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mardi, 06 mai 2014

RDC:Le départ de Joseph KABILA en douce par Roger BONGOS

Les choses se préparent, pour la réorganisation de la région de l'Afrique centrale. Il est question de voir aujourd'hui, comment organiser le départ de Joseph KABILA en douce. Une page de l'histoire tragique du Congo se joue à Washington et Paris..Kabila serait-il poussé vers la sortie ?

D'après les infos venant des
bouches autorisées, Joseph KABILA ferait un chantage d'embraser la RDC s'il n'a pas des garanties suffisantes pour son après pouvoir, sinon il ne quitterait pas le pouvoir. La raison d'ailleurs de ces derniers ballets diplomatiques,  qui agitent particulièrement les Etats-Unis et la France pour le convaincre de sortir, la tête "haute", de ce que beaucoup d'observateurs qualifient de tragédie congolaise.

Quant à ses lieutenants, ils ne veulent pas entendre parler de cette éventualité, craignant des représailles de la population et des poursuites judiciaires selon cette même source.

Eduardo Dos Santos en froid avec la France depuis plusieurs années est appelé à la rescousse par la France, pour jouer le rôle central, au demeurant joue déjà dans la région avec sa puissance et force de frappes militaires.

M. Dos Santos, qui ne se déplace que très rarement à l'étranger - l'un de ses derniers voyages officiels en Europe (Portugal et Allemagne) remonte à 2009 -, a déjeuné avec le président François Hollande à l'Elysée.
 
La visite du président puissant de l'Afrique Australe, et Afrique centrale «  revêt » un caractère exceptionnel au regard de la situation qui prévaut dans la région. A savoir, le départ du président Kabila, marqué dans l'agenda de la communauté internationale.


John KERRY, jouerait également le rôle que Bill Richarson avait joué à l'époque de Mobutu pour inviter Kabila à n'est pas toucher à la constitution et de partir avant qu'il ne soit trop tard. Les Etats Unis apporteraient des garanties à ce président mal aimé pour une certaine immunité, mais les précédents avec le président Charles Taylor, font redouter à ses proches, le même sort (sic) que celui qui purge aujourd'hui une peine exemplaire...(ndlr)
 
Charles Taylor, travaillait pour la CIA dès les années 80. Une information confirmée par l’agence de renseignement de la Défense américaine (DIA). Il aurait en fait été utilisé pour informer l’agence américaine sur Mouammar Kadhafi, mais aussi pour infiltrer les mouvements révolutionnaires africains, dont il se réclamait à l’époque. Après avoir été aidé par les américains, il est vite passé au rang de leurs ennemis lorsqu’il a montré trop de velléité d’indépendance au même titre que Ben Laden qui lui aussi a été soutenu par les américains lorsqu’il fallait lutter contre la présence soviétique en Afghanistan.
 
Charles Taylora été condamné, mercredi 30 mai, à 50 ans de prison par les juges du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL). Reconnu coupable, le 26 avril, de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au cours de la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002), l'ancien président du Liberia a écopé d'une lourde peine.
 

Une lourde peine non pas au regard des horreurs de cette guerre – qui a fait près de 150 000 morts –, au cours de laquelle les victimes étaient mutilées, terrorisées, brûlées vives, humiliées, une litanie inscrivant les crimes de Sierra Leone "parmi les plus haineux de l'histoire de l'humanité ", selon les juges. Mais une lourde peine parce que Charles Taylor n'était pas, selon les juges, le chef des rebelles, le supérieur hiérarchique de ceux qui ont ensanglanté la Sierra Leone, mais leur complice.

 
Et d'après le service de renseignement français, Kabila est prêt à partir, mais le problème se poserait par rapport à ses frères d'armes et sa famille proche, pour leur éventuel exil et d'autres les plus radicaux ne veulent pas entendre de cette oreille là, s'activent pour faire passer la pilule à Kabila de se maintenir au pouvoir au prix d'un bain de sang.
 
La population qui d'ailleurs dit Niet à ce régime désavoué par tous, dira en substance, que Kabila s'il venait à modifier la constitution, marcherait sur nos cadavres pour continuer à gouverner en RDC. Le message est pris au sérieux dans des grandes chancelleries.

Afrique Rédaction avait la primeur d’annoncer l'arrivée « tenue secrète » de Joseph KABILA à l'Elysée, et
les choses se confirment pour cette rencontre de la dernière chance pour le Congo et surtout pour Kabila d'avoir une sortie « honorable ».

mardi, 27 septembre 2011

Election RDC: des Cris depuis Bruxelles

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vendredi, 13 août 2010

RDC: 58 morts dans l'accident d'un camion tombé dans le Lac Tanganyika

Au moins 58 personnes sont mortes mercredi dans la chute d'un camion qui transportait des passagers et des marchandises dans le Lac Tanganyika (est de la RDC), a indiqué jeudi à l'AFP une ONG locale.

Le camion qui reliait la localité d'Uvira à celle de Baraka, dans la province du Sud-Kivu, situées le long du Lac Tanganyika, avait à son bord 63 passagers, en plus des marchandises, a affirmé à l'AFP Evariste Mfume, responsable d'une ONG des droits de l'Homme joint au téléphone de Kinshasa.

"Sur les 63 personnes, on n'a retrouvé que 5 survivants (bien 5). Le chauffeur a +cogné+ (heurté) une pierre et le camion est tombé dans le Lac. Lui, il est mort sur le coup", a souligné M. Mfume.

Aucune autre source n'était joignable dans l'immédiat pour confirmer cet accident.

La surcharge du camion serait une des cause du drame, selon la même source.

Les accidents de la route sont fréquents en RDC, en raison du mauvais état des pistes et des véhicules, souvent surchargés, et de l'imprudence de certains chauffeurs.

Il faut en moyenne 8 heures pour un véhicule de type 4X4 pour parcourir les 90 km qui séparent Uvira de Baraka et au moins deux jours aux camions de transport en commun et de marchandises, pour la même distance, ou plus lorsqu'il survient des pannes.

La route est entrecoupée en certains endroits par des ruisseaux et également bordé par le Lac Tanganyika, frontière naturelle entre la RDC et le Burundi.

Début juillet, dans la même province du Sud-Kivu, l'explosion d'un camion-citerne transportant environ 50.000 litres d'essence dans la localité de Sange avait fait 271 morts.

Le drame s'était produit lorsqu'un camion-citerne s'est renversé au centre de Sange, avant d'exploser et de prendre feu dans cette localité d'environ 50.000 âmes, située à 60 km au sud de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu.

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vendredi, 04 juin 2010

La sécurité s'améliore pour les réfugiés de RDC

MOMBENZÉLÉ, 3 juin (IRIN) - Selon les autorités, l'accès des travailleurs humanitaires à Impfondo, dans la région de la Likouala, dans le nord de la République du Congo (RoC), s'est amélioré depuis que la sécurité a été renforcée.

Impfondo abrite environ 120 000 réfugiés de la République démocratique du Congo (RDC) voisine. Fin 2009, ceux-ci ont fui les affrontements entre les communautés Enyele et Munzaya au sujet des terres et des droits de pêche dans la région de Dongo, dans la province de l'Équateur.

« Il y a eu comme une embellie depuis fin mars. La sécurité a été rétablie et les [travailleurs] humanitaires, y compris les agences du système des Nations unies, peuvent aller porter assistance aux gens dans cette zone », a dit Daniel Roger Tam, responsable du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à Impfondo.

À cause de l'insécurité, certains sites de réfugiés étaient hors d'atteinte des organisations humanitaires dans certaines régions riveraines du fleuve Oubangui, qui forme une frontière naturelle entre les deux Congo.

