Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 09 juillet 2010

Le dossier Dutroux a été envoyé au cardinal par un magazine anglais

Les photos de l'autopsie de Julie et Mélissa, découvertes lors des perquisitions menées à l'archevêché, ont été envoyées au cardinal Danneels en 2004 par les auteurs d'un magazine satirique anglais, rapporte le quotidien De Morgen mercredi.

Le mensuel "The Sprout" espérait ainsi obtenir une réaction du Cardinal. Les auteurs du magazine pensent en effet que Monseigneur Danneels et onze autres notables belges pourraient avoir tué les fillettes. Le quotidien De Morgen rappelle qu'au début du procès d'assises contre Marc Dutroux, début 2004, trois DVD contenant l'intégralité du dossier judiciaire contre Dutroux et consorts sont arrivés dans les mains de journalistes judiciaires belges. Les éditeurs du magazine anglais en ont reçu une copie en avril 2004. Le magazine mensuel est principalement destiné à la communauté d'expatriés à Bruxelles. Il a publié les photos de l'autopsie comme "preuves" pour illustrer une histoire inventée de toutes pièces selon laquelle Julie et Mélissa ne seraient pas mortes dans la cave de Marc Dutroux mais lors du tournage d'un "snuffmovie" auquel douze notables belges auraient participé. Selon "The Sprout", dont l'entièreté du tirage avait d'ailleurs été saisi par la Justice après à peine cinq heures, le bourgmestre de Molenbeek Philippe Moureaux et le cardinal Godfried Danneels y avaient notamment participé. Les auteurs du magazine avaient également envoyé plusieurs photos au Vatican dans l'espoir d'obtenir une réaction. Le Vatican avait renvoyé les documents à l'archevêché de Malines, où ils ont vraisemblablement disparu dans les archives, avant d'être découverts par les enquêteurs, selon De Morgen.

Eglise & Pédophilie: le Cardinal Danneels dépose plainte avec constitution de partie civile

Le Cardinal Danneels dépose plainte avec constitution de partie civile au sujet de la violation du secret de l'instruction qui a permis la diffusion de l'information selon laquelle la photo d'une jeune fille nue avait été retrouvée sur son ordinateur, annonce jeudi soir son porte-parole Hans Geybels dans un communiqué. La photo dont il a été question avait été téléchargée automatiquement sur l'ordinateur du Cardinal Danneels à partir du site-web de la VRT, et donc sans aucune intervention volontaire de celui-ci, précise-t-il.

"Les insinuations qui furent diffusées jeudi par différents médias sont complètement infondées", précise le communiqué. "La nouvelle de cette photo trouvée dans l'ordinateur du Cardinal a été reprise et commentée, non seulement par la presse nationale, mais aussi internationale. La réputation du Cardinal en fut donc, une fois de plus, ternie de façon irréparable". M. Geybels demande avec la plus grande insistance qu'une enquête sérieuse soit menée concernant cette violation du secret de l'instruction et dépose plainte à ce sujet avec constitution de partie civile.

vendredi, 14 mai 2010

Pédophilie : l’Eglise d’Afrique aussi

arton19751-b632c.jpgLe pape Benoît XVI s’est exprimé sur les actes pédophiles de ses pairs, mardi à Lisbonne. Un discours attendu alors qu’on lui reprochait notamment de couvrir certains de leurs abus. Ce sont aujourd’hui les prêtres africains qui se retrouvent sous les projecteurs médiatiques. En effet, l’Eglise catholique n’est pas exempte de scandales pédophiles sur le continent. C’est ce qu’a déclaré Buti Tlhagale, archevêque de Johannesburg, dans une homélie le 1er avril dernier. Des évènements qui ternissent l’image de l’Eglise catholique en Afrique et dans le monde.

