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jeudi, 27 mars 2008

Pédophilie, l'homme qi se targue d'être pire que Dutroux

CHARLEVILLE-MEZIERES (AFP) - Michel Fourniret, soupçonné d'être un des pires tueurs en série des dernières décennies en France et qui a également sévi en Belgique, est jugé à partir de jeudi à Charleville-Mézières (nord-est), avec son épouse Monique Olivier.

L'ancien dessinateur industriel, qui aura 66 ans au cours de ce procès prévu pour deux mois, doit répondre devant une cour d'assises de sept meurtres de jeunes femmes ou adolescentes -dont deux avec préméditation- et autant de viols ou tentatives, commis entre 1987 et 2003 des deux côtés de la frontière franco-belge.

Lui et son épouse de 59 ans, accusée aussi d'un des meurtres et de complicité dans au moins quatre autres crimes, encourent la réclusion à perpétuité.

La justice française vient en outre d'inculper Michel Fourniret et Monique Olivier dans deux autres affaires, concernant une Britannique de 20 ans et une handicapée française de 18 ans.

Selon un de ses avocats, Michel Fourniret a l'intention de lire une "déclaration" à l'ouverture du procès pour "procéder à une sorte de critique de l'instance judiciaire".

Il compte assister au procès "les premiers jours", a précisé Me Thierry Bourbouze. "Après, il ne se rendra pas spontanément dans la salle d'audience, mais on peut le contraindre", a indiqué l'avocat.

Des lettres saisies par les enquêteurs après leur interpellation dans le sud de la Belgique en 2003 ont révélé que le couple avait conclu "une sorte de "pacte" criminel dès 1987, alors que Michel Fourniret était détenu à la prison de Fleury-Mérogis pour des agressions sexuelles et correspondait par écrit avec sa future épouse rencontrée via une petite annonce.

A sa sortie de prison, il s'engage à tuer le premier mari de Monique Olivier, un homme "violent" et jaloux" selon elle, à condition qu'elle accepte son obsession d'avoir des relations sexuelles avec des jeunes filles vierges, et l'aide à "chasser".

Le second volet du "pacte" débouchera, selon ce qui a été retenu par l'accusation pour ce procès, sur sept homicides: ceux d'Isabelle Laville en 1987, Fabienne Leroy en 1988, Jeanne-Marie Desramault et Elisabeth Brichet -enlevée en Belgique- en 1989, Natacha Danais en 1990, ainsi que les assassinats de Céline Saison en 2000 et Mananya Thumpong en 2001.

Au total, à partir des interrogatoires de juin 2004 quand elle se décide à rompre le silence, Monique Olivier attribue onze meurtres à son mari qui en reconnaît huit (dont les sept jugés au procès).

Le mode opératoire qu'elle décrit la première est presque chaque fois le même : il repère une jeune fille qu'il aborde en voiture, prétexte une recherche d'itinéraire pour la faire monter à bord puis poursuit sa route vers un lieu isolé.

Pour les faits de 1987-90, avant que le couple ne s'installe en Belgique, l'accusation impute à Monique Olivier un rôle non négligeable : plusieurs fois sa présence dans la voiture aurait permis que la confiance s'installe avec la future victime. Elle aurait ensuite assisté son mari, faisant le guet, allant une fois jusqu'à l'aider à étouffer celle qui se débattait trop.

L'odyssée criminelle se termine en juin 2003 avec le rapt manqué, près de Namur en Belgique, d'Asumpcion, une adolescente d'origine congolaise qui s'enfuit à un stop et reconnaît ensuite la camionnette à l'arrière de laquelle elle était ligotée. Le numéro d'immatriculation mène à Fourniret qui est arrêté par la police belge.

A l'adolescente, il aurait eu le temps de dire "je suis pire que Dutroux", alors que le souvenir des crimes de ce pédophile hante encore toute la Belgique.

Aujourd'hui âgée de 17 ans, elle demandera à témoigner à huis clos. Sur les bancs des parties civiles elle côtoiera une trentaine de proches de victimes et deux autres survivantes ayant subi des tentatives de viol ou de séquestration.

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