La plupart des réfugiés des quelque 92 sites situés le long du fleuve sont toujours réticents à l'idée de rentrer chez eux, malgré les appels répétés du gouvernement.

Le HCR a enregistré 31 000 réfugiés lors d'une enquête limitée par l'insécurité.

Le sous-préfet du district de Bétou (dans la Likouala), le colonel Jean Dominique Engamba, a dit : « la situation sécuritaire a évolué [sur] l'axe sud [depuis que] les forces armées congolaises ont décidé de renforcer leurs dispositifs ». Bétou abrite 54 000 réfugiés.

« Nous avons pris des dispositions le long de l'Oubangui pour sécuriser les déplacés et les populations locales », a dit M. Engamba.

Saturnin Abomé, secrétaire général du village de Mombenzelé, à 100 kilomètres au sud d'Impfondo, a dit que la sécurité devrait être renforcée suite à la reddition du chef des insurgés Enyele, Odjani Mangbama, âgé de 25 ans.

Après s'être rendu, M. Mangbama a été emmené à Impfondo avant d'être transféré à Brazzaville, où il a été placé en garde à vue.

La sécurité a également été renforcée dans le village de Ngondola, au sud de Mombenzélé, où des réfugiés ont déjà été enlevés par des insurgés qui traversaient l'Oubangui.

« Nous avons enregistré quatre enlèvements jusqu'à la fin du mois de mars. Désormais nous avons un détachement de 25 marins qui nous protège. Nous dormons sur nos deux oreilles », a dit à IRIN Jean-Didier Sengoli, le président du conseil du village de Ngondola.

Des difficultés logistiques persistent cependant à cause du faible niveau des eaux du fleuve. Des pluies abondantes sont attendues pour le mois de juin et devraient améliorer le niveau d'eau.

Des réfugiés réticents à rentrer chez eux

Tandis que l'armée de la RDC dit qu'elle a rétabli la paix et la stabilité dans la région de l'Équateur, ce qui a incité de nombreux réfugiés à rentrer chez eux, la présence même de l'armée dissuade certains réfugiés au Congo de faire de même.

« Les militaires surveillent les mouvements de tout le monde. Nous sommes angoissés de vivre ensemble avec eux ; c'est pour cette raison que nous ne voulons pas rentrer », a dit Dieudonné Engomagué, 52 ans, instituteur dans une école de Ngondola.

L'armée de la RDC a souvent été accusée de perpétrer des exactions contre les citoyens qu'elle est censée protéger. Elle soupçonne aussi nombre d'insurgés de se mêler aux réfugiés.

Le gouvernement de la RDC a envoyé, mi-mai, une délégation de Gemena, Équateur, dans la Likouala pour sensibiliser les citoyens aux mesures prises pour qu'ils rentrent chez eux.

« Ces officiels ont promis de nous envoyer des [bateaux] d'ici la fin du mois de juin pour nous rapatrier », a dit Javier Inguema, à Bétou. « Nous ne pouvons pas partir comme ça. Le rapatriement doit être décidé par le HCR en accord avec le pays qui nous accueille [la RoC] ».

Charlotte Boléké a ajouté : « Je ne vois pas comment nous allons repartir dans une région où nous avons tout perdu : maisons, écoles, champs. Personne ne nous rassure qu'on aura [ne serait-ce que] des bâches pour reconstruire nos abris. Dans ce cas je ne rentre pas ».

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies se prépare à débuter une opération de distribution de nourriture couvrant tous les sites de réfugiés, a dit le représentant du PAM à Impfondo, Bruno Bindoumou.

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mercredi, 14 avril 2010

RDC : le malaise des professeurs d’université

Interview d’Antoine Kitombole, président de l’Association de professeurs de l’Unikin

Un protocole d’accord entre le gouvernement et l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (Apukin) a été signé samedi à la primature, en présence du Premier ministre, Adolphe Muzito. Il vise l’amélioration des conditions socioprofessionnelles et la révision du statut des professeurs, en grève depuis le 20 février. Son contenu devait être dévoilé ce mardi à l’assemblée générale des professeurs.

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Le Premier ministre, Adolphe Muzito, a déclaré le week-end dernier qu’il souhaitait que la signature du protocole d’accord aboutisse à la levée de la grève des professeurs de l’université de Kinshasa. Un souhait que partagent les étudiants, qui ont organisé une marche de protestation le 7 avril. Nous avons voulu en savoir plus sur les motifs de cette grève. La semaine dernière, nous nous sommes entretenus avec le président de l’Association de professeurs de l’Unikin, APUKIN,le professeur Antoine Kitombole

Afrik.com : Pourquoi avez-vous déclenché une grève ?
Antoine Kitombole :
Nous revendiquons deux points : d’abord un statut particulier aux professeurs, ensuite un barème salarial qui avait été d’abord adopté à l’Assemblée en première lecture, puis rejeté en deuxième lecture. Nous pensons que ce barème, même rejeté par le parlement, le gouvernement peut nous l’appliquer.

Afrik.com : Qu’entendez-vous par un statut particulier ?
Antoine Kitombole :
Un statut particulier, c’est-à-dire traiter un professeur suivant son rang. Donc c’est nous situer dans la société, faire en sorte qu’il y ait de la considération vis-à-vis formateur des formateurs. Les professeurs forment les hauts cadre de la république, et nous pensons qu’ils méritent une position sociale due à leur rang.

Afrik.com : Et le nouveau barème que vous réclamez, quel est-il ?
Antoine Kitombole :
C’est un barème que nous réclamons depuis des années. C’est depuis 2004 qu’on nous a promis qu’en 2006 le professeur ordinaire aura 2100 dollars, et jusqu’à ce jour, ces 2100 dollars nous ne les avons jamais eus. Cette fois ils ont été adoptés, mais en deuxième lecture ça a été rejeté. Nous pensons qu’il est grand temps que le professeur ordinaire ait quand même ces 2000 dollars. Ce n’est pas trop demander à la république. Cela va améliorer les conditions de travail et de vie des professeurs.

Afrik.com : Comment faites-vous aujourd’hui pour survivre ?
Antoine Kitombole :
Nous donnons des coups de mains par ci par là, dans d’autres institutions. Nous sommes presque dispersés et nous perdons de l’efficacité en essayant de donner cours à gauche à droite. Nous voulons que le professeur se consacre aux vrais problèmes du pays plutôt qu’il ne s’éparpille.

Afrik.com : Est-ce que vous pensez qu’il y a assez d’argent pour répondre à votre demande ?
Antoine Kitombole :
Oui, le budget a été préparé par les experts du ministère du budget. Le même budget déposé au parlement, les parlementaires ont trouvé des recettes additionnelles. Les parlementaires ont prouvé à suffisance qu’il y a de l’argent pour payer tout le monde.

Afrik.com : Pensez que la situation va se décanter ?
Antoine Kitombole :
Nous espérons que notre action va réactiver les choses. Avec ce que nous faisons, on pourra trouver une solution rapide.