La sexualité déviante des prêtres fait à nouveau la une des journaux. Le pape Benoît XVI, vertement critiqué pour sa discrétion quant aux scandales pédophiles ayant éclaboussé l’Eglise catholique ces dernières semaines s’est exprimé, mardi à Lisbonne, capitale portugaise. « Nous voyons aujourd’hui d’une façon vraiment terrifiante que la plus grande persécution de l’Eglise ne vient pas de ses ennemis extérieurs mais qu’elle procède du péché au sein même de l’Eglise », a-t-il déclaré aux journalistes. Seulement quelques mois avant ces propos, Mgr Angelo Sodano, ancien secrétaire d’Etat du Saint-Siège et aujourd’hui doyen du collège des cardinaux, présentait ces allégations de pédophilie comme « des ragots sans importance ». Un point de vue qui en dit long sur le chemin à parcourir ausein de la hiérarchie catholique.

Ces scandales pédophiles qui touchent l’Eglise catholique en Europe et aux Etats-Unis n’ont pas épargné le continent africain. « Je sais que l’Eglise d’Afrique souffre des mêmes maux », a affirmé le responsable de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe et archevêque de Johannesburg, Buti Tlhagale, dans une homélie le 1er avril dernier. Une référence aux « scandales douloureux de l’Eglise d’Irlande ou d’Allemagne » impliquant le pape Benoît XVI et nombre de ses pairs. Plus tabous et moins médiatisés, les actes pédophiles dans le clergé africain semblent moindres. Une hypothèse démentie par un prêtre congolais des facultés théologiques de Kinshasa. « Au sein de l’Eglise, on n’a pas le droit d’en parler. L’institution est gênée, elle ne joue pas le jeu de la transparence. De manière hypothétique, il y a eu des cas en Afrique », explique-t-il. Loi du silence oblige.

Pédophilie, un mot tabou en Afrique ?

Mais cette réticence à la dénonciation connait quelques exceptions récemment dévoilées par la presse. En Ouganda, le ministre de l’éthique et de l’intégrité James Nsaba Buturo a appelé, au début du mois, les habitants de son pays à lutter contre les prêtres catholiques aux valeurs morales plus que douteuses. Le Père Santos Constantino Wapokura, âgé de 45 ans, aurait notamment abusé de deux jeunes filles et leur aurait transmis le virus du VIH-Sida. Le gouvernement incite la justice à se saisir de l’affaire. L’ecclésiastique risque la réclusion à perpétuité. Et il est loin d’être le seul. Le mois dernier, l’Eglise catholique kenyane enquêtait sur la déclaration de quatre jeunes hommes affirmant avoir été agressés sexuellement par un prêtre italien officiant à la maison des enfants quelques années auparavant. La radio mozambicaine signalait également, au début du mois de mai, qu’un prêtre jésuite italien installé au Brésil avait été transféré au Mozambique suite à des allégations d’abus sexuels impliquant huit garçons et jeunes hommes.

Une affaire en particulier a fait plus de bruit que les autres. Celle, il y a cinq ans, du père François Lefort des Ylouses, un prêtre français ayant officié au Sénégal dans les années 1990. Il avait finalement été condamné en 2005 à huit ans de réclusion et à une amende de 134 000 euros pour agressions sexuelles, viols et tentatives de corruption sur six Sénégalais de moins de 15 ans. La République démocratique du Congo ou encore le Zimbabwe ont connu des faits similaires ces dernières années. Ce sont au total, près de 40 cas de violences sexuelles sur mineurs qui ont été signalés aux autorités depuis 14 ans sur tout le continent africain, indique le responsable de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe. Mais le concept même de pédophilie semble avoir du mal à se frayer un chemin dans l’opinion publique africaine. « Tout le monde accepte si un prêtre est avec une femme, mais personne ne comprendrait ce qu’il cherche chez un jeune garçon. Cela signifie qu’aucun enfant ne serait cru s’il affirmait qu’un prêtre l’avait touché », affirme Felix Koffi Ametepe, ancien pasteur du Burkina Faso.

