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samedi, 01 novembre 2008

L'unité du Parti républicain se fissure

Le Parti républicain était un modèle d'unité au sortir de sa convention nationale il y a deux mois à peine. Les temps ont bien changé. Signe d'une fracture qui menace de se transformer en une cassure nette en cas de défaite de John McCain lors du scrutin du 4 novembre, des républicains de tous bords rejettent leur candidat pour soutenir son adversaire démocrate Barack Obama et dénigrer le parti.
Dernier "transfuge" en date, l'ancien sénateur Charles Mathias du Maryland s'est expliqué mardi dans le Washington Post: "Pour moi, la décision est basée sur les besoins à long terme de notre pays" et sur la perception du candidat le mieux à même de remettre sur pied l'Amérique sur le plan économique, "de restaurer son prestige à l'étranger et d'inspirer à nouveau tous ceux qui chérissent la liberté et l'égalité. Pour moi, cette personne est Barack Obama", a-t-il lancé.

Le 19 octobre, l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell avait estimé que le choix de John McCain de la gouverneuse de l'Alaska Sarah Palin comme colistière soulevait des questions sur son jugement. "Je ne pense pas qu'elle soit prête à être présidente des Etats-Unis", avait-il lâché, en déclarant qu'il voterait Obama.

Le militaire de carrière s'est également plaint que le parti tende trop à droite, se disant gêné par la perspective qu'une administration McCain aboutisse à la nomination "de deux juges conservateurs supplémentaires à la Cour suprême" fédérale.

L'ancien gouverneur du Massachusetts William F. Weld a, lui, mis en avant l'intelligence et le comportement de Barack Obama, quand il a rompu avec la ligne de son parti pour appuyer la candidature du sénateur démocrate de l'Illinois. "Je ne critique pas du tout la façon dont le sénateur McCain a fait campagne", a-t-il assuré par téléphone. "Simplement, le sénateur Obama me frappe" en tant qu'homme doté de "l'énergie et de l'intelligence" nécessaires pour être "un grand président".

Même les partisans du sénateur de l'Arizona commencent à évoquer sa campagne en termes funèbres. Deux républicains qui ont autrefois fait partie de la liste des candidats sélectionnés pour la vice-présidence, par exemple. Chris Shays, membre de la Chambre des représentants et co-président de la campagne McCain dans le Connecticut, a ainsi déclaré au "Yale Daily News" qu'il ne voyait pas comment le sénateur de l'Arizona pouvait l'emporter.

Le gouverneur du Minnesota Tim Pawlenty a souligné mardi que Barack Obama disposait d'un assez bon "avantage" dans son Etat à présent. Et l'ex-gouverneur du Massachusetts Mitt Romney, qui a levé plus de 20 millions de dollars pour McCain et devait passer le week-end à faire campagne à son côté, a averti dans un courrier électronique de "la possibilité très réelle d'une présidence Obama".

Interrogée sur ces sorties peu favorables au sénateur de l'Arizona, l'équipe de campagne de John McCain n'a pas souhaité faire de commentaires. Cependant, l'intéressé lui-même a rejeté les critiques, en particulier celles émanant de Colin Powell, dont le soutien à M. Obama a fait les grands titres. "Nous sommes des amis de longue date", "ce n'est pas une surprise", a-t-il affirmé, en se disant "très heureux" de compter à son côté quatre anciens secrétaires d'Etat -Henry Kissinger, James Baker, Lawrence Eagleburger et Alexander Haig- et plus de 200 généraux et amiraux à la retraite.

John McCain s'est également déclaré optimiste quant à ses chances, accusant les médias de vouloir démolir complètement ses possibilités de succéder à George W. Bush. Déjà la cible de critiques il y a deux étés quand sa campagne frôlait la faillite, le sénateur de l'Arizona a renversé le cours des événements pour décrocher l'investiture républicaine.

15:19 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa 2008 |  del.icio.us |  Facebook | | |

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