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lundi, 21 juillet 2008

Tapie "Bayrou c'est du Le Pen propre"

PARIS (Reuters) - Bernard Tapie dément avoir bénéficié d'un traitement de faveur pour l'indemnisation record de 285 millions d'euros accordée par une instance arbitrale ce mois-ci dans un litige concernant la vente de ses parts d'Adidas par le Crédit Lyonnais en 1993.
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Dans un entretien publié lundi par Le Monde, il répond à François Bayrou et au Parti socialiste, qui soupçonnent une intervention de l'Elysée en sa faveur, et dément faire partie des proches du président Nicolas Sarkozy.

"Je n'appartiens à aucun de ses cercles privilégiés, je ne fais pas partie de ses proches. Si ça vient un jour, j'en serai très fier", dit-il.

Bernard Tapie dit toutefois ne pas regretter avoir soutenu Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2007, surtout lorsqu'il entend "aujourd'hui parler Ségolène Royal".

"La vérité, c'est que je n'ai pas le droit de gagner. Quelle que soit la procédure, quel que soit le tribunal, quel que soit le sujet, si je gagne, c'est forcément suspect pour certains", dit-il.

Le PS et le président du MoDem, François Bayrou, envisagent de demander la formation d'une commission d'enquête parlementaire sur la décision rendue le 11 juillet, afin de savoir pourquoi un tribunal arbitral de trois personnalités a été préféré à la voie judiciaire.

Entré au gouvernement, Bernard Tapie avait dû céder en 1993 ses parts majoritaires dans Adidas pour l'équivalent de 318 millions d'euros, grâce à un mandat de vente confié à la Société de banque occidentale (SBDO), filiale du Crédit Lyonnais.

On sait aujourd'hui que l'acheteur d'Adidas, un groupe d'entrepreneurs, était contrôlé en sous-main par la SDBO. Les parts d'Adidas ont été revendues en décembre 1994 à l'homme d'affaires Robert-Louis Dreyfus pour 708 millions d'euros.

Le Consortium de réalisation (CDR), structure d'Etat chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais, a abandonné une voie judiciaire qui avait abouti pour elle à un succès en octobre 2006. A cette date, la Cour de cassation avait en effet annulé un arrêt de la cour d'appel de Paris accordant 135 millions d'euros à Bernard Tapie. L'affaire devait être rejugée.

L'instance arbitrale qui a accordé 285 millions d'euros à Bernard Tapie devra dire jeudi comment tenir compte des intérêts depuis 1994, ce qui pourrait faire monter l'indemnisation à 400 millions d'euros. Sera déduite ensuite 'l'ardoise' fiscale de Bernard Tapie pendante depuis les années 90, ce qui devrait lui laisser plusieurs dizaines de millions d'euros.

Des auditions de responsables du CDR vont être menées cet été par la commission des finances de l'Assemblée nationale. Bernard Tapie dit les "attendre avec bonheur". "Chacun aura la confirmation qu'il me restera moins de 20% de ce que la banque a gagné sur l'affaire et qu'au total, j'ai rapporté beaucoup plus d'argent au contribuable que je ne lui en ai coûté", dit-il.

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser

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