- Le site de l’UNIKIN

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jeudi, 07 janvier 2010

La TVA et les perspectives d’une fiscalité de croissance et de bonne gouvernance en RDC

Dans son discours devant le congrès (assemblée nationale et sénat réunis) au Palais du peuple ce lundi 07 décembre 2009, le président Joseph Kabila Kabange a annoncé l’instauration de la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée) en RDC avant le mois de juin 2010. Dans une perspective d’éclairer la lanternes de nos compatriotes, il ya lieu de dresser un petit rappel historique de cette taxe (néanmoins impôt) inventée en France où elle a rapporté 160 milliards d’euros en 2008 soit 50% de recettes de l’Etat. Instaurée le 10 avril 1954 par Maurice Lauré, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie de l’époque, elle est une réussite 55 ans après. La TVA est le plus grand impôt sur la consommation finale des ménages en France. Et cet impôt est neutre, c’est-à-dire que son poids par rapport au prix payé par le consommateur final est toujours le même quels que soient les modes de fabrication ou les circuits de distribution, et quelle que soit l’origine du produit : production nationale ou importation. Cette neutralité est considérée comme un atout décisif pour la modernisation et le développement de l’économie française et par ricochet bientôt celle de la RD CONGO. Pour atteindre ce résultat, Maurice Lauré, l’inventeur de la TVA, eut une idée géniale.

On aurait pu prélever la totalité de l’impôt lors de la consommation finale, en pratique la vente au détail. Mais cette solution était dangereuse pour les finances publiques : la quasi-totalité de la collecte d’un impôt représentant une part considérable des finances publiques aurait été confiée à plusieurs millions de petits commerçants, d’artisans et d’agriculteurs, dont le contrôle par le fisc est souvent malaisé. Là se situe la plus belle invention de Maurice Lauré : au lieu de demander au dernier vendeur de verser à l’Etat la totalité de cet impôt de consommation, il a prévu que chaque entrepreneur intervenant dans le circuit de production puis de distribution (industriels, grossistes, détaillants, etc.) paierait l’impôt sur la valeur qu’il ajouterait au produit. En pratique, cette quote-part est fixée de façon simple : l’entreprise calcule le montant de la taxe sur le prix des produits qu’elle a vendus, et elle déduit de ce chiffre toutes les taxes qu’elle a elle-même acquittées sur ses achats. Elle verse seulement la différence au Trésor public.

La réforme du 10 avril 1954 ne concernait que les grandes entreprises. Le plus difficile restait à faire : étendre la TVA à des millions de commerçants, artisans, prestataires de service et agriculteurs. Cette généralisation de la TVA fut réalisée, avec succès, par la loi du 06 janvier 1966, adoptée sur proposition de Valéry Giscard d’Estaing. Ce résultat, heureux, fut obtenu grâce à une concertation très poussée entre l’administration fiscale et les représentants professionnels puis à une dynamique campagne d’information auprès de tous les publics. Et la TVA s’est aussitôt révélée être le meilleur impôt pour harmoniser les fiscalités indirectes dans la communauté européenne qui venait de naître : en effet sa neutralité empêche toute manœuvre destinée à fausser les relations commerciales à l’intérieur d’un marché commun. Elle a en conséquence été adoptée par deux directives européennes en février 1967. On peut soutenir que ce n’est pas l’Europe qui a fait la TVA, mais la TVA qui a fait l’Europe. Il y a lieu de souhaiter la même perspective pour la RD CONGO. Les qualités de cet impôt appelé néanmoins « taxe » en contrepartie des services que l’Etat met à la disposition de l’économie nationale n’ont pas échappé aux autres Etats du monde : aujourd’hui, en plus de l’union européenne, plusieurs dizaines de pays utilisent ce système pour prélever leurs impôts sur la consommation. Il y a lieu d’emboîter le pas à l’appel du président Joseph Kabila Kabange pour l’instauration de la TVA en RDC avant le mois de juin 2010 dans une perspective de fiscalité de croissance et de bonne gouvernance qui exige des préalables :
- Informatisation de l’administration fiscale: Création des sites INTERNET et INTRANET, adoption des applications informatiques de contrôle, de taxation et de recouvrement.
- Vulgariser les moyens modernes auprès des opérateurs économiques notamment : la monétique, la télédéclaration et le télépaiement avec un « numéro de TVA ».
- Recoupements et rapprochement en synergie avec les autres administrations aussi informatisées : Affaires foncières, INSS, établissements financiers, dans une perspective d’appréhender la faculté contributive des opérateurs économiques.
- Légiférer sur la facturation obligatoire avec les références du numéro de TVA et la mention du taux applicable, des montants hors taxe et taxe comprise.
- Recours aux agents formés, motivés, et compétents aux valeurs déontologiques fortes : Agents recrutés sur concours fiables et bénéficiaires de la garantie de l’emploi et de l’évolution de carrière par échelons avec des salaires décents pour éviter toute tentation de corruption.
- Campagne du civisme fiscal et du rôle de l’impôt dès l’école primaire et auprès de tous les citoyens et opérateurs économiques : le congolais informé du rôle de l’impôt pour payer les services publics notamment les enseignants et améliorer son cadre de vie sera beaucoup motivé dans ses obligations déclaratives et contributives : Campagne dans les médias, sur panneaux d’affichage et dans les milieux cultuels notamment les églises.
- Rédaction d’une « charte du contribuable congolais » pour ses droits et devoirs de citoyen face à l’administration fiscale Ces préalables pourront répondre aux attentes des Congolais dans la modernisation de l’économie nationale dans une perspective de construire un Congo nouveau.



Denis KABIONA KASEKE
Kinshasa, 24/12/2009

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dimanche, 15 novembre 2009

Le gouvernement de la RDC appelle les réfugiés à rentrer chez eux

Des milliers de citoyens congolais avaient fui les violences sévissant dans leur pays

arton18016-9d175.jpg La République démocratique du Congo (RDC) a appelé ses citoyens ayant récemment fuit les affrontements interethniques dans la province de l’Equateur, dans l’ouest de la RDC, pour trouver refuge en République du Congo (Congo), à rentrer chez eux, assurant que le calme était revenu dans leurs villages.

« Les gens devraient pouvoir rentrer chez eux car nous avons arrêté plus de 100 insurgés qui semaient la terreur et tuaient la population à Dongo » a précisé Lambert Mende, porte parole du gouvernement.

Le gouvernement, a-t-il affirmé à IRIN, a rétabli la situation en déployant des forces de police à Dongo et autour des villages où les affrontements entre Munzaya et Enyele ont récemment fait 47 morts.

70 pour cent des civils qui ont traversé la rivière Oubangui pour rejoindre le Congo étaient des femmes et des enfants, a rapporté l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, UNHCR. Ils ont fuit les affrontements générés par des litiges fonciers et des désaccords sur la question de la pêche, dans une région à 300km au nord de Mbandaka, capitale de la Province de l’Equateur.

D’après l’UNHCR et le gouvernement du Congo, leur nombre a augmenté pour passer de 16 000 il y a une semaine, à environ 21 800.

« Les réfugiés ont globalement arrêté de traverser la frontière dès qu’il a été fait état de l’intervention des militaires de RDC à Dongo pour mettre fin aux attaques armées des Enyele, qui semblent s’être organisés en milices » a dit l’UNHCR dans un communiqué.

Cependant, le 9 novembre dernier, le personnel de l’UNHCR au Congo pouvait toujours voir la fumée s’échapper des maisons brûlées de l’autre côté de la rivière.

La plupart des réfugiés étaient des Munzaya et ils ont trouvé refuge dans des villages entre les districts de Betou et d’Impfondo dans le nord du Congo. Ils ont affirmé que les hommes Enyele se déplaçaient d’une maison à l’autre à Dongo, pillant, violant et tuant la population civile.

« Les réfugiés… ont exprimé le souhait de ne pas être rapatriés en RDC pour le moment, bien que leur gouvernement ait assuré avoir rétabli la sécurité » a dit Francesca Fontanini, porte parole de l’UNHCR.

Les affrontements à Dongo ont commencé en mars.

