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mardi, 18 février 2014

Sénégal:Revue de Presse

 

La presse quotidienne sénégalaise rapporte lundi les critiques de responsables de l’Alliance pour la République (APR), le parti au pouvoir, suite à la publication du contenu du rapport de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) dirigée par Amadou Mahtar Mbow.

 

L’As fait part des réserves du président de la République, Macky Sall, par ailleurs commanditaire dudit rapport. ‘’Opposé à tout référendum et contre certains articles proposés par Mbow et compagnie, Macky déchire le projet de constitution’’, soutient le journal. 

 


Enquête de son côté, qui retrace ‘’les lignes de fracture’’ qui expliquent la ‘’douche froide collective’’ subie, depuis jeudi soir, par le texte de proposition de réforme des institutions de la République du Sénégal. Le journal qualifie précisément de ‘’volée de bois vert des apéristes’’ la réaction de membres influents de l’APR, dont les attentes seraient déçues par le compte rendu de la CNRI, qui est composée de personnalités indépendantes.

 

Rewmi-Quotidien Le porte-parole de ce parti, ‘’Seydou Guèye censure Mahtar Mbow’’, écrit le journal.

 

 tandis que L’Observateur constate à son tour que ‘’l’APR a déchiré la constitution de Mbow’’, ancien ministre sénégalais et ex-Directeur général de l’UNESCO. 

 

Selon les protestataires, les membres de la CNRI en ont fait plus qu’il ne leur a été demandé en produisant un avant-projet de constitution à la place de simples propositions de réformes institutionnelles à soumettre au chef de l'Etat pour améliorer la gouvernance politique. ‘’Amadou Mahtar Mbow et compagnie ont outrepassé leur mission’’, rapporte L’Observateur citant Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire de la majorité, qui aurait ‘’tiré’’ sur les membres de la CNRI, à l’instar de ses camarades parti Mor Ngom (ministre) et Thérèse Diouf Faye. 

 

Dans les mêmes colonnes, Thierno Alassane Sall, coordonnateur de la Convergence des cadres républicains (CCC) réfléchit, à haute voix, sur l’opportunité et la pertinence de certaines propositions comme celle relative à l’incompatibilité des fonctions de chef d’Etat et chef de parti politique. M. Sall la ‘’rejette à cause du contexte actuel’’, écrit L’Observateur. Il compare le chef de leur parti à ‘’un pôle de stabilisation’’ pour une jeune formation, créée à peine trois ans avant son accession au pouvoir. 

 

Macky Sall a créé l’APR en fin 2008 et a été élu président de la République en mars 2012. Pour justifier le cumul des deux charges, celle de l’Etat avec celle partisane, d’autres responsables de l'APR ruent dans les brancards.

 

 Sud Quotidien retient la position du ministre Oumar Youm et rappelle la réserve du député Moustapha Diakhaté. ‘’Youm et de Diakhaté optent pour le parti’’, note-t-il.

 

Le Quotidien. Le professeur Ismaïla Madior Fall ‘’corrige’’ la copie de la CNRI’’, renchérit Le journal qui affiche, en appels à sa Une, des extraits de son entretien avec ce juriste et par ailleurs conseiller du président de la République, Macky Sall. 

 

‘’La Commission a outrepassé ses attributions’’, selon le Pr Fall, cité par le journal qui ajoute d’autres citations du constitutionnaliste : ‘’L’avant-projet (de constitution) contient des projets irrecevables’’ et ‘’Interdire au président d’être chef de son parti ne paraît pas pertinent’’.SAB

 

 

 

A la une de la presse africaine

 

« Jusqu’à présent, note Le Républicain à Bamako, les négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord peinaient à démarrer. Face à cet état de fait, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), a pris le taureau par les cornes ». Et c’est ainsi que « des pourparlers ont débuté jeudi dernier. La rencontre visait essentiellement à déclencher le processus de cantonnement des groupes armés […]. Et les différentes parties ont semblé accorder leurs violons, se félicite Le Républicain, car à l’issue de la rencontre, une douzaine de sites de cantonnement ont été identifiés dans les trois régions du Nord. Cantonnement des groupes armés qui pourrait débuter entre le 25 février et le début du mois de mars. »

 

