président rwandais Paul Kagame pour justifier l’agression de la RDC par son armée. Les militaires rwandais ont contrôlés tout le pays jusqu’à Kinshasa et se sont attelés plutôt à piller qu’à s’occuper des miliciens Hutus.

Afrik.com : Dans votre livre, vous évoquez l’implication des multinationales occidentales dans le conflit. C’est aussi le cas dans celui-ci ?
Jean-Paul Mopo Kobanda : Oui, il y a des puissants intérêts politico-financiers derrière les acteurs de la guerre en RDC. Les multinationales jouent un rôle important dans la perpétuation du conflit. Si les ressources naturelles tirées de la guerre ne trouvaient pas aussi rapidement preneurs, elles ne susciteraient pas autant de vocation guerrière. Mais depuis la publication des noms des multinationales impliquées dans les crimes économiques par l’ONU dès 2003, ces dernières avancent désormais masquées. De nombreuses filiales des multinationales agissent officiellement dans le pays à travers des sociétés spécialisées par exemple dans les transports terrestres et aériens. Mais leurs activités réelles s’étendent évidemment à l’exploitation et au commerce des matières premières. D’autres agissent à travers des sociétés écrans qui font le boulot sur place aux côtés des forces protagonistes. Il faut aussi souligner que Nkunda a par exemple derrière lui de puissants propriétaires terriens liés à la mafia politico-militaire qui agit dans la région et qui se savent illégitimes parce qu’ils ont acquis leurs biens en toute illégalité, profitant de la situation exceptionnelle de guerre. Le retour à la normale compliquerait la jouissance paisible de ces biens car l’Etat et les communautés expropriées voudront rentrer dans leur droit.

Afrik.com : Quel rôle joue l’antagonisme entre le gouvernement de Kabila et le Rwanda ?
Jean-Paul Mopo Kobanda : Je ne sais pas si on peut parler d’antagonisme entre Kagamé et Kabila car si le premier affiche clairement son envie de contrôler l’Est de la RDC pour y trouver une solution à l’explosion démographique de son pays et se donne les moyens militaires de l’atteindre ; le second n’a pas une stratégie cohérente pour contrer ces visées. C’est pour ça que plus de cinq ans après la signature des accords de paix de Sun City en Afrique du Sud, qui a inauguré la période de transition et deux ans après son élection, Kabila n’a pas réussi à former une armée nationale capable de mâter les groupes rebelles opérant sur son territoire et d’assurer la sécurité nationale vis-à-vis des pays voisins.

Afrik.com : Mais Nkunda prétend n’avoir rien à voir avec le Rwanda…
Jean-Paul Mopo Kobanda : Il n’a pas besoin de le dire. Nkunda dont le nom complet est Nkundabatuare, est un ancien officier de l’APR, armée patriotique rwandaise qui a combattu en 1994 aux côtés de Kagame et James Kabarere, l’actuel chef d’état-major général de l’armée rwandaise. Ils ont tous contribué à la prise du pouvoir de l’APR à Kigali avant de faire autant au sein de l’AFDL pour prendre le pouvoir à Kinshasa en chassant Mobutu. Quand il y a eu une discorde entre Laurent-Désiré Kabila et les Rwandais, Nkunda a pris position en faveur des Rwandais qui ont lancé une nouvelle rébellion pour tenter de renverser leur ancien allié Laurent-Désiré Kabila qui n’aurait pas respecté certaines clauses secrètes conclues durant la rébellion. Nkunda a un numéro de téléphone abonné au Rwanda et non auprès des opérateurs téléphoniques congolais. L’essentiel de ses troupes est composé des Rwandais et des miliciens rwandophones. D’ailleurs, les témoignages concordants de tous ceux qui ont rencontré les combattants de Nkunda disent qu’ils utilisent le kinyarwanda comme langue de communication et d’opération sur le terrain…

Afrik.com : Quand vous parlez des rwandophones, est-ce les Banyamulenge ? Quel est le vrai rôle des Banyamulenge dans ce conflit-ci ?
Jean-Paul Mopo Kobanda : Vous savez, ceux qu’on appelle des Banyamulenge, ce sont des Rwandais arrivés au Congo dans la vague de ceux qui se sont réfugiés dans les pays frontaliers notamment après la « révolution sociale Hutu » de 1959. Mulenge, c’est justement une colline congolaise où se sont notamment installées ces populations qui étaient répertoriées et prises en charges par l’ONU comme des réfugiés. Des documents officiels de l’ONU existent pour attester cela. C’était leur statut. D’ailleurs, Paul Kagame a quitté son pays enfant dans cette vague en 1959 pour s’exiler avec sa famille mais il est resté Rwandais. Même quand il a servi au sein des forces ougandaises jusqu’à devenir patron des services de sécurité, il a gardé sa nationalité rwandaise. Par ailleurs, que les réfugiés rwandais installés depuis si longtemps au Congo deviennent des Congolais et adoptent l’appellation de Banyamulenge pour se nommer, pourquoi pas ? Seulement, quand on acquiert une nationalité, on se montre loyale envers sa nouvelle terre d’adoption. Et si un conflit éclate entre son pays d’origine et son pays d’adoption, on a le devoir moral de rester neutre ou d’aider son pays d’adoption devenu sa nouvelle patrie. Ce n’est pas ce qu’ont fait les Banyamulenge durant les conflits successifs en RDC. Leur rôle toujours actif aux côtés des forces négatives et d’agression contribue à ternir leur image aux yeux des populations autochtones. Permettez-moi de prendre l’exemple de l’Allemagne puisque vous êtes Allemande. Des Allemands installés en France ou des Français d’origine allemande ayant pris position pour leur pays d’origine durant l’occupation, avaient été très mal vus à la libération par la population française, c’est ce qui se passe en RDC vis-à-vis des Banyamulenge.

Afrik.com : Pourquoi la présence des casques bleus de l’ONU est-elle si infructueuse ? Pourtant, on parle du mandat le plus coûteux depuis l’existence de l’ONU…
Jean-Paul Mopo Kobanda : La mission des Nations Unies au Congo (Monuc) est peut-être la plus coûteuse, mais la RDC est un sous-continent car elle a pratiquement la même taille que l’Europe occidentale. Vous savez, l’OTAN avait déployé au Kosovo plus de 40.000 hommes pour surveiller un territoire 215 fois plus petit que la RDC. La seule région du Kivu est 25 fois plus grande que le Kosovo. En plus de l’immensité du pays, contrairement aux forces de l’OTAN au Kosovo venus des pays riches. Les casques bleus de la Monuc sont composés essentiellement des soldats originaires des pays émergents et pauvres qui se livrent parfois malheureusement à quelques trafics de diamant et d’or avec les groupes rebelles. Il y a ensuite quelques problèmes d’antagonismes nationaux entre certaines forces comme les Pakistanais et les Indiens qui les empêchent d’opérer efficacement ensemble et sous un commandement unifié dans les zones d’opérations. Néanmoins, les casques bleus n’ont pas vocation à faire le travail de l’armée nationale congolaise. La sécurité des personnes et de leurs biens, la protection de l’intégrité territoriale sont des tâches de l’armée et de la police congolaise. On voit bien que ce ne sont pas les soldats et le matériel qui manquent en RDC. C’est l’organisation logistique, la structure de commandement, les choix stratégiques et un leadership fort qui pèchent. En 2005-2006, le général Mbunza Mabe avait su redonner la confiance aux troupes congolaises dans l’Est par son courage et son commandement éclairé. Depuis, il a été muté dans un centre de formation militaire et l’effet psychologique qu’il avait insufflé aux soldats congolais s’est estompé. Les militaires au front attendent parfois plusieurs semaines pour être ravitaillés et abandonnent parfois du matériel lourd aux hommes de Nkunda. Le rationnement aussi est tellement irrégulier que les soldats se transforment en pilleurs des populations civiles. Ça, ce n’est pas la faute de la Monuc mais des autorités congolaises.

Afrik.com : Que pourrait faire l’UA pour aider à résoudre les problèmes ?
Jean-Paul Mopo Kobanda : Sur le terrain d’opérations, pas grand-chose que les casques bleus ne puissent faire. Sur le plan diplomatique, l’UA peut faire pression sur Kagame pour qu’il renonce à son plan machiavélique qui a déjà causé un désastre humain innommable. On en est aujourd’hui à plus de 5 millions de morts. Il en faut combien pour que l’UA serve à quelque chose ? C’est ça la vraie question.

