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lundi, 13 octobre 2008

L'Eurogroupe a adopté un plan d'action pour rétablir la confiance des marchés

AFP - il y a 20 minutesPARIS (AFP) - Les pays de la zone euro, réunis en sommet à Paris, ont adopté dimanche un plan d'action comprenant une garantie des prêts interbancaires et un recours possible à la recapitalisation des banques, pour rétablir la confiance sur des marchés déboussolés par la crise mondiale.

A l'issue de ce sommet extraordinaire des 15 pays de l'Eurogroupe tenu dans le sillage des recommandations des grands argentiers mondiaux du G7, le contenu du plan a été annoncé par le président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne.

Les Etats membres de l'Eurogroupe vont garantir les crédits interbancaires pour une période temporaire, jusqu'au 31 décembre 2009, a indiqué M. Sarkozy. Ces garanties d'Etat seront "payantes" pour les institutions bancaires, rémunérées selon les taux du marché, a-t-il précisé. En effet, le blocage du marché interbancaire est au coeur de la crise.

Par peur des faillites, les banques ne se prêtent plus entre elles. Celles qui ne trouvent pas les fonds nécessaires pour équilibrer leurs comptes peuvent très rapidement se retrouver en difficulté, comme cela s'est produit pour plusieurs établissements européens. Faute de refinancement, elles gèlent les crédits aux particuliers et aux entreprises, menaçant ainsi l'ensemble de l'économie et du système financier.

Les 15 se sont également engagés à empêcher leurs banques les plus importantes de faire faillite, notamment en procédant à des opérations de recapitalisation.

Aucun montant global n'a été annoncé pour ce plan, mais l'Allemagne, la France, l'Italie "et d'autres" pays présenteront lundi après-midi de façon "simultanée" les détails de leurs programmes de sauvetage, a déclaré M. Sarkozy. "Le temps des décisions chiffrées, c'est demain", a-t-il dit. Toutes les décisions seront "efficientes avant la fin de la semaine", a-t-il promis.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que Berlin allait "soumettre demain (lundi) au processus de décision ses propres mesures". "Nous allons le faire de façon simultanée avec la France, nous nous sommes mis d'accord, et d'autres pays aussi vont vite prendre des mesures", a-t-elle dit.

"Nous avons adopté une boîte à outils à la disposition des Etats membres", a expliqué le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. "Nous n'avons pas le droit d'échouer et nous n'échouerons pas", a-t-il assuré. Le plan "traite de toutes les dimensions de la crise", a résumé M. Sarkozy.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a aussitôt apporté son soutien au plan de l'Eurogroupe.

Le FMI "a demandé des actions concertées, et le fait que les pays de la zone euro viennent de s'entendre sur un tel plan est très bien", a déclaré M. Strauss-Kahn au cours d'une conférence de presse à Washington, lors des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale.

"Non seulement cette action est coordonnée, mais elle va également dans les détails. Nous avions déjà des détails dans le plan américain, appelé plan Paulson. Nous avions des détails dans le plan du Royaume-Uni, et à l'évidence nous avons des détails dans le plan de la zone euro", a estimé M. Strauss-Kahn. "Je pense que nous avons maintenant une réponse complète à la crise, et je pense que le marché va refléter cela", a-t-il déclaré.

Les décisions de l'Eurogroupe étaient attendues avec impatience par les marchés, alors que les grandes Bourses viennent de connaître la pire semaine de leur histoire. Au-delà du plan d'action, qui sera soumis mercredi et jeudi à Bruxelles aux chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'UE, les Européens veulent convaincre les Etats-Unis d'entreprendre une refondation du système financier.

"Nous irons convaincre nos amis américains de la nécessité d'un sommet international pour refonder le système financier international", a déclaré M. Sarkozy.

Semblant aller dans le même sens, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, intervenant à Washington aux côtés de M. Strauss-Kahn, a déclaré qu'il était nécessaire de "bâtir un meilleur système pour l'avenir".

"Nous avons besoin d'une action concertée maintenant", a-t-il déclaré, "non seulement pour faire face à cette crise, mais pour mettre en place une nouvelle architecture, de nouvelles normes et une nouvelle surveillance pour nous assurer que cette crise n'arrive plus jamais".

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a déclaré qu'il croyait en un retour de la confiance dans le système financier "dans les prochains jours".

M. Brown, dont le pays ne fait pas partie de la zone euro, avait été invité à Paris afin d'expliquer la démarche de la Grande-Bretagne pour contrer la crise devant les membres de l'Eurogroupe, dont les mesures s'inspirent du plan de sauvetage britannique.

A l'avant-garde de la réponse à la crise financière, Londres doit détailler lundi son plan de sauvetage, d'un montant total de 500 milliards de livres (636 milliards d'euros), qui passerait par la prise de contrôle de plusieurs grandes banques très affaiblies.

Outre l'entrée de l'Etat au capital des banques (pour un montant allant jsuqu'à 50 milliards de livres au total), ce plan prévoit une garantie des prêts interbancaires à hauteur de 250 milliards de livres et des injections de liquidités de 200 milliards de livres.

Vendredi, les sept grands pays industrialisés (G7: Etats-Unis, Allemagne, Japon, Grande-Bretagne, Canada, France et Italie) avaient décidé d'agir pour débloquer les marchés monétaires, permettre aux banques de lever des capitaux auprès des secteurs public et privé afin d'éviter les faillites et déverrouiller le marché du crédit immobilier.

Partout dans le monde, les gouvernements s'efforcent de rassurer épargnants et investisseurs. Après l'Australie, les Emirats arabes unis ont garanti les dépôts dans les banques locales.

Les 185 pays membres du Fonds monétaire international (FMI) ont endossé samedi le plan d'action du G7. Le FMI s'est dit prêt également à aider les pays victimes de la crise financière en cas de problème de liquidités.

Après le krach historique de la semaine dernière, l'ouverture des marchés boursiers lundi matin sera le premier grand test de l'impact des annonces du week-end

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