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dimanche, 09 novembre 2008

Lettre à Barack Hussein Obama

Hommage au symbole de la part d’une Africaine
il est environ 5h du matin quand CNN annonce, que compte tenu de leurs estimations, tu es élu 44e président des Etats-Unis. Un miracle en direct ! En quelques minutes, tu es devenu une icône du 21e siècle. Le premier Africain-Américain à occuper le Bureau ovale, 150 ans après l’abolition de l’esclavage, le vote du nouveau Civil Rights Act (loi sur les droits civiques) en 1964 et le Voting Rights Act (loi sur le droit de vote) en 1965 qui mettent fin, du moins sur le papier, à la ségrégation raciale aux Etats-Unis.
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Je me souviens de ma première rencontre médiatique avec toi en cet hiver 2004. J’avais proposé un portrait radiophonique de ce nouveau venu en politique aux Etats-Unis, toi, durant une escapade germanique. Ta personne, moitié kényane, m’avait intriguée. Un métis promis à une belle carrière politique dans le camp démocrate qu’il avait subjugué, quelques mois plus tôt, lors d’un éblouissant discours durant la convention du parti. Aujourd’hui, nous en avons la confirmation : tu es à la Maison Blanche. Sujet fait, expérience germanique terminée, j’ai repris mes bagages et je suis rentrée à Paris. Je t’ai un peu oublié. L’Amérique, c’est si loin…

Puis nous voilà en janvier 2008, les primaires américaines démarrent. Tu étais revenu au-devant de la scène et tu allais même gagner l’Iowa le 3 janvier, petit Etat réputé conservateur où une victoire est toujours de bon augure dans la course à l’investiture démocrate. Tu battais la grande Hillary Clinton, favorite des démocrates. Quelle audace ! Celle d’espérer bien sûr ! (le titre de ta biographie : The Audacity of Hope : Thoughts on Reclaiming the American Dream). Je ne t’imaginais pas un seul instant victorieux du duel démocrate. Tu l’as été ! Puis, Hillary Clinton a repris la main. Les choses reprenaient leur cours. Mais au fond du cœur de beaucoup, la flamme de l’espoir brûlait désormais accompagnée d’une lucidité liée à une Histoire faite de traite négrière, d’esclavage et de colonisation.

Pendant 11 mois, j’ai veillé pour suivre sur CNN tes discours et le compte-rendu de la trépidante campagne américaine puisque les chances d’un sémillant démocrate, Noir de surcroît, se confirmaient un peu plus chaque jour. Avec ma copine Natacha, nous avons mis nos réveils respectifs. Le soir ou l’aube de ton discours d’investiture, elle m’a réveillée trois fois pour que je te suive en direct et écoute ce beau discours-programme qu’il ne te sera pas facile d’appliquer à la lettre. Ce n’était que le prélude de celui que tu as prononcé mercredi matin, pour nous les Français. Suivre ta campagne est loin d’avoir été une cure de sommeil. La nuit du 4 novembre a été d’ailleurs mémorable et merveilleuse, mais j’en porte encore les séquelles au moment où je t’écris ces mots.

Il est environ 5h du matin, à Paris, quand CNN annonce, que compte tenu de leurs estimations, tu es élu 44e président des Etats-Unis. Un miracle en direct ! En quelques minutes, tu es devenu une icône du 21e siècle. Le premier Africain-Américain à occuper le Bureau ovale, 150 ans après l’abolition de l’esclavage, le vote du nouveau Civil Rights Act (loi sur les droits civiques) en 1964 et le Voting Rights Act (loi sur le droit de vote) en 1965 qui mettent fin, du moins sur le papier, à la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

Pour les Noirs d’Amérique, tu es l’incarnation du rêve de Martin Luther King. « Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. », affirmait-il alors le 28 août 1963 lors de la Marche de Washington. Toi, Barack Hussein Obama, tu a été justement élu sur ta personnalité et la couleur caramel de ta peau n’a pas empêché une majorité d’Américains blancs de te choisir. Le rêve de Martin Luther King, tu l’as actualisé pour les Africains-Américains. Ils représentent 13% de la population américaine, sont souvent les plus pauvres [1], et plus de 4,5 millions ont perdu leurs droits civiques à cause de leurs démêlés judiciaires.

En Afrique, tout aussi mal lotis sur le plan matériel, tu es devenu aussi synonyme d’espoir. Tu ne changeras peut-être rien dans la politique africaine de l’Oncle Sam, mais grâce à toi, les Africains sont désormais « pround to be black » (fiers d’être Noir). Surtout au Kenya, la patrie de ton père, où le mercredi 5 novembre a été déclaré férié en hommage à ta victoire présidentielle. Là-bas, ton leitmotiv « Yes, we can », que l’on doit à l’architecte de ta campagne David Axelrod et transformé depuis en « Yes, we did », se dit en swahili « Nduo Tunawesa ».

Ton accession à la magistrature, Barack Obama, est un symbole, pas seulement pour la cause noire aux Etats-Unis, pour l’Afrique, mais aussi pour l’humanité. Tes origines européennes, africaines, indiennes (d’Amérique) par ta grand-mère, Madelyn Dunham, native du Texas, que tu viens de perdre, ton séjour en terre indonésienne chez ton beau-père, en Asie, font de toi un homme à la croisée des mondes. Ton parcours est aussi celui d’un chrétien, né d’un père musulman non pratiquant et qui a vécu dans le plus grand pays musulman du monde, l’Indonésie. Un autre symbole quand les valeurs du monde chrétien semblent s’opposer à celles des musulmans dans les représentations des extrémistes des deux bords. Métis, tu l’es à plus d’un titre, toi que l’on considère chez toi comme Noir et qui, comme nous le dirions par ici, revendique ta négritude. Ton union avec Michelle Robinson, descendante d’esclave, font de ta progéniture le fruit de la réconciliation entre l’Afrique et ses fils exilés de force en Amérique. Enfin, le nom qu’on te donnât à ta naissance ne pouvait que présager d’un destin exceptionnel. En arabe et en hébreu, Barack veut dire « béni », en swahili ton prénom signifie « bénédiction » et ton patronyme Obama signifie « lance enflammée ». Au passage, Hussein, ton deuxième prénom, qui t’a valu d’être associé à Oussama Ben Laden, l’ennemi numéro un de l’administration Bush et de l’Amérique, se traduit par « bon et beau » en arabe.

A Paris, où les diasporas noires ne savent plus où donner de la tête pour se faire une place dans leur propre pays, tu es l’incarnation de leur besoin de reconnaissance. Il y a quelques mois, alors que je faisais la queue dans une gare parisienne, des Noirs se plaignaient que d’autres ne respectaient pas l’ordre de la file. Et l’un d’eux, d’origine camerounaise, de rétorquer excédé : « Les Noirs, ce n’est pas possible ! ». La réponse d’un Africain d’origine guinéenne, accompagné de son fils certainement né en France, a alors fusé : « Moi, je suis plus que jamais fier d’être Noir depuis que Barack Obama peut devenir président des Etats-Unis ». Pendant la soirée électorale dans la capitale française, une Franco-camerounaise affirmait que les noms d’origine africaine ne seraient plus considérés comme bizarres dans la société française. Car le patronyme Obama, que l’on retrouve d’ailleurs aussi au Cameroun, permettra désormais de se familiariser avec ce type de noms.