Afrik.com : Un porte-parole de Nkunda accuse l’Angola de vouloir intervenir dans le conflit ? Quel est son vrai rôle aujourd’hui et que peut faire l’Angola à l’avenir ?
Jean-Paul Mopo Kobanda : L’accusation des rebelles de Nkunda est pour le moment infondée car les Angolais n’interviennent pas encore directement dans le conflit actuel dans l’Est. Si dans le passé les Angolais sont intervenus en RDC, ils se sont limités pour le moment à mener des opérations dans les provinces Ouest. Il n’est donc pas exclu que les rebelles de Nkunda trouvent les forces angolaises sur leur chemin si jamais ils s’aventuraient au-delà de l’Est de la RDC ou s’ils arrivent à conquérir des villes importantes.

Afrik.com : Est-ce qu’une ingérence militaire de l’Occident est souhaitable ?
Jean-Paul Mopo Kobanda : Ça dépend du fondement sur lequel il interviendrait et dans quel objectif. Une intervention militaire occidentale sera totalement inutile si c’est encore une opération de renforcement du régime de Kabila sans une vraie volonté d’aider à la résolution des vrais problèmes qui minent la RDC, à savoir le climat d’insécurité et de répression politique entretenu par le régime en place malgré l’organisation des élections censées inaugurer une ère de démocratie ; les viols utilisé comme armes de guerre par toutes les forces militaires officielles et non officielles opérant en RDC, les crimes économiques et l’implication des hautes autorités dans les pillages des ressources naturelles et d’innombrables d’autres problèmes sociaux.

Afrik.com : Pour finir, la population congolaise a souffert énormément de cette guerre qui a déjà causé des millions de morts. Y-a-t-il une lueur d’espoir pour que les choses changent pour ces pauvres gens qui ont la malchance de vivre dans un pays dont le sous-sol regorge pourtant d’immenses richesses ?
Jean-Paul Mopo Kobanda : Il y a toujours une lueur d’espoir mais cela nécessite que le gouvernement congolais arrête de se défausser sur la Monuc pour exercer des prérogatives de souveraineté qui lui reviennent, à savoir : la protection des biens et des personnes par la police, la défense de la sécurité et de l’intégrité nationale par une armée forte, refondée, payée et motivée. Par ailleurs, la communauté internationale doit arrêter de pousser toujours aux négociations avec des criminels qui terrorisent, violent et massacrent les populations civiles. Le passé récent nous montre aujourd’hui que la solution à la crise actuelle doit être aussi militaire et judiciaire car l’ONU elle-même évoque des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Sans une armée congolaise forte capable de neutraliser les forces rebelles et de s’opposer aux incursions des armées voisines, il n’y aura jamais de paix. Et tant que les criminels ne seront pas traduits devant la justice pour répondre de leurs actes mais qu’on continuera de leur offrir des postes politiques comme primes à la guerre, cela suscitera toujours des vocations criminelles.

La flamme de la "guerre froide" entre Rabat et Alger ranimée

Apparemment rien ne marche plus entre le Maroc et l’Algérie. Les relations entre les deux pays voisins viennent d’être éclaboussées par une secousse tellurique diplomatique de "moyenne densité" après que le roi Mohammed VI eut accusé formellement Alger d’être à l’origine du blocage du processus de négociation pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental et de l’intégration maghrébine.

La situation s’est tendue lorsque Mohammed VI avait critiqué la "position officielle" de l’Algérie qui, selon lui, "cherche à entraver la dynamique vertueuse enclenchée par l’initiative marocaine" d’autonomie que le Royaume alaouite compte accorder aux habitants du Sahara occidental sous sa "souveraineté nationale".

En avril 2007, le Maroc avait soumis à l’ONU un projet d’autonomie pour le Sahara occidental, qui prévoit un Parlement et un gouvernement autonomes. Le secteur de l’Education ou la gestion des affaires du territoire reviendrait à ce pouvoir autonome, alors que les Affaires étrangères, la Défense, la Monnaie, la Gendarmerie et la Douane devraient rester aux mains de Rabat.

Cette proposition est rejetée par le Front Polisario, mouvement indépendantiste soutenu par l’Algérie, qui réaffirme "le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination", via un référendum.

De par son timing, estiment des observateurs avertis à Rabat, le "réquisitoire" du souverain chérifien à l’égard d’Alger, qui intervient juste après l’élection du Démocrate Barack Obama à la tête des Etats-Unis, en dit long sur les appréhensions de Rabat quant à un éventuel revirement de la politique américaine sur la question du Sahara occidental.

Il survient également à la veille de la désignation du nouvel envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental pour emboîter le pas au Néerlandais Peter Van Walsum, désapprouvé par le Front Polisario en raison de son soutien "intrépide" à la thèse marocaine.

L’Algérie "met tout en œuvre pour faire perdurer la situation actuelle, qui fait planer les périls de la balkanisation sur la région du Maghreb et du Sahel", avait souligné le souverain chérifien, en critiquant le refus d’Alger de normaliser ses relations avec le Maroc et de rouvrir ses frontières communes avec le Royaume chérifien, fermées depuis 1994.

Cette "diatribe", le moins qu’on puisse dire la plus directe publiquement, est la première du monarque marocain, les gouvernements des deux pays s’échangeaient jusque-là leurs propos "dénigrants", voire "provocateurs", par médias interposés, notamment les agences de presse officielles marocaine, MAP et algérienne, APS.

"Le refus obstiné de tous les efforts de normalisation consentis par le Maroc (...) va à l’encontre de la logique de l’histoire et de la géographie, laquelle est incompatible avec la fermeture des frontières entre deux pays voisins et frères", a-t-il indiqué dans son discours télévisé, prononcé jeudi dernier à l’occasion du 33ème anniversaire de la "Marche verte".

L’avenir de l’Union du Maghreb arabe

Alger, qui a décliné à plusieurs reprises l’appel de Rabat pour la réouverture de ses frontières, estime, de son côté, que le problème de la circulation (des biens et des personnes) aux frontières "ne peut être dissocié d’une approche globale" sur l’Union du Maghreb arabe (UMA), groupement sous-régional qui comprend, outre le Maroc et l’Algérie, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie et dont les structures sont ankylosées depuis près de vingt ans à cause justement du conflit du Sahara occidental.

Pour Alger, selon des analystes, l’appui "inconditionnel" au Front Polisario est le prolongement de son soutien "immuable" aux mouvements de libération depuis les années 1960, en particulier en Afrique. Ils estiment, en revanche, que le contexte actuel et les changements intervenus de par le monde depuis la fin de la guerre froide "ne sont désormais plus de mise".

Les relations entre le Maroc et l’Algérie, notent les mêmes analystes, doivent être empreintes de "compromis et de solutions à l’amiable" en vue de permettre au Maghreb d’entrer de plain-pied dans le concert des grands ensembles influents sur la scène mondiale.

Le Maroc et l’Algérie, ces deux puissances sous-régionales qui représentent l’ossature et l’épine dorsale de l’UMA, vivent, depuis plus de trente ans, dans une guerre froide réchauffée épisodiquement par des provocations et des désaccords. En raison de la position "intransigeante" d’Alger sur le conflit du Sahara occidental, selon Rabat, les peuples voisins vivent dans le désespoir et le déchirement familial.

L’UMA ne peut donc exister effectivement que dans l’équilibre des intérêts économiques, la solidarité politique et sociale et l’équité complémentaire dans les échanges commerciaux, humains, culturels et autres, appréhendés sous l’angle d’un partenariat gagnant-gagnant.

La frontière entre les deux pays toujours fermée

Pour le chef de la diplomatie marocaine, Taib Fassi Fihri, le non- règlement de la question du Sahara occidental risque d’engloutir encore davantage l’unité maghrébine. Mais le plus grave, à ses yeux, c’est que le pourrissement du conflit maintiendra, pour trois autres décennies au moins, le déchirement et la désunion au sein d’une UMA transformée en coquille vide.

"La fermeture de la frontière entre le Maroc et l’Algérie constitue de nos jours un fait singulier et exceptionnel dans le monde, contraire aux aspirations des peuples du Maghreb", avait en outre relevé M. Fassi Fihri.

Aux yeux des responsables algériens cependant, le problème est beaucoup plus complexe. La question de la "réouverture" ne relèverait pas du seul cadre bilatéral, mais serait liée à la nécessité de mettre en place "une approche globale" de l’avenir du Maghreb.

