mardi, 22 avril 2008
usa 2008: Un duel démocrate peut-être décisif
Mathématiquement, le scrutin en Pennsylvanie ne bouleversera rien ce mardi. Hillary Clinton est donnée favorite, mais il lui faut gagner très largement pour rester une candidate crédible. La campagne est devenue beaucoup plus agressive.Pour Hillary Clinton, ce mardi en Pennsylvanie, c'est un peu quitte ou double - même si la sénatrice de New York a maintes fois répété qu'elle se maintiendrait dans la course à l'investiture présidentielle jusqu'au bout. On sait que, mathématiquement, cette élection primaire, pas plus que les suivantes, ne remettra en cause l'avance de son adversaire, Barack Obama, d'ici à la Convention démocrate de la fin août à Denver. Néanmoins, une victoire étroite, ou a fortiori une défaite, serait susceptible de ruiner les ambitions de l'ex-Première Dame et de rendre irrésistible la pression pour qu'elle jette l'éponge.
Selon les calculs du site spécialisé "Realclearpolitics", le sénateur de l'Illinois dispose d'une avance de 140 délégués sur sa rivale (1648 contre 1508) - il en faut 2025 pour enlever la nomination démocrate. Comme les délégués sont attribués à la proportionnelle, et que les deux candidats sont au coude à coude, l'enjeu en Pennsylvanie (188 délégués) ne modifiera que marginalement le rapport de forces. C'est donc bien l'impact psychologique du résultat qui importe.
Barack Obama a renoué avec le succès lors du précédent rendez-vous électoral, le 11 mars, dans le Mississippi, mais c'est insuffisant pour dissiper le souvenir des revers essuyés, une semaine plus tôt, dans l'Ohio et au Texas. Il lui faut donc revenir en force et frapper un grand coup, histoire de convaincre l'électorat et, plus encore, l'establishment du Parti démocrate que Mme Clinton est définitivement hors-jeu.
Le scrutin de ce mardi a aussi valeur de test pour le sénateur de l'Illinois qui a accumulé les faux pas ces dernières semaines. Les propos racistes de son guide spirituel, le pasteur Wright, exhumés par les médias, un discours très éloquent, mais peut-être moins convaincant, du candidat sur les relations raciales aux Etats-Unis et, finalement, sa réflexion à l'emporte-pièce sur une frange de la population de Pennsylvanie rivée, selon lui, à la religion et au port d'armes, pourraient avoir érodé son capital de sympathie.
Heureusement pour lui, Hillary Clinton, pareillement fatiguée sans doute par seize mois d'une campagne éreintante, n'a pas évité, elle non plus, quelques bourdes mémorables (notamment quand elle a réinventé les circonstances d'un ancien voyage en Bosnie). Aussi, si elle est toujours donnée favorite en Pennsylvanie (en raison notamment du soutien qu'elle peut escompter de l'importante communauté catholique), son avance, qui était de plus de 15 pc, a fondu pour ne plus dépasser, selon les sondages, les 6 ou 7 pc.
Or une victoire avec une si petite marge serait sans doute insuffisante pour accorder encore beaucoup de crédit à la candidature de Mme Clinton - même si son état-major souligne d'ores et déjà que Barack Obama a comblé une partie de son retard d'une part en dépensant deux fois plus que la sénatrice de New York en publicités électorales, d'autre part en se livrant à une campagne de dénigrement systématique de son adversaire.
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