On compte aussi des personnes déplacées

« Nous parlons aujourd’hui d’environ 22 000 réfugiés [au Congo] mais il y a aussi environ 30 000 personnes déplacées dans d’autres villages de RDC » a précisé Mme Fontanini à IRIN.

« La plupart vivent dans des bâtiments publics qui [font office] de centres de transit où nous avons démarré les distributions de denrées non alimentaires, de tentes et de soins d’urgence grâce à une clinique mobile », a-t-elle ajouté.

Parmi les réfugiés, plus de 20 sont arrivés au Congo avec des blessures par balles. Neuf des plus sévèrement blessés ont été transportés par l’UNHCR à l’hôpital d’Impfondo, y compris une fillette de 11 ans dont la jambe droite a dû être amputée.

M. Mende a dit que le gouvernement faisait tout pour assurer la reprise des activités normales de pêche à Dongo. Les autorités locales de l’Equateur avaient auparavant dit que le dialogue entre les communautés avait été initié.

Plus de 200 maisons ont été brûlées dans l’attaque des Munzaya en mars dernier, contraignant au moins 1 200 personnes à prendre la fuite vers le Congo en traversant la rivière Oubangui.

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vendredi, 23 janvier 2009

RDC: le chef rebelle Laurent Nkunda arrêté et détenu au Rwanda

Le chef tutsi de la rébellion de République démocratique du Congo (RDC) Laurent Nkunda, qui a été arrêté jeudi soir au Rwanda, est détenu dans un "endroit secret", a confirmé vendredi sous couvert d'anonymat un responsable de l'armée rwandaise.
Laurent Nkunda est aux arrêts depuis jeudi soir dans un endroit "resté secret" au Rwanda, a déclaré à l'AFP ce responsable miliaire sans fournir dans l'immédiat d'indications sur les circonstances de l'arrestation du chef rebelle.kuntda.jpg

Un communiqué officiel du chef de la police de RDC avait annoncé son arrestation un peu plus tôt vendredi.

"L'état-major conjoint FARDC (armée congolaise) et éléments RDF (armée rwandaise) informe l'opinion publique de l'arrestation du général déchu Laurent Nkunda jeudi à 22h30 (21h30 GMT) en cavale sur le territoire rwandais après avoir opposé une brève résistance à nos militaires à Bunagana", selon un communiqué de l'inspecteur général de la police de RDC, John Nundi.

Une offensive conjointe de soldats rwandais et congolais a commencé le 20 janvier pour traquer les rebelles hutu rwandais, réfugiés en RDC depuis le génocide au Rwanda de 1994.

Elle avait aussi visiblement pour objectif de chasser Nkunda des territoires qu'il occupait dans la région du Rutshuru (Nord-Kivu) depuis son offensive fin octobre 2008 contre les FARDC.

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samedi, 10 janvier 2009

RDC : Laurent Nkunda est-il toujours le chef du CNDP ?

Laurent Nkunda est confronté à une guerre de chefs au sein du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Le mouvement rebelle semble s’orienter vers une scission alors même qu’il tente de trouver un accord avec le gouvernement congolais sur le conflit qui les oppose dans le Nord Kivu. Le général Bosco Ntaganda, principal commandant militaire du CNDP conteste désormais son autorité sous prétexte que le chef rebelle empêche la paix en République démocratique du Congo. Surnommé « Terminator », il a, une nouvelle fois, affirmé ce jeudi qu’il avait déposé Laurent Nkunda. arton16052.jpg

Stewart Andrew Scott est l’auteur d’une biographie du chef rebelle, Laurent Nkunda et la rébellion du Kivu : au coeur de la guerre congolaise parue en décembre aux éditions Karthala. Chercheur en science politique, M. Scott a rencontré à plusieurs reprise le chef rebelle. Il a eu la possibilité de passer plusieurs mois sur les lignes de front du Nord-Kivu. Il travaille depuis une dizaine d’années le Congo depuis des années et son activité lui a permis d’enquêter dans les territoires des différents belligérants et d’être en contact étroit avec les populations. Il raconte sa rencontre avec Laurent Nkunda et revient sur la crise interne du CNPD.
Afrik.com : Laurent Nkunda vous a reçu récemment dans son fief de Jomba. Avez-vous perçu, lors de cette rencontre, des signes d’une tension au sein du groupe ?
Stewart Andrew Scott : J’ai rencontré Laurent Nkunda samedi dernier, dans son fief et à ce moment il n’y avait apparemment aucune tension. L’atmosphère était plutôt détendue. Je pense que les déclarations du général Bosco Ntaganda ont été une surprise pour tous.

Afrik.com : On semble aller vers une scission au sein du groupe, comment expliquez-vous cela ?
Stewart Andrew Scott : Je crois qu’il y a une volonté du général Bosco Ntaganda de s’émanciper. Ce n’est pas la première fois que cela se produit. L’année dernière, il y a déjà eu deux rumeurs faisant état d’une scission au sein du CNDP. La première, début 2008, annonçait la formation de deux nouveaux mouvements rebelles dissidents du CNDP dont l’un serait dirigé par Ntaganda et l’autre par Matienga. La deuxième date de fin septembre début décembre, et faisait état de la mort de Nkunda. Mais là, ce n’est plus une rumeur, c’est la première crise majeure que connait le mouvement. Ntaganda affiche clairement ses intentions. On s’oriente clairement vers une scission mais la situation est encore confuse pour le moment. On ne sait pas qui est avec qui. Il est tout à fait évident que les autres belligérants du conflit dans le Nord Kivu pourraient profiter de ce clash au sein du CNDP.

Afrik.com : Avez-vous le sentiment que Laurent Nkunda tient toujours les commandes sur CNDP ?
Stewart Andrew Scott : Personne n’a la situation en main. La situation est encore confuse. Laurent Nkunda a tenté de jouer la carte d’apaisement mais cela n’a pas marché. Comme je le disais tantôt, on ne sait pas, pour l’heure, qui est avec qui. C’est sûr qu’il va se passer des choses dans les jours à venir, il y a réellement un problème. Mais je crois que le mouvement politique est encore en grande majorité acquis à Laurent Nkunda.

Afrik.com : Est-ce que Laurent Nkunda a la capacité de faire arrêter le général Bosco Ntaganda ?
Stewart Andrew Scott : On verra. Tout déprendra de l’évolution de la situation. La question inverse peut bien être aussi posée : est ce que Ntaganda peut arrêter Nkunda ? C’est peu probable, mais on verra.

Afrik.com : Le général Ntaganda affirme que Nkunda empêche la paix en RDC. Partagez-vous ce point de vue ?
Stewart Andrew Scott : A partir du moment où il mène un conflit armé, Laurent Nkunda empêche la paix. Mais le général Bosco Ntaganda invoque aussi d’autres raisons parmi lesquelles des présumés détournements de fonds de Laurent Nkunda. Il sait que c’est un sujet sensible au sein du groupe. Son discours est une stratégie de communication qui a pour objectif de décrédibiliser Laurent Nkunda et de rallier le plus grand nombre possible de gens à sa cause.

Afrik.com : Pensez-vous qu’il y a une volonté de Laurent Nkunda d’aller vers une paix durable ?
Stewart Andrew Scott : Je pense que dans les deux camps il y une rupture de confiance. La convention qui a été conclue et qui prévoit la chasse aux FDLR ne sera certainement pas respectée. Cela était déjà contenu dans le programme amani, mais personne ne l’a jamais respecté. Parce que le gouvernement s’appuie sur le FDLR qui est une armée bien organisée pour combattre le CNDP. Et de l’autre côté, les revendications du CNDP ne pourront pas être satisfaites.