"Il ne s’agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas au Maroc et à l’Algérie. Il faut que l’ensemble des peuples qui se trouvent dans cet ensemble trouvent leurs places", estime-t-on du côté d’Alger.

Les Algériens soulignent également que cette réouverture est envisageable et même souhaitable, mais ne pourra se faire sans un accord sur le Sahara occidental. Plus généralement, c’est l’avenir global du Maghreb qui est en jeu.

En 1989, lors d’un sommet historique entre l’ancien président algérien Chadli Bendjedid et le roi Hassan II sous une tente au poste frontalier de Zoudj Bghal (Deux Mulets), appellation somme toute pittoresque, les deux pays décidèrent de normaliser leurs relations, après un malencontreux désaccord qui aura duré plus d’une dizaine d’années et coûté, entre autre, des déchirements familiaux que le temps n’a pas encore réussi à panser.

L’idylle aura duré entre les deux voisins jusqu’à août 1994, lorsqu’un commando islamiste perpétra un attentat contre l’hôtel "Atlas Asni" à Marrakech, faisant deux morts parmi des touristes espagnols.

Dans la bourrasque du drame qui s’ensuivit, les Marocains accusèrent les services des renseignements algériens d’être les instigateurs de cet acte. Rabat décida alors d’instaurer le visa pour les ressortissants algériens. Alger fit usage de son droit de réciprocité, avant de décréter carrément la fermeture de ses frontières terrestres avec le Maroc.

En tenant fermées ces frontières (le marché maghrébin fait plus de 80 millions de consommateurs), l’économie de chaque pays membre perd quotidiennement entre 2% et 3% de son taux de croissance. Une déperdition à multiplier par 14 ans... et qui, pour le moins que l’on puisse dire, se révèle "désastreuse".

Par Khalid Barka, Correspondant de la PANA

L'effet 4 novembre dope les ventes de livres d'Obama

Les livres écrits par Barack Obama sont en train de devenir des best-sellers depuis la victoire du candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine du 4 novembre. Lire la suite l'article
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Le futur président des Etats-Unis est l'auteur de deux ouvrages, relativement confidentiels à l'origine, "Les rêves de mon père" paru en 1995 et "L'audace d'espérer: une nouvelle conception de la politique américaine" publié en 2006.

Le site de vente en ligne, AbeBooks.com, spécialisé dans les ouvrages rares, d'occasion ou épuisés, a annoncé avoir vendu 20 exemplaires autographés par le président élu.

Le premier prix était de 500 dollars et un collectionneur a déboursé 5,500 dollars pour une édition originale des "Rêves de mon père".

Obama avait écrit "Les rêves de mon père" à l'âge de 33 ans alors qu'il était encore avocat et enseignant. Il y raconte sa vie jusqu'à son entrée à la prestigieuse faculté de droit d'Harvard.

"L'audace d'espérer" est un ouvrage de réflexions politiques. Ce livre était classé en deuxième position sur Amazon.com mardi et occupait la troisième place du classement des best-sellers du New York Times juste devant "Les rêves de mon père".

Belinda Goldsmith, version française Pierre Sérisier

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Arrivée en France des 7 otages français et du Tunisien enlevés au Cameroun

Les huit otages ont également été accueillis par une vingtaine de proches et par les ambassadeurs du Cameroun et de Tunisie, a constaté un journaliste de l'AFP.

"C'est un dossier que j'ai suivi de très près", a déclaré Mme Yade. "J'ai reçu les familles la semaine dernière. C'est une issue heureuse pour les familles et les otages sont en bonne santé".

Ces huit otages avaient été enlevés, en compagnie de deux collaborateurs camerounais, dans la nuit du 30 au 31 octobre au large de la péninsule de Bakassi alors qu'ils se trouvaient à bord d'un navire du groupe français Bourbon travaillant dans le secteur pétrolier.

Tous les otages avaient été libérés mardi sains et saufs suite à "des discussions entre les autorités du Cameroun et les ravisseurs", selon une source diplomatique au Quai d'Orsay. D'après cette source, "il n'y a pas eu d'opération" et la France n'a "pas versé de rançon".

L'enlèvement avait été revendiqué par les Combattants de la Liberté de Bakassi (Bakassi Freedom Fighters, BFF), qui n'ont jamais révélé publiquement leurs demandes.

Les deux otages camerounais devaient rejoindre rapidement leurs familles et leurs proches, avait indiqué mardi le groupe Bourbon.

Les autorités françaises, et notamment Nicolas Sarkozy, avaient exprimé mardi leur "soulagement". Le président "s'associe pleinement à la joie de leurs familles, de leurs proches et de la société Bourbon", avait indiqué l'Elysée.

dimanche, 09 novembre 2008

Lettre à Barack Hussein Obama

Hommage au symbole de la part d’une Africaine
il est environ 5h du matin quand CNN annonce, que compte tenu de leurs estimations, tu es élu 44e président des Etats-Unis. Un miracle en direct ! En quelques minutes, tu es devenu une icône du 21e siècle. Le premier Africain-Américain à occuper le Bureau ovale, 150 ans après l’abolition de l’esclavage, le vote du nouveau Civil Rights Act (loi sur les droits civiques) en 1964 et le Voting Rights Act (loi sur le droit de vote) en 1965 qui mettent fin, du moins sur le papier, à la ségrégation raciale aux Etats-Unis.
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Je me souviens de ma première rencontre médiatique avec toi en cet hiver 2004. J’avais proposé un portrait radiophonique de ce nouveau venu en politique aux Etats-Unis, toi, durant une escapade germanique. Ta personne, moitié kényane, m’avait intriguée. Un métis promis à une belle carrière politique dans le camp démocrate qu’il avait subjugué, quelques mois plus tôt, lors d’un éblouissant discours durant la convention du parti. Aujourd’hui, nous en avons la confirmation : tu es à la Maison Blanche. Sujet fait, expérience germanique terminée, j’ai repris mes bagages et je suis rentrée à Paris. Je t’ai un peu oublié. L’Amérique, c’est si loin…

Puis nous voilà en janvier 2008, les primaires américaines démarrent. Tu étais revenu au-devant de la scène et tu allais même gagner l’Iowa le 3 janvier, petit Etat réputé conservateur où une victoire est toujours de bon augure dans la course à l’investiture démocrate. Tu battais la grande Hillary Clinton, favorite des démocrates. Quelle audace ! Celle d’espérer bien sûr ! (le titre de ta biographie : The Audacity of Hope : Thoughts on Reclaiming the American Dream). Je ne t’imaginais pas un seul instant victorieux du duel démocrate. Tu l’as été ! Puis, Hillary Clinton a repris la main. Les choses reprenaient leur cours. Mais au fond du cœur de beaucoup, la flamme de l’espoir brûlait désormais accompagnée d’une lucidité liée à une Histoire faite de traite négrière, d’esclavage et de colonisation.

Pendant 11 mois, j’ai veillé pour suivre sur CNN tes discours et le compte-rendu de la trépidante campagne américaine puisque les chances d’un sémillant démocrate, Noir de surcroît, se confirmaient un peu plus chaque jour. Avec ma copine Natacha, nous avons mis nos réveils respectifs. Le soir ou l’aube de ton discours d’investiture, elle m’a réveillée trois fois pour que je te suive en direct et écoute ce beau discours-programme qu’il ne te sera pas facile d’appliquer à la lettre. Ce n’était que le prélude de celui que tu as prononcé mercredi matin, pour nous les Français. Suivre ta campagne est loin d’avoir été une cure de sommeil. La nuit du 4 novembre a été d’ailleurs mémorable et merveilleuse, mais j’en porte encore les séquelles au moment où je t’écris ces mots.

Il est environ 5h du matin, à Paris, quand CNN annonce, que compte tenu de leurs estimations, tu es élu 44e président des Etats-Unis. Un miracle en direct ! En quelques minutes, tu es devenu une icône du 21e siècle. Le premier Africain-Américain à occuper le Bureau ovale, 150 ans après l’abolition de l’esclavage, le vote du nouveau Civil Rights Act (loi sur les droits civiques) en 1964 et le Voting Rights Act (loi sur le droit de vote) en 1965 qui mettent fin, du moins sur le papier, à la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

Pour les Noirs d’Amérique, tu es l’incarnation du rêve de Martin Luther King. « Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. », affirmait-il alors le 28 août 1963 lors de la Marche de Washington. Toi, Barack Hussein Obama, tu a été justement élu sur ta personnalité et la couleur caramel de ta peau n’a pas empêché une majorité d’Américains blancs de te choisir. Le rêve de Martin Luther King, tu l’as actualisé pour les Africains-Américains. Ils représentent 13% de la population américaine, sont souvent les plus pauvres [1], et plus de 4,5 millions ont perdu leurs droits civiques à cause de leurs démêlés judiciaires.