Quelques heures après ta victoire, il est encore difficile de croire et de mesurer la portée de ton élection qui n’était pas envisageable, il y a seulement une dizaine d’années encore. En 1999, le prix Nobel de littérature pour son livre Beloved, l’Africaine-Américaine Toni Morisson, qui a soutenu Barack Obama, disait de Bill Clinton qu’il était le premier président noir des Etats-Unis. « Plus noir que toute personne réelle qui puisse être élue durant la vie de nos enfants ». A Chicago, alors que tu prononçais ton discours de victoire, les larmes de l’Africaine-Américaine Oprah Winfrey, la plus puissante femme du paysage audiovisuel américain, productrice et héroïne de l’adaptation cinématographique de Beloved, et de Jesse Jackson, héritier de la lutte du pasteur King, candidat malheureux par deux fois à l’investiture démocrate, en disaient long sur le chemin parcouru par les Noirs aux Etats-Unis.

Tu l’as dit, ton histoire ne pouvait être possible que dans le Nouveau Monde. L’Amérique nous aura montrés qu’elle pouvait produire le meilleur et le pire : toi, élu président, ou Bush et Guantanamo. Les Américains, que l’on dit souvent bigots, conservateurs et incultes, ont montré qu’ils ne t’ont pas jugé sur ta couleur de peau, signant la mort de l’effet Bradley [2] que des partisans redoutaient tant. Ils ont retenu ta compétence, tes qualités de meneur d’hommes qui sait s’entourer, en phase avec son époque – tu as fait un usage inouï du Net dans ta campagne –, et ton charisme. On retiendra par-dessus tout que les fils de la nation la plus puissante du monde, celle du Melting Pot, ont pensé que tu étais capable de les conduire en ces temps tourmentés. A travers ton élection, comme le disait des Africains-Américains interviewés à Harlem, c’est le début de la « rédemption » pour cette Amérique blanche au passé esclavagiste et ségrégationniste. C’est l’amorce de la réconciliation entre Blancs et Noirs américains, voire entre tous les Noirs et les Blancs du monde entier. « Toutes les "minorités" américaines savent maintenant que l’Amérique n’est pas fondamentalement raciste et dominée par les Blancs », dixit, l’écrivain congolais Alain Mabanckou, prix Renaudot 2006. Pour le paraphraser, je dirai même plus : les Noirs et les assimilés, victimes du racisme et des humiliations inhérentes, sauront désormais que leur agresseur n’est que l’exception qui confirme la règle. Ce n’est pas seulement qu’au travers d’Hollywood que les Etats-Unis produisent et véhiculent des valeurs holistiques. Avec ton élection, l’Amérique prouve qu’elle se renouvelle et évolue au sens le plus noble du terme, justifiant ainsi son leadership politique, économique et culturel.

Monsieur le président Barack Obama, votre métissage, l’homme que vous êtes - celui qui a prononcé ce fameux discours sur la race qui consacre, dit-on, « l’Amérique post-raciale »-, nous rappelle et nous rappellera, à travers les âges, que le racisme est un non-sens parce que nous appartenons tous à une seule et même race : celle des Homo sapiens sapiens, descendants de Lucie l’Africaine. Comme ton site le dit désormais, le changement peut arriver (« Change can happen ») et il arrivera.

jeudi, 06 novembre 2008

Le Sénégal fête la victoire d’Obama

Comme dans nombre de pays d’Afrique, le succès de Barack Obama suscite des espoirs enthousiastes au Sénégal, où le nouveau président américain fédère quelque 55 000 fidèles.
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Ils sont venus de toutes les régions du Sénégal pour célébrer la victoire de "leur" candidat. Supporters de la première heure du sénateur américain, Abdoulaye Sow a quitté son village de Saint Louis, le long de la frontière avec la Mauritanie, pour vivre la nuit américaine avec ses camarades du Comité de soutien à Barack Obama. "Pour nous, jeunes sénégalais, l’élection d’un candidat noir à la Maison blanche est un immense espoir parce qu’elle fait reculer la discrimination raciale". Originaire de Casamance, au sud du pays, Ibrahim Bodraj veut dépasser la seule question de la couleur de la peau. "Barack Obama a été capable de s’attirer les suffrages de toutes les races des Etats-Unis.

Il est fédérateur et c’est cet élan de fraternité qui va permettre de mettre un terme à la violence actuelle dans le monde dont l’administration Bush est en partie responsable". En plein coeur du quartier populaire de la Médina, où il a organisé la nuit d’élection chez lui devant un poste de télévision géant, Suleyman Wade, 26 ans, peut mesurer le chemin parcouru. Ce jeune professeur de français, qui parle à peine l’anglais, a pris l’initiative en juin 2008, dès les primaires aux Etats-Unis, de créer un comité de soutien à Barack Obama. "Le second après le Kenya, mais le premier en Afrique de l’Ouest !" explique-t-il fièrement. Fort aujourd’hui de plus de 55 000 membres, ce comité a déjà organisé des marches à travers le pays et compte bien ne pas s’en tenir là. "Nous n’avons pas beaucoup de moyens financiers mais nous pouvons être une force de propositions. Ce qui est important, pour nous, maintenant, c’est que le plus grand nombre de Sénégalais puisse partir étudier aux Etats-Unis grâce à des bourses du gouvernement américain". La meilleur façon, selon lui, de rendre accessible à des milliers de jeunes africains le rêve américain.


l’Express


Abdoulaye Wade se félicite de la "brillante victoire" de Barack Obama

e chef de l’Etat sénégalais Abdoulaye Wade a adressé mercredi ses "chaleureuses félicitations" au nouveau président élu des Etats-Unis, Barack Obama, dont la "brillante victoire" constitue selon lui le symbole du rêve de Martin Luther King et du rêve de l’Amérique en général.obama3.jpg

’’Je salue l’événement historique que constitue votre succès, le symbole du rêve de Martin Luther King et du rêve de l’Amérique en général ainsi que la vitalité de l’idéal américain de démocrate que partagent nos deux peuples", écrit le président Wade dans un télégramme dont copie a été reçue à l’APS.

Barack Obama a été élu mardi 44-ème président des Etats-Unis d’Amérique, à l’issue d’une élection qui a vu, fait historique, la participation de 130 à 135 millions d’Américains.

Donné favori dans les sondages, Obama, 47 ans, a confirmé cette réalité dans les faits en gagnant avant terme 338 grands électeurs là où il en fallait 270.

Abdoulaye Wade a exprimé le souhait que le nouveau président américain réussira à satisfaire ‘’l’immense espoir’’ placé en lui par ses compatriotes, ‘’toutes races confondues, pour le redressement d’une économie au bord de la déconfiture’’.

"La tâche est immense mais je vous sais courageux, intelligent et volontaire pour réussir cet exploit’’, souligne le chef de l’Etat.

Il a ajouté que les Africains doivent plutôt aider Barack Obama à "réussir à redresser le pays qui, qu’on le veuille ou non, est au centre du monde tant du point de vue économique que politique et militaire".

Le président de la République a rappelé dans son message que le Sénégal et les Etats-Unis entretiennent des "liens d’amitié cordiale et de coopération multiforme fondés sur la confiance mutuelle et sur des valeurs (…) communes".

Assurant Obama de son "soutien personnel", Me Wade se réjouit d’avance de poursuivre avec lui "le raffermissement de ces relations privilégiées tant au plan bilatéral que multilatéral pour un monde de paix, de liberté et de justice".



