lundi, 14 septembre 2009
Découverte d'un nouveau virus en Afrique, mortel dans 80% des cas
Un nouveau virus d'origine inconnue, comparable à celui de l'Ebola et provoquant une fièvre hémorragique mortelle dans 80% des cas, a été observé en 2008 en Afrique du Sud, selon une étude présentée dimanche par un médecin sud-africain. La première personne infectée par ce pathogène était une guide touristique de Lusaka en Zambie. Elle a été transportée par avion dans un hôpital de Johannesburg en septembre 2008 où son état s'est aggravé, a expliqué le Dr Nivesh Sewlall dans une présentation à la conférence annuelle sur les agents antimicrobiens et la chimiothérapie (ICAAC), réunie ce week-end à San Francisco (Californie).
Cette première patiente est décédée ainsi que trois employés de l'hôpital l'ayant soignée. Une infirmière également infectée par ce virus baptisé Lujo - une association entre les deux premières syllabes de Lusaka et de Johannesburg - a survécu grâce à des traitements de choc, dont l'antiviral ribavirine utilisé contre l'hépatite C et B. Mais il lui a fallu près d'un an avant de pouvoir totalement récupérer, a précisé ce médecin de l'Université de Witwatersrand à Johannesburg qui a soigné les malades infectés par le virus Lujo. Cette infirmière a été contaminée malgré les précautions exceptionnelles prises après le décès de ses trois collègues.
Les premiers symptômes ont été des poussées de fièvre, des douleurs musculaires, des éruptions cutanées suivis de diarrhée et de défaillances d'organes notamment du foie. La manière dont le virus a été transmis n'a pas été déterminée mais les auteurs de l'étude pensent que la transmission s'est faite par contact avec du sang ou des sécrétions corporelles contaminés comme c'est le cas dans les autres fièvres hémorragiques. Le virus ne se transmet pas par les airs puisque plusieurs personnes qui se trouvaient dans la même pièce que la malade sans porter de masque n'ont pas été infectées.
Il a été isolé dans des échantillons de sang et de tissu hépatique des victimes par l'Institut sud-africain des maladies contagieuses et les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Ce pathogène a été classé comme étant un nouvel Arenavirus, comme celui responsable de la fièvre hémorragique dite de Lassa apparu en 1969 au Nigeria. L'origine de l'infection du premier malade reste inconnue. Mais selon les CDC, les Arenavirus peuvent être initialement transmis via des excréments de rats. Les virus à l'origine d'autres fièvres hémorragiques telles qu'Ebola, apparue en 1976 au Zaïre et au Soudan, ou la maladie de Marburg, décrite pour la première fois en Europe en 1967, appartiennent au groupe des Filovirus
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