Ce sujet sensible fait cependant la une de tous les journaux européens depuis plusieurs semaines. Certains responsables du Vatican en viennent même à accuser les médias d’entamer une campagne de dénigrement de l’Eglise catholique. Plus grave encore, au Zimbabwe, Fidelis Mukonori, prêtre jésuite et aumônier du président Robert Mugabe soupçonne les journalistes de s’emparer de ces histoires « pour l’argent », mais également pour masquer leurs propres activités déviantes. « Ceux qui trouvent du plaisir à écrire sur les péchés des autres peuples sont eux-mêmes des pécheurs », a-t-il déclaré à sa congrégation. Des propos qui ont provoqué l’ire des médias et qui laissent à penser que le chemin vers le pardon est encore long.

vendredi, 06 novembre 2009

Somalie : Aïcha, 13 ans, violée, lapidée

Violée par trois hommes, Aïcha Ibrahim Duhulow, une Somalienne de 13 ans, avait cherché de laide auprès des autorités de Kismayo, dans le sud du pays. En vain. Ces dernières, sous la coupe dAlShabab, un groupe armé composé de jeunes militants islamistes qui terrorisent la région, nont rien fait pour la secourir. Au contraire. Jugée par un tribunal islamique, Aïcha a été reconnue « coupable » dadultère et condamnée à la lapidation. Le 17 octobre dernier, ladolescente a été emmenée dans le stade de Kismayo, et mise de force dans un trou. Ses bourreaux lont recouverte de pierres, ne laissant que sa tête à lair libre. Aïcha a été lapidée par cinquante miliciens, jusquà ce mort sensuive. Selon des témoignages recueillis par Amnesty international, un millier de personnes ont assisté ce jour-là à son calvaire. Lhistoire ne dit pas si les violeurs dune enfant de 13 ans, mise à mort dans datroces souffrances par un tribunal islamique, ont été arrêtés.Caroline Laurent-Simon> Le site d'Amnesty30/10/2009

mardi, 27 mai 2008

Procès fini, Fourniret fait des vers et ne fera pas appel

CHARLEVILLE-MEZIERES, Ardennes (Reuters) - Au terme de deux mois de procès où il a avoué sept meurtres de jeunes filles, Michel Fourniret a lu , en guise de dernière déclaration, des vers composés de sa main brocardant l'avocat général ainsi que son épouse et co-accusée Monique Olivier.
73ced3f0b985ac385c9513cf9794bafe.jpg
Son avocat Pierre Blocquaux a annoncé auparavant qu'il ne ferait pas appel, quelle que soit la peine.

La cour et le jury se sont retirés dans une caserne de CRS, où ils resteront coupés du monde jusqu'à leur verdict attendu mercredi dans la journée.

Retournant des feuilles manuscrites, l'accusé a lu d'abord des vers louangeurs pour les parties civiles, puis a déclamé à l'adresse de l'avocat général : "Il n'en fut point de même sur les bancs du parquet, et ce fut sans surprise de la part d'un roquet", suscitant un rappel à l'ordre du président.

Le qualifiant de "clown", de "monstre nécrophile", l'avocat général Francis Nachbar avait demandé contre lui jeudi dernier la réclusion à perpétuité sans possibilité d'aménagement de peine.

A l'intention de son épouse, qui est jugée comme complice pour quatre meurtres et co-action dans un cinquième, l'accusé a lu ces vers : "Parfois le fond du box sent ce que sent la caque, les puanteurs d'autrui, au fond piètre cloaque".

Le tueur est ensuite revenu à la prose pour prendre sa propre défense et se présenter favorablement, revenant sur l'expression 'petit Fourniret' utilisée par l'avocat général : "Aucun texte à ma connaissance n'interdit à un petit Fourniret d'avoir de-ci de-là un coeur de grand bonhomme".

Il a ensuite encore nié implicitement être l'auteur des deux autres crimes pour lesquels il est mis en examen, qualifié encore l'avocat général de "SSP pour 'simplet sur pattes'", allusion à l'expression "MSP, membrane sur pattes" qu'il employait du temps de ses crimes pour ses victimes vierges.

Enfin, il a défendu Monique Olivier : "Je persiste à dire que Monique Olivier est une pauvre bonne femme incapable de nuire individuellement à quiconque dans la société, sans que ça m'empêche d'avoir une terrible dent contre elle".