Auteur: ADC


mercredi, 05 novembre 2008

Barack au Sommet

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un click sur la photo

Michelle Obama, la First Lady authentique

À l’automne 2006, alors que l’idée d’une candidature le titille de plus en plus, Barack Obama réunit ses conseillers à Chicago. Michelle, sa femme, est là. Mais, pour une fois, on ne discute pas de grandes idées, d’espoir ou de changement. Michelle bombarde l’équipe de questions pratiques : comment vont-ils lever des fonds ? Comment comptent-ils contrecarrer Hillary ? Y a-t-il vraiment une chance de victoire ? Doit-on craindre des tentatives d’assassinat ?michelle_obama_t.jpg
Dans la famille Obama, Barack est le "rêveur". Et Michelle, son "rocher", comme il l’appelle. Celle qui lui maintient les pieds sur terre. Et le "rocher" n’a jamais aimé la politique. "Un gaspillage de temps", résumait au début de la campagne cette Noire immense, toujours suprêmement élégante. Elle freine donc des quatre fers lorsque Barack lui annonce ses intentions. À 44 ans, elle a déjà vécu - ou plutôt survécu - à plusieurs campagnes électorales. Elle sait que cela va perturber l’existence de ses deux filles, Malia, 9 ans, et Sasha, 6 ans. Elle sait aussi qu’elle va être propulsée sur le devant de la scène, elle qui n’a jamais recherché les projecteurs. Elle sait enfin qu’une campagne présidentielle est une empoignade sanglante dont son cher époux risque de ressortir bien amoché. Quelques semaines plus tard, les conseillers lui remettent un plan qui détaille budget et stratégie. Michelle donne son feu vert. À deux conditions : la vie de famille devra être protégée au maximum et Barack doit arrêter de fumer !

Michelle s’est rendue célèbre par ses descriptions caustiques de son cher et tendre

Michelle n’a guère de tendresse pour la politique. Mais elle supporte encore moins l’échec - dixit son frère, une ex-star du basket qui entraîne l’équipe de l’université Brown. Donc, pas question pour elle de jouer l’épouse potiche. Au fil des mois, Mme Obama se plonge avec passion dans la campagne. Elle donne des interviews, fait la une de Newsweek , tient ses propres meetings électoraux... Michelle n’est pas Barack. Si l’on en doutait, il suffit de les écouter en campagne. Partout, il envoûte les foules avec ses grandes envolées lyriques. Michelle rappelle la salle à des réalités plus terre-à-terre : "Vous devez aller voter, il n’y a pas d’autre option et on se fiche de vos excuses, s’il pleut ou si vous êtes fatigués."

Lui essaie d’être nuancé, courtois, positif, même à l’égard de ses adversaires. Elle pratique la franchise brute, directe, impulsive. Interrogé lors d’un débat sur le choix de Hillary Clinton comme colistière, Barack Obama répond diplomatiquement : "Tout le monde la placerait en tête de liste." Mais, quand on demande à sa femme si elle voterait pour Hillary, elle lâche : "Ça mérite réflexion." "Elle a la dent un peu plus dure que moi", plaisante son mari. Elle a aussi un humour mordant qui lui a attiré bien des critiques. Michelle s’est rendue célèbre par ses descriptions caustiques de son cher et tendre. Il a des "grandes oreilles", laisse traîner ses chaussettes sales, "ronfle et sent mauvais le matin"... Il n’est pas le prochain "Messie qui va tout arranger". Cela partait d’un bon sentiment. En le montrant sous son vrai jour, pensait-elle, elle éviterait à ses fans d’être déçus. Las, on lui a reproché de l’ "émasculer" !

Michelle ne ménage pas plus Barack en coulisse. Son rôle, dit-elle, c’est celui du rabat-joie. Elle qui sait être ferme, combative, pragmatique se moque de son idéalisme, lutte contre son dilettantisme, l’oblige à mettre le nez dans les détails alors qu’il adore la grandiloquence, et lui rappelle surtout qu’ "il n’est qu’un homme" lorsque, au sortir des bains de foule, son ego enfle démesurément.

"J’essaie d’être moi-même de la manière la plus authentique possible"



Diplômée de Harvard, avocate comme lui et pratiquement de même taille juchée sur des talons, Michelle peut se targuer d’être l’égale de son mari. Mais elle se garde bien de vendre une coprésidence à la manière des Clinton en 1992. Devant les électeurs, elle s’est fait une spécialité : le discours réaliste sur les galères de la femme moderne qui jongle à longueur de journée entre métier, maison et marmots. Avec un job à 275.000 dollars par an et une superbe maison dans un quartier chic de Chicago, elle n’est pas exactement Madame Tout-le-Monde. Qu’importe ! Ça lui attire les sympathies des femmes et des Noires, électorat longtemps fidèle à Clinton.

Avec une assurance et un bagou impressionnants, elle parle de la famille et de ses filles, "la chose la plus importante au monde". Elle décrit ses efforts pour maintenir un semblant de normalité à la maison - pas facile quand les gorilles des services secrets campent devant la porte -, ses contorsions pour ne pas louper le spectacle de danse de l’aînée ou les réunions de parents d’élèves. La plupart des hommes politiques restent discrets sur leur vie privée. Pas Michelle. Elle raconte comment sa mère joue les baby-sitters, évoque ses courses au supermarché et donne même des détails dont l’électeur se passerait volontiers, comme ses démêlés avec les toilettes bouchées. Elle évoque aussi les tensions dans leur couple. Dans son livre, L’Audace de l’espoir , Barack Obama raconte qu’elle lui a jeté : "Tu ne penses qu’à toi... Je n’aurais jamais imaginé que je devrais élever une famille toute seule." "J’essaie d’être moi-même de la manière la plus authentique possible, confie-t-elle au New York Times . Mes déclarations découlent de mes expériences, de mes observations et de mes frustrations."

Sa bio est moins exotique que celle de Barack. Mais elle en joue autant. Peut-être parce qu’elle incarne cet espoir que son mari ne cesse d’invoquer. Elle retrace à satiété sa jeunesse dans un quartier noir modeste de Chicago. Son père employé du service des eaux qui a travaillé dur toute sa vie, alors même qu’il souffrait de sclérose en plaques. Les sacrifices de ses parents pour les envoyer, elle et son frère Craig, à Princeton, puis à Harvard. Dans ses discours, Barack Obama évite soigneusement la question raciale. Sa femme l’aborde tout le temps. "Je ne devrais pas être ici, déclarait-elle à un meeting dans le Delaware. En tant que Noire du quartier de South Side à Chicago, je n’étais pas censée aller à Princeton. On me disait aussi que je ne devrais pas tenter Harvard. Et je ne devrais pas non plus être là pour devenir peut-être la prochaine First Lady des États-Unis ."

"Mon rôle de First Lady ? Il y a des tas de possibilités"

De retour à Chicago, elle est engagée par une firme d’avocats prestigieuse. C’est là, en 1989, qu’elle rencontre un stagiaire du nom de Barack Obama. Malgré les assauts répétés du futur candidat, elle reste insensible à son charme jusqu’au jour où elle l’entend parler dans un sous-sol d’église du "monde tel qu’il est et du monde tel qu’il devrait être". Elle est conquise. Ils se marient. Elle abandonne une carrière lucrative pour travailler à la mairie, puis dans une ONG, avant de devenir vice-présidente de l’hôpital de l’université de Chicago.

