mercredi, 04 mars 2009
"J’ai été approché par certains CDH..."
Gérard Deprez se présentera bien sur la liste européenne du MR. Il confirme avoir été approché par le CDH Mais pas par Joëlle Milquet. Au MR, confie-t-il, nous n’avons pas été maîtres en gestion.
Après la tempête politique de la semaine dernière, Gérard Deprez, le président du MCC, a enfin décidé de briser le silence.
Serez-vous candidat aux élections européennes ?
La réponse est claire : oui
Sur quelle liste ?
Je serai premier suppléant sur la liste du MR conduite par Louis Michel.
Il y a une semaine, vous disiez ne pas pouvoir être candidat à cause de la "dérive droitière du MR"...
Ce communiqué commençait par les mots : "L es choses étant ce qu’elles sont " Il a été publié le lundi 24 mars, peu après 11 heures, à un moment où personne ne connaissait la décision qui allait être prise par la direction du MR. Le vendredi précédent, j’avais voté contre l’arrivée de Rudy Aernoudt. Et le samedi, M. Reynders avait annoncé la présence de Rudy Aernoudt sur la liste du MR. La dérive droitière était donc l’opération menée avec M. Aernoudt.
M. Aernoudt condamne l'hégémonie socialiste en Wallonie. Comme vous le faisiez lorsque vous avez quitté le PSC...
J’ai lu l’intégralité du programme de Rudy Aernoudt. Je partage des éléments, comme la suppression des provinces ; je suis d’accord avec lui lorsqu’il parle suremploi public dans le sud du pays, du surdéveloppement des cabinets ministériels, de la nécessité d’avoir un enseignement plus exigeant. Je souhaite, comme lui, qu’il y ait un déplacement du centre de gravité politique dans le sud du pays. Sur ces principes, je suis d’accord.
Quels sont les points de désaccord ?
Il y a trois choses que je n’accepterai jamais. La "flat taxe" : le taux unique d’imposition à 25 pc pour les revenus. Je suis partisan de la progressivité de l’impôt. Je trouve inacceptable, aussi, la manière dont il parle des chômeurs. Je suis opposé à la limitation des allocations de chômage dans le temps, en particulier quand des dizaines de milliers de gens, qui ne sont pas des chômeurs professionnels, vont être mis au chômage du fait de la crise économique et bancaire. C’est une insulte. Une troisième idée m’avait heurté : c’est le réseau unique d’enseignement.
Auriez-vous publié le même communiqué si Rudy Aernoudt ne s'était pas vu offrir la troisième place de la liste européenne ?
Oui. Car personne ne peut dire que j’ai revendiqué la 3e place sur la liste du MR. C’est Louis Michel qui a défendu cette proposition, mais il m’a fait savoir que Didier Reynders préférait la réserver pour Rudy Aernoudt. J’ai toujours dit que j’étais ouvert ou à la 3e place ou à la première suppléance. Les deux places comportaient des avantages et des risques.
La prolongation du mandat de Louis Michel n'est pas assurée ?
Rien n’est assuré.
Olivier Chastel, troisième candidat sur la liste, semble préférer rester au gouvernement fédéral...
Rien n’est assuré. Précisons aussi que dans la partie francophone du pays, il n’y a plus neuf sièges à répartir mais bien huit. Et il suffirait que le CDH ou Ecolo dépasse la barre des 20 pc pour que soit le PS, soit le MR, soit les deux, perdent un de leurs trois sièges actuels.
En attirant Rudy Aernoudt, Didier Reynders voulait empêcher le PS d'être le premier parti francophone...
Moi, je lui ai dit ceci : "Monsieur le président, pour conjurer une menace électorale virtuelle, vous allez commettre une erreur politique réelle ." Au moment de passer au vote, à l’intergroupe parlementaire, les trois parlementaires du MCC ont voté contre, avec trois membres du FDF. Cinq autres membres du FDF, dont M. Maingain, se sont abstenus.
Rudy Aernoudt demeure-t-il une menace électorale ?
J’ai toujours été convaincu que si M. Aernoudt répondait à l’invitation du MR, il perdait d’office la quasi totalité de la crédibilité de sa démarche. D’un autre côté, je pense que s’il voulait présenter des listes régionales, étant lui-même empêché puisqu’il n’était pas domicilié en Région wallonne, il ne disposait pas des candidats susceptibles de faire un résultat significatif.
Ces arguments n'ont pas convaincu Didier Reynders...
C’est une époque où Didier Reynders et moi, nous ne nous sommes pas beaucoup parlés Nos rapports ont été assez distendus depuis une année. Je reconnais, à la décharge de M. Reynders, que je ne suis pas d’un caractère commode. Et je reconnais qu’il a une personnalité qui est loin d’être quelconque
Etes-vous à l'aise au MR ? Ou y restez-vous par opportunisme ?
Accepter la première suppléance alors que je suis ministre d’Etat, que je suis un parlementaire européen qui n’a pas démérité comme opportunisme, on a vu mieux !
Vous en voulez à Didier Reynders ?
Non.
Lui vous en veut ?
C’est possible. Mais je trouve que nous devons changer notre mode de relations. Je suis prêt à faire des efforts. J’espère qu’il en fera aussi.
Vous sentez-vous mal aimé au MR ? M. Maingain est souvent sollicité. Vous, on vous oublie...
Oui. La direction du MR n’a pas fait bon usage du potentiel que certains représentent au MCC.
Certains... Vous-mêmes ?
Il est des moments dans lesquels Didier Reynders aurait pu faire appel à moi. De plus, il y a un bureau politique, il serait important de le faire fonctionner.
Il y a bien un intergroupe parlementaire...
Dans un bureau politique, on peut mieux baliser les événements, les anticiper L’intergroupe parlementaire est plutôt une instance de ratification.
Y avait-il plus de démocratie au PSC quand vous le présidiez ?
Je ne répondrai pas
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