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vendredi, 11 septembre 2009

Berlusconi affaibli par d'autres accusations sur sa vie privée

Vilipendé par la gauche, et désormais critiqué par certains de ses alliés, Silvio Berlusconi se retrouve affaibli par de nouvelles révélations, mercredi, sur sa vie privée.

Selon Corriere della Sera et La Stampa, deux quotidiens respectés en Italie, trente femmes, dont certaines rétribuées pour leurs services sexuels, ont participé à pas moins de 18 soirées organisées dans des résidences du président du Conseil.

La multiplication de ces informations et le débat public qu'elles provoquent ont placé le chef du gouvernement sur la défensive et incité une partie de la droite à évoquer ouvertement la fin de 15 ans de domination par Silvio Berlusconi de la vie politique italienne.

On se refuse dans l'entourage du président du Conseil à commenter ces nouvelles informations, qui semblent indiquer que Silvio Berlusconi, qui est âgé de 72 ans, satisferait à grande échelle son penchant pour les jeunes femmes.

Corriere et La Stampa font état de déclarations faites lors d'un procès à Bari sur les activités de l'homme d'affaires Gianpaolo Tarantini.

Selon les journaux, des femmes ont reçu une indemnité pour participer à ces soirées et 1 000 euros en plus pour prestations sexuelles. Les deux quotidiens citent les noms de plusieurs personnalités en vue parmi les invités et de deux vedettes de la télé-réalité parmi les femmes présentes.

« Je les ai présentées comme des amies, sans dire que je les rétribuais quelquefois », a déclaré Gianpaolo Tarantini, cité par la presse.

PROMESSES NON TENUES

Lors de précédentes audiences du procès, il a été établi qu'une prostituée, Patrizia D'Addario, a été payée par Tarantini pour coucher avec Silvio Berlusconi.

Patrizia D'Addario a enregistré sur son téléphone portable des conversations explicites à ce sujet et les a rendues publiques après plusieurs promesses non tenues, dont celle d'un siège au Parlement européen.

Silvio Berlusconi poursuit en diffamation des journaux en Italie et en Europe pour leur couverture des scandales et la publication de photos de certains de ses invités se promenant nus dans ses propriétés.

Au premier rang de ses cibles figure le quotidien de centre gauche La Repubblica mais pas a priori, La Stampa et Corriere delle Sera.

Les scandales à répétition ont nui à la popularité de Silvio Berlusconi auprès des catholiques pratiquants, perturbés notamment par les déclarations de l'ancienne épouse du chef du gouvernement, qui a obtenu le divorce en dénonçant le goût de son ex-mari pour les jeunes filles mineures.

Parmi les 40 % d'Italiens qui assistent à la messe au moins deux ou trois fois par mois, la cote de popularité de Silvio Berlusconi est passée de 55 % en avril – avant la divulgation des scandales – à 50 %, selon une enquête réalisée par l'institut ISPO pour Corriere della Sera.

Silvio Berlusconi affirme disposer du soutien de 70 % des Italiens, mais les sondages font état d'une cote de popularité d'environ 50 %, un niveau encore élevé pour un chef de gouvernement compte tenu de la crise économique.

Le débat s'est sérieusement envenimé ces dernières semaines sous l'impulsion d'un autre quotidien, Il Giornale, dirigé par le frère du président du Conseil, Paolo Berlusconi, qui a répliqué coup pour coup aux attaques visant son frère.

TENSION AVEC LE VATICAN

Dino Boffo, directeur du journal catholique italien Avvenire, qui avait critiqué le mode de vie de Silvio Berlusconi, a démissionné jeudi après avoir été victime à son tour d'une campagne de presse.

Il Giornale a traité Dino Boffo de « supermoraliste » et d'hypocrite et lui a conseillé de s'abstenir de critiquer le comportement de Silvio Berlusconi, évoquant des affaires de mœurs le concernant.

Dino Boffo, qui a démenti les allégations de Il Giornale, a remercié l'Église pour son soutien mais a précisé que sa démission était irrévocable. « L'Église a mieux à faire que de défendre avec acharnement une seule personne, même si celle-ci est injustement visée », a-t-il dit.

Les tensions entre la presse catholique et Il Giornale ont conduit à l'annulation par le Vatican d'un dîner prévu vendredi dernier entre Silvio Berlusconi et le secrétaire d'État du Saint-Siège, Tarcisio Bertone. Ce dernier et d'autres dignitaires catholiques avaient apporté leur soutien à Dino Boffo, accusant Il Giornale de calomnies à des fins politiques.

Certains alliés du Cavaliere ont commencé à exprimer publiquement leurs doutes. Ainsi, Gianfranco Fini, l'un de ses principaux soutiens, a jugé « paradoxal » que Silvio Berlusconi doive démentir tout problème au sein du gouvernement.

« Le déclin de Berlusconi a peut-être commencé [...] mais reste à savoir où et quand cela se produira et, surtout, qui en profitera », écrit l'éditorialiste de Corriere, Massimo Franco.

L'opinion publique semble sceptique sur un départ de Berlusconi. « Malheureusement, je n'y crois pas. Nous, les Italiens, notre objectif principal c'est l'argent, et ça, c'est lui qui l'incarne le mieux », analyse une Romaine, Marisa Spada.

Version française Pascal Liétout

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