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jeudi, 05 février 2009

Le Vatican veut que l’évêque négationniste renie ses propos

A chaque jour, son communiqué ou sa déclaration : à peine 24 heures après les précisions "on ne peut plus claires" du Vatican contre le négationnisme, le sommet de l’Eglise catholique a mis l’évêque intégriste, Mgr Richard Williamson, au pied du mur. Un message du Secrétariat d’Etat du Vatican aux accents d’ultimatum précisait que "l’évêque Williamson, s’il veut être admis à des fonctions épiscopales au sein de l’Eglise, devra prendre ses distances, de manière absolument sans équivoque et publique, avec sa position sur la Shoah, dont le Saint - Père n’avait pas connaissance quand l’excommunication a été levée"
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Les plus hautes sphères romaines ont décidé de vider l’abcès et de ne plus laisser planer le moindre doute sur leur rejet total des propos de l’évêque britannique.

Mais qu’est ce qui a donc déterminé le Vatican à tellement évoluer en une semaine sur la question, au point d’en arriver à cette exigence finale, à prendre ou à laisser ? Pour d’aucuns, l’interpellation directe de la Chancelière allemande a amené le Vatican à franchir cette étape supplémentaire. Dans cette optique, il fallait interpréter le communiqué du P.Lombardi - voir LLB de mercredi - rappelant trois gestes forts de Benoît XVI en direction des victimes de la Shoah.

Il apparaît toutefois que d’autres éléments plus internes ont joué. Les médias ont relayé les critiques plutôt inédites de deux cardinaux contre la Curie. Comme "La Libre" l’a déjà signalé mercredi, le cardinal autrichien Christoph Schönborn, archevêque de Vienne que l’on sait très proche de Benoît XVI, n’a pas hésité à dire que "des collaborateurs du Vatican n’y ont pas regardé de très près et ne se sont pas suffisamment informés sur la personnalité de Richard Williamson". A cela s’ajoutent les propos d’un autre "poids lourd" de l’Eglise, le cardinal allemand Walter Kasper, qui a évoqué "des erreurs de management". Selon nos confrères de l’Agence France Presse, certaines indiscrétions font apparaître que ce dernier, chargé des relations avec le judaïsme, n’avait pas été informé au préalable de la levée de l’excommunication des quatre évêques intégristes de la Fraternité sacerdotale saint Pie X Or il ne faut pas avoir un diplôme dûment estampillé de l’Université Grégorienne pour savoir qu’un des grands points de litige entre Rome et les intégristes est justement le dialogue judéo-chrétien !

Des fumets de complot

A cela s’ajoutent d’autres questions : même si le Pape a dit ignorer les propos de Williamson, bien des membres de la Curie auraient pu lui rappeler que l’évêque intégriste avait déjà nié l’existence des chambres à gaz, il y a une vingtaine d’années au Canada, ce qu’il rappela d’ailleurs à la télé suédoise. Cette information n’a pas pu échapper à la commission "Ecclesia Dei", présidée par le cardinal Dario Castrillon Hoyos, chargée de négocier avec les intégristes.

Christian Laporte

Sans verser dans la paranoïa, on notera encore que le quotidien "Il Giornale" évoque l’existence d’un dossier au Vatican mettant en cause "un complot" pour mettre en difficulté le Pape. Au sein de la Curie, il y aurait d’irréductibles opposants à la réconciliation qui auraient fait resurgir miraculeusement l’interview de Mgr Williamson au moment où le Vatican levait l’excommunication !

13:14 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : relion |  del.icio.us |  Facebook | | |

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