Monique Olivier a simplement déclaré : "Je regrette tout ce que j'ai fait, c'est tout".

LA JUSTICE ACCUSÉE

Avant l'accusé, son avocat Pierre Blocquaux, commis d'office, a plaidé brièvement pour prendre le contre-pied de l'avocat général, qui avait dénié toute humanité aux accusés.

"Quoiqu'il ait fait, c'est un homme que l'on juge. Que ça plaise ou non, c'est une évidence, Michel Fourniret fait partie de notre humanité, hélas il fait partie de notre humaine condition", a dit l'avocat.

L'avocat a ensuite retourné ses flèches contre le système judiciaire, dont les deux mois de procès ont révélé les multiples défaillances.

"Ce procès ne doit pas masquer un ensemble d'occasions ratées, d'incuries, de fautes", a-t-il dit.

Il en a fait la liste : refus d'enquêter sur la disparition d'Isabelle Laville en 1987, pas de révocation du sursis accordé à Fourniret lors de ses comparutions pour des délits dans les années 1990, aucune suite donnée à la plainte du truand Jean-Pierre Hellegouarch en 1998, dont Fourniret avait pourtant tué la femme.

L'avocat a dit aussi son "effarement et son effroi devant l'épouvantable gâchis qui entoure Fourniret".

Il a rappelé le suicide d'un vétérinaire de Nantes faussement soupçonné d'un crime de Fourniret, évoqué un jeune homme de vingt ans incarcéré à tort durant trois mois pour un autre crime du tueur, rappelé la mémoire de Farida Hamiche, épouse d'Hellegouarch dont le meurtre ne fut jamais poursuivi.

Il a rappelé le suicide d'une fille de Michel Fourniret après son arrestation et a conclu : "Ça fait beaucoup, ça pèse des tonnes sur ce champ de ruines".

L'avocat a enfin voulu faire silence en hommage aux victimes, dont les familles étaient présentes. A leur intention, il a conclu sur des vers de Baudelaire : "Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le soir, il descend, le voici".

Thierry Lévêque

jeudi, 15 mai 2008

Pédophilie, criminalité et banditisme:Michel Fourniret continue son show de très mauvais goût

1270bb3ff419bf40f85a0b947bd1e8b9.jpg
Michel Fourniret a commencé à s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés ce matin lors de l’ouverture de l’audience de la cour d’assises des Ardennes comme il l’avait promis la semaine dernière. Après avoir jusqu’à présent refusé de s’exprimer sur les sept meurtres et les tentatives d’enlèvement pour lesquels il est poursuivi, le tueur en série présumé a détaillé sa rencontre avec Marie-Ascension, l’adolescente belge de 13 ans, qui a permis son arrestation le 26 juin 2003. « Il y avait une intention de sabordage », a-t-il expliqué au sujet de ce kidnapping raté. L’Ardennais a indiqué que ce jour-là, « il sortait d’une maison qui sentait la vinasse, qu’il était dans un fiasco familial et dans un fiasco à Sart-Custinne (son domicile belge) ». « Je ne sais pas où j’en étais », a-t-il ajouté.

mercredi, 30 avril 2008

Le père incestueux écroué en Autriche, les tests ADN positifs

AMSTETTEN, Autriche (Reuters) - Josef Fritzl, un Autrichien de 73 ans qui a reconnu avoir séquestré et violé sa fille pendant 24 ans dans un sous-sol et avoir eu avec elle sept enfants, a été confondu par des tests ADN et placé en détention provisoire par un juge de Sankt-Pölten.

Le vieil homme refuse de s'exprimer, sur les conseils de son avocat, et le juge a autorisé la police à le maintenir en détention pendant la durée de l'enquête.

Des tests ADN, dont les résultats ont été communiqués mardi par la police, prouvent que Fritzl est bien le père des six enfants encore en vie mis au monde par sa fille Elisabeth.

Le septième, dont Fritzl a avoué avoir incinéré le cadavre, est décédé peu de temps après sa naissance.

