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lundi, 29 novembre 2010

Economie:Les marchés saluent le plan irlandais, mais la prudence demeure

Les marchés européens ont bien réagi lundi à l'ouverture après l'accord final annoncé la veille sur le plan de sauvetage de 85 milliards d'euros pour l'Irlande, mais des inquiétudes demeuraient sur le risque de contagion à la zone euro.

Dimanche, les ministres des Finances de la zone euro ont validé l'aide à l'Irlande, destinée à juguler son déficit public et à renflouer son secteur bancaire, et ont aussi défini les contours d'un mécanisme de crise.

Toutefois, les cours de l'euro reflètent des doutes persistants, qui se portent désormais sur la solidité du Portugal et au-delà, de l'Espagne.

"Je ne pense pas que (le plan d'aide à l'Irlande) sera un remède miracle. Les interrogations concernant le Portugal et l'Espagne vont persister", commente Peter Westaway, économiste en chef chez Nomura.

Le gouverneur de la banque de France Christian Noyer, ainsi que les ministres de l'Economie Christine Lagarde et du Budget François Baroin, se sont efforcés lundi matin de rassurer les marchés.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble est allé dans le même sens. "Nous espérons un retour au calme et au réalisme dans les marchés financiers", a-t-il dit, jugeant "bien peu rationnelle" la spéculation contre les pays de la zone euro.

A l'ouverture de lundi, les Bourses européennes étaient nettement orientées à la hausse et les valeurs bancaires, mises à mal ces derniers jours, comptaient parmi les meilleures performances.

L'euro a en revanche touché un plus bas de deux mois de 1,3182 dollar sur les marchés asiatiques, avant de revenir en partie sur ses pertes, tout en restant nettement sous le plus haut de 1,3345 dollars atteint juste après l'annonce du plan irlandais.

LES BANCAIRES EN FORME

Sur les marchés d'actions, vers 09h20 GMT, le CAC 40 progressait de 0,75%, le Dax de 0,38% et le Footsie de 0,73%. L'indice paneuropéen Eurofirst 300 gagnait 0,68%.

Les Bourses irlandaise, espagnole, portugaise et italienne, qui avaient ouvert en hausse elles aussi, suivaient par contre des tendances divergentes en cours de matinée.

L'Irlande et l'Italie étaient en hausse mais le Portugal et l'Espagne reculaient, attestant des risques de contagion de la crise irlandaise que redoutent toujours les marchés.

Sectoriellement, l'indice européen des valeurs bancaires avançait de 1,57%. BNP Paribas, Barclays et Deutsche Bank gagnaient entre 0,7% et 2,0%.

La hausse est particulièrement marquée sur les valeurs bancaires irlandaises, qui s'étaient effondrées dans les derniers jours avant l'annonce de l'octroi de l'aide internationale. Allied Irish Banks gagnait 8,2% et Bank of Ireland 19,7%.

La réaction de soulagement s'observe également sur les marchés obligataires. L'écart de rendement (spread) entre les obligations irlandaises et les Bunds allemands diminuait de 8 points de base (pdb) à 672 pdb.

Il s'agit de sa première baisse en sept séances, même si l'écart actuel reste proche de son plus haut historique de 687 pdb.

Selon le directeur adjoint du département Europe du Fonds monétaire international Ajai Chopra, l'Irlande devrait pouvoir recommencer à se financer sur les marchés obligataires dès que leurs taux seront légèrement plus favorables que ceux mentionnés dans l'accord conclu dimanche.

"Dès que l'organisme de gestion de la dette du Trésor constatera un avantage, ne serait-ce que d'un point de base, il arrêtera sans doute d'emprunter à partir du programme pour revenir sur le marché", a-t-il dit à la radio publique irlandaise.

L'écart de rendement a reculé de 6 pdb à 438 pour la dette portugaise à dix ans, de 3 pdb à 250 pour celle de l'Espagne, et de 20 pdb à 907 pour la Grèce.

Le Bund allemand à 10 ans, valeur de référence du marché obligataire en Europe, a par ailleurs reculé de 33 "ticks" à 127,02.

Les swaps de défaut de crédit à cinq ans de l'Irlande ont reculé de 10 pdb à 590, ceux du Portugal de 1 pdb à 503, et ceux de la Grèce de 20 pdb à 945.

Les cours du pétrole ont quant à eux atteint un plus haut de deux semaines au-dessus des 85 dollars.

Bureaux de Londres, Dublin, Paris, Tokyo et Berlin, Gregory Schwartz pour le service français

lundi, 13 octobre 2008

L'Eurogroupe a adopté un plan d'action pour rétablir la confiance des marchés

AFP - il y a 20 minutesPARIS (AFP) - Les pays de la zone euro, réunis en sommet à Paris, ont adopté dimanche un plan d'action comprenant une garantie des prêts interbancaires et un recours possible à la recapitalisation des banques, pour rétablir la confiance sur des marchés déboussolés par la crise mondiale.

