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mardi, 08 juillet 2008

Le 15 juillet, date fatidique ?

Que se passera-t-il réellement ce jour-là ? Peut-être pas grand-chose, finalement. Ou alors une simple déclaration d'intention d'Yves Leterme. Cette douce perspective fait déjà rugir les plus durs des parlementaires.
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Ça passe ou ça casse ? La crise ou pas le 15 juillet ? Tentons de faire le point tout en sachant que la situation évolue quasiment d'heure en heure.

1 D'où vient cette date du 15 juillet ? Chacun a son interprétation. Récemment encore, Yves Leterme répétait que ce n'était pas lui qui avait fixé cet ultimatum. En effet, comme on le rappelle ci-dessous (encadré), cette date est apparue dans l'accord sur le "premier paquet", négocié par les Sages, alors qu'Yves Leterme était souffrant. Cet accord énumérait par ailleurs les sujets qui seraient discutés pour la mi-juillet : emploi, santé, famille, fonction publique, poursuite des infractions aux législations régionales, etc. Devaient également être abordées des questions comme la concomitance des élections, l'instauration d'une circonscription électorale d'une taille plus importante et une solution négociée dans le dossier BHV. On en est loin.

2 La date sera-t-elle respectée ? On connaît les différences d'appréciation. En Flandre, les sentiments fluctuent, entre ceux qui veulent à tout prix un accord le 15 juillet (comme Bart De Wever, le président de la N-VA - voir page suivante - ou encore le président des jeunes CD&V) et les réalistes du parti et du VLD qui se montrent plus souples. Les plus durs vont certainement donner de la voix d'ici au 11 juillet, jour de la fête de la Communauté flamande. Les réalistes attendront que l'ouragan passe, même si la menace de rompre le cartel flamand (CD&V-N-VA) que fait peser Bart De Wever peut en impressionner plus d'un.

Lundi, le Premier ministre, Yves Leterme, a (imprudemment ?) levé un coin du voile de sa stratégie, à l'issue du bureau de son parti. Il a effectivement précisé que, même s'il tentait d'aboutir à un accord institutionnel à cette date-là, il n'était pas certain que ce soit le 15, mais plutôt autour du 15 juillet. Voilà pour la date. Quant au contenu, les plus acharnés de son parti ont été relativement déçus lundi.

3 A quel accord peut-on s'attendre ? Yves Leterme a réduit l'ardeur de ceux qui attendent le grand soir institutionnel. Jeudi déjà, lors d'une réunion des parlementaires, il avait évoqué un possible échec. Mais ces propos étaient tactiques et visaient à préparer les troupes à un accord minimal. Lundi, c'est ce qu'il a répété. "Avec ce qu'il y a sur la table, il doit être possible d'arriver à un accord". Mais il a nuancé : "Le temps ne peut être un obstacle". Puis, contredisant l'accord scellé dans le cadre du premier paquet (voir encadré), il a dit : "Il n'y aura pas d'accord sur des textes de loi ou sur des dossiers techniquement aboutis". Et comme à son habitude, il a fait confiance au "temps" : "Nous verrons bien, nous avons encore plus d'une semaine devant nous et puis, au vu surtout de la situation socio-économique, l'avenir du pays et sa gestion ne peuvent dépendre entièrement de ce 15 juillet". Traduction : c'est moi ou le chaos. Un argument souvent utilisé par les Premiers ministres en fonction. "C'est malin, tonne un parlementaire CD&V, s'il avait voulu réduire à néant les chances d'un accord, il ne s'y serait pas pris autrement. Dire, une semaine avant la date fatidique qu'il n'y aura peut-être pas d'accord, c'est la meilleure manière de dire aux négociateurs : arrêtons de négocier, laissons-nous porter par la vague jusqu'à la mi-juillet et retrouvons-nous à la rentrée".

4 Et le pouvoir d'achat dans tout cela ? Donc, le 15 juillet ou autour du 15 juillet, Yves Leterme viendra, tout sourire, au Parlement avec une belle déclaration. Que contiendra-t-elle ? Tout d'abord, les grandes lignes d'une réforme sociale et fiscale qui n'entrera en vigueur... qu'en 2009 à l'exception, sans doute, d'une petite amélioration répercutée, pour les bas et moyens salaires, dans les précomptes professionnels. Au stade actuel, aucune mesure supplémentaire n'est prévue par le gouvernement pour rencontrer les exigences syndicales en matière de pouvoir d'achat : tel est le message fourni lundi aux responsables des trois principaux syndicats (CSC, FGTB et CGSLB) par le Premier ministre. Déception.

Rayon institutionnel, le Premier ministre fera comme le petit prince : il dessinera les contours d'une réforme institutionnelle que l'on finalisera à la rentrée. Et l'accord sortira du chapeau du Premier, à la Noël, à Pâques ou à la Trinité...

6 Quelle est l'ambiance chez les francophones ? Bof... On attend. On suppute. Chez les libéraux, notons qu'une certaine tension est réapparue au groupe interparlementaire du MR, lundi matin. C'est Louis Michel, commissaire européen, lui qui s'astreint d'ordinaire à un relatif devoir de réserve, qui est sorti du bois. Celui qui entretient d'excellentes relations avec Guy Verhofstadt a posé deux questions. La première sur les relations entre le MR et le VLD. "Karel De Gucht a choisi de faire cavalier seul" a expliqué Didier Reynders.

La deuxième question de Louis Michel portait sur les négociations institutionnelles. "On est en train de passer pour des imbéciles aux yeux de l'opinion publique", a balancé Louis Michel dans une allusion à l'incapacité des négociateurs à boucler un accord. Louis Michel a exigé d'être tenu informé du fond du dossier BHV. Sans désigner de cible précise, il s'est interrogé sur l'attitude du FDF dans le dossier de la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde. "Si on veut parler du Brabant wallon, il vaudrait mieux ne pas m'évincer des discussions", a encore laissé entendre Louis Michel.

À bon entendeur...

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