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vendredi, 01 août 2008

Darfour: l'ONU prolonge le mandat de la force de paix

NEW YORK (AFP) - Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté jeudi la prolongation d'un an du mandat de la force paix ONU-Union africaine (Minuad) au Darfour après avoir débattu de l'épineuse question d'une possible inculpation du président soudanais Omar el-Béchir pour génocide.

Les Etats-Unis se sont abstenus de voter la résolution 1828 adoptée à l'unanimité. Les quatorze autres membres du Conseil de sécurité ont voté pour la prolongation du mandat qui est arrivé à expiration ce jeudi.

La résolution demande également aux états membres de l'ONU de "s'engager" à fournir notamment des hélicoptères et autres moyens matériels nécessaires à la Minuad.

L'ambassadeur britannique John Sawers, dont la délégation a présenté la résolution, a regretté que "le manque de temps nous ait empêché d'aborder les problèmes soulevés par une délégation".

La délégation américaine avait présenté des objections au compromis obtenu mercredi. En effet, Washington rejette l'évocation dans le texte de la question d'une demande de sursis présentée par l'Union africaine (UA) pour l'éxécution de la procédure de la Cour pénale internationale (CPI) visant le président soudanais.

"Les Etats-Unis se sont abstenus car les ajouts faits à la résolution (concernant la CPI) envoient un mauvais signal au président soudanais et sape les efforts pour l'amener, lui et d'autres, devant un tribunal", a dit Alejandro Wolff, l'ambassadeur américain adjoint à l'ONU. Il a toutefois souligné que Washington supporte sans réserves la prolongation du mandat de la Minuad.

Un amendement proposant un sursis d'un an à l'éxécution de la procédure de la CPI visant M. Béchir avait été proposé par l'Afrique du Sud et la Libye pour le compte de l'UA. Il n'a pas été ajouté au texte final.

En revanche, le texte voté prend note du communiqué de l'UA qui demandait le 21 juillet un sursis et exprimait des inquiétudes selon lesquelles le processus de paix au Soudan pourrait être "compromis" par l'inculpation de M. el-Béchir.

Le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo a demandé le 14 juillet aux juges de la Cour d'émettre un mandat d'arrêt contre M. Béchir pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'Humanité au Darfour, région de l'ouest du Soudan en guerre civile depuis 2003. Cette guerre aurait provoqué près de 300.000 morts, selon l'ONU, et 10.000, selon le Soudan, ainsi que plus de 2,2 millions de réfugiés.

Si le mandat d'arrêt est confirmé, ce qui pourrait prendre plusieurs mois, il s'agira du premier émis par la CPI, basée à La Haye, à l'encontre d'un chef d'Etat en exercice.

"Aucune position n'a été prise par le Conseil de sécurité sur la question de l'opportunité d'agir à la lumière de la proposition (de M. Moreno-Ocampo) d'inculper le président Béchir", a déclaré M. Sawers avant d'ajouter: "cette question sera abordée un autre jour".

L'ambassadeur de Chine, Wang Guangya, a jugé la résolution "importante" affirmant quelle apportait "les garanties pour le succès" de l'opération de paix. Il a aussi qualifié l'initiative de M. Moreno-Ocampo de "décision inappropriée à un moment inapproprié".

Pour sa part, l'ambassadeur du Soudan, Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamad, a déclaré que la plupart des membres, selon lui, étaient "choqués" par l'attitude des Etats-Unis, mais a loué celle de la délégation britannique.

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