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jeudi, 31 juillet 2008

Les prétendants se bousculent pour succéder à Olmert en Israël

JERUSALEM (Reuters) - L'annonce de la démission programmée d'Ehud Olmert dans un mois et demi n'a pas provoqué un vide mais plutôt un trop-plein politique au vu du nombre de candidats prétendant à succéder au Premier ministre israélien.

Le chef du gouvernement doit être entendu vendredi pour la quatrième fois dans une affaire de fausses facturations de voyages et de pots-de-vin reçus d'un homme d'affaires juif américain du temps où il était maire de Jérusalem puis ministre du Commerce et de l'Industrie d'Ariel Sharon.

Ehud Olmert, qui se dit innocent de toute corruption ou fraude, a longtemps dit qu'il ne démissionnerait que s'il était inculpé, mais, pressé au sein-même de Kadima de s'effacer, il a annoncé mercredi qu'il ne briguerait pas la direction du parti centriste lors de sa primaire du 17 septembre.

Celle-ci avait été précédemment décidée sous la pression du Parti travailliste du ministre de la Défense, Ehud Barak, qui menaçait de rompre son accord de coalition avec Kadima si l'ex-maire de Jérusalem ne remettait pas son leadership en jeu.

Quatre ministres briguent déjà la tête du parti, dont l'ancien chef d'état-major et actuel ministre des Transports, Shaul Mofaz - un faucon -, et la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, une ancienne du Mossad qui dirige les négociations de paix avec les Palestiniens.

"Il est impossible de continuer comme ça. Nous devons réparer les dégâts, avant tout à l'intérieur du parti, et ce processus exige qu'il y ait un autre Premier ministre", avait lancé mardi d'un ton cinglant Livni, favorite de cette primaire.

Le nouveau chef de Kadima devrait théoriquement devenir Premier ministre en cas de succès des âpres tractations qui s'annoncent pour reconduire la coalition actuelle, notamment avec les travaillistes. Mais le chef de l'opposition de droite, Benjamin Netanyahu, a réclamé jeudi des élections anticipées.

"Ce gouvernement est arrivé en bout de course et peu importe qui dirigera Kadima. Ils sont tous responsables de l'échec du gouvernement", a affirmé l'ancien Premier ministre (1996-99), dont le Likoud a le vent en poupe dans les sondages d'intentions de vote.

LIVNI RÉTICENTE A SCELLER UN ACCORD

La probabilité d'élections anticipées est "forte", a prédit le vice-Premier ministre Haïm Ramon, ami et confident d'Olmert, lequel a annoncé son intention de mettre à profit le temps qui lui reste à la tête du gouvernement pour trouver un accord avec les Palestiniens.

Si les tractations pour former le nouveau gouvernement de coalition traînent en longueur après le remplacement d'Ehud Olmert à la tête de Kadima, le Premier ministre démissionnaire pourrait expédier les affaires courantes pendant plus de trois mois, dit-on de source autorisée israélienne.

Cela amènerait Olmert à la fin de l'année, soit précisément jusqu'à l'échéance que Palestiniens et Israéliens avaient promis à George Bush de respecter en novembre à Annapolis pour parvenir à un accord de paix.

De passage en Tunisie, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré jeudi qu'il continuerait à oeuvrer avec Ehud Olmert ou son successeur à un accord de paix, malgré les "turbulences politiques" en Israël.

Toutefois, les analystes doutent fort qu'un Premier ministre démissionnaire soit en mesure d'engager l'avenir d'Israël. "Qui va conclure un marché avec lui en sachant qu'il n'aura pas à le mettre en oeuvre ? Il n'est plus qu'un canard boiteux", estime le Pr Gadi Wolfsfeld de l'université hébraïque de Jérusalem.

Ehud Olmert n'"a plus la légitimité de l'opinion, de la Knesset ou du gouvernement pour tenter d'aboutir à une entente contraignante avec les Palestiniens ou avec la Syrie", renchérit le ministre israélien des Communications, Ariel Attias, membre du parti ultra-religieux Shas.

Selon son entourage, Tzipi Livni elle-même est d'accord pour poursuivre les négociations avec les Palestiniens dans la période d'incertitude qui s'annonce, mais réticente à sceller un quelconque accord qui pourrait être électoralement utilisé contre elle par Netanyahu.

Lors de l'annonce de la démission programmée d'Olmert, Livni rencontrait le chef des négociateurs palestiniens Ahmed Koreï sous l'égide de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Celle-ci est attendue à la mi-août en Israël pour une nouvelle rencontre tripartite visant à tenter de maintenir sur les rails le processus de paix israélo-palestinien malgré la crise politique ouverte en Israël.

Version française Marc Delteil

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