En Afrique, tout aussi mal lotis sur le plan matériel, tu es devenu aussi synonyme d’espoir. Tu ne changeras peut-être rien dans la politique africaine de l’Oncle Sam, mais grâce à toi, les Africains sont désormais « pround to be black » (fiers d’être Noir). Surtout au Kenya, la patrie de ton père, où le mercredi 5 novembre a été déclaré férié en hommage à ta victoire présidentielle. Là-bas, ton leitmotiv « Yes, we can », que l’on doit à l’architecte de ta campagne David Axelrod et transformé depuis en « Yes, we did », se dit en swahili « Nduo Tunawesa ».

Ton accession à la magistrature, Barack Obama, est un symbole, pas seulement pour la cause noire aux Etats-Unis, pour l’Afrique, mais aussi pour l’humanité. Tes origines européennes, africaines, indiennes (d’Amérique) par ta grand-mère, Madelyn Dunham, native du Texas, que tu viens de perdre, ton séjour en terre indonésienne chez ton beau-père, en Asie, font de toi un homme à la croisée des mondes. Ton parcours est aussi celui d’un chrétien, né d’un père musulman non pratiquant et qui a vécu dans le plus grand pays musulman du monde, l’Indonésie. Un autre symbole quand les valeurs du monde chrétien semblent s’opposer à celles des musulmans dans les représentations des extrémistes des deux bords. Métis, tu l’es à plus d’un titre, toi que l’on considère chez toi comme Noir et qui, comme nous le dirions par ici, revendique ta négritude. Ton union avec Michelle Robinson, descendante d’esclave, font de ta progéniture le fruit de la réconciliation entre l’Afrique et ses fils exilés de force en Amérique. Enfin, le nom qu’on te donnât à ta naissance ne pouvait que présager d’un destin exceptionnel. En arabe et en hébreu, Barack veut dire « béni », en swahili ton prénom signifie « bénédiction » et ton patronyme Obama signifie « lance enflammée ». Au passage, Hussein, ton deuxième prénom, qui t’a valu d’être associé à Oussama Ben Laden, l’ennemi numéro un de l’administration Bush et de l’Amérique, se traduit par « bon et beau » en arabe.

A Paris, où les diasporas noires ne savent plus où donner de la tête pour se faire une place dans leur propre pays, tu es l’incarnation de leur besoin de reconnaissance. Il y a quelques mois, alors que je faisais la queue dans une gare parisienne, des Noirs se plaignaient que d’autres ne respectaient pas l’ordre de la file. Et l’un d’eux, d’origine camerounaise, de rétorquer excédé : « Les Noirs, ce n’est pas possible ! ». La réponse d’un Africain d’origine guinéenne, accompagné de son fils certainement né en France, a alors fusé : « Moi, je suis plus que jamais fier d’être Noir depuis que Barack Obama peut devenir président des Etats-Unis ». Pendant la soirée électorale dans la capitale française, une Franco-camerounaise affirmait que les noms d’origine africaine ne seraient plus considérés comme bizarres dans la société française. Car le patronyme Obama, que l’on retrouve d’ailleurs aussi au Cameroun, permettra désormais de se familiariser avec ce type de noms.

Quelques heures après ta victoire, il est encore difficile de croire et de mesurer la portée de ton élection qui n’était pas envisageable, il y a seulement une dizaine d’années encore. En 1999, le prix Nobel de littérature pour son livre Beloved, l’Africaine-Américaine Toni Morisson, qui a soutenu Barack Obama, disait de Bill Clinton qu’il était le premier président noir des Etats-Unis. « Plus noir que toute personne réelle qui puisse être élue durant la vie de nos enfants ». A Chicago, alors que tu prononçais ton discours de victoire, les larmes de l’Africaine-Américaine Oprah Winfrey, la plus puissante femme du paysage audiovisuel américain, productrice et héroïne de l’adaptation cinématographique de Beloved, et de Jesse Jackson, héritier de la lutte du pasteur King, candidat malheureux par deux fois à l’investiture démocrate, en disaient long sur le chemin parcouru par les Noirs aux Etats-Unis.

Tu l’as dit, ton histoire ne pouvait être possible que dans le Nouveau Monde. L’Amérique nous aura montrés qu’elle pouvait produire le meilleur et le pire : toi, élu président, ou Bush et Guantanamo. Les Américains, que l’on dit souvent bigots, conservateurs et incultes, ont montré qu’ils ne t’ont pas jugé sur ta couleur de peau, signant la mort de l’effet Bradley [2] que des partisans redoutaient tant. Ils ont retenu ta compétence, tes qualités de meneur d’hommes qui sait s’entourer, en phase avec son époque – tu as fait un usage inouï du Net dans ta campagne –, et ton charisme. On retiendra par-dessus tout que les fils de la nation la plus puissante du monde, celle du Melting Pot, ont pensé que tu étais capable de les conduire en ces temps tourmentés. A travers ton élection, comme le disait des Africains-Américains interviewés à Harlem, c’est le début de la « rédemption » pour cette Amérique blanche au passé esclavagiste et ségrégationniste. C’est l’amorce de la réconciliation entre Blancs et Noirs américains, voire entre tous les Noirs et les Blancs du monde entier. « Toutes les "minorités" américaines savent maintenant que l’Amérique n’est pas fondamentalement raciste et dominée par les Blancs », dixit, l’écrivain congolais Alain Mabanckou, prix Renaudot 2006. Pour le paraphraser, je dirai même plus : les Noirs et les assimilés, victimes du racisme et des humiliations inhérentes, sauront désormais que leur agresseur n’est que l’exception qui confirme la règle. Ce n’est pas seulement qu’au travers d’Hollywood que les Etats-Unis produisent et véhiculent des valeurs holistiques. Avec ton élection, l’Amérique prouve qu’elle se renouvelle et évolue au sens le plus noble du terme, justifiant ainsi son leadership politique, économique et culturel.

Monsieur le président Barack Obama, votre métissage, l’homme que vous êtes - celui qui a prononcé ce fameux discours sur la race qui consacre, dit-on, « l’Amérique post-raciale »-, nous rappelle et nous rappellera, à travers les âges, que le racisme est un non-sens parce que nous appartenons tous à une seule et même race : celle des Homo sapiens sapiens, descendants de Lucie l’Africaine. Comme ton site le dit désormais, le changement peut arriver (« Change can happen ») et il arrivera.

jeudi, 06 novembre 2008

Le Sénégal fête la victoire d’Obama

Comme dans nombre de pays d’Afrique, le succès de Barack Obama suscite des espoirs enthousiastes au Sénégal, où le nouveau président américain fédère quelque 55 000 fidèles.
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Ils sont venus de toutes les régions du Sénégal pour célébrer la victoire de "leur" candidat. Supporters de la première heure du sénateur américain, Abdoulaye Sow a quitté son village de Saint Louis, le long de la frontière avec la Mauritanie, pour vivre la nuit américaine avec ses camarades du Comité de soutien à Barack Obama. "Pour nous, jeunes sénégalais, l’élection d’un candidat noir à la Maison blanche est un immense espoir parce qu’elle fait reculer la discrimination raciale". Originaire de Casamance, au sud du pays, Ibrahim Bodraj veut dépasser la seule question de la couleur de la peau. "Barack Obama a été capable de s’attirer les suffrages de toutes les races des Etats-Unis.

