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dimanche, 11 mai 2008

Un boulanger tué en Meurthe-et-Moselle

NANCY - Un boulanger de 60 ans a été tué dans sa maison de Crépey (Meurthe-et-Moselle) abritant aussi son petit commerce à l'ancienne, a-t-on appris dimanche auprès de la gendarmerie, qui privilégie la piste du crime crapuleux. Une autopsie devrait être pratiquée mardi à Nancy et permettre d'établir l'heure de son décès au cours de la nuit de vendredi à samedi.

L'un des frères de Gérard Thomassin a été alerté par des voisins surpris de ne pas voir les volets de la boutique ouverts à 7h30. Le boulanger était un lève-tôt: l'artisan faisait avec sa soeur la tournée des villages voisins pour distribuer le pain qu'il fabriquait lui-même depuis des décennies.

Après avoir découvert le drame, le frère du boulanger a prévenu les gendarmes. Ces derniers ont constaté que l'artisan, toujours habillé, avait été ligoté sur son lit avec du ruban adhésif. Les enquêteurs ont aussi remarqué des traces de coups sur le visage. Un mouchoir avait été enfoncé dans la bouche de la victime, selon la gendarmerie.

Le ou les agresseurs ont fouillé les lieux et auraient emporté des objets. Les gendarmes de Nancy et de Toul tentent d'évaluer le butin, qui serait très limité, et ont entrepris de relever tous les indices. Gérard Thomassin avait déjà été attaqué en mars 2002. Cinq jeunes avaient alors sévi et dérobé 450 euros. Ils avaient été arrêtés et condamnés.

A l'annonce de la mort du boulanger, l'émotion a envahi Crépey, petit village de 300 habitants, à une vingtaine de kilomètres au sud de Toul, d'autant qu'une grande partie de la famille réside toujours dans cette commune où se trouvent ses racines.

Gérard Thomassin qui tenait un commerce faisant à la fois office de boulangerie, d'épicerie et de débit de tabac, vivait seul dans une vieille maison construite le long de la rue principale.

D'après les premiers témoins entendus, le boulanger a été vu tard dans la soirée de vendredi. Le sexagénaire travaillait sans relâche. Il avait succédé à ses parents qui avaient ouvert ce commerce, après la dernière guerre. AP

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lundi, 05 mai 2008

Les Français mécontents de l'action de Nicolas Sarkozy, mais satisfaits de plusieurs de ses réformes

PARIS - Les Français sont peu satisfaits de l'action de Nicolas Sarkozy depuis son élection à la présidence -mais semblent adhérer à plusieurs des mesures prises depuis un an, selon un sondage OpinionWay à paraître lundi dans "Le Figaro".

Ainsi, seuls 32% des sondés sont satisfaits des résultats de la politique menée (contre 66% de mécontents), 36% sont satisfaits du respect des engagements de campagne (contre 61% de mécontents), 35% sont satisfaits de la manière dont M. Sarkozy exerce la fonction (contre 63% de mécontents) et 40% sont satisfaits des réformes engagées (contre 58% de mécontents).

En revanche, 50% des Français sont satisfaits de la façon dont le président défend les intérêts de la France à l'étranger, contre 48% de mécontents.

Ce bilan négatif est en partie contredit par l'adhésion des Français à plusieurs des mesures prises depuis l'arrivée de M. Sarkozy aux affaires il y a un an.

Ainsi, 84% des Français juge positivement "la possibilité de pouvoir disposer plus vite de la participation aux bénéfices de son entreprise", 82% la réforme des droits de succession, 80% l'instauration de peines plancher, 73% la défiscalisation des heures supplémentaires, ou encore 73% la loi sur le service minimum dans les transports.

En revanche, 72% jugent négativement le renforcement du contingent français en Afghanistan, 72% la création des franchises médicales, et 54% la réforme de la carte judiciaire.

Concernant les mesures envisagées et pas encore mises en oeuvre, les Français adhèrent à 69% au Revenu de solidarité active (RSA) et à 54% au passage à 41 ans de cotisation pour la retraite à taux plein. En revanche, ils sont contre la réforme de la carte hospitalière à 60% et contre le non-remplacement de 11.200 postes d'enseignants en 2009 à 66%.