Afrik.com : Les médiateurs du conflit reprochent justement au CNDP sa position ambigüe dans les négociations. Ses revendications qui portaient sur le conflit dans le Nord Kivu, ont été portées au plan national. On a finalement l’impression que le CNDP ne veut pas aboutir à un accord de paix…
Stewart Andrew Scott : Sans porter un jugement de valeur, cela ne me surprend pas que le CNDP porte les négociations à un niveau national. Sur le terrain, cela est évident depuis un an bientôt que le discours de la rébellion a changé. Depuis début 2008, le mouvement se veut national. Sur le site internet du CNDP, les revendications portaient déjà sur la gestion du pays et pas seulement sur les problèmes dans le Nord Kivu. C’est à tort que les médias parlent encore de mouvement tutsi.

Afrik.com : Dans le livre que vous venez de publier, vous décrivez Laurent Nkunda comme un chef de guerre atypique. Pourquoi ?
Stewart Andrew Scott : Déjà au contact, c’est quelqu’un d’atypique. C’est un chef de guerre cultivé qui n’est pas, contrairement à ce qu’on peut imaginer, dans la démarche de prédation. Il a une palette impressionnante de connaissances, il parle plusieurs langues (Kinyarwanda, le swahili, le français, l’anglais….). C’est quelqu’un qui est à l’écoute, mais qui n’est pas influençable. Il cherche à détecter des gens qui peuvent lui apporter quelque chose. Il s’est ainsi entouré d’ingénieurs, de médecins, de psychologues… qui ne sont pas forcément de son ethnie. J’ai connu des chefs de guerre au Liberia, Laurent Nkunda tranche avec eux.

Afrik.com : Qu’est ce qui vous a poussé à l’écriture de ce livre ?
Stewart Andrew Scott :Quand on voit ce qui se passe aujourd’hui en RDC, on se dit que c’est un énorme gâchis vu toutes les ressources dont dispose ce pays. On a envie de comprendre les raisons du conflit qui dure de plusieurs années et qui a fait des millions de morts. A un moment donné, mes lectures sur le sujet ne suffisaient plus. J’ai commencé à les critiquer. Je suis allé sur le terrain, j’ai rencontré des gens, j’ai fait mes propres enquêtes. Cela a débouché sur un livre. Et j’ai décidé de mettre un personnage au centre de l’histoire, et de raconter l’histoire de ce pays et du conflit à travers lui. Laurent Nkunda m’a paru le plus intéressant.

Afrik.com : comment avez-vous rencontré Laurent Nkunda ?
Stewart Andrew Scott : J’ai rencontré les gens de son mouvement, je leur ai parlé de mon projet, ils l’ont rapporté. Il m’a reçu un jour dans son maquis, je lui ai expliqué ce que je voulais faire et l’indépendance que je voulais garder. Il m’a juste demandé de respecter l’anonymat de ceux qui le souhaiteraient. Pour le reste, il m’a donné carte blanche.


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mercredi, 03 décembre 2008

RDC; La Belgique consciente d ses limites militaires

Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel de Gucht, a estimé mardi soir « impossible pour l’instant » de monter une mission européenne en République démocratique du Congo, car « aucun pays n’est prêt à en prendre la direction ». KAREL.jpg

« Mon sentiment est bien qu’il n’est pas possible de monter une opération européenne pour l’instant », a déclaré le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht, après un dîner avec ses homologues de l’UE et des entretiens bilatéraux avec certains d’entre eux, dont le Français Bernard Kouchner. « Les chances d’une mission européenne sont très limitées, pour dire le moins, pour plusieurs raisons », a-t-il ajouté.

Le ministre belge avait indiqué dimanche avoir été sollicité par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour participer à une mission européenne intérimaire dans son ancienne colonie, le temps qu’arrivent les 3.000 hommes supplémentaires prévus par le Conseil de sécurité pour renforcer la force de l’ONU en RDC (Monuc).

« Premièrement, aucun pays n’est prêt à prendre la tête d’une telle opération et on a besoin d’un pays leader pour ce type d’opération, qui prendrait le commandement et aurait les structures pour », a-t-il expliqué, soulignant que la France, qui a plaidé avec la Belgique pour l’envoi d’une force européenne en RDC, n’était pas pour autant prête à en prendre la direction.

« La France est prête à être partie prenante mais alors d’une façon limitée et surtout de soutien, pour les raisons politiques qui sont les siennes », a-t-il assuré.

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, dont le pays préside actuellement l’UE, avait pourtant demandé lundi qu’un « nouvel exercice de concertation se tienne d’urgence à Bruxelles, pour examiner les suites à donner à la demande des Nations unies », laissant penser que les pays européens étaient prêts à rediscuter de l’envoi d’une force dans ce pays.

« Deuxièmement, la plupart des pays (de l’UE) disent qu’ils sont déjà à la limite de leurs possibilités en Afghanistan, et certains en Irak, donc ils n’ont ni troupes ni puissance disponible », a ajouté M. De Gucht.

« Et le troisième élément est que nous Belges sommes plutôt familiers du Congo mais beaucoup de pays européens ne le sont pas », a-t-il noté. « Ils commencent à réaliser qu’il y a un drame humanitaire en cours mais ils ne voient pas le lien direct qu’il y a entre cette mission intérimaire et la situation humanitaire, parce qu’ils n’ont pas de vision globale de la situation politique là-bas », a-t-il continué.

Concernant la participation de la Belgique, M. De Gucht a souligné que l’envoi de troupes belges dans cette ancienne colonie ne pourrait se faire que dans le cadre d’« une opération européenne proprement dite, sous commandement européen ».

« Mais je voudrais très clairement dire qu’en ce qui concerne la Monuc, la Belgique n’a pas l’intention d’envoyer de troupes », a-t-il assuré. « Nous sommes prêts à soutenir le renfort de la Monuc en terme de transport aérien, des C130 ou éventuellement des hélicoptères, et à un effort en ce qui concerne les services de renseignements », notamment des drones, a-t-il ajouté.

La Monuc, déployée depuis 2001, est actuellement la plus importante mission de paix de l’ONU, avec 17.000 hommes dont 5.000 dans la province du Nord-Kivu, théâtre depuis trois mois de combats entre la rébellion de Laurent Nkunda et l’armée régulière, alliée à des milices Maï-Maï et hutu rwandaises, selon l’ONU.

Un envoi de 3.000 casques bleus supplémentaires a été décidé la semaine dernière pour faire face à l’aggravation du conflit et de la crise humanitaire dans l’est du pays, mais leur date d’arrivée n’a pas été précisée.

(afp)


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mardi, 18 novembre 2008

L’émissaire des Nations Unies en RDC obtient des engagements de Laurent Nkunda

Calme précaire ce lundi dans les environs de Kayanbayonga dans l’est de la République démocratique du Congo. Dimanche, cette partie de la province du Nord Kivu a été le théâtre de violents combats entre les rebelles du CNDP et les forces régulières congolaises. Olusegun Obasanjo, émissaire de l’Onu en RDC, a annoncé avoir trouvé un accord avec le chef des rebelles du CNDP. Selon l’ancien président nigérian, Laurent Nkunda, qu’il a rencontré dimanche à Jomba, à 80 km au nord-est de Goma, serait favorable à la mise en place d’un comité tripartite pour faire respecter un cessez-le-feu.
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La situation était calme, lundi matin, à Kanyabayonga, ville stratégique de la province du Nord Kivu, et dans ses environs, selon Jean Paul Dietrich, le porte-parole de la Monuc. Une information que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) confirment. Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), de son côté, parle de « tirs de provocation à l’artillerie lourde lancés par les FARDC à partir de Vitshumbi », près du lac Edouard. Mais le mouvement rebelle affirme n’avoir pas répondu à ces attaques « par respect du cessez-le-feu, et de manière à imposer le même cessez-le-feu aux FARDC, pour donner une chance aux négociations ».