Il est fédérateur et c’est cet élan de fraternité qui va permettre de mettre un terme à la violence actuelle dans le monde dont l’administration Bush est en partie responsable". En plein coeur du quartier populaire de la Médina, où il a organisé la nuit d’élection chez lui devant un poste de télévision géant, Suleyman Wade, 26 ans, peut mesurer le chemin parcouru. Ce jeune professeur de français, qui parle à peine l’anglais, a pris l’initiative en juin 2008, dès les primaires aux Etats-Unis, de créer un comité de soutien à Barack Obama. "Le second après le Kenya, mais le premier en Afrique de l’Ouest !" explique-t-il fièrement. Fort aujourd’hui de plus de 55 000 membres, ce comité a déjà organisé des marches à travers le pays et compte bien ne pas s’en tenir là. "Nous n’avons pas beaucoup de moyens financiers mais nous pouvons être une force de propositions. Ce qui est important, pour nous, maintenant, c’est que le plus grand nombre de Sénégalais puisse partir étudier aux Etats-Unis grâce à des bourses du gouvernement américain". La meilleur façon, selon lui, de rendre accessible à des milliers de jeunes africains le rêve américain.


l’Express


Abdoulaye Wade se félicite de la "brillante victoire" de Barack Obama

e chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade a adressé mercredi ses "chaleureuses félicitations" au nouveau président élu des Etats-Unis, Barack Obama, dont la "brillante victoire" constitue selon lui le symbole du rêve de Martin Luther King et du rêve de l’Amérique en général.obama3.jpg

’’Je salue l’événement historique que constitue votre succès, le symbole du rêve de Martin Luther King et du rêve de l’Amérique en général ainsi que la vitalité de l’idéal américain de démocrate que partagent nos deux peuples", écrit le président Wade dans un télégramme dont copie a été reçue à l’APS.

Barack Obama a été élu mardi 44-ème président des Etats-Unis d’Amérique, à l’issue d’une élection qui a vu, fait historique, la participation de 130 à 135 millions d’Américains.

Donné favori dans les sondages, Obama, 47 ans, a confirmé cette réalité dans les faits en gagnant avant terme 338 grands électeurs là où il en fallait 270.

Abdoulaye Wade a exprimé le souhait que le nouveau président américain réussira à satisfaire ‘’l’immense espoir’’ placé en lui par ses compatriotes, ‘’toutes races confondues, pour le redressement d’une économie au bord de la déconfiture’’.

"La tâche est immense mais je vous sais courageux, intelligent et volontaire pour réussir cet exploit’’, souligne le chef de l’Etat.

Il a ajouté que les Africains doivent plutôt aider Barack Obama à "réussir à redresser le pays qui, qu’on le veuille ou non, est au centre du monde tant du point de vue économique que politique et militaire".

Le président de la République a rappelé dans son message que le Sénégal et les Etats-Unis entretiennent des "liens d’amitié cordiale et de coopération multiforme fondés sur la confiance mutuelle et sur des valeurs (…) communes".

Assurant Obama de son "soutien personnel", Me Wade se réjouit d’avance de poursuivre avec lui "le raffermissement de ces relations privilégiées tant au plan bilatéral que multilatéral pour un monde de paix, de liberté et de justice".



Auteur: ADC


mercredi, 05 novembre 2008

Le nouveau président américain s’appelle Barack Obama

Les Américains ont choisi le démocrate Barack Obama lors du scrutin présidentiel de ce mardi. C’est la première fois qu’un Africain-Américain accède à la magistrature suprême aux Etats-Unis. « Le changement est arrivé », a déclaré Barack Obama lors de sa première allocution de président élu.222.jpg

Son nom est Barack Obama et il est le 44e président élu des Etats-Unis. L’Histoire retiendra le nom de ce métis kényan-américain comme celui du premier Africain-Américain à avoir accédé à la Maison Blanche. Les Américains ont voté ce mardi pour élire le successeur du président George W. Bush. Leurs suffrages, 51% pour Barack Obama et 48% pour le républicain John McCain, ont octroyé 338 grands électeurs au démocrate contre 156 pour son adversaire, d’après les estimations de la chaîne américaine CNN. Pour être élu, Barack obama avait besoin d’obtenir le vote de 270 grands électeurs sur 538. Le président américain est élu au suffrage universel indirect.

« Si jamais quelqu’un doute encore que l’Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir », a déclaré Barack Obama devant une foule en délire de plus de 120 000 personnes venues célébrer sa victoire, mardi, dans sa ville de Chicago. Parmi eux, l’ancien candidat noir à l’investiture démocrate Jesse Jackson et la femme noire la plus puissante du paysage audiovisuel américain, Oprah Winfrey. Ils avaient tous deux les larmes aux yeux en écoutant le premier discours du nouveau président des Etats-Unis. L’allocution de Barack Obama a été l’occasion de remercier ses électeurs, à qui il a attribué cette victoire, sa famille et les membres de son équipe de campagne. Il a également rendu hommage à son adversaire John McCain, avec qui il a dit vouloir travailler. Le républicain avait reconnu sa défaite quelques minutes plus tôt et indiqué qu’il avait félicité Barack Obama au téléphone. John McCain a également invité ses partisans à soutenir, tout comme lui, le nouveau président.

Un Noir à la Maison Blanche

« Le changement est arrivé », a lancé le 44e président des Etats-Unis en soulignant que les défis de sa présidence sont nombreux : la crise financière, la guerre en Irak et en Afghanistan et le rétablissement « des alliances » brisées avec le reste du monde. S’affirmant comme le président de tous les Américains, Barack Obama a tout de même adressé un message particulier aux Africains-Américains. Il est revenu sur le difficile combat qu’a été la lutte pour l’obtention de leurs droits civiques et qui lui a permis aujourd’hui de devenir le premier président Africain-Américain des Etats-Unis. C’est un visage serein et déterminé que Barack Obama a présenté à l’Amérique et à tous ceux qui menaceraient les intérêts des Etats-Unis et la paix dans le monde.

Le 44e président des Etats-Unis sera investi le 20 janvier prochain. George Bush a félicité son successeur et l’a invité à visiter sa nouvelle demeure. Le président Nicolas Sarkozy a également adressé un message de félicitation au nouveau président américain, à l’instar de la plupart des dirigeants européens. Ce mercredi a été déclaré férié au Kenya, patrie du père de Barack Obama.

OBAMA Président L'HOMME DU PEUPLE A LA COMMANDE

Victoire écrasante de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis

08:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa 2008 |  del.icio.us |  Facebook | | |

mardi, 04 novembre 2008

Jour de scrutin aux États-Unis, Obama favori face à McCain

Depuis la fin septembre, Obama est en tête dans tous les sondages nationaux et n'a cessé de consolider son avance dans un contexte marqué par la crise financière, à laquelle il semble le mieux armé pour répondre selon les électeurs. Les huit études diffusées lundi à la mi-journée lui accordaient un avantage compris en cinq et onze points.

Le sénateur de l'Illinois, qui pourrait devenir à 47 ans le premier président métis des Etats-Unis, obtiendrait selon les sondages quelque 300 voix au collège électoral, alors que 270 grands électeurs suffisent pour l'emporter.

Le camp républicain affirme que les jeux ne sont pas faits et que la course est de plus en plus disputée dans les Etats clés.

Pour être élu, McCain doit s'imposer dans une dizaine d'Etats remportés par George Bush en 2004. Or Obama est soit en tête, soit à la lutte avec son adversaire dans au moins huit d'entre eux, dont l'Ohio et la Floride, qui comptent un nombre important de grands électeurs.

OBAMA CHERCHE 11 VOIX

McCain est ainsi en difficulté en Virginie et dans l'Indiana, où aucun candidat démocrate à la présidence n'a gagné depuis 1964, ainsi que dans trois Etats de l'Ouest où vit une importante communauté hispanique: Colorado, Nevada, Nouveau-Mexique.

Obama est même parvenu à contester l'avantage de McCain dans des Etats historiquement républicains tels que le Montana, le Dakota du Nord ou l'Arizona, fief de l'ancien héros de la guerre du Viêtnam.

Dans le même temps, le démocrate semble avoir consolidé sa position dans les Etats remportés par John Kerry en 2004, qui valent 252 voix au collège électoral.

Il est également le grand favori dans l'Iowa, qui compte sept grands électeurs. Au total, il paraît bien parti pour s'assurer assez facilement 259 voix au collège électoral, alors qu'il en faut seulement 11 de plus pour être élu.

"McCain doit tous les gagner. Il doit réussir chaque test et gagner tous les Etats indécis dans la nuit. Il n'a aucune marge d'erreur", estime Peter Brown, directeur adjoint des études à l'université de Quinnipac.

L'avance d'Obama est telle dans les sondages que seuls l'impact du facteur racial et sa capacité à mobiliser les jeunes et les noirs semblent faire planer un doute sur sa victoire.

Mais à en croire les sondages, ni un soutien plus faible qu'attendu, ni le vote communautaire ne sont en mesure de compter suffisamment pour faire basculer le vote en faveur de McCain.

McCAIN MISE SUR LA PENNSYLVANIE

"McCain doit s'adjuger toutes les voix des électeurs indécis, tous les Etats clés et même certaines voix démocrates - ce qui n'arrive jamais, à moins que personne n'ait vu juste sur quoi que ce soit", affirme le stratège démocrate Doug Schoen.