-sondage réalisé en ligne du 30 avril au 2 mai auprès d'un échantillon de 1.005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas. AP

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lundi, 28 avril 2008

Hommage à A. Césaire - Gérard Théobald

33d04470adfc361579aab853da742d5a.jpgLorsque j'ai appris la mort d'Aimé Césaire, nous venions à Invers@lis, de terminer une série de sujet sur ses deux faces les plus connus. Nous venions de parler du poète et de l'homme politique, mais nous n'avions pas parlé de l'homme, de la personne Aimé Césaire.

Hors de toute polémique sur son cercueil et de la destination de celui-ci vers les honneurs, souhaitant élevé au rang de l’immortalité nationale, il apparaît que la situation la plus simple et la plus cohérente pour l'homme, est qu'il soit enterré en sa terre de Martinique. Cette terre qui l'a vu naître, qui l'a vu grandir, qui l'a vu partir pour le voir revenir, rester et mourir.

Aimé Césaire a construit toute son oeuvre, son humanité à partir de cette terre négraille, dont il est la fierté locale, nationale, internationale pour toute personne s'identifiant à l'errance.

J'ai eu l'opportunité de rencontrer l'homme, le politique, le monument.

J'ai été frappé par deux choses, sa simplicité dans le rapport avec l'autre, sa voix douce qui ne laissait jamais échapper un sentiment ou un préjugé.

Lorsque, j’y pense, il y a aussi une troisième chose. Il accompagnait l'autre par un geste, par le toucher, par une attitude fraternelle. Dans ces moments-là, d'aucun était son égal. Ce comportement m'avait marqué chez l'homme, cette capacité à humaniser l'autre, toujours s'adressant à une tierce, il la nommait ou la prénommait. C’était point de la camaraderie, c’était du respect, de la personnification.

D'un nom, il était dans la possibilité d'inscrire une famille dans une localité, dans un espace, dans un parcours. Il était dans cette aptitude à décrire le passé, le présent, le futur, ainsi que la nature d'un être.

En ce sens à Fort-de-France il était non seulement un fils, un neveu, un mari, un père, un grand-père, un arrière grand-père, un oncle, un grand-oncle, un arrière grand-oncle et aussi un ami.

Encore, il y a Aimé Césaire l'autorité. L'autorité morale, non pas par son statut de géant mais par son statut de professeur qui a appris à quelques milliers d'élèves la littérature. D'ailleurs, certains d'entre eux sont devenus professeurs, ingénieurs, avocats, médecins et écrivains.

Cette réalité c'est aussi Aimé Césaire, cette réalité est aussi son implication dans cette île, de la Caraïbe, à qui il a donné une grandeur mondiale. Sur place, lors des obsèques, c'est cet homme-là qui a été honoré.

Hors de toute polémique, on ne peut honorer qu’un homme simple, généreux et fraternel.

Sa simplicité fut d'une telle force, qu'elle imposa le silence au premier des Français à qui il a offert, qu'on se le rappelle, le Discours sur le colonialisme lors d'une visite durant une campagne électorale et présidentielle.

Sa générosité fut telle qu’elle est la revanche de l'esclave enchaîné rompant ses chaînes par les maux avec des mots à la face du maître.

Son aura est telle qu’elle est admirée, tant par chez les Blacks Panthers d’Amérique que du Proche-Orient, en passant par l'Afrique du Nord et du Sud . Sa mémoire restera honorée.

Il s'agit là de l'ouverture d'une trace indélébile qui a trouvé son chemin sur l'ensemble des zones géographiques du monde. Sa sagesse permettait à chacun y compris les puissants de la nation de venir le consulter.

Il restera dans les mémoires des arts. Il restera dans les mémoires par la politique.

Et, il nous restera, nous, fruit de la génération Césaire à perdurer son oeuvre par la musique, par la littérature, par la peinture, par le cinéma. Sans doute le mélange des arts permettra à cet homme de trouver enfin le repos mérité d'une vie militante construite et remplie.

Peut-être le ferons-nous en écoutant la Marseillaise noire, Jacques Courcil, Manuel Césaire, sans oublier SOFT ou Jacques Schwarz-Bart.