Aujourd’hui, elle a pris un congé sans solde et se consacre à la campagne. Ce qui n’est pas allé sans mal. Il y a eu d’abord quelques controverses. Elle a dû démissionner l’an dernier du conseil d’administration de TreeHouse Foods, un fournisseur des hypers Wal-Mart, groupe dont son mari critique la politique sociale. Elle a dû aussi tempérer ses sarcasmes. Elle présente désormais Barack comme "l’un des hommes politiques les plus brillants que vous verrez dans votre vie". Ce qui ne l’empêche pas de garder son franc-parler. "Pour la première fois de ma vie d’adulte, je suis vraiment fière de mon pays", a-t-elle clamé en février. Une gaffe qui l’a fait taxer aussitôt d’antipatriotisme, et à laquelle elle n’a pas tardé à répondre : "Je suis une fille qui a grandi dans un milieu modeste à Chicago. Laissez-moi vous dire que, bien sûr, je suis fière. Nulle part ailleurs qu’en Amérique, mon histoire n’aurait été possible."

Du coup, les républicains la portraituraient comme une égérie noire extrémiste et hargneuse. Depuis cet été, Michelle fait donc tout pour adoucir son image. Même sa voix a changé, plus douce, plus feutrée. Lors de la convention démocrate, en août, son discours était prononcé sur un ton de conversation de salon. Elle participe désormais à des émissions pour les ménagères où on la voit mitonner des beignets de crevettes. Elle arbore parfois des robes H&M. Il n’y a qu’un sujet sur lequel elle reste évasive : son rôle de First Lady. "Il y a des tas de possibilités", lâche-t-elle. Au Texas, à un supporteur qui lui posait une fois de plus la question, elle lance : "M’occuper de mes filles pour être sûre qu’elles s’adaptent bien à la Maison-Blanche."



Auteur: Source : Le Point


Le nouveau président américain s’appelle Barack Obama

Les Américains ont choisi le démocrate Barack Obama lors du scrutin présidentiel de ce mardi. C’est la première fois qu’un Africain-Américain accède à la magistrature suprême aux Etats-Unis. « Le changement est arrivé », a déclaré Barack Obama lors de sa première allocution de président élu.222.jpg

Son nom est Barack Obama et il est le 44e président élu des Etats-Unis. L’Histoire retiendra le nom de ce métis kényan-américain comme celui du premier Africain-Américain à avoir accédé à la Maison Blanche. Les Américains ont voté ce mardi pour élire le successeur du président George W. Bush. Leurs suffrages, 51% pour Barack Obama et 48% pour le républicain John McCain, ont octroyé 338 grands électeurs au démocrate contre 156 pour son adversaire, d’après les estimations de la chaîne américaine CNN. Pour être élu, Barack obama avait besoin d’obtenir le vote de 270 grands électeurs sur 538. Le président américain est élu au suffrage universel indirect.

« Si jamais quelqu’un doute encore que l’Amérique est un endroit où tout est possible, qui se demande si le rêve de nos pères fondateurs est toujours vivant, qui doute encore du pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir », a déclaré Barack Obama devant une foule en délire de plus de 120 000 personnes venues célébrer sa victoire, mardi, dans sa ville de Chicago. Parmi eux, l’ancien candidat noir à l’investiture démocrate Jesse Jackson et la femme noire la plus puissante du paysage audiovisuel américain, Oprah Winfrey. Ils avaient tous deux les larmes aux yeux en écoutant le premier discours du nouveau président des Etats-Unis. L’allocution de Barack Obama a été l’occasion de remercier ses électeurs, à qui il a attribué cette victoire, sa famille et les membres de son équipe de campagne. Il a également rendu hommage à son adversaire John McCain, avec qui il a dit vouloir travailler. Le républicain avait reconnu sa défaite quelques minutes plus tôt et indiqué qu’il avait félicité Barack Obama au téléphone. John McCain a également invité ses partisans à soutenir, tout comme lui, le nouveau président.

Un Noir à la Maison Blanche

« Le changement est arrivé », a lancé le 44e président des Etats-Unis en soulignant que les défis de sa présidence sont nombreux : la crise financière, la guerre en Irak et en Afghanistan et le rétablissement « des alliances » brisées avec le reste du monde. S’affirmant comme le président de tous les Américains, Barack Obama a tout de même adressé un message particulier aux Africains-Américains. Il est revenu sur le difficile combat qu’a été la lutte pour l’obtention de leurs droits civiques et qui lui a permis aujourd’hui de devenir le premier président Africain-Américain des Etats-Unis. C’est un visage serein et déterminé que Barack Obama a présenté à l’Amérique et à tous ceux qui menaceraient les intérêts des Etats-Unis et la paix dans le monde.

Le 44e président des Etats-Unis sera investi le 20 janvier prochain. George Bush a félicité son successeur et l’a invité à visiter sa nouvelle demeure. Le président Nicolas Sarkozy a également adressé un message de félicitation au nouveau président américain, à l’instar de la plupart des dirigeants européens. Ce mercredi a été déclaré férié au Kenya, patrie du père de Barack Obama.

Marseille passe la troisième

Les Marseillais ont enfin ouvert leur compteur dans cette Ligue des Champions 2008/2009. Les joueurs de Gerets ont même mis les formes pour s'imposer largement à domicile face au PSV Eindhoven (3-0). Cette revanche sur le match aller leur permet même de passer devant leurs adversaires du jour au classement du groupe D et ainsi prendre l'avantage en vue de la qualification pour la Coupe de l'UEFA. Dans l'autre rencontre du groupe, Liverpool, sur sa pelouse, a arraché le nul dans les dernières secondes face à l'Atletico Madrid (1-1).

Se devant de réagir face à leur public après trois défaites en autant de matches de C1, les Marseillais choisissent pourtant de se positionner assez bas dans leur camp pour bloquer plus facilement leurs adversaires. Sérieux derrière, ils font également preuve d'application en construisant patiemment leurs offensives. Tout ceci manque quelque peu de vitesse pour déstabiliser la formation néerlandaise mais les passes marseillaises sont précises. Très complices, Bonnart et Ziani multiplient les bons mouvements sur la droite et à la suite de l'un d'eux, Ben Arfa déclenche les hostilités d'une belle reprise (13e). Car les deux formations misent chacune sur leurs qualités. Puissants et rapides, les visiteurs jouent les coups à fond et, dans la foulée, Koevermans manque l'ouverture du score en se jetant aux six mètres sur un centre de la gauche signé Afellay (14e). Puis Niang répond d'une lourde frappe croisée qui passe de peu à côté (17e).

Ben Arfa voit juste
Net vainqueur du PSV Eindhoven (3-0), Marseille s'est emparé de la troisième place du groupe D de la Ligue des Champions. Les Olympiens sont désormais en position de force dans l'optique d'une qualification pour la Coupe de l'UEFA et reviennent à cinq points de Liverpool et de l'Atletico Madrid
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Après ces chaudes alertes, les Marseillais, inférieurs sur le plan physique, préfèrent casser le rythme en fermant le jeu. Et la tactique paie. Après un ballon récupéré par la défense, Ben Arfa lance Koné du rond central et celui-ci s'en va plein axe pour passer Isaksson et ouvrir le score (1-0, 30e). Menés, les Néerlandais haussent alors le ton et profitent de la faiblesse du pressing marseillais pour s'approcher de la surface de Mandanda. Taiwo doit se démener sur son côté mais laisse Mendez centrer vers la tête de Bakkal qui s'écrase sur le poteau gauche du gardien olympien (39e). Fatigués par leur replacement incessant, les Marseillais ne parviennent plus à tenir le ballon mais s'en tirent bien. Il faut également un peu de réussite au vigilant Mandanda pour s'imposer du bout des gants face à Koevermans sur un centre à ras de terre d'Afellay (51e). Mais, mis à part leur véloce ailier gauche, les Néerlandais manquent globalement d'inspiration offensive.

