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mardi, 13 janvier 2009

Retour de l’enfant « égaré » : Ce que Idrissa Seck n’a pas dit

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Suite aux audiences de midi, l’histoire s’est répétée hier ; près de deux ans après. Me Wade a ouvert les portes de son palais à celui qui lui avait rappelé qu’il était «ancien spermatozoïde et futur cadavre» : Idrissa Seck est depuis ce début de semaine, à nouveau, une star au Parti démocratique sénégalais. Un acteur qui sait, comme son maître et «père», cacher ses cartes.


Le premier non-dit de l’ex-Premier ministre est que son face-à-face, hier, avec le président de la République, pour ne parler que de « questions politiques», est en fait l’officialisation d’une retrouvaille qui a été scellée dans le domaine privé de Me Wade en France : à Versailles. Là-bas, il n’y avait pas Iba Der Thiam; encore moins un autre membre de la Cap 21. Il n’y avait, probablement, que Pape Samba Mboup. Idy a reconnu que ce ministre chef de cabinet du président Wade s’est beaucoup investi pour l’avènement de «l’événement» du lundi. C’est après Versailles que la Cap 21, informée, a joué la carte de la mise en forme du retour de celui qu’elle avait voué aux gémonies; tout comme le firent Babacar Gaye et Abdoulaye Faye, entre autres responsables. Ironie de l’histoire, après la conférence de presse, ceux-là se sont empressés de prendre une « photo de famille » avec lui. Pour les satisfaire, M. Seck dut rebrousser chemin sous forte escroc.

Ils se sont rencontrés trois fois en France

Il s’y ajoute, selon des indiscrétions, qu’en vérité, Me Wade a fait face, par trois fois, à Idy en France : ils se sont rencontrés une fois à Paris, et deux fois à Versailles. C’est le sieur Jacques Attali qui aurait, de fait, joué le sapeur-pompier. Me Wade aurait satisfait les démarches de son ami Attali, pour deux raisons essentielles. Premièrement, c’est un secret de Polichinelle, à l’origine de leur conflit, il y eut les fonds politiques; dans lesquels M. Seck avait reconnu s’être servi. Me Wade avait déclaré, bien avant, que ce sont des «questions d’argent» qui les opposaient; des milliards, précisément. Or, pour « partager le butin», il faut forcément oublier les insultes d’hier et les rigueurs carcérales. On ne laisse pas filer des milliards; surtout, quand on est d’obédience libérale ou «grands bandits». L’argent est le nerf de la guerre, dit-on. Ainsi Idrissa Seck devait revenir avec le «trésor bien caché». Son non lieu-total est à cette condition : rembourser d’abord, revenir après; en paix.

En politique, le contexte reste déterminant

Le marabout Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine fut à l’origine de leurs rencontres de 2007. Mais, en dépit, les hostilités reprendront entre le «père» et le «fils». Pis : «Je prends les Sénégalais comme témoins, et que c’en est fini entre nous. Je lui donne rendez-vous devant le Bon Dieu», tonnera Me Wade. Il oubliait qu’en politique «on ne dit jamais : jamais». Il oubliait, aussi, que ce sont les contextes qui sont les déterminants des alliances ou des séparations politiques. Et, le contexte a changé : la cote de popularité de Macky Sall va crescendo depuis sa démission de tout poste obtenu au nom du Parti démocratique sénégalais (Pds). Mieux, il s’affirme, de plus en plus, comme la locomotive de l’opposition; même les «vieux routiers», Moustapha Niasse et Robert Sagna, se détachent de Ousmane Tanor Dieng, qui leur a tout coûté, pour élever «au sommet» le président de l’Alliance pour la République (Apr/Yaakaar).

Macky Sall est donc à « briser ». Qui mieux que le tandem Wade-Idy pour lui réserver le sort que connut Sisyphe ?

Des règlements de compte dans l’air

D’ailleurs, en dépit d’avoir soutenu qu’il n aura aucune rancune, contre qui que ce soit, force est de reconnaître que Idrissa Seck n’a pas été tendre avec son successeur à la Primature. Il a rappelé que Macky est venu « assez tardivement au Pds » ; or, le compagnonnage Wade-Idy dépasse trois décennies. Enfonçant le clou dans la permanence libérale, où son exclusion du Pds fut prononcée par Abdoulaye Faye, avec la bénédiction de Macky Sall, il raillera éloquemment : le bon fils est celui qui est prêt à mourir avec son père ; mais, non celui qui s’allie avec les ennemis de son «géniteur».

Devant des adversaires ou ennemis, qui tendra la joue ?

Hélas, les hostilités ne font que commencer ; et Idy ne cherche pas ses mots en français et en wolof. Il s’y ajoute qu’il aime bien puiser dans le Saint Coran, au grand bonheur du peuple. On le surnomme, également « Mara » ; mais, Macky Sall risque de connaitre ce que connut son prédécesseur à la Primature. Les dossiers judiciaires, on en fabrique…

Last but not least, en osant se démarquer de la Génération du Concret de Karim Wade, qui doit rentrer dans les rangs, Idrissa Seck indique également qu’avec le président Wade, il a abordé des «questions gouvernementales». D’ailleurs, le Pr Iba Der Thiam l’a d’emblée appelé «Monsieur le Premier ministre» ! Un lapsus, dirait le père de la psychanalyse. Tremblez donc détracteurs d’hier, Idy is back ! Seulement, pourvu que la direction du vent ne change pas, après les élections locales et le « grand parti» !



Auteur: Alioune Badara DIALLO


19:02 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : wade |  del.icio.us |  Facebook | | |

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