Dimanche, de violents combats ont opposé les rebelles du CNDP de Laurent Nkunda aux forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ces affrontements se sont déroulés près de la ville Kanyabayonga, au-delà de la station de la Rwindi. Selon la Monuc, le CNDP a occupé au moins deux nouvelles localités intermédiaires parmi lesquelles Ndeko, à 9 kilomètres de la Rwindi. Mais les hommes de Laurent Nkunda prétendent contrôler toute la zone des environs de la ville Kanyabayonga. La Monuc affirme également avoir évacué au moins 17 blessés des FARDC vers Goma et vers les centres de santé les plus proches.

Pas de rencontre Nkunda- Kabila prévue

Alors que des milliers de personnes fuyaient ces combats, l’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, envoyé spécial des Nations Unies, rencontrait à Jomba, à 80 km au nord-est de Goma, Laurent Nkunda. C’était la première fois que le chef des rebelles recevait officiellement un émissaire des Nations Unies. Les deux hommes seraient parvenus à un accord pour la mise en place d’un comité tripartite afin de faire respecter un cessez-le-feu entre les forces régulières et les rebelles. Ce comité serait composé d’un représentant du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), d’un membre du gouvernement et d’une personnalité neutre.

L’ancien président nigérian a affirmé à l’issue de cette rencontre que Laurent Nkunda serait prêt à respecter un cessez-le-feu dans le Nord Kivu et à maintenir des couloirs humanitaires pour l’accès inconditionnel de l’assistance aux personnes déplacées. Pour qu’une rencontre entre Laurent Nkunda et Joseph Kabila ait lieu, il faudra attendre encore un peu, a indiqué Olusegun Obasanjo. Depuis la reprise des affrontements en aout dernier, aucun accord de cessez-le-feu n’a été conclu entre les rebelles et les forces régulières. Le 29 octobre, les rebelles du CNDP ont décrété, de façon unilatérale, un arrêt des combats, mais les affrontements se sont poursuivis. Et les deux parties se rejettent les responsabilités des attaques.

Olusegun Obasanjo, nommé début novembre envoyé spécial de l’Onu en RDC, s’est rendu en Angola pour discuter avec les autorités de ce pays allié fidèle de la RDC. Il a ensuite rencontré vendredi à Kinshasa le président Kabila. L’ancien président du Nigéria devra aussi se rendre à Kigali dans les prochains jours pour discuter avec les autorités rwandaises soupçonnées de soutenir la rébellion. Un accord de paix durable serait-t-elle pour bientôt ?

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samedi, 01 novembre 2008

L'UE prête à envoyer une aide humanitaire au Congo démocratique

L'Union européenne est prête à envoyer une aide humanitaire aux civils chassés de chez eux par le conflit de l'est de la République démocratique du Congo, mais elle doit encore déterminer si elle y enverra des soldats européens, déclare le chef de la diplomatie française.
Bernard Kouchner a entamé à Kinshasa, avec son homologue britannique David Miliband, une mission de médiation pour tenter de ramener la paix dans l'est de la RDC.

La France, qui préside actuellement l'UE, a envisagé cette semaine que l'Union déploie jusqu'à 1.500 soldats en RDC pour y appuyer des casques bleus mis à rude épreuve. Mais Kouchner a dit que c'était encore là une simple suggestion qui faisait l'objet de consultations entre pays membres.

Une offensive des rebelles tutsis emmenés par le général Laurent Nkunda a été suivie de tueries et de pillages imputés à des soldats de l'armée congolaise. Des dizaines de milliers de civils ont déserté leurs foyers dans la province du Nord-Kivu, limitrophe du Rwanda.

Bien que le cessez-le-feu proclamé par Nkunda semble tenir, des travailleurs humanitaires parlent d'une situation "catastrophique" et pressent la communauté internationale d'apporter assistance et dispositifs de sécurité dans la région.

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mardi, 14 octobre 2008

RD Congo : l’UA et l’ONU à la rescousse

Le conflit dans l’est du pays mobilise la communauté internationale
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Après les violents affrontements qui ont opposé, jeudi, les rebelles du CNDP et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), le président de la Commission de l’Union Africaine, Jean Ping, s’est rendu à Kinshasa ou il a rencontré les autorités du pays. Objectif : « s’impliquer davantage dans la résolution de la crise ». Vendredi, Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’Onu, a lancé un appel au cessez-le-feu immédiat. L’Ong MSF, pour sa part, parle d’un échec de la communauté internationale dans la résolution du conflit dans cette région.

Kinshasa accuse, depuis quelques temps, Kigali de soutenir les rebelles du CNDP de Laurent Nkunda. En fin de semaine passée, la tension est encore montée après de violents affrontements ayant opposé les hommes du CNDP et les Forces armées de la RDC. Le Congo a saisi le Conseil de sécurité des Nations Unies, accusant le Rwanda d’être à l’origine de ces attaques et de planifier de nouvelles agressions.

Hier à Kinshasa, au terme d’un séjour de trois jours dans la capitale congolaise, le président de la Commission de l’UA, Jean Ping, a indiqué que l’Organisation « a l’intention de s’impliquer davantage dans la recherche de solution à la crise que l’on connaît maintenant », au Nord-Kivu, où l’armée congolaise affronte depuis fin août la rébellion de Laurent Nkunda.

Pendant son séjour, M. Ping a aussi rencontré plusieurs autres personnalités, notamment le chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monuc), la délégation de l’Union européenne ainsi que les ambassadeurs des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de la France et des pays africains. Il estime que tous ces pays cherchent une solution pour une paix durable dans le Kivu. Seulement, ils ont « des perceptions différentes. »

Echec de la communauté internationale, selon MSF

Vendredi déjà, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations Unies, appelait les rebelles et les forces gouvernementales, au « cessez-le-feu immédiat », demandant aux deux parties de coopérer les casques bleus de l’ONU. Il a également demandé à « tous les pays de la région », d’éviter l’utilisation de leur territoire et de leurs ressortissants pour soutenir les groupes armés à l’Est de la RD Congo. Ce conflit« aggrave les souffrances des populations civiles et les risques d’explosion du conflit à l’échelle de la région », a affirmé le secrétaire général des Nations Unies.

Selon Médecin sans frontière, la communauté internationale n’a pas fait du conflit du Nord Kivu une de ses priorités. « Bien que la Monuc (Mission des Nations Unies en RDC) soit la force de maintien de la paix la plus importante actuellement déployée, elle ne remplit manifestement pas son mandat de protection des populations civiles », indique l’Ong dans un communiqué. MSF dénonce « un système d’aide inefficace » dans les régions les plus frappées par le conflit dans le Nord Kivu où la violence a atteint son niveau le plus élevé depuis des années. Des centaines de milliers de personnes ont dû fuir depuis que la reprise de la guerre fin août.