A l'issue de ce sommet extraordinaire des 15 pays de l'Eurogroupe tenu dans le sillage des recommandations des grands argentiers mondiaux du G7, le contenu du plan a été annoncé par le président français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne.

Les Etats membres de l'Eurogroupe vont garantir les crédits interbancaires pour une période temporaire, jusqu'au 31 décembre 2009, a indiqué M. Sarkozy. Ces garanties d'Etat seront "payantes" pour les institutions bancaires, rémunérées selon les taux du marché, a-t-il précisé. En effet, le blocage du marché interbancaire est au coeur de la crise.

Par peur des faillites, les banques ne se prêtent plus entre elles. Celles qui ne trouvent pas les fonds nécessaires pour équilibrer leurs comptes peuvent très rapidement se retrouver en difficulté, comme cela s'est produit pour plusieurs établissements européens. Faute de refinancement, elles gèlent les crédits aux particuliers et aux entreprises, menaçant ainsi l'ensemble de l'économie et du système financier.

Les 15 se sont également engagés à empêcher leurs banques les plus importantes de faire faillite, notamment en procédant à des opérations de recapitalisation.

Aucun montant global n'a été annoncé pour ce plan, mais l'Allemagne, la France, l'Italie "et d'autres" pays présenteront lundi après-midi de façon "simultanée" les détails de leurs programmes de sauvetage, a déclaré M. Sarkozy. "Le temps des décisions chiffrées, c'est demain", a-t-il dit. Toutes les décisions seront "efficientes avant la fin de la semaine", a-t-il promis.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que Berlin allait "soumettre demain (lundi) au processus de décision ses propres mesures". "Nous allons le faire de façon simultanée avec la France, nous nous sommes mis d'accord, et d'autres pays aussi vont vite prendre des mesures", a-t-elle dit.

"Nous avons adopté une boîte à outils à la disposition des Etats membres", a expliqué le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. "Nous n'avons pas le droit d'échouer et nous n'échouerons pas", a-t-il assuré. Le plan "traite de toutes les dimensions de la crise", a résumé M. Sarkozy.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a aussitôt apporté son soutien au plan de l'Eurogroupe.

Le FMI "a demandé des actions concertées, et le fait que les pays de la zone euro viennent de s'entendre sur un tel plan est très bien", a déclaré M. Strauss-Kahn au cours d'une conférence de presse à Washington, lors des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale.

"Non seulement cette action est coordonnée, mais elle va également dans les détails. Nous avions déjà des détails dans le plan américain, appelé plan Paulson. Nous avions des détails dans le plan du Royaume-Uni, et à l'évidence nous avons des détails dans le plan de la zone euro", a estimé M. Strauss-Kahn. "Je pense que nous avons maintenant une réponse complète à la crise, et je pense que le marché va refléter cela", a-t-il déclaré.

Les décisions de l'Eurogroupe étaient attendues avec impatience par les marchés, alors que les grandes Bourses viennent de connaître la pire semaine de leur histoire. Au-delà du plan d'action, qui sera soumis mercredi et jeudi à Bruxelles aux chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'UE, les Européens veulent convaincre les Etats-Unis d'entreprendre une refondation du système financier.

"Nous irons convaincre nos amis américains de la nécessité d'un sommet international pour refonder le système financier international", a déclaré M. Sarkozy.

Semblant aller dans le même sens, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, intervenant à Washington aux côtés de M. Strauss-Kahn, a déclaré qu'il était nécessaire de "bâtir un meilleur système pour l'avenir".

"Nous avons besoin d'une action concertée maintenant", a-t-il déclaré, "non seulement pour faire face à cette crise, mais pour mettre en place une nouvelle architecture, de nouvelles normes et une nouvelle surveillance pour nous assurer que cette crise n'arrive plus jamais".

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a déclaré qu'il croyait en un retour de la confiance dans le système financier "dans les prochains jours".

M. Brown, dont le pays ne fait pas partie de la zone euro, avait été invité à Paris afin d'expliquer la démarche de la Grande-Bretagne pour contrer la crise devant les membres de l'Eurogroupe, dont les mesures s'inspirent du plan de sauvetage britannique.

A l'avant-garde de la réponse à la crise financière, Londres doit détailler lundi son plan de sauvetage, d'un montant total de 500 milliards de livres (636 milliards d'euros), qui passerait par la prise de contrôle de plusieurs grandes banques très affaiblies.

Outre l'entrée de l'Etat au capital des banques (pour un montant allant jsuqu'à 50 milliards de livres au total), ce plan prévoit une garantie des prêts interbancaires à hauteur de 250 milliards de livres et des injections de liquidités de 200 milliards de livres.