Tout le contraire de Marseillais largement supérieurs techniquement et dangereux sur chaque accélération, à l'image de Taiwo qui passe deux adversaires d'un grand pont puis d'un crochet sur la gauche de la surface avant de servir Ben Arfa pour une reprise malheureusement déviée (60e). Les attaquants phocéens ne sont pas en reste. Après un nouveau ballon récupéré au milieu, Koné accélère sur la droite, ajuste son centre vers Niang qui se démarque au point de penalty et reprend de volée de l'intérieur du gauche pour trouver la lucarne d'Isaksson (2-0, 64e). La défense du PSV prend l'eau et après un sauvetage sur sa ligne de Simons face à Koné (69e) et une reprise de Taiwo sur le corner suivant, Niang s'offre un doublé en profitant d'une nouvelle ouverture lumineuse de Ben Arfa dans l'axe (3-0, 72e). L'OM tient le score jusqu'au bout et prend ainsi l'avantage sur le PSV dans les confrontations directes. Le club phocéen devra conserver sa concentration sur les deux dernières rencontres pour garder la troisième place et se qualifier en Coupe UEFA. Pour les huitièmes de la Ligue des Champions, cela semble trop tard. Dommage.

LA DECLA : Eric Gerets (entraîneur de Marseille)

"Nous avons longtemps souffert en première mi-temps, mais nous avons tout doucement pris le dessus en seconde. Il fallait avoir de la force, car le PSV a bien joué tactiquement. La situation a changé dans cette compétition: non seulement nous avons gagné, mais par 3-0, ce qui est assez étonnant. Après le match aller, nous avons reçu des critiques méritées dans la presse. Nous avons été punis. Mais je ne veux pas vivre avec le passé. Et nous avons tiré les leçons du passé. Ce qui m'a plu ce soir, c'est le fait que, pour la 2e fois en quelques jours, on a vu une équipe en harmonie."

Damien DORSO / Eurosport
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OBAMA Président L'HOMME DU PEUPLE A LA COMMANDE

Victoire écrasante de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis

08:40 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : usa 2008 |  del.icio.us |  Facebook | | |

OBAMA Président et la RTBF pleure

Barack Obama, 47 ans, élu mardi président des Etats-Unis, se veut l'incarnation du rêve du militant des droits civiques Martin Luther King et est souvent comparé à John Kennedy pour son charisme et l'espoir de changement qu'il soulève.
"Je ne serai pas un président parfait, mais je peux vous promettre ceci: je serai toujours honnête en vous disant ce que je pense et où je me situe", a-t-il dit à ses partisans avant son élection.222.jpg

Dans un pays où les Noirs ne jouissent vraiment de leurs droits civiques que depuis moins d'un demi-siècle, le candidat démocrate a effectué un chemin extraordinaire et incarne le visage d'une Amérique rajeunie et en paix avec elle-même.

Lorsqu'il est né, le 4 août 1961 à Hawaii, d'un père noir du Kenya et d'une mère blanche du Kansas (centre), les mariages interraciaux étaient interdits dans beaucoup d'Etats du Sud de l'Union (ils ont été légalisés par la Cour suprême en 1967).

"Qui aurait cru qu'un Noir d'une quarantaine d'années, nommé Barack Obama, deviendrait un jour le candidat du parti démocrate?", demandait-il cet été après avoir triomphé de sa rivale Hillary Clinton au terme d'une élection primaire âprement disputée.

Il a mené sa campagne au nom de "l'unité" des Américains et pour restaurer "le rêve américain", brisé selon lui.

"J'ai choisi de me présenter aux élections présidentielles à ce moment de l'Histoire parce que je crois profondément que nous ne pourrons résoudre les problèmes de notre temps que si nous le faisons ensemble", a-t-il expliqué.

Rappelant ses origines, il a affirmé: "c'est une histoire qui ne fait pas de moi le candidat le plus plausible. Mais c'est une histoire qui a gravé au plus profond de moi l'idée que cette nation est plus que la somme de ses parties, que de plusieurs nous ne faisons qu'un".

Le second prénom de M. Obama est Hussein et la droite républicaine n'a pas manqué de le rappeler. Des commentateurs ont parfois écorché son nom, l'appelant Oussama, comme le chef du réseau islamiste d'Al-Qaïda.

Barack Obama a brisé le mur de l'anonymat un soir de juillet 2004 lorsque, modeste élu de Chicago, il a pris la parole devant la convention démocrate.

Des millions d'Américains se sont alors reconnus dans cet homme mince, venu à la tribune plaider pour la réconciliation des Américains au-delà des différences de race, d'âge ou de sexe.

"Il n'y a pas une Amérique de gauche et une Amérique conservatrice, il y a les Etats-Unis d'Amérique. Il n'y a pas une Amérique noire et une Amérique blanche et une Amérique latino ou asiatique, il y a les Etats-Unis d'Amérique... nous ne faisons qu'un", a-t-il simplement lancé.

M. Obama veut être le président de cette réconciliation et du "rêve américain". Il revendique l'héritage de deux héros, l'apôtre des droits civiques Martin Luther King et le président John Kennedy (1961-1963), dont il a la jeunesse et la séduction.

Ses adversaires républicains contestent cette ambition. Durant la campagne, son adversaire John McCain a mis en doute sa capacité d'être commandant en chef d'un pays en guerre et dénoncé son manque de jugement. Il a été traité d'élitiste. Son patriotisme a été mis en cause. On l'a taxé de naïf et raillé sa prétendue inexpérience.

Elevé par sa mère en Indonésie, puis à Hawaii par ses grand-parents maternels (sa grand-mère est décédée deux jours avant le scrutin), M. Obama est d'abord un intellectuel.

Promis à une carrière dans la finance après son passage à l'université de Columbia, il préfère le poste de travailleur social dans les ghettos du sud de Chicago. Il les quittera pour étudier à Harvard, lieu de passage de l'élite. Il est le premier Noir nommé rédacteur en chef de la prestigieuse revue de droit de Harvard.

Il revient travailler à Chicago comme avocat au sein d'un cabinet où il rencontre celle qui deviendra sa femme, Michelle, une avocate diplômée de Princeton et Harvard. Le couple a deux filles: Malia, 10 ans, et Sasha, 7 ans.

Elu en 1997 du quartier le plus déshérité de Chicago, il s'est battu pour garantir des soins aux plus pauvres et pour ouvrir davantage d'écoles. Mais il n'a pas non plus de complaisance à l'égard de sa communauté. Durant la campagne, il conseillait ainsi aux parents "d'arrêter la télévision et d'éradiquer cette stupidité consistant à dire qu'un jeune Noir avec un livre se comporte comme un Blanc".

Après un échec à la Chambre des représentants en 2000, Obama est élu sénateur des Etats-Unis en novembre 2004, devenant l'unique Noir du Sénat. Son successeur au Sénat, probablement un démocrate, doit être désigné par le gouverneur démocrate de l'Illinois.