Pour ma part, je continuerai la lecture des oeuvres de Césaire en écoutant ces groupes, ajoutés des sons d’Ella Fitzgerald, de Louis Armstrong, de Fela, de Malavoi, de Joby Valente, que sais-je... accompagné d’un rhum blanc et sec.

Et je continuerai à apporter ma construction à cette trace, laissant taire les chiens.
Merci Aimé Césaire.


Gérard Théobald

dimanche, 27 avril 2008

AIME CESAIRE;LE VOLCAN S EST ETEINT

C'est avec une profonde émotion que nous avons appris le décès d’Aimé Césaire, figure emblématique de la Martinique et combattant de la fraternité universelle.
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Il a exalté avec talent l’identité et les cultures noires en forgeant avec ses condisciples, Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas le concept de la «Négritude».

Le dernier pilier de ce triumvirat s’est effondré, le volcan des Antilles s’est éteint.

L’auteur de « Cahier d’un retour au pays natal »et « Discours sur le colonialisme » s'est servi de sa plume pour défendre la cause des opprimés, de ses frères de race, les «Damnés de la terre» selon l’expression de Frantz Fanon, son élève.

Césaire a rendu leur dignité aux peuples coupés de leur héritage ancestral. Il a noué des liens puissants avec l’Afrique, l’Europe et toute la Diaspora noire. Il écrivait dans son chef-d’œuvre:

«Aucune race n’a le monopole de l’intelligence, de la beauté, de la force, et il y a une place pour tous au rendez-vous de la victoire»

Élu démocratiquement, il a été le maire de Fort-de-France durant 56 ans. Il s’est donné corps et âme à sa tâche. Il s’est attaché à améliorer les conditions de vie des couches les plus défavorisées de sa ville. Il a créé un centre culturel et a ainsi remis en honneur la culture traditionnelle antillaise.

Visionnaire, il a illustré dans ses drames « Et les chiens se taisaient », «La tragédie du roi Christophe» ou « Une saison au Congo »le danger que guette une liberté mal assimilée. Il s’est inspiré de la poésie, du théâtre, de l’histoire et des essais pour défendre des idéaux nobles que sont la justice et la lutte contre le racisme, la discrimination et l’exclusion.

Pour la postérité, il demeurera un grand poète francophone du XXe siècle, un combattant de la liberté.
Au-delà de la Martinique et de la France, son nom continuera à rayonner dans le monde entier.
La France et l’Outre-Mer ont perdu un grand homme de lettres et un édile remarquable.

La poésie a perdu l’un des plus dignes représentant dont l’engagement a trouvé écho en Europe, en Afrique, au Canada et aux Etats-Unis.
A ses enfants, à sa famille éplorés, nous présentons nos sincères condoléances.
Au peuple martiniquais, nous partageons votre douleur.

Au nom du Conseil municipal de la ville d’Erlangen, et au nom de toutes les personnes, éprises de paix et de justice, ici dans ce pays, nous nous inclinons très respectueusement devant la dernière grande figure du mouvement émancipateur des peuples opprimés au XXe siècle.

L’Allemagne va lui rendre hommage par le biais des associations afro-allemandes, africaines et des instituts français. Selon la tradition antillaise, son esprit est retourné auprès de ses ancêtres en Afrique.

Qu’il repose en paix sous le regard bienveillant de ses ancêtres !

Que la terre lui soit légère!

Dr. Pierrette Herzberger-Fofana

Drherzbergerfofana@hotmail.com

jeudi, 24 avril 2008

Aimé Césaire : l’adieu de la nation et du pays natal

C’est dans le salon VIP de l’aéroport du Lamentin que s’est exprimé Nicolas Sarkozy à son arrivée à Fort-de-France quelques heures avant les obsèques d’Aimé Césaire.«Je veux dire à tous ceux qui nous écoutent que tous les Français se sentent Martiniquais dans leur cœur, que les 7 000 kms qui séparent la métropole de la Martinique n’ont jamais aussi peu compté», a-t-il confié à la presse. Plusieurs milliers de personnes avaient pris place dans les tribunes du stade Dillon où un «hommage culturel» a été rendu au poète de la «négritude». Beaucoup sont venues en famille, vêtues de blanc, pour dire adieu à Aimé Césaire, décédé jeudi à l’âge de 94 ans. «C’est le père, assisté de ses enfants et petits-enfants», soulignaient des Martiniquais.