En République démocratique du Congo, l’armée régulière est confrontée à plusieurs groupes rebelles à travers tout le pays. Jeudi, par exemple, alors qu’elle combattait les troupes de Laurent Nkunda près de Goma, le Front populaire pour la justice au Congo, une autre faction rebelle, s’est emparé de la localité de Songolo à une quarantaine de kilomètres au sud de Bunia. Cette dernière ville est la capitale de la province de l’Ituri et constitue une des plus importantes bases des casques bleus.



mardi, 27 mai 2008

Le petit Mobutu au trou

Jean-Pierre Bemba. A 45 ans, l’ancien chef de milice et opposant congolais a été arrêté à Bruxelles sur la demande de la Cour pénale internationale. L’épilogue d’un parcours marqué par la violence, le pillage et la guérilla.
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A Kinshasa, on l’appelait le «petit Mobutu». Pourtant, il n’est pas petit; il mesure 1,90 m et dépasse le quintal. Le «petit de Mobutu» aurait été plus juste comme surnom. Longtemps la rumeur a couru que Jean-Pierre Bemba était le fils caché du dictateur zaïrois. C’est possible, mais peu importe, l’important c’est qu’il a tout fait pour cultiver le mimétisme avec l’homme à la toque léopard. Il a eu le temps de l’observer de près, au temps de sa jeunesse, lorsqu’il était élevé à Gbadolite, le village-palais du mobutisme finissant, au fin fond de la jungle de l’Equateur.

A 45 ans seulement, Jean-Pierre Bemba a presque tout connu : l’enfance d’un fils à papa, l’exil, la guérilla et ses atrocités, les ors de la vice-présidence, la passion d’une campagne électorale. Mais la prison, le tribunal peut-être, ça non. Depuis qu’il a été arrêté, samedi soir à Bruxelles à la demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Jean-Pierre Bemba doit se dire que les temps ont bien changé. Désormais, un juge argentin installé aux Pays-Bas, peut vous faire coffrer pour des crimes commis par vos miliciens lors d’une expédition en Centrafrique remontant à six ans. Rien à voir avec la justice belge qui avait eu le bon goût de ne jamais faire appliquer une condamnation par contumace à un an de prison pour «traite d’êtres humains», en 2003.

Gros poisson. Plus tard, les historiens diront peut-être que l’arrestation de Bemba marque le véritable acte de naissance de la CPI, créée par le traité de Rome il y a exactement dix ans et entrée en service deux ans plus tard. Jamais, le procureur Moreno Ocampo, à qui certaines ONG reprochent son approche pour le moins prudente, ne s’était attaqué à si gros «poisson». Certes, Bemba est affaibli, en exil depuis le printemps 2007, quelques mois après sa défaite à la présidentielle, mais il était - est toujours ? - le chef de l’opposition, un futur possible président de cet immense pays, le mieux doté d’Afrique en richesses naturelles.

Viols de masse. Dès sa naissance, Jean-Pierre Bemba était programmé pour régner. Son père, Jeannot Bemba Saolona, un métis portugais, était le grand argentier de Mobutu. Au début des années 90, Jean-Pierre Bemba rentre de Bruxelles, où il a mené des études de commerce dans une bonne école. Le wonderboy se lance dans les télécoms, l’aéronautique, l’audiovisuel. Il investit, dit-on, l’argent du vieux kleptocrate zaïrois. Sa sœur se marie avec Nganda Mobutu, l’un des fils du chef. Lorsque le vieux dictateur est renversé, en 1997, par Laurent-Désiré Kabila, Bemba prend le chemin de l’exil et rafle, dit-on, ce qui reste de la fortune de son mentor. Un an plus tard, il revient au pays à la tête du Mouvement de libération du Congo (MLC), un parti-milice formé avec l’aide de l’Ouganda, qui envahit tout le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Bemba prend ses quartiers dans l’ancien palais pillé de Mobutu, où il fait passer le temps en jouant à la Playstation. Il pille tout ce qui se monnaye : or, bois précieux, diamants, café… Les rapporteurs des Nations unies le mettent en cause, comme tous les autres belligérants, congolais et étrangers, de ce qu’on a appelé la «première guerre mondiale africaine». Pendant qu’il est occupé à accroître sa fortune, Bemba «oublie» de payer ses hommes, qui se livrent aux pires atrocités d’abord en République centrafricaine voisine, où il se porte, en 2002 avec l’aide du colonel Kadhafi, au secours du président Ange-Félix Patassé, menacé par des rébellions armées. C’est à cette occasion que les miliciens du MLC se livrent à des viols de masse. En toute logique, Patassé, aujourd’hui en exil au Togo, devrait lui aussi être inquiété par la CPI. L’année suivante, les hommes du MLC sont accusés d’atrocités dans la province de l’Ituri, notamment de cannibalisme à l’encontre des Pygmées. Bemba se défend en organisant une conférence de presse grand-guignolesque au Grand Hôtel de Kinshasa, où des chefs pygmées ont été acheminés dans la capitale pour certifier qu’ils n’ont pas été mangés. Mais Bemba est intouchable à ce moment-là. Il est une pièce maîtresse des accords de paix de Sun-City, qui ont mis fin à la guerre civile en RDC et prévoient un retour à la démocratie. Le chef du MLC occupe à ce titre l’un des quatre postes de vice-présidents.

Très vite, il s’impose comme le principal rival de Joseph Kabila, qui a succédé à son père début 2001. Les deux hommes se retrouvent au second tour de l’élection présidentielle de 2006, la première véritablement démocratique de l’histoire du pays depuis l’indépendance en 1960. Au terme d’une campagne tendue, au cours de laquelle Bemba n’a eu de cesse de mettre l’accent sur sa «congolité» face aux origines prétendument douteuses de son adversaire, c’est finalement Kabila qui l’emporte facilement avec 58 % des suffrages. Bemba doit se contenter d’un siège de sénateur. Il y a un an, il est contraint à l’exil par la garde présidentielle, qui désarme sa garde personnelle par la force. Depuis, il vivait au Portugal, près de Faro.

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jeudi, 24 avril 2008

RDC:Les Belges ont tort d’avoir peur

Avez-vous abordé avec les Belges la question des contrats conclus avec la Chine ?

Certainement, et ce point avait déjà été soulevé par d’autres pays. Tous nous ont compris, sauf la Belgique, alors que nous expliquions qu’il s’agissait avant tout d’un contrat commercial, très important pour nous. Le Congo a besoin de se développer, le plus vite possible. Afrique du Sud, Angola, Congo-Brazzaville et tant d’autres ont déjà conclu des contrats avec les Chinois et ces pays commencent à se développer à une vitesse incroyable.

Je ne vois pas pourquoi on empêcherait la RDC de décider des initiatives pour prendre à son tour son envol. On a besoin aussi d’hôpitaux, de l’accès aux soins pour tous, des écoles, il faut créer des emplois. L’option chinoise a été prise, et on assume, c’est tout à fait irréversible. Je sais qu’au niveau des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international, NDLR), il y a débat, mais la porte demeure ouverte, nous continuons à dialoguer avec eux.

Les Belges ont tort d’avoir peur. Nous devons construire plus de 150.000 km de routes, avec en priorité 15.000 km de routes asphaltées en une quinzaine d’années ! Les Chinois en construiront 3.000 : il y a encore de la place pour tout le monde, la reconstruction de ce pays ne se fera pas qu’avec les Chinois… Elle se fera avec tout le monde, avec nos partenaires de bonne foi, et avant tout avec nous-mêmes…

Vous savez, tout le monde parle des contrats avec la Chine, mais qui évoque par exemple le cas de Tenke Fungurume, le plus grand gisement de cuivre du monde : c’est la société américaine Freeport Mac Rohan qui a conclu un contrat où la Gecamines reçoit 12 % et l’Etat congolais 5 %. C’est choquant, ce contrat va être revisité mais personne ne parle de cela.

Ce recours aux Chinois n’est-il pas le résultat d’une déception par rapport à l’aide occidentale ?