Le président élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier à midi, a promis de baisser les impôts de 95% des salariés américains, de faire revenir les soldats d'Irak "de façon responsable" et d'inclure des républicains à son gouvernement

mardi, 04 novembre 2008

Magouille,Karel De Gucht pointé du doigt

Le ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht (Open VLD), a démenti être impliqué dans un délit d’initié, comme le prétend l’hebdomadaire flamand Humo sur base d’une plainte anonyme. Une enquête a été ouverte à la Commission bancaire, financière et des assurances (CBFA).
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« Je n’ai pas vendu d’actions Fortis ni donné des informations à qui que ce soit » concernant le groupe belgo-néerlandais de bancassurance démantelé, a déclaré M. De Gucht, en marge d’une visite d’Etat avec les souverains belges en Inde. « Il revient à la CBFA de décider ce qu’elle fait de cette plainte. Si elle veut en savoir plus, je lui donnerai toutes les explications qu’elle désire avoir », a-t-il ajouté.

Selon Humo, qui parle de « délit d’initié », une plainte anonyme a été déposée la semaine dernière auprès de la CBFA pour des « transactions étranges » d’un total de 500.000 euros, effectuées à l’agence Fortis de Berlare par le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht et son épouse Mireille Schreurs le 3 octobre, jour de la nationalisation des activités bancaires et d’assurance de Fortis aux Pays-Bas.

Deux jours plus tard, l’Etat belge portait sa participation à près de 100 % dans Fortis Banque en Belgique, en vue de céder 75 % des actifs à la banque française BNP Paribas, qui contrôlera aussi la totalité de Fortis Insurance Belgium. Le lundi 6 octobre, le titre Fortis était suspendu à la Bourse de Bruxelles jusqu’au mardi 14 octobre. L’action évolue désormais autour d’un euro.

Le magazine précise encore que « des amis de Karel De Gucht sont aussi entrés en action dans l’après-midi à l’agence Fortis de Berlare ».

L’auteur de la plainte anonyme cite nommément les personnes concernées, des membres de la famille du ministre et des amis de celui-ci, ainsi que les membres du personnel de Fortis, ces derniers ayant été priés de se taire en ce qui concerne ces transactions, selon Humo.

Si M. De Gucht a reconnu que sa femme avait vendu « quelques actions » appartenant à la mère de celle-ci, le 3 octobre, il a contesté le montant de 500.000 euros évoqué par l’hebdomadaire ainsi que la communication d’informations utiles à des « amis ».

Enquête
Le cabinet des Finances a précisé lundi qu’une enquête a été ouverte à la CBFA. Le ministre Didier Reynders a d’ailleurs demandé qu’on lui communique les résultats de celle-ci.

(avec Belga)

AMERICA

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Jour de scrutin aux États-Unis, Obama favori face à McCain

Depuis la fin septembre, Obama est en tête dans tous les sondages nationaux et n'a cessé de consolider son avance dans un contexte marqué par la crise financière, à laquelle il semble le mieux armé pour répondre selon les électeurs. Les huit études diffusées lundi à la mi-journée lui accordaient un avantage compris en cinq et onze points.

Le sénateur de l'Illinois, qui pourrait devenir à 47 ans le premier président métis des Etats-Unis, obtiendrait selon les sondages quelque 300 voix au collège électoral, alors que 270 grands électeurs suffisent pour l'emporter.

Le camp républicain affirme que les jeux ne sont pas faits et que la course est de plus en plus disputée dans les Etats clés.

Pour être élu, McCain doit s'imposer dans une dizaine d'Etats remportés par George Bush en 2004. Or Obama est soit en tête, soit à la lutte avec son adversaire dans au moins huit d'entre eux, dont l'Ohio et la Floride, qui comptent un nombre important de grands électeurs.

OBAMA CHERCHE 11 VOIX

McCain est ainsi en difficulté en Virginie et dans l'Indiana, où aucun candidat démocrate à la présidence n'a gagné depuis 1964, ainsi que dans trois Etats de l'Ouest où vit une importante communauté hispanique: Colorado, Nevada, Nouveau-Mexique.

Obama est même parvenu à contester l'avantage de McCain dans des Etats historiquement républicains tels que le Montana, le Dakota du Nord ou l'Arizona, fief de l'ancien héros de la guerre du Viêtnam.

Dans le même temps, le démocrate semble avoir consolidé sa position dans les Etats remportés par John Kerry en 2004, qui valent 252 voix au collège électoral.

Il est également le grand favori dans l'Iowa, qui compte sept grands électeurs. Au total, il paraît bien parti pour s'assurer assez facilement 259 voix au collège électoral, alors qu'il en faut seulement 11 de plus pour être élu.

"McCain doit tous les gagner. Il doit réussir chaque test et gagner tous les Etats indécis dans la nuit. Il n'a aucune marge d'erreur", estime Peter Brown, directeur adjoint des études à l'université de Quinnipac.

L'avance d'Obama est telle dans les sondages que seuls l'impact du facteur racial et sa capacité à mobiliser les jeunes et les noirs semblent faire planer un doute sur sa victoire.

Mais à en croire les sondages, ni un soutien plus faible qu'attendu, ni le vote communautaire ne sont en mesure de compter suffisamment pour faire basculer le vote en faveur de McCain.

McCAIN MISE SUR LA PENNSYLVANIE

"McCain doit s'adjuger toutes les voix des électeurs indécis, tous les Etats clés et même certaines voix démocrates - ce qui n'arrive jamais, à moins que personne n'ait vu juste sur quoi que ce soit", affirme le stratège démocrate Doug Schoen.

Lundi, le sénateur de l'Arizona a sillonné sept Etats indécis pour tenter de convaincre les derniers électeurs hésitants. Son équipe a assuré qu'il réduisait l'écart à l'approche du scrutin, mais ses meetings n'en ont pas vraiment apporté la preuve.

"Il peut gagner tous les Etats rouges", assure son conseiller Charlie Black, en référence à la couleur traditionnellement associée au Parti républicain. "De plus, il va probablement gagner en Pennsylvanie et dans l'Iowa."

McCain a misé gros sur la Pennsylvanie, Etat qui dispose de 21 voix au collège électoral et que les démocrates ont gagné lors des quatre précédents scrutins présidentiels.

Malgré le retard qu'il y accuse - huit à 14 points selon les derniers sondages - il perçoit là un Etat susceptible de compenser la perte de bastions républicains.

D'autant que le camp Obama est conforté par les estimations de vote par anticipation dans des Etats indécis comme la Caroline du Nord, le Colorado ou la Floride: la participation des démocrates est plus importante que celle des républicains, et meilleure qu'en 2004.

"Je ne pense pas que McCain ait un espace pour gagner à moins qu'il remporte la Virginie, la Caroline du Nord, la Floride, l'Ohio, le Nevada, le Colorado et l'Indiana - et c'est vraiment problématique", souligne Schoen.

Avec Andy Sullivan, version française Grégory Blachier


Depuis la fin septembre, Obama est en tête dans tous les sondages nationaux et n'a cessé de consolider son avance dans un contexte marqué par la crise financière, à laquelle il semble le mieux armé pour répondre selon les électeurs. Les huit études diffusées lundi à la mi-journée lui accordaient un avantage compris en cinq et onze points.

Le sénateur de l'Illinois, qui pourrait devenir à 47 ans le premier président métis des Etats-Unis, obtiendrait selon les sondages quelque 300 voix au collège électoral, alors que 270 grands électeurs suffisent pour l'emporter.

Le camp républicain affirme que les jeux ne sont pas faits et que la course est de plus en plus disputée dans les Etats clés.

Pour être élu, McCain doit s'imposer dans une dizaine d'Etats remportés par George Bush en 2004. Or Obama est soit en tête, soit à la lutte avec son adversaire dans au moins huit d'entre eux, dont l'Ohio et la Floride, qui comptent un nombre important de grands électeurs.