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Un grand portrait de Césaire, «prototype de la dignité humaine» (selon le mot d’André Breton), ainsi que des extraits de son œuvre, ont été exposés dans le stade, qui vibrait régulièrement aux ovations du public. Une plaque de céramique portant le nom d’«Aimé Césaire (1913-2008)» et les mots «Liberté, identité, responsabilité, fraternité», avait été posée sur le fauteuil destiné au président de la République. Durant l’hommage, des textes d’Aimé Césaire - Et les chiens se taisaient, Calendrier lagunaire… - devaient être dits par des comédiens antillais et africains. De nombreuses personnalités politiques, plusieurs ministres, François Bayrou (Modem) et des responsables du PS, notamment François Hollande, Laurent Fabius, Lionel Jospin et Ségolène Royal étaient présents.

Jeunesse. Mais le seul discours politique que la population réunie au stade devait entendre était celui de Pierre Aliker, compagnon de toujours du poète martiniquais. Il devait rappeler les années d’amitié, de jeunesse, jusqu’au grand âge pour conclure sur un vibrant appel à la nation : «Les spécialistes de l’expression martiniquaise ce sont les Martiniquais.»

Les trombes d’eau qui se sont abattues sur Fort-de-France hier matin n’ont pas arrêté ces derniers. Durant de longues heures, ils étaient encore nombreux à venir saluer leur héros national. Deux jours et deux nuits de veillée où ils se succèdent en file plus ou moins dense mais jamais interrompue, même au plus creux de la nuit, devant le cercueil d’Aimé Césaire. Celui qui voulait éviter le déshonneur de trop d’honneurs aura eu les funérailles nationales des plus grands, après l’hommage des plus petits, ceux qui l’ont accompagné durant cette longue marche dans les rues. Des témoignages écrits aux murs mêmes de la ville, aux grilles de l’ancien hôtel de ville, une litanie de «merci», de souvenirs personnels, de regrets aussi. On brandit une lettre, une photo, réminiscences d’instants, cent soixante ans après l’abolition de l’esclavage, cinquante-deux ans après la départementalisation qui instituait la continuité territoriale et l’égalité citoyenne.

Si toutes les voix clament que l’ancien maire et député appartient à la communauté humaine sans distinction, c’est à la nation martiniquaise et à ses frères de sang de la mère Afrique qu’auront été réservées les prises de parole publique.

Négociations. La mairie a négocié pied à pied avec la famille qui souhaitait que l’ensemble de l’hommage reste intime. Dans les communes, des bus gratuits ont permis à la population de rendre hommage.
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On dit la Martinique souffrant d’incertitude identitaire. Elle a prouvé depuis jeudi 17 avril, le jour du décès d’Aimé Césaire, que les graines de responsabilité, d’autonomie identitaire semées avec ténacité par son père spirituel peuvent donner des pousses vives.

La France fatiguée, Fillon attend de Sarkozy une feuille de route pour les réformes

PARIS (Reuters) - François Fillon souhaite que le président Nicolas Sarkozy donne le cap sur les réformes lors de son intervention télévisée jeudi soir.

"On attend une feuille de route pour les prochaines semaines, pour les prochains mois, qu'il nous redonne le cap sur les réformes qui doivent être conduites", a déclaré le Premier ministre en marge d'une visite dans un lieu de soins, à Paris.

Le chef du gouvernement a également dit attendre "un travail d'explication sur les réformes qui sont en cours et qui ont besoin d'être expliquées par le président de la République et ensuite par l'ensemble des membres du gouvernement."

En chute persistante dans les sondages, Nicolas Sarkozy tentera de redresser son image, dit-on dans les milieux politiques, en s'efforçant de convaincre du bien-fondé de son action réformatrice, lors de cette émission télévisée jeudi.

Gérard Bon

mardi, 01 janvier 2008

Une française tuée au Burundi

PARIS (Reuters) - Une employée française de l'organisation humanitaire Action contre la faim (ACF) a été tuée par balle au Burundi et une collègue grièvement blessée, rapporte l'ONG mardi.

