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mardi, 22 avril 2008

Le monstre Fourniret la terreur permanente d'une victime

oëlle Parfondry avait subi coups, menaces et tentative de viol, en 1995. Elle souffre toujours d'un stress gravissime. Fourniret, lui, avait à l'époque annoncé la chose à sa femme d'un ton "assez ordinaire, assez banal".
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Michel Fourniret a contesté lundi devant la cour d'assises des Ardennes la tentative de viol de Joëlle Parfondry, qu'il avait sauvagement agressée le 19 janvier 1995 dans son salon de toilettage pour chien de Jambes. Pourtant, il l'avait reconnu en cours d'instruction, a expliqué le policier namurois André Carpentier. En précisant, en 2004, qu'il était à "la recherche de la grâce, de la virginité", a aussi indiqué le policier qui a ajouté que le tueur en série avait admis des repérages préalables.

Comme son défenseur, Me Gérard Chemla, l'a indiqué hors audience lundi à Charleville, Joëlle Parfondry avait usé d'une "résistance de femme". Elle avait persuadé Fourniret qu'elle était enceinte, ce dernier avouant plus tard aux enquêteurs : "Cela a disloqué ma démarche."

Monique Olivier a indiqué que son mari lui avait signalé l'agression, à son retour : "Il a expliqué qu'il avait essayé de violer une jeune femme" sur un ton "assez ordinaire, assez banal".

Si Joëlle Parfondry a survécu, elle n'est pas indemne pour autant. Pendant plus de deux ans, elle n'a pu quitter son domicile. Les cauchemars ont été légion. Les pleurs, aussi. A ce jour encore, elle reste très perturbée et même son fils en a subi des conséquences indirectes.

Elle témoigne d'une "terreur permanente [...] Ça reste présent au quotidien, dès qu'il y a un film violent à la télévision, dès que je vois une cagoule dans la rue, il y a plein de choses qui reviennent".

Ses proches et sa psychiatre confirment. Son mari, Fabrice Biason, a fait état des crises d'angoisse de son épouse. "J'ai failli perdre mon épouse après deux ans de mariage. On essaie de se reconstruire, mais c'est très dur." La psychiatre Annick Appart a souligné qu'elle souffrait toujours d'un "syndrome post-traumatique aigu gravissime". S'y greffe un "syndrome du survivant", en référence au sort pire encore d'autres victimes.

Il nous avait d'ailleurs été facile, en croisant fortuitement le regard de Mme Parfondry alors qu'elle rendait visite à une autre victime, dans le salon d'un hôtel de Charleville, de percevoir cette peur de l'inconnu, à fleur de peau, comme instinctive. Un simple regard qu'on avait, quelle erreur !, aggravé d'un sourire, croyant bien faire, là où s'effacer d'un coup eut sans doute été préférable.

Toujours est-il que l'émotion était bien présente lundi à l'audience, où chacun la réconfortait, d'un geste gentil, d'une claquante bise ou d'un oeil attendri.

Par ailleurs, une nouvelle demande a été introduite du côté des parties civiles pour visionner des auditions filmées de Fourniret. Réponse et éventuels détails ce mardi.

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