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jeudi, 22 janvier 2009

Barack dit Halte à Guantanamo

Barack Obama a tenu parole. Sa première décision suspend les procès en cours. Le Pentagone promet aussi de revoir les conditions de détention à Guantanamo. L’Europe s’interroge : doit-elle accueillir les détenus persona non grata chez eux ? pict_161063.jpg
La procédure judiciaire qui devait juger sur la base militaire de Guantanamo cinq hommes accusés dans les attentats du 11 septembre 2001 a été suspendue mercredi en pleine audience.

Tel est le premier résultat, très concret, de l’arrivée au pouvoir du nouveau président américain. Barack Obama a tenu parole. Il a dès le soir de son investiture demandé la suspension pendant 120 jours de toutes les procédures exceptionnelles en cours à Guantanamo.

Obama veut fermer

La décision n’entraîne par la fermeture de la prison maudite de l’administration Bush, fondée en janvier 2002 pour juger les "combattants ennemis" de la guerre contre le terrorisme, mais stoppe les procès dans l’attente d’une révision des procédures par la nouvelle administration démocrate.

"La confusion et l’incertitude que nous avons vues de façon répétée à Guantanamo symbolisent la nature de ces cours militaires", a réagi Joanne Mariner, observatrice de Human Rights Watch à Guantanamo. "Cela aurait été une terrible erreur de juger un cas aussi important que le 11 septembre dans un système aussi rudimentaire et approximatif".

Dans le même temps, le Pentagone annonce qu’il va revoir les conditions de détention des 245 prisonniers qui subsistent à Guantanamo, répartis en plusieurs camps.

Barack Obama avait promis le 16 novembre 2008 de fermer Guantanamo, mais ses services seront confrontés à plusieurs questions qui agitaient déjà la précédente administration.

La première question est de savoir par quoi remplacer les commissions militaires de Guantanamo. Les défenseurs des droits de l’Homme et les avocats militaires proposent de transférer les suspects devant des juridictions régulières aux Etats-Unis, par exemple des cours fédérales. Mais d’autres, y compris au sein de l’équipe d’Obama, prônent le maintien des commissions militaires pour autant que les droits des prévenus soient améliorés et que l’on retire des procès les pièces obtenues par des interrogatoires musclés.

L’Europe est sollicitée

La deuxième question concerne directement les alliés des Etats-Unis : que faire des détenus qui ne seront pas poursuivis mais qui ne peuvent pas rentrer dans leur pays d’origine sous risque d’y être torturés ?

Des dizaines de détenus ont déjà été renvoyés dans leur pays sans procès. C’est le cas de deux Belges qui furent libérés, sous conditions, dès leur arrivée sur le territoire belge en 2005 et qui n’ont jamais été inculpés. Mais des dizaines restent en attente d’une extradition.

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE parleront de ce dossier lundi à Bruxelles, lors d’un déjeuner de travail. La Belgique, comme l’Allemagne, cherche une position européenne. Elle n’a pas reçu de demande explicite des Etats-Unis d’accueillir des détenus de Guantanamo, mais s’attend à une telle requête, relève l’un des porte-parole des Affaires étrangères, Bart Ouvry.

La Suède, le Danemark et les Pays-Bas refusent catégoriquement. D’autres pays sont prêts à étudier cette possibilité, avec un certain enthousiasme au Portugal, "au cas par cas" promet la France. La Suisse, terre du fondateur de la Croix-Rouge internationale et déjà sollicitée par Washington, a indiqué mercredi qu’elle est prête "à étudier si - et dans quelle mesure - elle peut prendre en charge des réfugiés qui seraient libérés de Guantanamo". Ce qui suppose que les détenus soient innocentés par la justice américaine avant d’être accueillis en Europe.


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