C’est donc un premier pas dans le processus de réconciliation au Mali. Un processus très attendu. En effet, « il y a urgence », s’exclame La Nouvelle République, autre périodique malien. « Après son élection, le président de la République, IBK, avait fait de la réconciliation et du retour de la paix, la pierre angulaire de tout son programme. Mais force est de reconnaître que les choses ne sont pas allées au rythme souhaité. […] Le retour de la violence armée et le spectre des enlèvements prouvent qu’il y a urgence, poursuit La Nouvelle République. Il faut cravacher et aller vite. Parce que chaque minute de perdue est à mettre au bénéfice de ceux qui œuvrent pour le pourrissement de la situation. »

 

« Pour le bonheur et la prospérité des Maliens, IBK doit donc négocier avec les groupes armés », affirme de son côté le journal Mutation. « Espérons, implore-t-il, que le bon sens puisse guider le président de la République, les groupes armés et la communauté internationale pour que le Mali retrouve son lustre d’antan. »

 

Avancées notables ?

 

Le quotidien Le Pays au Burkina voit dans les pourparlers de ces derniers jours des « avancées notables : […] en prélude au processus de DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion), une douzaine de sites de cantonnement ont été identifiés dans les trois régions du Mali, relève le quotidien burkinabè, à savoir Kidal, Gao et Tombouctou. Des critères d’éligibilité au cantonnement ont même été définis et acceptés par toutes les parties prenantes. Et cerise sur le gâteau, les groupes armés disent reconnaître l’intégrité du territoire malien et acceptent désormais que les négociations se tiennent à Bamako sous l’égide des facilitateurs. Le moins que l’on puisse dire, poursuit Le Pays, c’est que ces avancées considérables, qui méritent d’être saluées à leur juste valeur, constituent, pour ainsi dire, une victoire d’étape pour le président malien Ibrahim Boubacar Keita pour qui, il n’est plus question de dialoguer avec les groupes armés en dehors du territoire malien. Reste maintenant à savoir, tempère le quotidien burkinabè, si ces négociations qui débuteront bientôt, permettront véritablement une sortie de crise définitive au Nord-Mali, aujourd’hui considéré comme une zone de non-droit où narcotrafiquants et autres contrebandiers font la pluie et le beau temps. »

 

L’armée déminée

 

Autre dossier dans lequel on note également des avancées : le coup de balai au sein de l’armée malienne. L’Observateur Paalga, toujours au Burkina, se félicite de « l’implacable traque des membres de l’ex-junte militaire impliqués dans l’affaire dite 'des bérets rouges', du nom de ces soldats fidèles au président déchu ATT et soupçonnés de tentative de contrecoup d’Etat en 2012. Plusieurs d’entre eux avaient été arrêtés et certains torturés à mort. » IBK s’est donc appliqué à « nettoyer les écuries du capitaine Sanogo, chef de l’ex-junte bombardé général quatre étoiles. […] Le général d’opérette est derrière les barreaux depuis novembre dernier » rappelle le quotidien burkinabé. Et récemment, « d’autres anciens putschistes ont rejoint leur mentor en prison pour 'complicité d’enlèvement ou complicité d’assassinat'. Parmi les nouveaux embastillés, l’ancien ministre de la Défense et chef d’état-major particulier d’IBK, le général Yamoussa Camara. Comme quoi, relève L’Observateur Paalga, même à l’ombre du chef, on reste exposé à la justice, comme le citoyen lambda. Marque de fabrique des véritables Etats de droit. »

 

Mêmes hommes, même gestion ?

 

Des avancées donc, mais pas certain qu’un vrai changement s’opère au Mali… C’est l’analyse de l’historien et spécialiste du Mali, Charles Grémont, interrogé par le quotidien français Libération : « devant la non-action du pouvoir à Bamako, la France et la communauté internationale ont mis un coup de pression », constate-t-il, mais « le pouvoir malien n’a pas les moyens de sa politique, l’armée est encore faible, en voie d’être purgée de ses éléments proches de Sanogo. » De plus, IBK est « un nationaliste, poursuit Charles Grémont, plutôt autoritaire, qui n’est pas favorable à un dialogue avec les groupes séparatistes, qui ont pourtant abandonné l’idée d’indépendance. » Qui plus est, renchérit le chercheur français, « les hommes qui ont trempé dans les complicités sous ATT, ainsi que les grands notables, sont toujours là et siègent à l’Assemblée dans le seul intérêt de se maintenir au pouvoir. Ces gens représentent-ils une alternative crédible pour répondre à la gravité de la situation ? C’est assez atterrant comme constat.

 

Mohamed Moustapha Mbacké

 

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