"Les résultats montrent que les six enfants auxquels la malheureuse Elisabeth Fritzl a donné naissance dans la cave sont sans aucun doute de son propre père, Josef Fritzl", a déclaré lors d'une conférence de presse Franz Polzer, chef de l'unité d'enquête criminelle chargée de l'affaire.

L'ancien électricien de 73 ans a passé la nuit de lundi à mardi dans la prison de Sankt-Pölten, chef lieu de la province de Basse-Autriche, où il a été placé dans une grande cellule de deux personnes et surveillé en permanence afin de s'assurer qu'il ne tente pas de se suicider, a déclaré le directeur de l'établissement, Günther Mörwald.

Parallèlement, les enquêteurs poursuivaient mardi leurs recherches dans le sous-sol de 60 mètres carrés où Fritzl séquestrait depuis 1984 sa fille Elisabeth, âgée de 42 ans.

"UN MILLION DE QUESTIONS SANS REPONSES"

Elisabeth Fritzl a déclaré dimanche à la police que son père, Josef Fritzl, l'avait attirée en 1984 dans la cave de l'immeuble où ils vivaient, l'avait droguée puis menottée avant de la séquestrer et de la violer à de nombreuses reprises.

De ces relations incestueuses sont nés sept enfants, dont trois, âgés de 19, 18 et 5 ans, ont vécu enfermés toute leur vie dans la cave avec leur mère. Trois autres ont été élevés par Josef Fritzl et sa femme, le dernier étant décédé peu de temps après sa naissance.

Elisabeth et ses six enfants se sont retrouvés dimanche et cette rencontre s'est "incroyablement" bien déroulée, a témoigné mardi Berthold Kepplinger, directeur de la clinique provinciale de Basse-Autriche, lors d'une conférence de presse. "Les enfants vont bien", a-t-il souligné.

Les autorités et la presse autrichiennes se demandent comment de tels événements ont pu se produire sans éveiller la curiosité des voisins, alors que la maison des Fritzl est située dans une rue commerçante et animée de la petite ville d'Amstetten, à 180 km à l'ouest de Vienne.

Deux-cents habitants munis de cierges se sont rassemblés sur la place centrale pour exprimer leur soutien à la famille.

"Le monde extérieur semble croire qu'Amstetten est une ville abominable et que ses habitants se fichent les uns des autres. Nous voulons montrer que ce n'est pas vrai", a déclaré Elisabeth Anderson, organisatrice du rassemblement.

La police croit que la femme de Josef, Rosemarie, ignorait tout, son mari lui ayant affirmé au moment de la disparition de leur fille que celle-ci avait fui pour rejoindre une secte avant "d'abandonner" trois de ses enfants recueillis par le couple.

Josef Fritzl avait ensuite forcé Elisabeth à écrire des lettres de sa propre main pour rendre crédible ce scénario, a précisé la police.

DES DESSINS D'ENFANTS SUR LE SOL

L'affaire a éclaté lorsque l'aînée des enfants est tombée gravement malade et a été hospitalisée à Amstetten, vendredi dernier.

Le médecin qui soigne la jeune fille, le dr Albert Reiter, a déclaré mardi que son état était toujours critique et qu'elle devait être maintenue dans un coma artificiel encore plusieurs jours.

"Le pronostic vital de notre patiente est sérieusement engagé car elle a été victime d'un manque d'oxygène à un moment, entre mercredi et vendredi derniers", a-t-il déclaré à la télévision allemande N24.

"Outre vingt ans passés sous terre, vingt ans sans lumière du jour, vingt ans de stress psychologique, il y a d'autres facteurs comme une infection", a ajouté le médecin.

Après l'hospitalisation de l'aînée, Josef Fritzl avait sorti Elisabeth et les deux autres enfants séquestrés de la cave, déclarant simplement à sa femme que leur fille avait décidé de rentrer à la maison.

Des photographies du sous-sol, qui n'excédait pas 1,70m de hauteur par endroit, montrent un passage étroit conduisant à plusieurs pièces dont un espace pour faire la cuisine, une zone aménagée pour le sommeil et une petite salle de bain avec une douche. Sur le sol, on aperçoit des dessins d'enfants.