Lundi, le sénateur de l'Arizona a sillonné sept Etats indécis pour tenter de convaincre les derniers électeurs hésitants. Son équipe a assuré qu'il réduisait l'écart à l'approche du scrutin, mais ses meetings n'en ont pas vraiment apporté la preuve.

"Il peut gagner tous les Etats rouges", assure son conseiller Charlie Black, en référence à la couleur traditionnellement associée au Parti républicain. "De plus, il va probablement gagner en Pennsylvanie et dans l'Iowa."

McCain a misé gros sur la Pennsylvanie, Etat qui dispose de 21 voix au collège électoral et que les démocrates ont gagné lors des quatre précédents scrutins présidentiels.

Malgré le retard qu'il y accuse - huit à 14 points selon les derniers sondages - il perçoit là un Etat susceptible de compenser la perte de bastions républicains.

D'autant que le camp Obama est conforté par les estimations de vote par anticipation dans des Etats indécis comme la Caroline du Nord, le Colorado ou la Floride: la participation des démocrates est plus importante que celle des républicains, et meilleure qu'en 2004.

"Je ne pense pas que McCain ait un espace pour gagner à moins qu'il remporte la Virginie, la Caroline du Nord, la Floride, l'Ohio, le Nevada, le Colorado et l'Indiana - et c'est vraiment problématique", souligne Schoen.

Avec Andy Sullivan, version française Grégory Blachier


Depuis la fin septembre, Obama est en tête dans tous les sondages nationaux et n'a cessé de consolider son avance dans un contexte marqué par la crise financière, à laquelle il semble le mieux armé pour répondre selon les électeurs. Les huit études diffusées lundi à la mi-journée lui accordaient un avantage compris en cinq et onze points.

Le sénateur de l'Illinois, qui pourrait devenir à 47 ans le premier président métis des Etats-Unis, obtiendrait selon les sondages quelque 300 voix au collège électoral, alors que 270 grands électeurs suffisent pour l'emporter.

Le camp républicain affirme que les jeux ne sont pas faits et que la course est de plus en plus disputée dans les Etats clés.

Pour être élu, McCain doit s'imposer dans une dizaine d'Etats remportés par George Bush en 2004. Or Obama est soit en tête, soit à la lutte avec son adversaire dans au moins huit d'entre eux, dont l'Ohio et la Floride, qui comptent un nombre important de grands électeurs.

OBAMA CHERCHE 11 VOIX

McCain est ainsi en difficulté en Virginie et dans l'Indiana, où aucun candidat démocrate à la présidence n'a gagné depuis 1964, ainsi que dans trois Etats de l'Ouest où vit une importante communauté hispanique: Colorado, Nevada, Nouveau-Mexique.

Obama est même parvenu à contester l'avantage de McCain dans des Etats historiquement républicains tels que le Montana, le Dakota du Nord ou l'Arizona, fief de l'ancien héros de la guerre du Viêtnam.

Dans le même temps, le démocrate semble avoir consolidé sa position dans les Etats remportés par John Kerry en 2004, qui valent 252 voix au collège électoral.

Il est également le grand favori dans l'Iowa, qui compte sept grands électeurs. Au total, il paraît bien parti pour s'assurer assez facilement 259 voix au collège électoral, alors qu'il en faut seulement 11 de plus pour être élu.

"McCain doit tous les gagner. Il doit réussir chaque test et gagner tous les Etats indécis dans la nuit. Il n'a aucune marge d'erreur", estime Peter Brown, directeur adjoint des études à l'université de Quinnipac.

L'avance d'Obama est telle dans les sondages que seuls l'impact du facteur racial et sa capacité à mobiliser les jeunes et les noirs semblent faire planer un doute sur sa victoire.

Mais à en croire les sondages, ni un soutien plus faible qu'attendu, ni le vote communautaire ne sont en mesure de compter suffisamment pour faire basculer le vote en faveur de McCain.

McCAIN MISE SUR LA PENNSYLVANIE

"McCain doit s'adjuger toutes les voix des électeurs indécis, tous les Etats clés et même certaines voix démocrates - ce qui n'arrive jamais, à moins que personne n'ait vu juste sur quoi que ce soit", affirme le stratège démocrate Doug Schoen.

Lundi, le sénateur de l'Arizona a sillonné sept Etats indécis pour tenter de convaincre les derniers électeurs hésitants. Son équipe a assuré qu'il réduisait l'écart à l'approche du scrutin, mais ses meetings n'en ont pas vraiment apporté la preuve.

"Il peut gagner tous les Etats rouges", assure son conseiller Charlie Black, en référence à la couleur traditionnellement associée au Parti républicain. "De plus, il va probablement gagner en Pennsylvanie et dans l'Iowa."

McCain a misé gros sur la Pennsylvanie, Etat qui dispose de 21 voix au collège électoral et que les démocrates ont gagné lors des quatre précédents scrutins présidentiels.

Malgré le retard qu'il y accuse - huit à 14 points selon les derniers sondages - il perçoit là un Etat susceptible de compenser la perte de bastions républicains.

D'autant que le camp Obama est conforté par les estimations de vote par anticipation dans des Etats indécis comme la Caroline du Nord, le Colorado ou la Floride: la participation des démocrates est plus importante que celle des républicains, et meilleure qu'en 2004.

"Je ne pense pas que McCain ait un espace pour gagner à moins qu'il remporte la Virginie, la Caroline du Nord, la Floride, l'Ohio, le Nevada, le Colorado et l'Indiana - et c'est vraiment problématique", souligne Schoen.

Avec Andy Sullivan, version française Grégory Blachier

dimanche, 02 novembre 2008

Tsonga plus fort gagne

MASTERS SERIES de PARIS-BERCY - Finale
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Jo-Wilfried Tsonga n'a pas gâché sa fête. Motivé comme jamais grâce au public parisien omniprésent, le Français a réussi un pari fou : remporter son premier Masters Series à Bercy et décrocher, dans le même temps, son billet pour la Masters Cup de Shanghai. A l'instar de Sébastien Grosjean, vainqueur aussi en 2001, et de Richard Gasquet en 2007 s'il ne fut que demi-finaliste. Et ce, face à David Nalbandian qui n'a pas réussi à conserver son titre parisien après les deux heures de jeu en finale.

Le Français commence le pied au plancher en prenant la mise en jeu de l'Argentin dès le début du match. Asphyxié lors de la première manche perdue 3-6, Nalbandian encaisse les coups du Français qui font mal derrière ses premières balles. Mais trouve la faille du jeu du Tricolore en appuyant ses retours sur le revers du Français en secondes balles (53% de réussite pour Nalbandian). Après trois alertes à 3-4 sur son service, Tsonga ne parvient pas à garder sa mise en jeu au 9e jeu de la deuxième manche sur la 4e balle de break de Nalbandian, qui égalise à un set partout (3-6, 6-4).

Tsonga assure la relève

Si le Français accuse le coup physiquement, son service tient le choc tant bien que mal. Avec 25 aces sur l'ensemble du match, Tsonga maintient sa tête hors de l'eau grâce à 82% de réussite derrière ses premières balles, décochées au bon moment. Avec un break en poche dès le troisième jeu du dernier set, le Français se bat pour résister aux assauts répétés mais irréguliers de son adversaire. Ce dernier révèlera en conférence de presse d'après-match être touché à un pied depuis quelques jours... Raison insuffisante toutefois pour expliquer sa défaite. Car Jo tiendra jusqu'au bout ; et ce, malgré trois balles de débreak contre lui dans le dernier jeu.

Devant une foule en délire, Tsonga décroche ainsi son second titre ATP en carrière, après Bangkok en septembre face à Novak Djokovic, battu également sur son parcours à Paris-Bercy et bourreau du français en finale de l'Open d'Australie en janvier. Jo-Wilfried renvoie Nalbandian vers son Argentine natale et sa préparation à la finale de la Coupe Davis face à l'Espagne fin novembre, seul réel point d'intérêt du vaincu du jour en cette fin de saison qu'il pourra privilégier sans avoir à penser à Shanghai.