Avant les élections déjà, j’avais fait des promesses à la population, sur la base d’engagements pris entre autres par la Banque mondiale. Par exemple, alors que j’étais de passage à Kikwit en 2002, j’avais promis à la population qu’elle aurait une route la reliant à Kinshasa, sur base d’une promesse faite par M. Prodi, au nom de l’Union européenne. Jusqu’à ce jour, on n’a rien vu, et il y a beaucoup d’exemples comme celui-là. Je crois donc qu’avec nos partenaires, il faut commencer à se dire quelques vérités et pas seulement d’un seul côté. Ma vérité à moi, c’est qu’ils n’ont pas été assez rapides. Chez moi à Ankoro, on dit ceci : « Deux promesses non tenues, c’est déjà un mensonge… » On m’a fait tellement de promesses jamais concrétisées…

J’en ai conclu qu’au lieu d’additionner les promesses, le Congo devait d’abord compter sur ses propres ressources, les ressources naturelles mais surtout humaines…

Parfois je pense à 2010, lorsque nous célébrerons le 50e anniversaire de l’indépendance et je me demande ce que nous pourrons montrer à cette population.

J’espère qu’à cette date, on sera en plein chantier partout dans le pays, qu’il y aura des travaux partout… Le redressement de ce pays, c’est un très grand défi, les priorités sont partout, tout est à refaire et nos partenaires doivent aussi apprécier les efforts, les sacrifices consentis depuis six, sept ans.

Kabila dit Halte ! à la Belgique

EXCLUSIF: PRÉCIS, CARRÉ, SANS CONCESSION. Joseph Kabila, le président congolais, remet les pendules à l'heure avec la Belgique après la visite ministérielle conduite par Karel De Gucht à Kinshasa. « Il est inacceptable de venir à Kinshasa pour donner des leçons », se fâche-t-il. Entretien exclusif au « Soir ».

8b283fcb1cc72c7b5413616b9aae5721.jpgBarbe poivre et sel, cheveux drus, regard brillant, le président Joseph Kabila s'est donné un look de maquisard, de « freedom fighter », illustrant peut-être les combats qui se mènent en ce moment avec pour enjeu la souveraineté et le décollage économique du Congo.

Ces dernières semaines, depuis qu'il exerce la présidence de la Communauté des Etats d'Afrique centrale, il a multiplié les voyages : Zambie, Afrique du Sud, Inde, une réunion à New York au Conseil de Sécurité dont il était rentré un jour plus tôt que prévu pour recevoir lundi la délégation belge, composée du ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht, des ministres de la Défense Pieter De Crem et de la Coopération Charles Michel.

Un agenda chahuté, les Belges ayant pris comme une offense le fait que le rendez-vous qu'eux-mêmes avaient suggéré pour lundi matin soit déplacé en fin d'après-midi… Au cours des deux rencontres avec le trio belge, mené par Karel De Gucht, les échanges furent parfois rudes, à la limite de l'incident.

« Le partenariat belgo-congolais est vraiment très fort, il devrait survivre à ces tensions », devait conclure Pieter De Crem avant de repartir pour la Belgique alors que ses deux collègues s'envolaient pour l'est du pays.

Au lendemain de son dernier entretien, mené durant une heure quarante avec la délégation belge, le président Kabila a accepté de répondre aux questions du Soir.

Au-delà des péripéties liées à l'agenda proprement dit, quel bilan tirez-vous de la visite de la délégation belge ?

Il me semble que la mission n'était pas très bien organisée, parce qu'au départ il n'était question que de la visite du ministre de la Défense, invité par son homologue Chikez pour faire le point sur le partenariat militaire que nous apprécions beaucoup et entendons bien continuer. Les ministres De Gucht et Charles Michel ont décidé ensuite de venir ensemble. J'ai donc reçu la délégation dirigée par le ministre De Gucht qui m'a délivré un message au nom du gouvernement belge. Mais quel message ! Un message que je n'ai pas du tout apprécié et je le lui ai dit. Pour moi, l'essentiel, c'est que la Belgique doit se décider à propos du type de relations qu'elle souhaite entretenir avec la République démocratique du Congo. Soit de bonnes, de très bonnes relations de partenariat adulte avec un Etat souverain et indépendant, soit des relations de maître à esclave. Le gouvernement belge doit lever l'option sur ce point et construire une relation sur la base de son choix.

Estimez-vous qu'au cours de cet entretien avec vous, c'est le Congo qui aurait été traité injustement ?

Il ne s'agit pas de moi, de ma personne. Mais je constate que chaque fois qu'une mission est dirigée par le ministre des Affaires étrangères, c'est avec beaucoup d'arrogance, comme si nos visiteurs venaient ici pour nous donner des leçons. C'est inacceptable. Le Congo n'acceptera jamais cela, et surtout pas moi. Un autre peut-être, mais pas moi. Dans ce pays, on a versé le sang, et pour notre indépendance, et pour notre libération. Je n'accepterai jamais de leçons de la part de qui que ce soit, qu'il s'agisse du ministre des Affaires étrangères belge ou chinois, peu importe. La Belgique doit décider du type de relations qu'elle souhaite entretenir avec le Congo.

Il est vrai cependant que la Belgique entretient une relation de longue durée avec le Congo ?

Oui, mais la Belgique est d'abord un partenaire. Moi, j'espère bien que la Belgique sera toujours un pays ami, un pays frère, avec lequel je n'ai personnellement aucun problème. Mais une année et demie après les élections, on ne peut pas traiter avec la République démocratique du Congo comme si on était dans les années 90, qui ont été marquées par la conférence nationale souveraine, la transition, les guerres, etc. Il faut savoir que le Congo a complètement changé, et c'est cela le point de départ : il y a ici un pouvoir légitime. Même avant, je ne pouvais pas accepter que les gens puissent traiter avec notre pays comme s'il était encore une colonie…

Votre réaction aux entretiens avec la délégation belge porte-t-elle sur la forme ou sur le contenu de ce qui a été dit ?

Il y avait un problème sur la forme aussi, mais c'est surtout le contenu qui posait problème. Après notre réunion d'hier, j'espérais bien que, sur cette base, nous pourrions tourner la page. Les points de friction portaient entre autres sur le poste de rapporteur pour les droits de l'homme. Nous avons demandé que ce poste ne soit pas reconduit. L'Etat congolais n'est-il pas souverain ? Nous prenons nos décisions en fonction de nos intérêts, de la politique de notre pays et surtout de son développement. Un rapporteur spécial ici ? Mais pourquoi chez nous et pas dans d'autres pays d'Afrique ? La situation est-elle tellement grave ici qu'il faut que quelqu'un soit toujours là à observer, à surveiller ? J'ai suivi les positions des ONG, belges et autres, mais je répète que c'est inacceptable.

Ce que je refuse, c'est qu'une sorte de tutelle continue à s'exercer sur nous. Je ne récuse pas le droit de regard, car ici on applique la transparence. Qu'il s'agisse des droits de l'homme, de la gouvernance, tout le monde peut regarder ce qu'il veut. Je me considère comme le premier défenseur des droits de l'homme. Mais une tutelle, non, c'est inacceptable.

L'incident avec la Belgique est-il clos ?

Il n'y a pas d'incident, car je n'ai pas voulu qu'il y en ait, il n'y a eu que le début d'un incident, quelque chose comme une provocation… Je sais seulement qu'en Angola, en Afrique du Sud, en Tanzanie, au Soudan et ailleurs, si la délégation belge portait un message comme elle l'a fait ici, elle aurait été chassée. C'est la dernière fois que j'ai accepté de recevoir une délégation porteuse d'un tel message. La prochaine fois, il y aura certainement un incident…