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mercredi, 20 mai 2009

Les démocrates du Sénat refusent de financer la fermeture de Guantanamo sans plan précis

Les alliés démocrates du président Barack Obama ont porté un coup mardi à son projet de fermeture du centre de détention de Guantanamo, en annonçant qu'ils ne voteraient pas le financement tant que l'administration n'aura pas fourni un plan satisfaisant sur le sort des détenus.obama94.jpg

Les démocrates ont ainsi annoncé qu'ils allaient rejeter la demande de financement de 80 millions de dollars (58,7 millions d'euros) réclamés par les Départements de la justice et la défense pour le transfert des 240 détenus de la base américaine à Cuba. Ils ont également annoncé qu'ils s'opposeraient à tout transfert de détenu tant que le plan global n'aura pas été présenté.

Si certains sénateurs, comme le numéro deux des démocrates du Sénat Dick Durbin ont présenté ce revirement comme un délai de quelque mois seulement, d'autres ont laissé clairement entendre qu'ils ne veulent pas que des prisonniers actuellement détenus à Guantanamo soient envoyés sur le sol américain pour y être jugés ou purger une peine de prison. "Nous n'en voulons pas dans les alentours", a expliqué le chef de la majorité démocrate Harry Reid.

Les sénateurs emboîtent le pas de membres de la Chambre des Représentants menaçant de paralyser l'administration Obama, qui compte fermer la prison de Guantanamo, devenue le symbole des abus de la guerre contre le terrorisme de l'administration Bush, d'ici janvier. Ces dernières semaines, le ministre de la Justice Eric Holder avait cherché à rassurer les parlementaires sceptiques, mais le Congrès ne semble pas convaincu et pourrait contraindre l'administration à maintenir le centre de détention. AP

jeudi, 22 janvier 2009

Barack dit Halte à Guantanamo

Barack Obama a tenu parole. Sa première décision suspend les procès en cours. Le Pentagone promet aussi de revoir les conditions de détention à Guantanamo. L’Europe s’interroge : doit-elle accueillir les détenus persona non grata chez eux ? pict_161063.jpg
La procédure judiciaire qui devait juger sur la base militaire de Guantanamo cinq hommes accusés dans les attentats du 11 septembre 2001 a été suspendue mercredi en pleine audience.

Tel est le premier résultat, très concret, de l’arrivée au pouvoir du nouveau président américain. Barack Obama a tenu parole. Il a dès le soir de son investiture demandé la suspension pendant 120 jours de toutes les procédures exceptionnelles en cours à Guantanamo.

Obama veut fermer

La décision n’entraîne par la fermeture de la prison maudite de l’administration Bush, fondée en janvier 2002 pour juger les "combattants ennemis" de la guerre contre le terrorisme, mais stoppe les procès dans l’attente d’une révision des procédures par la nouvelle administration démocrate.

"La confusion et l’incertitude que nous avons vues de façon répétée à Guantanamo symbolisent la nature de ces cours militaires", a réagi Joanne Mariner, observatrice de Human Rights Watch à Guantanamo. "Cela aurait été une terrible erreur de juger un cas aussi important que le 11 septembre dans un système aussi rudimentaire et approximatif".

Dans le même temps, le Pentagone annonce qu’il va revoir les conditions de détention des 245 prisonniers qui subsistent à Guantanamo, répartis en plusieurs camps.

Barack Obama avait promis le 16 novembre 2008 de fermer Guantanamo, mais ses services seront confrontés à plusieurs questions qui agitaient déjà la précédente administration.

La première question est de savoir par quoi remplacer les commissions militaires de Guantanamo. Les défenseurs des droits de l’Homme et les avocats militaires proposent de transférer les suspects devant des juridictions régulières aux Etats-Unis, par exemple des cours fédérales. Mais d’autres, y compris au sein de l’équipe d’Obama, prônent le maintien des commissions militaires pour autant que les droits des prévenus soient améliorés et que l’on retire des procès les pièces obtenues par des interrogatoires musclés.

L’Europe est sollicitée

La deuxième question concerne directement les alliés des Etats-Unis : que faire des détenus qui ne seront pas poursuivis mais qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays d’origine sous risque d’y être torturés ?

Des dizaines de détenus ont déjà été renvoyés dans leur pays sans procès. C’est le cas de deux Belges qui furent libérés, sous conditions, dès leur arrivée sur le territoire belge en 2005 et qui n’ont jamais été inculpés. Mais des dizaines restent en attente d’une extradition.

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE parleront de ce dossier lundi à Bruxelles, lors d’un déjeuner de travail. La Belgique, comme l’Allemagne, cherche une position européenne. Elle n’a pas reçu de demande explicite des Etats-Unis d’accueillir des détenus de Guantanamo, mais s’attend à une telle requête, relève l’un des porte-parole des Affaires étrangères, Bart Ouvry.

La Suède, le Danemark et les Pays-Bas refusent catégoriquement. D’autres pays sont prêts à étudier cette possibilité, avec un certain enthousiasme au Portugal, "au cas par cas" promet la France. La Suisse, terre du fondateur de la Croix-Rouge internationale et déjà sollicitée par Washington, a indiqué mercredi qu’elle est prête "à étudier si - et dans quelle mesure - elle peut prendre en charge des réfugiés qui seraient libérés de Guantanamo". Ce qui suppose que les détenus soient innocentés par la justice américaine avant d’être accueillis en Europe.