Le véhicule à bord duquel elles circulaient, qui portait les logos d'ACF, a été mitraillé lundi soir à Ruyigi, à environ 170 km à l'est de la capitale, Bujumbura.

Cinq personnes étaient dans la voiture, trois expatriées françaises et deux jeunes femmes burundaises qui, de même qu'une Française, sont sorties indemnes de cette fusillade.

On ignore les raisons de cette attaque.

"On n'avait aucune indication de problèmes de sécurité dans cette région", a déclaré à LCI le directeur général d'ACF, François Danel, qui a souligné qu'il ne s'agissait apparemment pas d'un crime crapuleux.

"Les tirs ont eu lieu en ville alors que la nuit tombait à peine (...), jamais nous n'avions reçu de menace. Nos équipes sont présentes sur place depuis plusieurs années, on ne comprend absolument pas ce qui a pu se passer", a-t-il expliqué par la suite dans un communiqué publié par ACF.

Il a rendu hommage à la jeune femme décédée, une psychologue d'une trentaine d'années qui travaillait pour ACF au Burundi depuis plusieurs mois. L'organisation a suspendu ses programmes dans le pays, où elle est présente depuis 1994, le temps d'en savoir plus sur les causes de ce crime.

Le président Nicolas Sarkozy a demandé aux autorités burundaises de faire toute la lumière sur ce crime.

Dans un communiqué diffusé par l'Elysée, il salue "l'engagement courageux et généreux des volontaires français qui interviennent en faveur des populations défavorisées dans des conditions souvent difficiles".

Gilles Trequesser

dimanche, 02 décembre 2007

Bogota et les FARC évoquent un rôle à jouer pour Nicolas Sarkozy

BOGOTA/PARIS (Reuters) - Le président Nicolas Sarkozy s'est entretenu samedi avec son homologue colombien, Alvaro Uribe, pour lui demander de parvenir rapidement à un accord humanitaire en faveur des otages détenus en Colombie.

L'appel du chef de l'Etat intervient au lendemain de la diffusion par le gouvernement colombien d'images prouvant pour la première fois depuis 2003 que la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et 15 autres otages des Force armées révolutionnaires de Colombie (FARC) sont en vie.

En Colombie, le gouvernement mais aussi les FARC ont laissé entendre qu'ils souhaitaient voir le président français jouer un rôle accru dans le processus en cours concernant le sort des otages de la guérilla.

"J'ai eu ce (samedi) matin une nouvelle conversation avec le président français Sarkozy pour mettre en oeuvre une nouvelle initiative en vue de la libération des otages, voyons ce qui pourra être fait en explorant cette voie avec le président Sarkozy", a déclaré à Bogota le président Uribe.

Les FARC, qui réclament notamment un échange entre leurs otages et plusieurs centaines de leurs membres emprisonnés par les autorités colombiennes, ont estimé de leur côté que le président français pouvait jouer un "rôle crucial" dans cette affaire.

"Le président Sarkozy peut jouer un rôle crucial pour que le processus d'échange reprenne son cours initial qui produisait les meilleurs résultats avec Chavez", a déclaré Ivan Marquez, l'un des principaux commandants de la guérilla, cité par l'Agence bolivarienne de presse.

Uribe, qui avait mandaté en août son homologue vénézuélien Hugo Chavez pour une médiation avec les FARC, y a brutalement mis un terme il y a dix jours en accusant son homologue vénézuélien d'avoir outrepassé le cadre de sa mission et d'avoir dévoilé publiquement des éléments de discussions privées.

SARKOZY VEUT "REDOUBLER D'EFFORTS"

Dans un communiqué, l'Elysée précise que Nicolas Sarkozy a fait part à Alvaro Uribe de "son soulagement, mais aussi son inquiétude, celle de la famille et du peuple français dans son ensemble devant la précarité évidente de l'état de santé de notre compatriote Ingrid Betancourt et de son désespoir".

"Il a souligné auprès de son homologue colombien qu'il y avait urgence à agir, qu'il entendait lui-même redoubler d'efforts pour que soit mis fin au calvaire des otages, et qu'il comptait sur l'aide du gouvernement colombien pour parvenir rapidement à un échange humanitaire", poursuit le communiqué.

Nicolas Sarkozy a également renouvelé son appel aux FARC à libérer les otages sans délai.

