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lundi, 24 mars 2008

Irak : 4000 soldats américains ont trouvé la mort en cinq ans

BAGDAD - Cinq ans après, au moins 4.000 morts dans les rangs américains: le bilan des pertes en Irak a atteint un nouveau seuil symbolique, qui risque d'alimenter le débat sur un retrait des troupes en pleine campagne présidentielle aux Etats-Unis.

L'armée américaine a annoncé tôt lundi matin la mort de quatre soldats de la Division multi-nationale-Bagdad tués dimanche soir vers 22h dans l'explosion d'une bombe au passage de leur patrouille dans le sud de la capitale irakienne. Un cinquième soldat a été blessé.

Moins d'une semaine après le cinquième anniversaire du début de l'intervention américaine, ces décès portent à au moins 4.000 le nombre des soldats américains qui ont trouvé la mort en Irak, selon un décompte de l'Associated Press, basé sur les statistiques officielles du département de la Défense et les informations de ses journalistes sur place. Ce décompte inclut huit civils qui travaillaient pour le Pentagone.

Un seuil symbolique franchi au terme d'une journée particulièrement meurtrière en Irak: au moins 61 Irakiens ont été tués, dont 13 soldats irakiens, dans un attentat à Mossoul dans le nord du pays. Et la Zone verte, secteur sous haute sécurité de Bagdad qui abrite le siège du gouvernement irakien et l'ambassade américaine, a essuyé des tirs de roquettes et de mortier.

Le lieutenant Patrick Evans, un porte-parole de l'armée américaine, a adressé ses condoléances à toutes les familles des soldats morts en Irak, soulignant que chaque mort est "tragique". "Il y a eu des gains significatifs" en matière de sécurité, a-t-il commenté. "Néanmoins, cet ennemi est résistant, il n'abandonnera pas, et nous non plus". Et de conclure qu'"il reste beaucoup de travail à faire".

L'an dernier, les pertes américaines avaient connu un pic, les troupes américaines cherchant à reprendre le contrôle de Bagdad et ses environs. Elles ont ensuite reculé mais au total, 901 soldats américains sont morts en 2007, 51 de plus qu'en 2004, jusque-là l'année la plus meurtrière.

Depuis le début de l'invasion américaine le 20 mars 2003, plusieurs dizaines de milliers de civils irakiens ont été tués, même si le bilan exact n'est pas établi en raison de la difficulté à recueillir des informations précises. Iraq Body Count, un organisme respecté qui réunit les bilan sur la base des informations de presse, estime qu'entre 82.349 et 89.867 civils irakiens ont péri dans le conflit.

D'une façon générale, le nombre des violences contre les civils irakiens a diminué. Une amélioration toute relative d'autant que les dernières semaines ont été marquées par plusieurs attentats importants, soulignant l'extrême instabilité de la situation et la capacité de résistance des groupes extrémistes sunnites et chiites.

La persistance des violences depuis cinq ans a retourné l'opinion américaine désormais fortement hostile à l'intervention. La guerre en Irak constitue l'un des grands sujets de la campagne présidentielle en cours, les deux candidats à l'investiture démocrate Barack Obama et Hillary Clinton promettant tous deux un retrait rapide s'ils sont élus.

Au contraire, le candidat républicain John McCain défend un maintien des troupes. Il reste sur la ligne du président George W. Bush qui assure que le recul des violences montre que sa stratégie commence à porter ses fruits et qu'il faut persévérer.

"On regrette chaque victime, chaque perte", a commenté lundi le vice-président Dick Cheney en marge de sa tournée au Proche-Orient. "Le président est celui qui prend la décision d'envoyer ces jeunes hommes et ces jeunes femmes sur un chemin risqué. Cela ne devient jamais plus facile."

Interrogé dimanche sur CNN, le conseiller irakien à la sécurité nationale Mouwaffak al-Rubaie a déploré les pertes américaines mais mis en garde contre un retrait des troupes avant que les forces irakiennes ne soient en mesure d'assurer seules la sécurité du pays et que la situation soit suffisamment stable. "Honnêtement, cela vaut la peine de mener cette guerre", a-t-il estimé. "Cette guerre, c'est-à-dire, la guerre contre le terrorisme dans le monde." AP

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