Le ministre de la Justice a présenté mardi un projet de loi pour renforcer la "protection légale des victimes", en particulier dans les affaires de sévices sexuels.

Version française Clément Dossin

mardi, 08 avril 2008

Michel Fourniret et son épouse étalent leurs divergences

CHARLEVILLE-MEZIERES, Ardennes (Reuters) - Michel Fourniret et Monique Olivier, jugés lundi pour l'enlèvement, le viol et le meurtre en 1988 de Fabienne Leroy, 20 ans à l'époque, ont distillé tour à tour et au compte-goutte leurs témoignages, révélant leurs différences de vue et leurs incohérences.

"Je continue à considérer Monique Olivier comme une pauvre paumée, une souris effarouchée d'un rien mais prête à tout pour se distinguer de la masse", a dit Michel Fourniret dans son style caractéristique, souvent ampoulé et à la limite du non-sens.

Poussé par Me Chemla, avocat des parties civiles, Fourniret, vêtu d'un pull bleu, les cheveux gris peignés au millimètre, avait accepté de répondre à deux questions précises sur le déroulement des faits.

Eludant partiellement la première question, arguant que quand il mettait "le doigt dans l'engrenage, tout y passe" et qu'il préférait s'arrêter là, il s'est attardé sur la question concernant la personnalité de Monique Olivier.

"Je persiste aussi à dire que Monique n'a pas un fond de méchanceté en elle" a-t-il ajouté.

Michel Fourniret et Monique Olivier comparaissent depuis le 27 mars devant la cour d'assises des Ardennes pour sept meurtres.

Surnommé "l'ogre des Ardennes", Fourniret a admis pour la première fois depuis le début du procès son implication dans un meurtre.

"Je reconnais les faits", a-t-il dit à Gilles Latapie, président de la cour, en ouverture de la sixième journée d'audience.

Muet le reste de la matinée, il a repris la parole dans l'après-midi, jugeant "grotesques" les clichés, projetés à l'audience, de la reconstitution du meurtre de Fabienne Leroy, tuée par balle près de Mourmelon le 4 août 1988.

A l'inverse, Monique Olivier, disserte le matin, s'est murée l'après-midi dans le silence lorsqu'elle s'est retrouvée confrontée à ses incohérences.

TROUS DE MEMOIRE

Les mains tremblantes, écrasant de temps en temps ostensiblement une larme, Monique Olivier a d'abord livré les grandes lignes de l'assassinat de Fabienne Leroy, enlevée sur un parking de supermarché et conduite dans la forêt.

L'épouse Fourniret a ainsi admis avoir tenu en joue "avec un pistolet à grenailles" Fabienne Leroy pour la faire descendre du véhicule.

En revanche, elle nie avoir assisté au viol et au meurtre, ayant été congédiée par son mari en colère.

"Michel Fourniret m'a demandé de vérifier la virginité de Mlle Leroy mais je n'ai pas pu le faire", a-t-elle dit. "Il s'est ensuite mis en colère et m'a demandé de dégager car j'étais une inutile, une bonne à rien."

Monique Olivier serait alors remontée dans la voiture, à distance de la scène du crime.

"Je regrette, c'est impardonnable", a-t-elle poursuivi, presque inaudible. "Mais je ne pensais pas qu'il ferait ça. J'ai agi par peur."

Lorsqu'il s'est agi d'examiner les faits en détails, Monique Olivier a multiplié les "Je ne sais pas" et les "Je ne me souviens pas", se réfugiant la plupart du temps dans le silence.

Les avocats des parties civiles, relayés par l'avocat général, n'ont pas manqué de souligner les incohérences et contradictions avec les précédentes versions données par Monique Olivier.

Ainsi l'épouse Fourniret avait déclaré lors de sa première audition avoir vue Fabienne Leroy nue, allongée, sans pantalon, ce qu'elle a contesté lundi. "Non, je ne l'ai pas vu", a-t-elle dit, visiblement embarrassée, sans donner plus d'explications sur les raisons de ce revirement.

Jéremy Marot