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samedi, 07 juin 2008

TCHAD: ONU Désavouée

ABECHE - Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU s'est rendue vendredi dans l'est du Tchad, où réfugiés et humanitaires leur ont confié leur inquiétude devant la montée de l'insécurité et la criminalité dans la région depuis plusieurs mois.

La délégation, qui tente de réconcilier Khartoum et N'Djamena, voulait se rendre compte sur le terrain des conséquences au Tchad du conflit dans la région soudanaise du Darfour.

Le Soudan a rompu ses relations diplomatiques avec le Tchad le mois dernier, accusant le gouvernement de N'Djamena de soutenir les rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité, basés au Darfour, qui ont lancé des attaques près de la capitale. En représailles, le Tchad a fermé sa frontière avec le Soudan et suspendu le commerce.

Les diplomates se sont rendus d'Abéché à Goz Baida, et ont visité deux camps, l'un abritant des réfugiés du Darfour, l'autre des Tchadiens déplacés par les violences à la frontière entre les deux pays.

L'est du Tchad abrite quelque 300.000 réfugiés du Darfour et 187.000 Tchadiens déplacés par les violences locales et les combats liés au Darfour.

"Ce qui est de plus en plus inquiétant c'est le fait que le nombre des réfugiés continue d'augmenter parce que la violence continue de l'autre côté de la frontière au Darfour", a jugé l'ambassadeur de France auprès des Nations unies, Jean-Maurice Ripert, qui préside la délégation du Conseil de sécurité. Lors des rencontres avec des femmes et des personnes âgées dans les deux camps visités par la délégation, "l'insécurité est toujours revenue comme la principale préoccupation", a-t-il rapporté.

Il a jugé que le déploiement de l'EUFOR était un "petit peu lent" mais "nous espérons vraiment que durant l'été les principaux déploiements seront réalisés". La force européenne de maintien de la paix déployée au Tchad et en République centrafricaine doit assurer la protection des personnes déplacées et des travailleurs humanitaires dans les zones frontalières du Darfour.

Il a souligné que la responsabilité de la protection des civils incombait d'abord au gouvernement tchadien et précisé que l'ONU formait une force spéciale qui pourrait faire face à la violence dans les camps.

Au nom des différentes ONG qui ont rencontré la délégation sur place, Aimee Ansari, porte-parole de l'organisation humanitaire britannique Oxfam, a souligné la recrudescence de l'insécurité et du banditisme dans l'est du Tchad depuis février, quand les rebelles ont attaqué N'Djamena. "Cela affecte vraiment notre capacité à opérer. Nous devons être très prudents. Nous devons nous déplacer en convois et faire très attention aux endroits où nous allons."

Avant de quitter Khartoum dans la matinée, l'ambassadeur du Soudan auprès de l'ONU, Abdalmahmood Abdalhaleem Mohamed, avait indiqué que son pays avait un message pour le président tchadien Idriss Deby.

"Dites-lui que le Soudan et le Tchad sont une famille. Des membres d'une famille peuvent se disputer mais pas (tenter de prendre) la capitale. Je peux me disputer avec vous, mais pas venir dormir dans votre lit", a-t-il dit à la presse présente. "Vous allez le payer cher si vous recommencez."

La délégation des Nations unies devait rencontrer le président Idriss Deby vendredi dans la capitale tchadienne. Jean-Maurice Ripert a expliqué aux journalistes que la plus puissante organisations de l'ONU se rendait au Tchad "pour plaider, comme nous l'avons fait à Khartoum, en faveur de la réconciliation" entre les deux pays.

Le Conseil de sécurité va pousser les Tchadiens à tenir les engagements pris dans le cadre de l'accord de paix en mars dernier, a-t-il précisé. AP

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