Dans une lettre à sa famille, dont des extraits ont été diffusés samedi par des proches, Ingrid Betancourt explique qu'elle et les autres otages détenus dans la jungle vivent "comme des morts".

"Je vais mal physiquement. Je ne me suis pas réalimentée, j'ai l'appétit bloqué, les cheveux me tombent en grandes quantités", explique l'ancienne candidate à l'élection présidentielle colombienne.

Selon Ingrid Betancourt, "la vie ici n'est pas la vie, c'est un gaspillage lugubre de temps".

"Je n'ai envie de rien car ici, dans cette jungle, l'unique réponse à tout est 'non'. Il vaut mieux donc, n'avoir envie de rien pour demeurer au moins libre de désirs", ajoute-t-elle.

jeudi, 29 novembre 2007

Sarkozy devant sa propre France

PARIS (AFP) - Le président de la République Nicolas Sarkozy, rattrapé par les violences urbaines en région parisienne, réunit ce jeudi 1.800 policiers et gendarmes à La Défense (Hauts-de-Seine) afin d'adresser un "message fort au pays" sur la sécurité.
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Cette "grand-messe", qu'il affectionnait quand il était ministre de l'Intérieur, était prévue le 15 novembre à la grande arche de La Défense et avait été reportée. Elle a lieu sur fond de malaise parmi les forces de l'ordre, chez les gendarmes notamment, et après que 82 policiers ont été blessés, dont certains au plomb de chasse, dans la nuit de lundi à mardi à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) lors d'affrontements avec des jeunes.

Une violence, qui a "franchi un cran", selon les syndicats de police. Le président est ainsi rattrapé par l'actualité des violences urbaines qu'il a côtoyées de près en 2005, durant les émeutes urbaines en France, alors qu'il était en poste place Beauvau.

M. Sarkozy entend, selon son entourage, "adresser un message fort" aux forces de l'ordre et au pays "sur la sécurité", ce qui était son "ambition initiale". En raison du regain de violences urbaines, il devrait "marteler" ce message, mais "un peu différemment" de ce qu'il escomptait avant les événements survenus à Villiers à la suite du décès dimanche de deux adolescents lors d'une collision entre leur mini-moto et un véhicule de police.

Il doit également, selon son entourage, aborder les "grands chantiers" en cours ou à venir au ministère de l'Intérieur.

Nicolas Sarkozy a prévu de dévoiler notamment des aspects de la loi d'orientation et de programmation de la sécurité intérieure, la "Lopsi II", que prépare la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie. Il l'avait promise lorsqu'il était à Beauvau et durant la campagne présidentielle. Elle vise à moderniser police et gendarmerie avec, par exemple, le renforcement de la télésurveillance ou la création d'un "commissariat virtuel" permettant aux victimes de déposer des plaintes en ligne.

Il sera aussi question, dans cette Lopsi, de "management" et des "plans de carrière" des policiers et des gendarmes. M. Sarkozy pourrait "faire des annonces", précise son entourage, par exemple en direction des gendarmes dont le moral est au plus bas et qui l'expriment sur internet et, de manière anonyme, auprès des médias. Les gendarmes ont un statut militaire et une obligation expresse de réserve. Ils réclament plus de liberté d'expression, selon plusieurs d'entre eux, "moins de tâches indues" et les "mêmes avantages" que leurs collègues policiers.

Chez les policiers, les officiers grognent aussi notamment contre leur passage au statut de cadre en 2008. Le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) les a appelés à une manifestation nationale le 8 décembre à Paris sur ce sujet.

Toujours selon son entourage, le chef de l'Etat pourrait s'exprimer sur un sujet sensible: le rapprochement police/gendarmerie.

La gendarmerie devrait passer "pour règlement et pour emploi" sous la coupe de l'Intérieur. Elle l'est actuellement uniquement "pour emploi" (utilisation des gendarmes dans les missions de sécurité). Les gendarmes conserveront, néanmoins, leur statut de militaire.

Enfin, le président évoquera la réforme du renseignement, déjà en chantier, ainsi que l'organisation de la police territoriale pour mieux l'adapter aux violences urbaines et rendre les policiers plus mobiles en cas de troubles.