Vendredi, les sept grands pays industrialisés (G7: Etats-Unis, Allemagne, Japon, Grande-Bretagne, Canada, France et Italie) avaient décidé d'agir pour débloquer les marchés monétaires, permettre aux banques de lever des capitaux auprès des secteurs public et privé afin d'éviter les faillites et déverrouiller le marché du crédit immobilier.

Partout dans le monde, les gouvernements s'efforcent de rassurer épargnants et investisseurs. Après l'Australie, les Emirats arabes unis ont garanti les dépôts dans les banques locales.

Les 185 pays membres du Fonds monétaire international (FMI) ont endossé samedi le plan d'action du G7. Le FMI s'est dit prêt également à aider les pays victimes de la crise financière en cas de problème de liquidités.

Après le krach historique de la semaine dernière, l'ouverture des marchés boursiers lundi matin sera le premier grand test de l'impact des annonces du week-end

lundi, 06 octobre 2008

BNP Paribas rachète le groupe Fortis hors Pays-Bas

BRUXELLES (Reuters) - BNP Paribas a annoncé prendre le contrôle des activités de Fortis en Belgique et au Luxembourg, ainsi que ses activités bancaires internationales, pour 14,5 milliards d'euros, devenant la première banque de dépôts de la zone euro.

BNP Paribas financera cette acquisition avec l'émission de 132,6 millions d'euros d'actions nouvelles émises à 68 euros, soit un total de 9 milliards d'euros, et le reste en cash.

Le périmètre d'acquisition comprend les activités de Fortis à l'exception des activités aux Pays-Bas acquises par l'Etat néerlandais.

Ce périmètre comprend en particulier 1.458 agences en Belgique, au Luxembourg et dans les autres pays incluant la Pologne, la Turquie et la France, ainsi que le réseau Fintro en Belgique.

L'activité d'assurance de Fortis en Belgique, celles de gestion d'actifs - y compris l'ancien ABN AMRO Asset Management -, les activités de banque privée en dehors des Pays-Bas, de banque commerciale ou encore de crédit à la consommation font également partie de la transaction.

Cet accord, qui vient conclure d'intenses tractations avec les Etats belge et luxembourgeois, permet à BNP Paribas de prendre 75% du capital de Fortis Banque en Belgique et 67% de la banque au Luxembourg.

Il doit être finalisé à la fin de l'année, voire au premier trimestre 2009.

Les Etats belge et luxembourgeois deviendront actionnaires de BNP Paribas, avec des participations respectives de 11,6% et 1,1%. Deux nouveaux membres du conseil d'administration seront désignés.

LA BELGIQUE PREMIER ACTIONNAIRE DE BNP PARIBAS

Avec cette opération, la Belgique devient le principal actionnaire de BNP Paribas, devant le groupe d'assurances français Axa.

BNP Paribas indique que le rapprochement devrait générer d'ici 2011 des synergies annuelles de coûts d'environ 500 millions d'euros.

Les coûts de restructuration sont estimés à 750 millions d'euros approximativement.

La banque estime que cette opération aura un impact positif dans ses comptes "dès la première année".

Un portefeuille de 10,4 milliards d'euros d'actifs de produits structurés "toxiques" de Fortis sera cantonné dans un "véhicule" ad hoc, détenu à 24% par la Belgique, 10% par BNP Paribas et 66% par Fortis.

Le Premier ministre belge, Yves Leterme, avait indiqué ce week-end qu'il avait cherché à préserver l'unité des activités du groupe de banque et d'assurance en Belgique et au Luxembourg après la décision prise vendredi par les Pays-Bas de nationaliser l'essentiel des activités néerlandaises de Fortis.

Les difficultés de Fortis, moins d'une semaine après un premier plan de sauvetage des Etats du Benelux qui prévoyait d'injecter 11,2 milliards d'euros dans le groupe de bancassurance, sont une nouvelle illustration de l'aggravation de la crise financière qui touche désormais de plein fouet le continent européen.

Lors d'une conférence de presse, Baudouin Prot, le directeur général de BNP Paribas, a déclaré dimanche soir que cet accord était un "message de confiance" dans les capacités de Fortis à se développer.

Avec l'allemande IKB, Fortis est l'une des premières banques de la zone euro à tomber sous l'effet de la crise mondiale du crédit.

Elle a acquis sa participation dans ABN au plus haut du marché pour 24,2 milliards d'euros l'an dernier, peu avant l'éclatement de la crise des subprimes aux Etats-Unis, qui a débouché sur une crise du crédit, ce qui a rendu plus difficile d'emprunter de l'argent pour financer l'opération.

Edité par Cyril Altmeyer