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jeudi, 29 décembre 2011

Une nouvelle affaire de pédophilie au sein de l'Eglise

Marcel Colignon, ancien abbé à Dinant a été placé sous mandat d'arrêt le 15 décembre pour attentat à la pudeur et viols sur mineurs. Une dizaine de victimes se sont manifestées. Le parquet lance un appel à témoins.

Une nouvelle affaire de pédophilie au sein de l'Eglise

DR

L'affaire secoue toute une région depuis quelques jours. Curé depuis de nombreuses années, Marcel Colignon a été placé sous mandat d'arrêt le 15 décembre dernier pour une série d'attentats à la pudeur et de viols sur des mineurs d'âge. Il a été cueilli par les services de police alors qu'il se trouvait dans un home de Couvin.

En septembre 2010, l'Evêché de Namur a été averti que l'abbé était impliqué dans une affaire d'attouchements sur deux enfants de sa famille. Après ces faits, le prêtre s'est vu interdit d'être en contact avec des enfants dans l'exercice de ses fonctions, de reprendre le catéchisme et de célébrer des funérailles. Dès le 1ernovembre 2010, il a été invité à prendre sa retraite.

Douze préventions contre Marcel Colignon

À ce stade de l'enquête, ce sont douze préventions qui sont établies à la charge de l'ancien curé. « Mais une prévention peut reprendre plusieurs faits », a indiqué le premier Substitut Philippe Morandini. La période infractionnelle s'étale de 1968 à 2001. « Il ressort des investigations menées que de nombreuses victimes ont dû subir les agissements attentatoires aux mœurs de la part de M. le curé Collignon et que celui-ci n'aurait pas hésité à prendre contact avec certaines victimes pour tenter de les empêcher de révéler les faits répréhensibles »,indique le parquet de Dinant.

Une dizaine de victimes à l'heure actuelle

À l'heure actuelle, une dizaine de victimes se sont manifestées. Elles étaient toutes âgées de 13 à 16 ans au moment des faits. Cependant, le parquet sait pertinemment que ce ne sont pas les seuls. « Au vu de la période infractionnelle, on sait qu'il y a beaucoup plus de victimes. Mais certaines n'osent pas dénoncer les faits qu'elles auraient subis à cause de la honte ou par peur de voir leur nom paraître dans la presse. Mais il est important que ces personnes témoignent car une révélation pourrait permettre d'éviter la prescription de certains faits».

D'ailleurs, les autorités judiciaires se veulent rassurantes à l'égard des victimes. En effet, elles savent que plusieurs d'entre elles n'ont osé dévoiler les faits qu'après avoir reçu une certaine assurance quant à la discrétion de leur identité. Elles rappellent à cet égard que « que la divulgation de l'identité d'une personne victime de faits de mœurs alors qu'elle était mineur constitue une infraction pénale punissable d'une peine de 2 mois à deux ans de prison». C'est pourquoi le juge d'instruction de Dinant, Olivier Bontyes, a lancé via un communiqué officiel un appel aux victimes afin qu'elles se rendent au poste de police le plus proche pour dénoncer ce qu'elles auraient subi.

S.Mt

 

 

 

jeudi, 27 mars 2008

Pédophilie, l'homme qi se targue d'être pire que Dutroux

CHARLEVILLE-MEZIERES (AFP) - Michel Fourniret, soupçonné d'être un des pires tueurs en série des dernières décennies en France et qui a également sévi en Belgique, est jugé à partir de jeudi à Charleville-Mézières (nord-est), avec son épouse Monique Olivier.

L'ancien dessinateur industriel, qui aura 66 ans au cours de ce procès prévu pour deux mois, doit répondre devant une cour d'assises de sept meurtres de jeunes femmes ou adolescentes -dont deux avec préméditation- et autant de viols ou tentatives, commis entre 1987 et 2003 des deux côtés de la frontière franco-belge.

Lui et son épouse de 59 ans, accusée aussi d'un des meurtres et de complicité dans au moins quatre autres crimes, encourent la réclusion à perpétuité.

La justice française vient en outre d'inculper Michel Fourniret et Monique Olivier dans deux autres affaires, concernant une Britannique de 20 ans et une handicapée française de 18 ans.

Selon un de ses avocats, Michel Fourniret a l'intention de lire une "déclaration" à l'ouverture du procès pour "procéder à une sorte de critique de l'instance judiciaire".

Il compte assister au procès "les premiers jours", a précisé Me Thierry Bourbouze. "Après, il ne se rendra pas spontanément dans la salle d'audience, mais on peut le contraindre", a indiqué l'avocat.

Des lettres saisies par les enquêteurs après leur interpellation dans le sud de la Belgique en 2003 ont révélé que le couple avait conclu "une sorte de "pacte" criminel dès 1987, alors que Michel Fourniret était détenu à la prison de Fleury-Mérogis pour des agressions sexuelles et correspondait par écrit avec sa future épouse rencontrée via une petite annonce.

A sa sortie de prison, il s'engage à tuer le premier mari de Monique Olivier, un homme "violent" et jaloux" selon elle, à condition qu'elle accepte son obsession d'avoir des relations sexuelles avec des jeunes filles vierges, et l'aide à "chasser".

Le second volet du "pacte" débouchera, selon ce qui a été retenu par l'accusation pour ce procès, sur sept homicides: ceux d'Isabelle Laville en 1987, Fabienne Leroy en 1988, Jeanne-Marie Desramault et Elisabeth Brichet -enlevée en Belgique- en 1989, Natacha Danais en 1990, ainsi que les assassinats de Céline Saison en 2000 et Mananya Thumpong en 2001.

Au total, à partir des interrogatoires de juin 2004 quand elle se décide à rompre le silence, Monique Olivier attribue onze meurtres à son mari qui en reconnaît huit (dont les sept jugés au procès).

Le mode opératoire qu'elle décrit la première est presque chaque fois le même : il repère une jeune fille qu'il aborde en voiture, prétexte une recherche d'itinéraire pour la faire monter à bord puis poursuit sa route vers un lieu isolé.

Pour les faits de 1987-90, avant que le couple ne s'installe en Belgique, l'accusation impute à Monique Olivier un rôle non négligeable : plusieurs fois sa présence dans la voiture aurait permis que la confiance s'installe avec la future victime. Elle aurait ensuite assisté son mari, faisant le guet, allant une fois jusqu'à l'aider à étouffer celle qui se débattait trop.

L'odyssée criminelle se termine en juin 2003 avec le rapt manqué, près de Namur en Belgique, d'Asumpcion, une adolescente d'origine congolaise qui s'enfuit à un stop et reconnaît ensuite la camionnette à l'arrière de laquelle elle était ligotée. Le numéro d'immatriculation mène à Fourniret qui est arrêté par la police belge.

A l'adolescente, il aurait eu le temps de dire "je suis pire que Dutroux", alors que le souvenir des crimes de ce pédophile hante encore toute la Belgique.

Aujourd'hui âgée de 17 ans, elle demandera à témoigner à huis clos. Sur les bancs des parties civiles elle côtoiera une trentaine de proches de victimes et deux autres survivantes ayant subi des tentatives de viol ou de séquestration.