De son côté, Tsonga entre dans le gotha du tennis tricolore. Il est le troisième Français à remporter un Masters Series dans l'ère Open, après Guy Forget (Cincinnati et Paris-Bercy 1991), Cédric Pioline (Monte-Carlo 2000) et Sébastien Grosjean (Paris-Bercy 2001). De plus, il sera N.1 français lundi au classement ATP en pointant à la 7e place mondiale pour la première fois de sa carrière. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, Tsonga sera bel et bien le 7e Français à disputer la Masters Cup à Shanghai (après Pierre Barthès en 1971, Yannick Noah en 1985, Henri Leconte en 1986, Guy Forget en 1991, Sébastien Grosjean en 2001, et Richard Gasquet en 2007) en tant que titulaire... à la place de Gilles Simon qui sera toutefois premier remplaçant en Chine. Deux performances françaises que l'on n'avait plus vécues depuis 1986 avec Noah et Leconte. En attendant encore plus fort ?

Sébastien PETIT / Eurosport

Barack to America

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samedi, 01 novembre 2008

RDC : Africains et Européens cherchent une solution à la crise

Des sommets international et sous-régional devraient se tenir dans les prochains jours
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Deux sommets sont en préparation pour trouver une issue à la crise politique et humanitaire que connaît la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo. Les pays des Grands Lacs et leurs partenaires africains, européens et américains se retrouveront prochainement dans le cadre de rencontres sous-régionale et internationale. Le Rwandais Paul Kagame, soupçonné d’être impliqué dans le conflit dans le Nord-Kivu, et son homologue congolais, le président Joseph Kabila, sont prêts à discuter pour éviter la guerre entre leurs deux pays.

La crise dans l’est de la République Démocratique du Congo fera l’objet de sommets sous-régional et international. Le premier devrait réunir les Etats des Grands Lacs et de la Communauté des Etats d’Afrique autrale (SADC) sur proposition de l’Union africaine et des grandes puissances sous-régionales, comme l’Afrique du Sud. Le président de l’Union africaine (UA), le Tanzanien Jakaya Kikwete, et celui de la Commission de l’UA, le Gabonais Jean Ping, ont ainsi suggéré la tenue de cette rencontre. De même, le président Sud-Africain Kgalema Motlanthe et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso ont appelé vendredi soir, à Brazzaville, les pays des Grands Lacs à intervennir "de toute urgence" pour trouver une solution à la crise qui secoue le Nord-Kivu.

Réunir Kabila et Kagame

"Notre responsabilité est que nous exercions notre influence afin de mettre fin à la bataille à l’Est de la RDC (...) Ainsi la convocation de toutes les nations des Grands Lacs et de la Communauté des Etats d’Afrique autrale (SADC) s’impose afin que nous traitions des causes subjacentes de cette crise", a déclaré le président sud-africain, au cours d’une conférence conjointe avec le président Sassou Nguesso.

Le second sommet multipartite se tiendra à Nairobi au Kenya, sous l’égide des Nations unies, en présence des présidents rwandais Paul Kagame et congolais Joseph Kabila. L’annonce a été faite vendredi par Louis Michel, le commissaire européen à l’Aide humanitaire, qui avec la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Jendayi Frazer, ainsi que les ministres des Affaires étrangères français et britannique, Bernard Kouchner et David Miliband, ont multiplié les contacts diplomatiques en RDC. Le secrétaire général des Nations unies a également dépêché des émissaires à Kigali et à Kinshasa. Jusqu’ici, Paul Kagame s’était refusé à participer à une telle rencontre considérant que le conflit dans l’est était interne à la RDC. Le pouvoir rwandais, aux mains des Tutsis, est soupçonné de soutenir le tutsi congolais Laurent Nkunda, le leader du Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP), qui menace dans le Nord-Kivu le gouvernement congolais. Le chef rebelle reproche à Kinshasa de s’être allié à des Hutus impliqués dans le génocide de 1994 au Rwanda.

Secourir les populations du Nord-Kivu

L’urgence en RDC est aujourd’hui double : empêcher la guerre entre la RDC et le Rwanda et évider une catastrophe humanitaire. L’échec du cessez-le-feu conclu en janvier à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, a plongé depuis le 28 août la province dans la violence. L’armée congolaise et les rebelles s’ y affrontent. La situation s’est détériorée ce mercredi avec l’abandon par l’armée congolaise de ses positions. Les habitants sont livrés à la rébellion, qui a toutefois prononcé, jeudi, un cessez-le-feu unilatéral qui est respecté. Le CNPD a également autorisé l’ouverture de couloirs humanitaires. Mais les rebelles ont chassé près de 50 000 personnes, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), des camps situés dans les environs de la ville de Rutshuru, dans le Nord-Kivu. Des exactions contre les populations ont été également commises par l’armée régulière, d’après les Nations unies. « La situation humanitaire est catastrophique. Les besoins sont multiples en nourriture, eau, secours médicaux et non alimentaires », selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Nous sommes très inquiets pour la sécurité des civils qui sont pris au piège entre les deux camps (ceux de Kibati, au nord de Goma et ceux à poximité de Rutshuru, ndlr) et de ceux qui ont pris la fuite », a affirmé le chef de la délégation du CICR en RDC, Max Hadorn.

Plusieurs pays, comme la Belgique, ont débloqué des fonds pour venir en aide aux populations du Nord-Kivu, où des ONG comme Oxfam International ont cessé leurs activités. Javier Solana, le chef de la diplomatie européenne, a déclaré vendredi que l’Europe pourrait acheminer l’aide en utilisant des ressources militaires. Les députés congolais ont, pour leur part, appelé leur gouvernement, qui détient à "95%" les clés d’une sortie de crise, selon Louis Michel, à négocier avec le CNDP. C’est le prix, semble-t-il, pour que le Nord-Kivu retrouve un semblant de sérénité.

RDCongo: Kouchner et son homologue britannique reçus à Kinshasa par Kabila

Les chefs de la diplomatie française et britannique, Bernard Kouchner et David Miliband, ont appelé samedi à Kinshasa à l'application des accords signés "impliquant" la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, pour résoudre le conflit dans l'est de la RDC.
"Le thème clé de notre discussion (avec le président congolais Joseph Kabila) a été le besoin d'appliquer les accords déjà conclus, et qui impliquent la responsabilité de toutes les parties", a déclaré M. Miliband à la presse, après un entretien d'une heure trente avec M. Kabila et son homologue français.

"Nous n'avons pas à redéfinir le protocole de paix (...). Ca a déjà été fait", a complété M. Kouchner.

Les deux ministres faisaient explicitement référence à l'accord conclu en novembre 2007 à Nairobi entre la RDC et le Rwanda pour le rapatriement au Rwanda des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui opèrent dans l'est de la RDC, frontalier du Rwanda.

Kigali, où le régime est dominé par la minorité tutsie, s'engageait de son côté à ne pas soutenir la rébellion de Laurent Nkunda (Tutsi), active dans l'est. Cet accord est depuis resté presque lettre morte.

MM. Kouchner et Miliband faisaient aussi référence à l'accord de paix de Goma (est de la RDC) conclu en janvier 2008 selon lequel tous les groupes armés qui opèrent dans l'est de la RDC (les Nord et Sud-Kivu), s'engagaient à un cessez-le-feu et à une démobilisation des combattants. Cet accord n'a toujours pas été appliqué.

Interrogé sur la proposition du commissaire européen de l'Aide au développement Louis Michel d'organiser un sommet régional pour résoudre la crise, M. Kouchner a répondu : "Il y a déjà eu une réunion (celle de Nairobi). S'il est nécessaire qu'un sommet à nouveau reprenne et peut-être précise ce qui a déjà été décidé, nous soutenons" cette idée.

M. Michel avait affirmé jeudi soir à Kinshasa que le président congolais et son homologue rwandais Paul Kagame avaient accepté de participer à une telle initiative, dont la date et le lieu restent à arrêter.

L'UE prête à envoyer une aide humanitaire au Congo démocratique

L'Union européenne est prête à envoyer une aide humanitaire aux civils chassés de chez eux par le conflit de l'est de la République démocratique du Congo, mais elle doit encore déterminer si elle y enverra des soldats européens, déclare le chef de la diplomatie française.
Bernard Kouchner a entamé à Kinshasa, avec son homologue britannique David Miliband, une mission de médiation pour tenter de ramener la paix dans l'est de la RDC.

La France, qui préside actuellement l'UE, a envisagé cette semaine que l'Union déploie jusqu'à 1.500 soldats en RDC pour y appuyer des casques bleus mis à rude épreuve. Mais Kouchner a dit que c'était encore là une simple suggestion qui faisait l'objet de consultations entre pays membres.