OBAMA CHERCHE 11 VOIX

McCain est ainsi en difficulté en Virginie et dans l'Indiana, où aucun candidat démocrate à la présidence n'a gagné depuis 1964, ainsi que dans trois Etats de l'Ouest où vit une importante communauté hispanique: Colorado, Nevada, Nouveau-Mexique.

Obama est même parvenu à contester l'avantage de McCain dans des Etats historiquement républicains tels que le Montana, le Dakota du Nord ou l'Arizona, fief de l'ancien héros de la guerre du Viêtnam.

Dans le même temps, le démocrate semble avoir consolidé sa position dans les Etats remportés par John Kerry en 2004, qui valent 252 voix au collège électoral.

Il est également le grand favori dans l'Iowa, qui compte sept grands électeurs. Au total, il paraît bien parti pour s'assurer assez facilement 259 voix au collège électoral, alors qu'il en faut seulement 11 de plus pour être élu.

"McCain doit tous les gagner. Il doit réussir chaque test et gagner tous les Etats indécis dans la nuit. Il n'a aucune marge d'erreur", estime Peter Brown, directeur adjoint des études à l'université de Quinnipac.

L'avance d'Obama est telle dans les sondages que seuls l'impact du facteur racial et sa capacité à mobiliser les jeunes et les noirs semblent faire planer un doute sur sa victoire.

Mais à en croire les sondages, ni un soutien plus faible qu'attendu, ni le vote communautaire ne sont en mesure de compter suffisamment pour faire basculer le vote en faveur de McCain.

McCAIN MISE SUR LA PENNSYLVANIE

"McCain doit s'adjuger toutes les voix des électeurs indécis, tous les Etats clés et même certaines voix démocrates - ce qui n'arrive jamais, à moins que personne n'ait vu juste sur quoi que ce soit", affirme le stratège démocrate Doug Schoen.

Lundi, le sénateur de l'Arizona a sillonné sept Etats indécis pour tenter de convaincre les derniers électeurs hésitants. Son équipe a assuré qu'il réduisait l'écart à l'approche du scrutin, mais ses meetings n'en ont pas vraiment apporté la preuve.

"Il peut gagner tous les Etats rouges", assure son conseiller Charlie Black, en référence à la couleur traditionnellement associée au Parti républicain. "De plus, il va probablement gagner en Pennsylvanie et dans l'Iowa."

McCain a misé gros sur la Pennsylvanie, Etat qui dispose de 21 voix au collège électoral et que les démocrates ont gagné lors des quatre précédents scrutins présidentiels.

Malgré le retard qu'il y accuse - huit à 14 points selon les derniers sondages - il perçoit là un Etat susceptible de compenser la perte de bastions républicains.

D'autant que le camp Obama est conforté par les estimations de vote par anticipation dans des Etats indécis comme la Caroline du Nord, le Colorado ou la Floride: la participation des démocrates est plus importante que celle des républicains, et meilleure qu'en 2004.

"Je ne pense pas que McCain ait un espace pour gagner à moins qu'il remporte la Virginie, la Caroline du Nord, la Floride, l'Ohio, le Nevada, le Colorado et l'Indiana - et c'est vraiment problématique", souligne Schoen.

Avec Andy Sullivan, version française Grégory Blachier

lundi, 03 novembre 2008

SARAH PALIN Piégée

L'un des membres des "Justiciers masqués", duo célèbre au Québec pour ses multiples impostures, a demandé à Palin si elle accepterait de l'emmener à une partie de chasse en hélicoptère.
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La gouverneur de l'Alaska, qui ne cache pas sa passion pour la chasse, a approuvé cette idée. "Nous pourrions beaucoup nous amuser et en plus travailler ensemble. Nous ferions d'une pierre deux coups."

Les services de Palin ont rapidement reconnu avoir été piégés. "La gouverneur Palin n'a été que modérément amusée en découvrant qu'elle avait rejoint les rangs des chefs d'Etat, y compris le président Sarkozy lui-même, et des célébrités visés par ces imposteurs", a réagi une porte-parole dans une réponse par e-mail. "C'est la vie", a-t-elle ajouté, en français.

Durant l'entretien, enregistré pour une radio de Montréal, Palin demande au faux Sarkozy d'"embrasser fort" pour elle son épouse Carla Bruni, avant d'ajouter: "Vous avez apporté beaucoup d'énergie à votre pays avec votre si belle famille."

En réponse, l'humoriste complimente Palin pour un récent film pornographique américain mettant en scène une actrice lui ressemblant, en feignant de croire qu'il s'agit d'un documentaire sur sa vie.

"Ah, bien. Merci", répond Palin.

Richard Valdmanis, version française Gregory Schwartz


dimanche, 02 novembre 2008

Tsonga plus fort gagne

MASTERS SERIES de PARIS-BERCY - Finale
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Jo-Wilfried Tsonga n'a pas gâché sa fête. Motivé comme jamais grâce au public parisien omniprésent, le Français a réussi un pari fou : remporter son premier Masters Series à Bercy et décrocher, dans le même temps, son billet pour la Masters Cup de Shanghai. A l'instar de Sébastien Grosjean, vainqueur aussi en 2001, et de Richard Gasquet en 2007 s'il ne fut que demi-finaliste. Et ce, face à David Nalbandian qui n'a pas réussi à conserver son titre parisien après les deux heures de jeu en finale.

Le Français commence le pied au plancher en prenant la mise en jeu de l'Argentin dès le début du match. Asphyxié lors de la première manche perdue 3-6, Nalbandian encaisse les coups du Français qui font mal derrière ses premières balles. Mais trouve la faille du jeu du Tricolore en appuyant ses retours sur le revers du Français en secondes balles (53% de réussite pour Nalbandian). Après trois alertes à 3-4 sur son service, Tsonga ne parvient pas à garder sa mise en jeu au 9e jeu de la deuxième manche sur la 4e balle de break de Nalbandian, qui égalise à un set partout (3-6, 6-4).

Tsonga assure la relève

Si le Français accuse le coup physiquement, son service tient le choc tant bien que mal. Avec 25 aces sur l'ensemble du match, Tsonga maintient sa tête hors de l'eau grâce à 82% de réussite derrière ses premières balles, décochées au bon moment. Avec un break en poche dès le troisième jeu du dernier set, le Français se bat pour résister aux assauts répétés mais irréguliers de son adversaire. Ce dernier révèlera en conférence de presse d'après-match être touché à un pied depuis quelques jours... Raison insuffisante toutefois pour expliquer sa défaite. Car Jo tiendra jusqu'au bout ; et ce, malgré trois balles de débreak contre lui dans le dernier jeu.

Devant une foule en délire, Tsonga décroche ainsi son second titre ATP en carrière, après Bangkok en septembre face à Novak Djokovic, battu également sur son parcours à Paris-Bercy et bourreau du français en finale de l'Open d'Australie en janvier. Jo-Wilfried renvoie Nalbandian vers son Argentine natale et sa préparation à la finale de la Coupe Davis face à l'Espagne fin novembre, seul réel point d'intérêt du vaincu du jour en cette fin de saison qu'il pourra privilégier sans avoir à penser à Shanghai.

