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vendredi, 18 avril 2008

Aimé Césaire a pris le "train", le voyage d'un "Homme-Lumière" qui disait : ne me traitait point cet homme de haine pour qui je n'ai que haine.

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Le poète et politique français Aimé Césaire est décédé ce jeudi à 94 ans. Martiniquais, il a consacré sa vie à la poésie et à la politique et était le père du concept de négritude.

Etudié dans les universités, célébré à la Comédie-Française, celui qui se qualifiait de "Nègre, nègre, depuis le fond du ciel immémorial", était l'auteur d'une oeuvre flamboyante et revendicative, parfois proche du surréalisme. Maire de Fort-de-France de 1945 (il n'avait que 32 ans) à 2001, député sous différentes étiquettes (PCF et apparenté PS notamment) de 1946 à 1993, l'ancien président du conseil régional de Martinique avait quitté la présidence du Parti progressiste martiniquais (PPM) en juin 2005.

Né à Basse-Pointe le 25 juin 1913, ce fils surdoué d'un inspecteur des impôts est encouragé aux études par les professeurs du lycée Schoelcher de Fort-de-France. En métropole, il lance en 1932 la revue "L'Etudiant noir" où, pour la première fois, des écrivains noirs réfutent les modèles littéraires traditionnels. Il est reçu à Normale sup en 1935 et deviendra professeur, métier qu'il exercera peu, au tout début des années 40.

Il rencontre le Sénégalais Léopold Sedar Senghor et publie en 1939 son recueil "Cahier d'un retour au pays natal", où apparaît le mot "négritude". C'est une entrée fracassante dans la poésie contemporaine. Senghor assure que c'est Césaire qui a inventé ce mot, mais celui-ci a dit qu'il s'agissait d'une invention collective. Il est, en 1946, rapporteur de la loi sur "la départementalisation de la Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion".

En 1957, il fonde le PPM, un an après sa démission du Parti communiste français qu'il avait rallié après la guerre. Il a écrit des pièces comme "La Tragédie du roi Christophe" (1963, sur la décolonisation) ou "Une saison au Congo" (1966, sur Patrice Lumumba).

Il avait refusé de rencontrer Sarkozy

En poésie, il a signé "Les Armes miraculeuses", "Soleil cou coupé", "Corps perdu", "Ferrements" ou "Moi laminaire". Il a aussi été essayiste et polémiste avec son "Discours sur le colonialisme", cri de révolte contre l'Occident, juché sur "le plus haut tas de cadavres de l'humanité" ou "Lettre à Maurice Thorez".

Divers hommages lui sont rendus à la fin de sa vie. En 2006, des admirateurs créent une association intitulée "Institut Aimé-Césaire des Lettres et des Arts des Amériques et de l'Afrique", et son nom est donné à l'aéroport de Fort-de-France. Après avoir refusé fin 2005 de recevoir Nicolas Sarkozy alors ministre de l'Intérieur, en raison de la colère suscitée par l'article de loi reconnaissant "le rôle positif" de la colonisation, Aimé Césaire le rencontrera finalement en mars 2006. Il était lauréat du Grand prix national de la poésie (1982) et du prix des poètes de la SACEM (1995).

Avec Belga

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