Une offensive des rebelles tutsis emmenés par le général Laurent Nkunda a été suivie de tueries et de pillages imputés à des soldats de l'armée congolaise. Des dizaines de milliers de civils ont déserté leurs foyers dans la province du Nord-Kivu, limitrophe du Rwanda.

Bien que le cessez-le-feu proclamé par Nkunda semble tenir, des travailleurs humanitaires parlent d'une situation "catastrophique" et pressent la communauté internationale d'apporter assistance et dispositifs de sécurité dans la région.

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L'unité du Parti républicain se fissure

Le Parti républicain était un modèle d'unité au sortir de sa convention nationale il y a deux mois à peine. Les temps ont bien changé. Signe d'une fracture qui menace de se transformer en une cassure nette en cas de défaite de John McCain lors du scrutin du 4 novembre, des républicains de tous bords rejettent leur candidat pour soutenir son adversaire démocrate Barack Obama et dénigrer le parti.
Dernier "transfuge" en date, l'ancien sénateur Charles Mathias du Maryland s'est expliqué mardi dans le Washington Post: "Pour moi, la décision est basée sur les besoins à long terme de notre pays" et sur la perception du candidat le mieux à même de remettre sur pied l'Amérique sur le plan économique, "de restaurer son prestige à l'étranger et d'inspirer à nouveau tous ceux qui chérissent la liberté et l'égalité. Pour moi, cette personne est Barack Obama", a-t-il lancé.

Le 19 octobre, l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell avait estimé que le choix de John McCain de la gouverneuse de l'Alaska Sarah Palin comme colistière soulevait des questions sur son jugement. "Je ne pense pas qu'elle soit prête à être présidente des Etats-Unis", avait-il lâché, en déclarant qu'il voterait Obama.

Le militaire de carrière s'est également plaint que le parti tende trop à droite, se disant gêné par la perspective qu'une administration McCain aboutisse à la nomination "de deux juges conservateurs supplémentaires à la Cour suprême" fédérale.

L'ancien gouverneur du Massachusetts William F. Weld a, lui, mis en avant l'intelligence et le comportement de Barack Obama, quand il a rompu avec la ligne de son parti pour appuyer la candidature du sénateur démocrate de l'Illinois. "Je ne critique pas du tout la façon dont le sénateur McCain a fait campagne", a-t-il assuré par téléphone. "Simplement, le sénateur Obama me frappe" en tant qu'homme doté de "l'énergie et de l'intelligence" nécessaires pour être "un grand président".

Même les partisans du sénateur de l'Arizona commencent à évoquer sa campagne en termes funèbres. Deux républicains qui ont autrefois fait partie de la liste des candidats sélectionnés pour la vice-présidence, par exemple. Chris Shays, membre de la Chambre des représentants et co-président de la campagne McCain dans le Connecticut, a ainsi déclaré au "Yale Daily News" qu'il ne voyait pas comment le sénateur de l'Arizona pouvait l'emporter.

Le gouverneur du Minnesota Tim Pawlenty a souligné mardi que Barack Obama disposait d'un assez bon "avantage" dans son Etat à présent. Et l'ex-gouverneur du Massachusetts Mitt Romney, qui a levé plus de 20 millions de dollars pour McCain et devait passer le week-end à faire campagne à son côté, a averti dans un courrier électronique de "la possibilité très réelle d'une présidence Obama".

Interrogée sur ces sorties peu favorables au sénateur de l'Arizona, l'équipe de campagne de John McCain n'a pas souhaité faire de commentaires. Cependant, l'intéressé lui-même a rejeté les critiques, en particulier celles émanant de Colin Powell, dont le soutien à M. Obama a fait les grands titres. "Nous sommes des amis de longue date", "ce n'est pas une surprise", a-t-il affirmé, en se disant "très heureux" de compter à son côté quatre anciens secrétaires d'Etat -Henry Kissinger, James Baker, Lawrence Eagleburger et Alexander Haig- et plus de 200 généraux et amiraux à la retraite.

John McCain s'est également déclaré optimiste quant à ses chances, accusant les médias de vouloir démolir complètement ses possibilités de succéder à George W. Bush. Déjà la cible de critiques il y a deux étés quand sa campagne frôlait la faillite, le sénateur de l'Arizona a renversé le cours des événements pour décrocher l'investiture républicaine.

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Wall Street parie sur Obama, à contre-coeur

A quelques jours de l'élection présidentielle américaine, l'affaire semble pliée à Wall Street: sans hésitation, les investisseurs parient sur une victoire de Barack Obama, même s'ils ne verraient pas d'un mauvais oeil son concurrent républicain l'emporter.Evènement
"Vu l'avance d'Obama dans les sondages, le nom du prochain président est assez clair", relève Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank. Du coup, pour Mace Blicksilver, directeur de Marblehead Asset Management, "pour beaucoup d'investisseurs, une victoire d'Obama est déjà intégrée par le marché".

Sur le site Intrade, un mini-marché internet où l'on peut acheter des titres sur tel ou tel candidat, Barack Obama est donné vainqueur de l'élection à 84,5%, John McCain à seulement 16,6%. En septembre, M. McCain avait effectué une percée au-dessus des 50%.

De leur côté, les économistes de IHS Global Insight ont calculé que le candidat démocrate allait l'emporter à 53,1% contre 46,9% pour son adversaire, ce qu'ils jugent "pas surprenant, vu la faiblesse de l'économie". Sam Stovall, stratégiste de Standard & Poor's, s'en remet aux statistiques: historiquement, si le marché baisse entre août et fin octobre avant une élection (ce qui est le cas cette année), le pouvoir passe d'un parti à l'autre.

Sur les six fois où la situation s'est présentée, depuis 1928, la règle n'a souffert qu'une seule exception: la réelection du républicain Dwight Eisenhower en 1956.

Préparée à une victoire démocrate, la première place financière mondiale s'y plierait néanmoins à contrecoeur. "Si Obama gagne avec une avance considérable, je peux vous assurer que mercredi sera une journée très difficile" pour Wall Street, prévient Mace Blicksilver. "Les investisseurs savent que les taxes sur les plus-values vont augmenter et ils vont vendre, ils vont se dire: +Je ne veux pas payer un tiers de taxes en plus+", ajoute le stratégiste. Selon une analyse de l'institut Brookings, Barack Obama veut augmenter le taux maximum d'imposition des plus-values à 20%, contre 15% jusqu'à présent.

En revanche "si McCain gagne, le marché va bondir de 10% à l'ouverture et rester dans le vert toute la séance", pronostique M. Blicksilver. John McCain avait pourtant dénoncé, pendant sa campagne, "l'imprudence de Wall Street", responsable selon lui des difficultés de l'économie américaine, et avait promis de réformer la place financière.

"Le marché aime le libre-échange, des taxes basses sur le capital. Si McCain accède à la Maison Blanche, on verra le marché monter", affirme Lindsey Piegza, de FTN Financial. "Si on se dirige vers plus de protectionnisme, plus --entre guillemets-- de mesures socialistes des démocrates, je ne suis pas sûre que ce soit considéré comme positif", poursuit-elle.

"Le marché préfère en général les républicains, mais la plupart des gens achètent des actions pour le long terme, et les transmettent à leurs enfants. Ils ne vont pas vendre parce que le pouvoir passe d'un parti à l'autre", relativise Sam Stovall.

D'autant que Wall Street a historiquement connu des années plus fastes sous les présidents démocrates, avec une progression annuelle moyenne de 10,7% contre 6,4% sous les présidents républicains, relève l'analyste.

"Le marché déteste l'incertitude", note Owen Fitzpatrick. "Historiquement, le marché monte après les élections". Même opinion pour Al Goldman, de Wachovia Securities. "Il faut s'attendre à un peu d'hésitation lundi et mardi avant les élections, mais à une hausse après, quel que soit le vainqueur". "Le prochain problème du marché sera dans deux à quatre semaines, quand le président élu commencera à dire ce qu'il a en tête pour 2009", juge-t-il.

Sceptique, Donald Ratajczak, de Morgan Keegan, s'interroge: "Est-ce que McCain va rétablir la confiance? Avons-nous besoin d'un guerrier ou d'un intellectuel? Pourquoi Obama continue de parler de répartir les richesses alors que la richesse s'effondre?"

"Avant de changer la manière dont on coupe le gâteau, il doit s'assurer que le gâteau est sur la table", souligne l'analyste.

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mercredi, 29 octobre 2008

LE GENERAL Powell sur USA 2008

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