Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 13 juin 2008

Poivre d'Arvor, un licenciement déguisé?

La direction de TF1 n'a de son côté pas commenté à ce jour les informations de presse faisant état depuis dimanche du remplacement de Patrick Poivre d'Arvor par la journaliste Laurence Ferrari, qui vient d'annoncer son départ de Canal +.a3cca8989e45074b005bd47d687de95f.jpg

e journaliste Patrick Poivre d'Arvor a confirmé jeudi avoir été "écarté", avec "brutalité", de la présentation du JT de 20H00 de TF1, critiquant la direction de la chaîne et mettant en garde contre toute "mise au pas" de la rédaction. Dans son premier commentaire direct sur l'affaire, "PPDA" a indiqué "prendre acte de la décision de TF1 de (l')écarter de la présentation du journal télévisé de 20H00", dans un communiqué transmis à l'AFP. Le journaliste vedette de la chaîne privée la plus regardée d'Europe ajoute "avoir eu la surprise d'apprendre cette décision lundi, comme tout un chacun, en découvrant la une des journaux". "Les dirigeants de TF1 me l'ont, depuis, fébrilement confirmée, sans me donner la moindre explication sérieuse", poursuit-il.

La direction de TF1 s'est abstenue à ce stade de tout commentaire sur les informations faisant état depuis dimanche du remplacement de Patrick Poivre d'Arvor par Laurence Ferrari, qui vient d'annoncer son départ de Canal +. Patrick Poivre d'Arvor, 60 ans, ne cache pas son amertume, estimant qu'"après toutes ces années" de présentation du JT depuis 1987, il méritait "un peu plus d'élégance".

Mais surtout, il laisse entendre que son départ pourrait être le prélude à une remise en cause de "l'indépendance" de la chaîne privée, qu'il souligne avoir toujours "souhaité garantir". "Je veux espérer que la réorganisation programmée de l'information de la chaîne n'entraînera pas d'autres licenciements ni de mise au pas de ses journalistes", prévient-il.

"Maintenant l'enjeu, c'est que la qualité des reportages, des sujets et l'indépendance de l'information soient conservées, maintenues", a indiqué pour sa part la Société des journalistes à l'AFP. "La rédaction est très mobilisée et suit de très près ces changements" à TF1, a ajouté cette SDJ formée il y a deux mois. Ces inquiétudes s'expriment alors que la direction de TF1 a annoncé qu'elle communiquerait très prochainement, peut-être vendredi, "sur l'organisation de l'information" au sein de la chaîne.

Outre la succession de Patrick Poivre d'Arvor, TF1 pourrait annoncer à cette occasion un changement de directeur de l'Information. Robert Namias, 64 ans, un des derniers responsables "historiques" de la chaîne privée encore en place depuis l'arrivée aux commandes de Nonce Paolini en mai 2007, pourrait céder sa place à Jean-Claude Dassier, actuel directeur de la chaîne d'information continue du groupe TF1, LCI, selon une information du Figaro que la chaîne n'a pas davantage commenté.

Les départs de dirigeants de longue date de TF1 se sont multipliés ces dernières semaines, M. Paolini ne cachant pas son souhait d'une relance éditoriale complète d'une chaîne certes toujours dominante, mais dont l'audience s'érode du fait notamment de la concurrence des chaînes gratuites de la TNT (27,2% en mai, contre 31,4% un an plus tôt).

Mais ces changements de cadre suscitent également des interrogations, au sein d'une partie au moins de la rédaction de TF1, sur leur éventuelle connotation politique. M. Namias est ainsi étiqueté chiraquien, alors que l'amitié entre Martin Bouygues, principal actionnaire de TF1, et le président Nicolas Sarkozy est connue. Certains responsables politiques de gauche ont également jugé que M. Sarkozy avait joué un rôle dans le départ de "PPDA", une hypothèse tournée en dérision par l'UMP. Les journalistes de TF1 étaient invités par la SDJ à participer à une assemblée générale vendredi à 13H30.

Plusieurs dizaines d'entre eux ont signé une brève lettre "amicale et de soutien" à Patrick Poivre d'Arvor, dans laquelle ils saluent "le professionnalisme" de l'intéressé, sans polémiquer sur les raisons de sa mise à l'écart, a-t-on appris de sources concordantes.

Les commentaires sont fermés.