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lundi, 01 septembre 2008

Des millions de musulmans se préparent au ramadan sur fond d'inflation

KARACHI (AFP) - Les musulmans du monde entier s'apprêtaient à entrer dans le mois sacré du ramadan, qui a commencé dimanche ou bien débute lundi ou mardi suivant les pays, dans un contexte de flambée des prix des denrées alimentaires qui inquiète les fidèles.

Le premier jour du mois de jeûne sacré de ramadan est traditionnellement déterminé par l'observation à l'oeil nu de la nouvelle lune, une méthode qui explique les divergences chaque année entre les pays musulmans.

Il devrait commencer mardi au Pakistan où la flambée des prix est un sérieux motif de préoccupation. "L'inflation a des répercussions sur tout", explique Fehmida Shaukat une Pakistanaise de Karachi, la grande métropole du sud du pays. "D'habitude, nous célébrons le mois sacré du ramadan comme celui des prières et de la joie mais, cette année, c'est dur de conserver la même ferveur", dit-elle.

La flambée du prix des denrées de base, les coupures de courant à répétition ont suscité la colère parmi les 160 millions d'habitants de ce pays en proie à une grave crise politique et à une montée de la violence islamiste. Pour tenter de désamorcer le mécontentement, le gouvernement fédéral a débloqué 1,75 milliard de roupies (2,4 millions de dollars) de subventions sur les biens de première nécessité.

A ces craintes liées aux prix, s'ajoutent celles sur la sécurité dans un pays endeuillé par une vague sans précédent d'attentats qui a fait près de 1.200 morts depuis plus d'un an. "Les gens n'ont pas cessé pour autant de venir à la mosquée mais, effectivement, tout le monde est préoccupé", souligne Mohammad Shafiq, un dignitaire religieux de la moquée Noorul Anwaar de Karachi.

En Afghanistan voisin, les craintes liées à l'inflation sont partagées. Le prix des céréales a doublé depuis un an à certains endroits du pays. "Ma famille ne peut pas en acheter", raconte Khushal, un chauffeur de taxi de 25 ans qui gagne 150 dollars par mois et risque de devoir emprunter de l'argent pour faire face aux dépenses liées au ramadan.

Là aussi, les mesures de sécurité ont été renforcées par crainte de nouveaux attentats et des "mesures spéciales" ont été mises en oeuvre, a indiqué à l'AFP le ministre de l'Intérieur Munir Mangal.

En Indonésie, le plus grand pays musulman du monde par sa population, les prix des oeufs, de la viande et de l'huile de cuisine ont flambé de 25% en l'espace d'une semaine.

En Algérie, les autorités ont multiplié à la veille du ramadan les assurances que les produits alimentaires de première nécessité seraient disponibles en abondance, et mis en garde les spéculateurs pour limiter une flambée des prix qui seront contrôlés durant tout le mois de jeûne.

Mais selon la presse, les prix des produits de base ont déjà grimpé et le prix de la tomate, indispensable à la préparation de la "chorba" (soupe), principal plat servi durant le ramadan, a quadruplé en deux semaines tandis que la volaille a connu une hausse de près de 50%.

A Bagdad, malgré les menaces permanentes d'attentats sur les marchés, les familles venaient s'approvisionner en prévision des ruptures de jeûne.

Le ramadan commencera lundi en Arabie saoudite, pays qui abrite les deux premiers lieux saints de l'islam, ont annoncé samedi les autorités saoudiennes.

Les autorités religieuses aux Emirats arabes unis, au Qatar, à Bahreïn, au Koweït et au Yémen ont également annoncé pour lundi le début du ramadan.

En Libye, en revanche, le ramadan débutera dès dimanche, a indiqué le Centre libyen pour les études astronomiques.

Le ramadan est l'un des cinq piliers de la religion musulmane, avec la profession de foi, la prière, l'aumône et le pèlerinage aux lieux saints en Arabie. Durant ce mois sacré, les croyants sont appelés à s'abstenir de boire, de manger, de fumer et de tout rapport sexuel, entre le lever et le coucher du soleil.

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