De son côté, Tsonga entre dans le gotha du tennis tricolore. Il est le troisième Français à remporter un Masters Series dans l'ère Open, après Guy Forget (Cincinnati et Paris-Bercy 1991), Cédric Pioline (Monte-Carlo 2000) et Sébastien Grosjean (Paris-Bercy 2001). De plus, il sera N.1 français lundi au classement ATP en pointant à la 7e place mondiale pour la première fois de sa carrière. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, Tsonga sera bel et bien le 7e Français à disputer la Masters Cup à Shanghai (après Pierre Barthès en 1971, Yannick Noah en 1985, Henri Leconte en 1986, Guy Forget en 1991, Sébastien Grosjean en 2001, et Richard Gasquet en 2007) en tant que titulaire... à la place de Gilles Simon qui sera toutefois premier remplaçant en Chine. Deux performances françaises que l'on n'avait plus vécues depuis 1986 avec Noah et Leconte. En attendant encore plus fort ?

Sébastien PETIT / Eurosport

Hamilton wins World Championship

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Barack to America

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samedi, 01 novembre 2008

Dakar:Wade la promulgue et ouvre la succession de Macky

Loi portant révision de l’article 15 du réglement intérieur de l’Assemblée :
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Dix jours (Ndlr : le 21 octobre 2008) après avoir signé ce qui devait être le dernier acte de destitution de Macky Sall en promulguant la loi Sada Ndiaye, Me Wade a signé hier soir vers 17 heures la loi portant révision de l’article 15 du réglement intérieur de l’Assemblée nationale qui constituait encore un blocage dans le plan de liquidation du président de l’Assemblée nationale. Désormais, il ne reste plus que le remplacement de ce dernier au perchoir qui sera effectif au courant de la semaine prochaine.

De sources dignes de foi, "Macky Sall est en fin de mission à l’Assemblée nationale". Après que le chef de l’Etat a promulgué la loi citée plus haut, l’heure est aux derniers réglages pour qu’un des 133 membres du groupe parlementaire que dirige Doudou Wade occupe le fauteuil tant convoité qu’occupait l’enfant de Fatick. D’ailleurs, selon M. Doudou Wade, intervenant sur les ondes de la Rfm, "Macky avait déjà quitté l’Assemblée nationale pour l’avoir boycotté depuis belle lurette. Il avait déjà rangé ses crayons, équerres et bics". Et de poursuivre : "Je n’ai pas de noms à donner par rapport à son remplacement au perchoir, mais ce sera l’un des 133 membres de notre groupe parlementaire qui le succèdera". A la question "êtes-vous interessé par ce poste ( ?)", Doudou Wade ne répondra pas. D’autres sources bien au fait de ce qui se passe à l’hémicycle pensent que Macky Sall sera remplacé lundi ou mardi prochain. Nous avons tenté de joindre M. Macky Sall, mais en vain.

RDC : Africains et Européens cherchent une solution à la crise

Des sommets international et sous-régional devraient se tenir dans les prochains jours
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Deux sommets sont en préparation pour trouver une issue à la crise politique et humanitaire que connaît la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République Démocratique du Congo. Les pays des Grands Lacs et leurs partenaires africains, européens et américains se retrouveront prochainement dans le cadre de rencontres sous-régionale et internationale. Le Rwandais Paul Kagame, soupçonné d’être impliqué dans le conflit dans le Nord-Kivu, et son homologue congolais, le président Joseph Kabila, sont prêts à discuter pour éviter la guerre entre leurs deux pays.

La crise dans l’est de la République Démocratique du Congo fera l’objet de sommets sous-régional et international. Le premier devrait réunir les Etats des Grands Lacs et de la Communauté des Etats d’Afrique autrale (SADC) sur proposition de l’Union africaine et des grandes puissances sous-régionales, comme l’Afrique du Sud. Le président de l’Union africaine (UA), le Tanzanien Jakaya Kikwete, et celui de la Commission de l’UA, le Gabonais Jean Ping, ont ainsi suggéré la tenue de cette rencontre. De même, le président Sud-Africain Kgalema Motlanthe et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso ont appelé vendredi soir, à Brazzaville, les pays des Grands Lacs à intervennir "de toute urgence" pour trouver une solution à la crise qui secoue le Nord-Kivu.

Réunir Kabila et Kagame

"Notre responsabilité est que nous exercions notre influence afin de mettre fin à la bataille à l’Est de la RDC (...) Ainsi la convocation de toutes les nations des Grands Lacs et de la Communauté des Etats d’Afrique autrale (SADC) s’impose afin que nous traitions des causes subjacentes de cette crise", a déclaré le président sud-africain, au cours d’une conférence conjointe avec le président Sassou Nguesso.

Le second sommet multipartite se tiendra à Nairobi au Kenya, sous l’égide des Nations unies, en présence des présidents rwandais Paul Kagame et congolais Joseph Kabila. L’annonce a été faite vendredi par Louis Michel, le commissaire européen à l’Aide humanitaire, qui avec la secrétaire d’Etat adjointe américaine aux Affaires africaines, Jendayi Frazer, ainsi que les ministres des Affaires étrangères français et britannique, Bernard Kouchner et David Miliband, ont multiplié les contacts diplomatiques en RDC. Le secrétaire général des Nations unies a également dépêché des émissaires à Kigali et à Kinshasa. Jusqu’ici, Paul Kagame s’était refusé à participer à une telle rencontre considérant que le conflit dans l’est était interne à la RDC. Le pouvoir rwandais, aux mains des Tutsis, est soupçonné de soutenir le tutsi congolais Laurent Nkunda, le leader du Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP), qui menace dans le Nord-Kivu le gouvernement congolais. Le chef rebelle reproche à Kinshasa de s’être allié à des Hutus impliqués dans le génocide de 1994 au Rwanda.

Secourir les populations du Nord-Kivu

L’urgence en RDC est aujourd’hui double : empêcher la guerre entre la RDC et le Rwanda et évider une catastrophe humanitaire. L’échec du cessez-le-feu conclu en janvier à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, a plongé depuis le 28 août la province dans la violence. L’armée congolaise et les rebelles s’ y affrontent. La situation s’est détériorée ce mercredi avec l’abandon par l’armée congolaise de ses positions. Les habitants sont livrés à la rébellion, qui a toutefois prononcé, jeudi, un cessez-le-feu unilatéral qui est respecté. Le CNPD a également autorisé l’ouverture de couloirs humanitaires. Mais les rebelles ont chassé près de 50 000 personnes, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), des camps situés dans les environs de la ville de Rutshuru, dans le Nord-Kivu. Des exactions contre les populations ont été également commises par l’armée régulière, d’après les Nations unies. « La situation humanitaire est catastrophique. Les besoins sont multiples en nourriture, eau, secours médicaux et non alimentaires », selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Nous sommes très inquiets pour la sécurité des civils qui sont pris au piège entre les deux camps (ceux de Kibati, au nord de Goma et ceux à poximité de Rutshuru, ndlr) et de ceux qui ont pris la fuite », a affirmé le chef de la délégation du CICR en RDC, Max Hadorn.

Plusieurs pays, comme la Belgique, ont débloqué des fonds pour venir en aide aux populations du Nord-Kivu, où des ONG comme Oxfam International ont cessé leurs activités. Javier Solana, le chef de la diplomatie européenne, a déclaré vendredi que l’Europe pourrait acheminer l’aide en utilisant des ressources militaires. Les députés congolais ont, pour leur part, appelé leur gouvernement, qui détient à "95%" les clés d’une sortie de crise, selon Louis Michel, à négocier avec le CNDP. C’est le prix, semble-t-il, pour que le Nord-Kivu retrouve un semblant de sérénité.